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U NE DÉMARCHE EXEMPLAIRE AUX C OTEAUX : DE LA FORTE MOBILISATION DES HABITANTS À LEUR PARTICIPATION DANS LA CONSTRUCTION DU PROJET

du conseil de quartier Maître d’œuvre : Observatoire Social de

U NE DÉMARCHE EXEMPLAIRE AUX C OTEAUX : DE LA FORTE MOBILISATION DES HABITANTS À LEUR PARTICIPATION DANS LA CONSTRUCTION DU PROJET

L’exemple du quartier des Coteaux est doublement intéressant. D’une part, celui-ci a

fait l’objet d’une démarche de concertation accélérée : une opération de

restructuration ( Aménagement d’un parc public au centre du quartier) à l’étude dans le quartier nécessitait, pour sa réalisation, la prise en compte d’une ligne de tramway.

Cette opération est nommée « projet des Coteaux »

D’autre part, l’arrivée du tramway sur le quartier représentait un enjeu très fort sur le quartier : les habitants ne souhaitaient pas voir s’implanter une station de tramway au

cœur du quartier.

69 Le responsable de communication souligne toutefois que les quartiers GPV bénéficient de l’appui du chef de projet

GPV et de leurs adjoints ; leur rôle dans la démarche consiste à faire remonter l’information, les critiques ou tous problèmes concernant de près ou de loin le projet de tramway sur le quartier.

Les Coteaux, quartier prioritaire inscrit dans le contrat de ville70, est une Zone Franche

Urbaine (anciennement Z.U.P.). Il est constitué de 3 000 logements et de

10 000 habitants environ (10 % de la population mulhousienne). Élaboré selon les conceptions architecturales et urbaines modernes des années 60, ce quartier ne permet pas – ou très peu – de circulations internes ou de transit. Ce quartier est relativement excentré des pôles commerciaux et administratifs, mais bénéficie d’une vie associative intense : « le quartier est bien relié à la ville, mais sa desserte par les transports en commun est périphérique. L’avenir du TRAM et la perspective de la traversée du quartier devrait renforcer les liaisons à la ville et désenclaver les différents îlots »71. Or les habitants de ce quartier étaient – et depuis longtemps – résolument contre tout projet de restructuration de circulation. La cause réside principalement dans le fait qu’un grand nombre d’enfants joue sur les espaces publics. La peur de l’accident et l’appréhension des effets néfastes liée à l’arrivée d’un tramway (bruits,…) constituent les facteurs majeurs de cette opposition72. Il y a donc eu une forte mobilisation de la population lors du processus de concertation.

Le conseil de quartier73 a été le principal support de la démarche, dans lequel sont

représentés des habitants, bien sûr, mais aussi les associations fédérées en conseil d’associations. Un véritable travail a été réalisé avec les diverses composantes de cette structure. Environ 50 personnes étaient volontaires pour effectuer un travail approfondi sur la venue du tramway, notamment sur la question : « doit-il longer le quartier ou intégrer le tramway en son centre ? ». Enfin, 20 personnes ont constitué le noyau dur du groupe d’études (principalement pour des questions de disponibilités). La démarche fut la suivante : le conseil de quartier était constitué par des groupes travaillant sur diverses thématiques (Cohésion sociale, Aménagement des espaces publics et des pieds d’immeuble,…). Deux groupes travaillaient de concert tant les projets étaient liés : le groupe « Aménagement du parc » et « Desserte tramway des

Coteaux ». Au sein de ce dernier groupe, plusieurs équipes se sont constituées pour

travailler sur la partie technique (dimensions des rails, bruits, sécurité…), phasage des travaux, tracé de la ligne… Ces équipes travaillaient en étroite collaboration avec le Chef de projet et les services techniques de la ville, du SITRAM et du SERM (maître d’œuvre du projet) avant de présenter les résultats de chaque étude en comité de quartier.

70 Ce quartier est inscrit dans une démarche politique de la ville depuis 1993 : programme 50 quartiers, Contrat de

Ville, Pic Urbain et Zone Franche Urbaine.

71 Contrat de Ville 2000/2006, « Eléments de diagnostic », décembre 1999.

72 Le chef de projet du quartier des Coteaux note qu’il existait approximativement 50 % des habitants qui souhaitaient

voir le métro arriver au cœur du quartier, 25 % étaient indécis et 25 % étaient formellement opposés. On notera en guise d’illustration les quelques questions suivantes répertoriées sur le journal du quartier : « Les Coteaux, c’est un

grand quartier avec une forte demande en transport collectif, alors il faut que l’offre soit performante. », « D’accord pour que le tramway traverse, mais nous ne voulons pas de voitures », « pourquoi ne pas faire une boucle autour du quartier comme le font les bus actuellement ? », in Coteaux, journal de quartier, n°17 / décembre 2000.

73 « Le conseil de quartier est le lieu privilégié d’expression des habitants. En outre, l’effort important engagé sur les

dispositifs de concertation, mis en place par le projet Coteaux associent les habitants à l’ensemble des actions. A noter que les habitants sont représentés au comité de pilotage du Pic Urbain… Il existe depuis 4 ans un journal de quartier, l’organe d’expression des habitants sur les projets mis en œuvre sur le quartier. » in Contrat de Ville 2000/2006,

concertation et analyse des besoins de mobilité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville

108 Certu - Février 2004

Deux déplacements ont été réalisés sur Fribourg et sur Strasbourg pour constater les effets de transformations urbaines d’une infrastructure de tramway. Le financement des différents déplacements s’est fait par la mairie, sur les fonds du PIC URBAIN et du Contrat de Ville. Des rencontres avec les élus, un groupe scolaire et des habitants de quartiers sociaux de Strasbourg ont été organisées avec le groupe d’étude, des représentants de la mairie et du SITRAM.

Suite à ces visites, le groupe a constitué un plan de travail et une chronologie

d’étude entre juin et septembre 2000. S’il n’y a pas eu co-décision, les habitants ont réellement eu l’occasion de participer au projet. Des scénarii ont

ainsi été élaborés dans ce cadre ; ils ont été validés par le conseil de quartier et le SITRAM s’en est inspiré : « le SITRAM, par sa décision du 14 septembre dernier, a tenu compte de l’avis de la majorité des habitants qui se sont exprimés en validant prioritairement l’option d’extension du réseau vers le parc des Collines, tout en laissant la possibilité de se diriger vers la Mer Rouge »74.

Une communication75

a été lancée lors de cette période par le SITRAM avec

la mise en place d’une exposition itinérante dans le quartier76. D’autres supports de communication ont été utilisés à chaque avancée du projet ; deux exemplaires du journal de quartier reviennent assez largement sur les discussions, les options et les décisions prises en matière de concertation liée au transport.