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5.  Analyse des données qualitatives 109 

5.2.  Premier thème : la critique 111 

5.2.2.  Critiques envers le ministère 114 

Nous avons pu noter, dans les réponses aux questions ouvertes fournies par les répondants, un groupe de réponses que nous avons classées comme étant des critiques adressées au ministère de l’Éducation (MEES/MELS) ayant plus particulièrement comme sujet l’épreuve unique et le programme d’études du cours d’histoire.

69 Nous avons choisi de présenter des citations issues de notre corpus pour appuyer et illustrer nos propos. C’est ainsi que

nous avons adopté une présentation visuelle particulière pour ces citations qui permet rapidement au lecteur de comprendre qu’il s’agit de propos tenus par nos sujets et non par nous.

Figure 22 : Distribution des mots-clés en lien avec les critiques adressées au MEES/MELS70 (n = 160)

Nous avons répertorié 36 cas (22,5% de la population étudiée) mentionnant la difficulté du cours ou de l’épreuve unique. Pour mieux comprendre ce que les répondants exprimaient ici, nous avons divisé cette catégorie en trois sous-groupes. Premièrement, les commentaires au sujet de la difficulté des questions de l’épreuve unique ministérielle ont été répertoriés dans 26 questionnaires (16,3% de la population étudiée). Deuxièmement, 16 cas (10% de la population étudiée) ont évoqué le haut niveau de difficulté (à leur perception) de l’épreuve unique qu’ils ont précédemment subie. Finalement, certains répondants mentionnent un aspect sur lequel nous devrions nous attarder : le niveau de difficulté ressenti du programme d’étude.

En plus de mentionner le niveau de difficulté, certains élèves ont profité de cette occasion pour exprimer d’autres frustrations au sujet de l’aspect ministériel du cours, du programme et de l’épreuve. 11 répondants (6,9% de la population étudiée) ont adressé divers reproches explicites au ministère de l’Éducation. Dans 11 autres textes, il est possible de relever des mentions à la grande quantité de matière à connaître pour réussir l’épreuve unique ministérielle, ce que les répondants ont abordé comme un handicap. Chez dix répondants (6,3% de la population étudiée), on mentionne explicitement le programme du cours d’histoire comme étant un problème pour leur réussite. On considère que ce

dernier est trop lourd, mal construit et répétitif. Cette idée de la mauvaise découpure entre les sujets de troisième et quatrième secondaire ainsi que l’aspect répétitif et redondant du programme de quatrième secondaire se retrouve dans les propos de quatre participants. Parmi nos répondants, huit considèrent que la pondération et la majoration des notes ont été des facteurs clés de leur échec. Finalement, cinq répondants mentionnent que cet échec à l’épreuve unique était un événement isolé qui n’était pas représentatif de leur performance durant l’année scolaire.

Un thème qui n’a été mentionné explicitement qu’à 11 moments dans notre corpus (6,9% de la population étudiée), mais qui a transparu à plusieurs reprises dans le sous-texte, est celui du « choc71

entre les habitudes de la classe et celle de l’épreuve unique ». Ces participants exprimaient à quel point ils se sentaient mal outillés pour répondre aux attentes de l’épreuve unique.

Analyse des données

On détecte un sentiment d’amertume dans les propos recueillis parmi la population des cours d’été. Celle-ci est dirigée envers une forme d’autorité qu’ils interprètent comme étant « le ministère », comme l’illustre bien la citation suivante :

Extrait 2 : Sujet n° 9772 :

Programme très mal fait, les questions a [sic] l'examen du MELS n'ont aucu [sic] sens et certaines ont même aucun lien avec la matière vu [sic] au cours de l'année , aucun doute que c'est la raison principale du nombre d'échecs élevés de ce cours qui est ridicule. J'ai

toujours eu de la facilité en histoire mais ce programme est tellement lamentable que non seulement moi , mais d'autres gens qui avait [sic] de la facilité sont en echec [sic],

une revision [sic] serait fortement suggérer [sic] face au programme Merci73

Programme a [sic] réviser car il met en péril les etudes [sic] futurs [sic] de plusieurs personnes, ce programme n'est pas adapter [sic] pour des eleves [sic] de sondaire [sic]

4 , ce pogamme [sic] n'a aucun sens , vous voulez la vérité même les professeurs d'histoire eux meme [sic] trouve [sic] le programme lamentable et disent que le

programme ne tient pas debut [sic] , ce ours [sic] est une vrai [sic] farce !

