• Aucun résultat trouvé

4. RÉSULTATS ET DISCUSSION

4.7 Types de reproduction

4.8.1.2 Déformations et érosions

Les déformations corporelles (squelette, nageoire et autres) sont le type d’anomalie composant le DELT dont la prévalence est la plus élevée pour le Saint-Laurent (figure 42a). Les proportions de déformations varient entre 3 % et 52 % pour l’ensemble des segments et les deux-tiers des segments de chacune des rives ont des pourcen-tages supérieurs à 10 %, seuil au-dessus duquel la santé des communautés est jugée mauvaise. De

0

Pourcentage (%) DELTPourcentage (%) DELT

Figure 36. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord (a) et de la rive sud (b) du lac Saint-François, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons Perchaude

Crapet de r

Achiganà gr

Pourcentage (%) DELTPourcentage (%) DELT

Figure 37. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord (a) et de la rive sud (b) du lac Saint-Louis, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons

N. LAVIOLETTEet al. – COMMUNAUTÉS DE POISSONS ET INTÉGRITÉ BIOTIQUE DU SAINT-LAURENT, 1995-1997

Barbue de r

Pourcentage (%) DELT

Figure 38. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord de l'archipel du lac Saint-Pierre, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons examinés par secteur

Ma rigan

enoire

0

rigane noi re

Pourcentage (%) DELTPourcentage (%) DELT

Figure 39. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord (a) et de la rive sud (b) du lac Saint-Pierre, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons examinés par secteur

a

* nombre de poissons

b

examinés par secteur

N. LAVIOLETTEet al. – COMMUNAUTÉS DE POISSONS ET INTÉGRITÉ BIOTIQUE DU SAINT-LAURENT, 1995-1997

0 rigane noi

re

Pourcentage (%) DELTPourcentage (%) DELT

Figure 40. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord (a) et de la rive sud (b) de Gentilly-Batiscan, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons examinés par secteur

a

* nombre de poissons

b

examinés par secteur

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Baret Doré jaune

Achigan à peti te bouc

he

Me unier noi

r

Perchaud e 8

13 27

86

5 21*

30

3

Barbue de r ivière

Dor é noi

r 2

Meu nier rouge

Chevalier roug e

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

43

22 28

21

7 1*1*

Dor é ja

une

Achigan à pe

tite bou che Meu

niernoir Perchaude

1

Bar bue de r

ivière

Chevalier rouge Donoir

61 87

Gran d c

orégon e

Meu nier rouge

Pourcentage (%) DELTPourcentage (%) DELT

Figure 41. Pourcentage des poissons de chaque espèce de la rive nord (a) et de la rive sud (b) de Grondines-Donnacona, capturés au filet maillant, affectés par une ou plusieurs anomalies de type DELT

* nombre de poissons examinés par secteur

a

* nombre de poissons

b

examinés par secteur

N. LAVIOLETTEet al. – COMMUNAUTÉS DE POISSONS ET INTÉGRITÉ BIOTIQUE DU SAINT-LAURENT, 1995-1997

Figure 42a. Pourcentage des poissons de chaque segment du fleuve Saint-Laurent, capturés au filet maillant, affectés par différents types d'anomalies externes

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

0

* nombre de poissons examinés par segment

Pourcentage (%)

RIVE NORD Déformation

186135* 316 198 234 280 501 580 17 46 40 24 48 105 94 215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

Pourcentage (%) 222142* 350 494 305 154 407 503 773 420 225 104 25 354316 76

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

0 érosion des nageoires

186135* 316 198 234 280 501 580 130 130 292 601 150 261 329 214 112 23 17 46 40 24 48 105 94 215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

Pourcentage (%) 222142* 350 494 305 154 407 192 67 407 503 469 300 24 773 420 225 104 25 354316 76

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

0

186135* 316 198 234 280 501 580 130 130 292 601 150 261 329 214 112 23 17 46 40 24 48 105 94 215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

Pourcentage (%) 222142* 350 494 305 154 407 192 67 407 503 469 300 24 773 420 225 104 25 35

4316 76

N. LAVIOLETTEet al. – COMMUNAUTÉS DE POISSONS ET INTÉGRITÉ BIOTIQUE DU SAINT-LAURENT, 1995-1997

façon générale, les plus faibles incidences (4 % à 12 %) sont observées pour le secteur de Gentilly-Batiscan et les plus fortes (28 % à 52 %) pour celui de Grondines–Donnacona. D’autres valeurs élevées sont observées sur la rive nord du lac Saint-Louis aux segments 274N (27 %) et 280N (20 %) et sur la rive sud, dans la zone de confluence (267S; 22 %) et en aval de la rivière Saint-Louis (274S; 25 %). Pour certains de ces segments, les résultats sont toutefois biaisés en raison du rejet de certaines stations (voir sections 3.3.1.8 et 4.8.1.1). Les déformations peuvent être causées par plusieurs substances toxiques dont les BPC, les pesticides organochlorés et organophosphorés, ainsi que les métaux tels le cadmium, le mercure, le zinc, le plomb et le strontium, qui agissent en modifiant le métabolisme des os (Bengtsson et al. 1985; Van Den Avyle et al. 1989; Tutman et al. 2000; Moiseenko et Kudryavtseva 2001). Les infections virales, bactériennes et parasitaires peuvent également occasionner des déformations (Ohio EPA 1988b). Les espèces les plus fortement affectées par des déformations (n ³ 30) sont, dans l’ordre, le doré noir et le meunier rouge sur les rives nord et sud du secteur Grondines–Donnacona. Au lac Saint-Louis, ce sont plutôt le meunier noir, le grand brochet, le doré jaune et la perchaude qui, par ordre décroissant, affichent les plus fortes proportions, tant sur la rive nord que la rive sud. Le regroupement des « déformations et érosions de nageoires » (figure 42a) permet d’inclure les secteurs de l’archipel et du lac Saint-Pierre (voir section 3.3.1.8). Dans ce cas, les déformations qui affectent toute partie du corps autre que les nageoires sont présentées séparément (figure 42a).

