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CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET DISCUSSION

4.2 Craintes, appréhensions et interrogations des entraineurs

Cette section porte sur les craintes, appréhensions et interrogations des entraineurs dans l’encadrement réel ou hypothétique d’athlètes LGBT dans leurs équipes ou leurs clubs. L’entrevue incluait des mises en situation hypothétiques sur lesquelles les entraineurs ont été questionnés. Bien que nous ayons placé les entraineurs dans des situations fictives que la plupart n’avaient jamais vécues, leurs réponses ont bien fait ressortir l’aspect tabou de l’homophobie et leur ignorance de cette réalité pour les athlètes. Six thèmes permettent de décrire les craintes, appréhensions et interrogations des entraineurs : 1) leur nature, 2) ce qui les explique, 3) l’impact de la présence d’athlètes LGBT, 4) la réaction de l’entraineur face à la présence d’un couple homosexuel, 5) les actions à poser pour améliorer la situation des athlètes LGBT et 6) une réflexion sur la différence dans la façon d’intervenir auprès d’un athlète hétérosexuel versus un athlète LGBT.

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4.2.1 Nature des craintes, appréhensions et interrogations.

Les réponses des entraineurs concernant cet aspect ont majoritairement pris la forme de questions et d’inquiétudes diverses. Lorsque ce n’était pas le cas, les entraineurs disent tout simplement ne pas avoir de craintes ou ils croient qu’ils règleront le problème au moment où il se présentera.

Pour commencer, seulement quatre entraineurs ont osé nous faire part de leurs interrogations face à l’encadrement d’athlètes homosexuels. Ils se demandaient où ils devraient s’arrêter pour accompagner un athlète, c’est-à-dire à quel moment cela ne faisait plus partie de leur travail et qu’ils devaient déléguer à un autre professionnel le soin de s’occuper de l’athlète. Aussi, ils se demandaient comment intervenir si un athlète est en amour avec un coéquipier, si l’entraineur lui-même est LGBT ou si un couple formé dans l’équipe se retrouve dans une situation d’autorité (par exemple si un athlète est amené à entrainer son conjoint).

Ensuite, en ce qui a trait aux inquiétudes des entraineurs, elles se rapportaient à la chimie d’équipe. En effet, les entraineurs pensaient que les questions d’orientation sexuelle en sport peuvent briser la cohésion qu’il y a entre les joueurs. Ils étaient aussi inquiets face à la formation d’un couple à l’intérieur de l’équipe, tout comme la gestion supplémentaire que cette relation pourrait leur amener. Que ce soit concernant la répartition des athlètes dans les chambres d’hôtel en compétition ou la discrétion qui serait demandée aux athlètes quant aux démonstrations d’affection lors des entrainements ou des compétitions, les entraineurs semblaient tourmentés à ce sujet. D’autres entraineurs ont dit avoir peur d’utiliser un langage inapproprié sans le vouloir ou expliquaient qu’ils étaient inquiets, car ils ne sont pas préparés ou ils n’ont jamais vécu une situation où ils devraient gérer l’orientation sexuelle d’un athlète. Quelques entraineurs se préoccupaient du regard des autres sur leurs interventions, de ce que les autres entraineurs ou athlètes pourraient faire pour nuire à l’athlète ayant une sexualité non traditionnelle et pouvant être vulnérable ainsi que de la sécurité de ce même athlète. Finalement, un entraineur a avoué ne pas être porté à aller poser des questions à un athlète ou à un entraineur LGBT pour mieux comprendre leur situation et l’entraineur ne pouvait pas expliquer pourquoi. Bref, les entraineurs semblaient avoir plusieurs préoccupations, appréhensions et inquiétudes différentes, ce qui constitue un problème selon nous.

En revanche, deux entraineurs ont affirmé n’avoir aucune crainte quelles qu’elles soient. Notamment, le premier a dit savoir quoi faire en cas de besoin et/ou à quel endroit aller chercher les outils et les ressources nécessaires pour régler la situation problématique qu’il pourrait rencontrer. Le second a dit que : « s’il fallait s’accommoder, dans les limites du possible, je n’aurais pas de problème à le faire ».