71 Cette idée de « choc » a été formulée originalement par notre sujet no°3. Cette formulation reflétait tellement bien l’idée

exprimée par nos répondants que nous l’avons intégrée à notre analyse.

72 À noter que les propos des participants ont été retranscrits intégralement sans correction de leur orthographe. 73 Le Sujet n° 97 a écrit sa réponse en deux sections, laissant l’impression qu’il a voulu compléter son propos.

sincèrement [sic] , ca [sic] na [sic] aucun sens ! enplus [sic] avec la pondération du MELS , wow , vous ne faites vraiment rien pour nous aider , J,aimerais [sic] bien voir si

en seondaire [sic] 4 vous aviez une telle matiere [sic] , je ne crois pas alors pourquoi faire CHIER , les eleves [sic] en les soumettant a [sic] un programme imposible [sic] ?

Pas d'allure !

À ce point de notre analyse, il faut garder en tête que plusieurs de ces élèves ne se croyaient pas en « danger » au moment de la passation de l’épreuve unique, ou bien, ont vécu cette épreuve comme étant l’ultime embûche dans le parcours à obstacles que s’est révélé être, pour eux, l’apprentissage de l’histoire. Ces deux situations peuvent expliquer cette amertume et ce bris du lien de confiance sur lequel nous reviendrons plus tard.

Lors de la lecture de ce corpus de textes, on comprend que les répondants se soient sentis dépassés par le niveau de difficulté, que ce soit celui du cours HÉC ou celui de l’épreuve unique ministérielle. Au sujet de l’épreuve unique, la principale critique concernait la formulation des questions. Ceci rejoint l’idée que 62,7 % de cette population considère avoir des difficultés en compréhension de textes dans le domaine du français.

Extrait 3 : Sujet n° 3 :

« La difficulté des questions, en fait c'est plutôt le fait qu'on s'habitue à un genre de question toute l'année,donc rendu au mels c'est un «choc» pour nous. »

Il émane aussi du corpus cette deuxième explication : les élèves se sont sentis déstabilisés par la procédure associée à l’épreuve unique, la répartition de l’examen en quatre documents, l’aspect très officiel de ceux-ci, etc. Tout ceci semble être à la base de cette notion de « choc » entre les pratiques de la classe et celles de l’épreuve unique.

Une dernière sous-catégorie émerge du corpus de données, celle que nous avons surnommée le « scandale du programme d’histoire ». Nous avons regroupé ici les propos des répondants qui accusent le programme d’histoire, tel qu’il est conçu, de provoquer l’échec. Ce type de réponses est souvent accompagné de commentaires très émotifs et de l’expression d’un sentiment d’injustice (voir propos du sujet n° 97 à la p.116). Deux thèmes émergent dans cette catégorie, le premier est la lourdeur de la tâche d’étude aux yeux des répondants. Plusieurs mentionnent la grande quantité de

« détails » ou d’éléments qu’ils doivent mémoriser pour l’épreuve unique. Le deuxième thème est l’aspect répétitif du programme d’histoire.

Extrait 4 : Sujet n° 5 :

Beaucoup de matière, je [sic] fait de le faire en thème (pouvoir,culture et mouvement de penser [sic] etc [sic]) au lieu de le faire en période (premier [sic] occupant [sic], régime

franc[sic]. ect.[sic]) demande beaucoup d'étude.

On retrouve dans notre corpus la mention que l’organisation de la matière a endormi leur curiosité pour le sujet. Quatre répondants ont même mentionné que la division par thématique plutôt qu’une division chronologique a été une des causes de leur échec.