À l’instar des « déformations », les « déforma-tions et érosions de nageoires » sont le type d’anomalie formant le DELT qui montre la plus forte prévalence (3 % à 54 %). Par ailleurs, près des trois-quarts des segments de la rive nord et des deux-tiers de ceux de la rive sud dépassent 10 %, limite au-dessus de laquelle la santé des communautés est considérée mauvaise. Ce sont toujours les secteurs de Gentilly-Batiscan et de

Grondines–Donnacona qui affichent respective-ment les plus faibles et les plus fortes propor-tions. Certains segments de l’archipel et du lac Saint-Pierre montrent cependant des pourcen-tages tout aussi élevés qu’au lac Saint-Louis. En dernier lieu, les proportions d’« autres déforma-tions » sont partout inférieures à 10 %, ce qui indique que la quasi-totalité des déformations recensées affectent les nageoires.

Parmi les anomalies qui composent le DELT, les

« érosions des nageoires » sont les secondes en importance, après les déformations, dans le fleu-ve (figure 42b). Remarquons que les secteurs de l’archipel et du lac Saint-Pierre sont exclus. Par ailleurs, le secteur Gentilly-Batiscan fait généra-lement exception à cette règle puisqu’on y trou-ve des prévalences d’érosions de nageoires et de lésions relativement équivalentes. Les pourcen-tages d’érosions des nageoires oscillent entre 0 % et 22 %, pour l’ensemble des segments. Par ailleurs, 27 % des segments de la rive sud et 18 % de ceux de la rive nord montrent une prévalence plus élevée que 10 %, seuil indicatif d’une mauvaise santé. Ces segments sont tous situés dans le secteur de Grondines–Donnacona où la prévalence varie de 6 % à 22 %. En revan-che, le secteur Gentilly-Batiscan est celui qui montre la prévalence la plus faible (0 % à 1 %).

Des substances toxiques tels les sulfites, les métaux, les hydrocarbures chlorés, les acides et les alcalis présents dans les sédiments, les rejets municipaux ou industriels pourraient provoquer l’abrasion ou la précipitation du mucus recou-vrant les nageoires (Mahoney et al. 1973;

Mearns et Sherwood 1974; Snieszko 1974;

Sherwood et Mearns 1977; Cross 1985; Reash et Berra 1989; Khan et al. 1992). Privées de leur couche protectrice, les nageoires sont par la suite envahies par des bactéries (Aeromonas sp., Pseudomonas sp.,Vibrio sp.) et des parasites qui provoquent la destruction des tissus (Mahoney et al. 1973; Snieszko 1974; Ohio EPA 1989; Khan et al. 1992). Les espèces du secteur Grondines–

Donnacona les plus fortement affectées par des érosions de nageoires (n ³ 30) sont le doré noir (16 %) et le meunier rouge (15 %).

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

186135* 316 198 234 280 501 580 130 130 292 601 150 261 329 214 112 23 17 46 40 24 48 105 94 215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

Pourcentage (%) 222142* 350 494 305 154 407 192 67 407 503 469 300 24 773 420 225 104 25 354316 76

215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

0

Érosion des nageoires

Pourcentage (%) 186135* 316 198 234 280 501 580 17 46 40 24 48 105 94 222142* 350 494 305 154 407 503 773 420 225 104 25 354316 76

Figure 42b. Pourcentage des poissons de chaque segment du fleuve Saint-Laurent, capturés au filet maillant, affectés par différents types d'anomalies externes

* nombre de poissons examinés par segment

RIVE NORD RIVE SUD

215S 221S 226S 232S 237S 267S 274S 280S 383S 388S 392S 396S 401S 406S 411S 416S 421S 427S 459S 464S 468S 473S 494S 500S 506S 512S 518S

0

Pourcentage (%) 773* 420 225 104

215N 221N 226N 232N 237N 267N 274N 280N 383N 388N 392N 396N 401N 406N 411N 416N 421N 427N 459N 464N 468N 473N 494N 500N 506N 512N 518N

0

Érosion des barbillons

Pourcentage (%) 17* 46 40

N. LAVIOLETTEet al. – COMMUNAUTÉS DE POISSONS ET INTÉGRITÉ BIOTIQUE DU SAINT-LAURENT, 1995-1997

Finalement, l’érosion des barbillons a une prévalence faible (0 % à 1 %) dans le secteur Gentilly-Batiscan, seul endroit où l’on a procédé à l’examen des poissons pour cette anomalie. On la trouve uniquement sur la rive sud, les espèces avec barbillons étant absentes de la rive nord, et elle n’affecte que la barbue de rivière, malgré la présence de la carpe et de la barbotte brune. En aval d’un secteur urbain et industriel situé aux abords d’une rivière de l’Arkansas où l’eau et les sédiments étaient fortement contaminés, les barbillons de 38 % des barbues de rivière étaient érodés, fourchus ou manquants alors qu’aucun poisson de la station de référence ne présentait cette anomalie (Ostrander et al. 1995). Le système sensoriel des poissons affectés pourrait être touché, ce qui en retour rend la capture de proies difficile et peut éventuellement entraîner une perte de poids (Ostrander et al. 1995).