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Cugusi, Aspetti letterari dei Carmina Latina epigraphica, p 99-100.

d’épigrammes funéraires

29 Cugusi, Aspetti letterari dei Carmina Latina epigraphica, p 99-100.

26 CLE 1111, de Rome, présente en vingt vers élégiaques la figure de Tiberius

Claudius Tiberinus. Romain d’origine modeste (media de plebe parentes, v. 5), c’était apparemment un auteur d’épopées mythologiques dont il donnait lecture publique (doctus Maeonio spirantia carmina uersu / dicere, Caesareo carmina

nota foro, v. 13-14). Il est mort prématurément. L’épigramme, due sans doute à

un confrère en poésie, est de l’époque de Trajan30.

27 CLE 97, d’Aeclanum (près d’Avellino), est relatif à Pomponius Bassulus.

Magistrat municipal, il se suicida pour échapper aux maux physiques et moraux qui l’accablaient. Il a traduit des pièces de Ménandre et écrit lui-même quelques comédies ; l’ensemble a été publié (id quale qualest chartis ma[n]datum diu, v. 4). Sans doute est-ce la raison pour laquelle il a choisi pour son épitaphe le sénaire iambique. Le premier vers de l’inscription (Ne more pecoris otio

transfungerer) est clairement influencé par la préface du Catilina de Salluste.

Par ailleurs, Pomponius Bassulus recourt à des mots, des formes et des constructions caractéristiques du registre et de la langue des comiques, ainsi l’archaïsme volontaire ipsus pour ipse (v. 3), l’adjectif scitus, « fin, spirituel » (v. 2), ou la construction transitive du verbe potior (v. 8). C’était un homme cultivé qui voulait s’inscrire dans la lignée de Plaute et de Térence. On date l’inscription de l’époque d’Hadrien, en raison notamment de son goût archaïsant31.

28 CLE 1511 est l’épitaphe d’un poeta d’époque antonine qui a sa tombe à

Athènes et dont le nom figurait sur une partie perdue de la pierre. C’était un homme de haute naissance qui exerça une activité militaire. Il est loué par un versificateur habile, qui a recouru à un vers assez rare en poésie épigraphique, l’hendécasyllabe phalécien32.

29 CLE 501, de Tupusuctu en Maurétanie Sitifienne, déplore la mort d’un

certain Florus. Le genre littéraire que celui-ci pratiquait relevait de la Muse Thalie (docta […] diua Thalia, v. 4) ; c’était donc sans doute la comédie ou l’épigramme. Le poème doit dater du IIe siècle ou peut-être du IIIe33.

30 CLE 1249 et CLE 606, tous deux de Rome, sont difficiles à dater. CLE 1249, en

distiques élégiaques, nous apprend que Claudius Diadumenius était un poète (arte poeta, v. 1) apparemment proche de l’empereur (olim Caesareis floridus

officiis, v. 2). Dans CLE 606 le dédicataire, Palladius, n’est pas défini comme

poète, mais dans la mesure où il est pleuré par les Muses (Camenae), on peut supposer qu’il l’était.

31 Laberius Bassus, dont la tombe est aujourd’hui au Vatican, était un poète sans grand talent à en juger par l’épitaphe prétentieuse, polymétrique, qu’il a conçue pour sa femme et pour lui, CLE 1559. Sans doute vivait-il au IIIe siècle ou au

début du IVe. Il se qualifie de uates mais ne dit rien de son activité poétique,

se concentrant sur ses relations avec son épouse qui est la destinataire principale34.

30 Ibid., p. 100-101.

31 Sur cette inscription, voir Plessis, Poésie latine. Épitaphes, p. 107-116 ; Alfonsi, « Un “protrettico” epigrafico di età imperiale », p. 59-67 ; Cugusi, Aspetti letterari dei Carmina

Latina epigraphica, p. 102-104.

32 Ibid., p. 107. 33 Ibid., p. 115-116. 34 Ibid., p. 53-59.

32 CLE 1756, de Rome, est dédié au poète et orateur Flavius Mérobaude, connu

pour son panégyrique d’Aetius. Elle date d’environ 450. Son état lacunaire la rend inexploitable35.

33 CLE 1516 remonte à une source manuscrite, mais est tiré de l’inscription

funéraire du défunt, dont on a retrouvé des fragments à Clermont-Ferrand (ils sont conservés au musée Bargoin)36. C’est l’éloge funèbre de Sidoine

Apollinaire. L’épitaphe est datée par la subscriptio du 21 août sous le règne de Zénon (474-491 ; Sidoine est mort entre 480 et 486). Dans ce poème, l’attention portée à l’activité politique et religieuse de Sidoine l’emporte de manière frappante sur les brèves allusions à son activité littéraire ; sa pratique poétique n’est même pas expressément mentionnée. Cette omission se comprend si on se rappelle que Sidoine en devenant évêque de Clermont avait renoncé à la poésie. L’auteur du poème est un homme cultivé, sans doute un proche du défunt. Il emploie l’hendécasyllabe phalécien, le vers que Sidoine avait lui- même choisi pour l’éloge funèbre de son grand-père (Lettres III, 12, 5)37.

34 CLE 1368, de Pavie (actuellement dans l’église San Michele Maggiore),

en dix-huit vers élégiaques, est l’éloge funèbre d’Ennode de Pavie ; la

subscriptio précise la date de sa mort, 521, ce qui dépasse légèrement la

limite chronologique basse de notre étude, fixée au Ve siècle. Comme dans le

cas de Sidoine, et pour les mêmes raisons, l’activité extra-littéraire prévaut (si Ennode est défini comme uates, v. 1, le mot a son sens chrétien d’« évêque »). Il est seulement brièvement question des hymnes qu’il a écrites (templa deo

faciens ymnis decorauit et auro, v. 17), de sa correspondance (v. 5-6) et peut-

être de ses épitaphes versifiées (v. 4). L’auteur pourrait être l’abbé Florianus, un correspondant d’Ennode38.

35 Nous avons gardé pour la fin une épigramme qui est intermédiaire entre l’épitaphe gravée et l’épitaphe littéraire. Elle est citée par Possidius dans sa Vie d’Augustin (31, 8). Pour expliquer qu’Augustin mort continue à vivre auprès des fidèles par ses œuvres, il rapporte l’épitaphe qu’un poète païen anonyme aurait ordonné jadis de mettre sur son tombeau : Et in his semper uiuere a fidelibus [Augustinus]

inuenitur, iuxta quod etiam saecularium quidam poeta, suis iubens quo sibi tumulum mortuo in aggere publico conlocarent, pro epigrammate39 finxit dicens :

Viuere post obitum uatem uis nosse, uiator ? Quod legis ecce loquor : uox tua nempe mea est.

Voyageur, tu veux être sûr que le poète vit après la mort ? Ce que tu lis, c’est moi qui le dis : ta voix est en effet la mienne.

36 Il est possible que cette épitaphe soit authentique. En effet l’idée que la voix du mort, conservée dans la pierre, redevient vivante par la voix du lecteur, se rencontre dans au moins deux autres carmina epigraphica, CLE 513, 2-3 (audi /