49 Finalement, certains entraineurs ont donné l’impression de ne pas vouloir s’investir ou de considérer que l’état actuel de la situation était correct. Par rapport à cela, un entraineur a partagé qu’il s’est déjà inquiété pour certains éléments de son encadrement, tels que son langage ou celui de ses athlètes, mais il a trouvé des réponses en discutant avec des collègues homosexuels pour ensuite se rassurer sur cet aspect de son entrainement. Depuis, il ne semble plus se remettre en question par rapport à cet aspect de l’entrainement. Enfin, pour un autre entraineur, il semble ne pas y avoir de l’intérêt à se questionner à ce sujet : « jusqu’ici, je pense que ça a bien été ». Ces dernières réponses des entraineurs montrent qu’il y a visiblement un problème quant à la question de l’encadrement d’athlètes LGBT, car la question semble négligée ou évitée par certains entraineurs et lorsque ce n’est pas le cas, les entraineurs ont des interrogations.

4.2.2 Ce qui explique ces craintes, appréhensions et interrogations

Nous avons demandé aux entraineurs de nous éclairer sur les craintes qu’ils éprouvent et qui expliqueraient pourquoi ils se sentent ainsi. Une des raisons serait que le sujet de l’orientation sexuelle n’est jamais discuté et, par conséquent, les athlètes ne viendront peut-être pas se confier à l’entraineur ou à un coéquipier. Ensuite, ils pensent ne pas être suffisamment outillés et préparés à agir adéquatement pour encadrer des individus LGBT. D’ailleurs, dans la littérature scientifique, il est fréquemment question de la préparation déficiente des acteurs sociaux pour intervenir ainsi que de leur responsabilité de poser des gestes (Kirby et al., 2008; Griffin, 1994). Puis, les entraineurs expliqueraient leurs diverses réticences à agir aussi par le fait que des situations impliquant des questions d’orientation sexuelle se produisent moins fréquemment que d’autres types de situations pouvant être problématiques. Pour finir, certains entraineurs ressentent des craintes ou des appréhensions parce qu’ils voient venir une crise dans leur club ou leur équipe et se disent que peut-être un de leurs athlètes qu’il soupçonne être LGBT est en danger de subir un assaut physique ou du harcèlement psychologique.

Bien qu’à notre connaissance les chercheurs en sociologie du sport ne se soient pas encore penchés sur la question de ce que ressentent les entraineurs face à l’encadrement d’athlètes LGBT, Griffin (2005) a déjà affirmé que l’homophobie est utilisée pour que les garçons et les hommes aient peur d’exprimer des sentiments et des intérêts qui sortent de la conception rigide et traditionnelle de la masculinité. Comme la recherche a aussi démontré que l’homophobie entretient une culture du silence autour des questions d’orientation sexuelle, il est aussi possible de noter, dans notre étude, que ce phénomène rend les gens mal à l’aise, contribue à les maintenir dans l’ignorance et ces éléments font qu’ils sont réticents à poser des questions et encore moins à poser des gestes pour lutter contre l’homophobie. Comme Demers (2004) qui a conduit des études avec des entraineures et des athlètes LGB le précise, de la crainte, du silence, du déni et des excuses ont été notés à la base de beaucoup de réponses fournies par les entraineures concernant les

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questions d’orientation sexuelle. En bref, nos résultats appuient l’existence d’un sentiment de crainte ou du moins d’inquiétude qui serait présent chez plusieurs entraineurs qui doivent intervenir auprès d’athlètes de toutes orientations sexuelles.

4.2.3 Impact de la présence d’un athlète LGBT.

Pour les entraineurs qui l’ont vécu (n= 5), l’impact de la présence d’un athlète LGBT dans l’équipe peut être qualifié de positif, négatif ou absent. Positif pour l’entraineur qui a encadré un athlète ouvertement gai, étant donné le respect qu’il y avait dans l’équipe; celui-ci a dit ne pas avoir eu à parler d’orientation sexuelle, que les joueurs faisaient des blagues et que, même si l’identité sexuelle de l’athlète n’était qu’implicitement connue, cet aspect a plutôt été banalisé. C’était également l’opinion de l’entraineur qui a encadré plusieurs athlètes lesbiennes ou bisexuelles; celui-ci a ajouté que la situation était stable et que les athlètes n’accordaient pas d’importance à l’orientation sexuelle de leur pair dans son équipe.

Pour les entraineurs qui ont été témoins de situations où l’impact de la présence d’athlètes LGBT était négatif, ils semblent d’accord pour dire que ce n’est pas pareil d’encadrer ce type de population et que cela peut s’avérer difficile. Les effets particuliers sur l’équipe qui auraient été perçus sont : la formation de groupes de lesbiennes à part des autres membres de l’équipe (très exclusive selon Benoît), du placotage au sein de l’équipe ou une totale inacceptation chez certains individus dans le cas de l’athlète féminine désirant subir un changement de sexe.

Aucun impact n’a été identifié par deux des entraineurs interrogés étant intervenus auprès d’athlètes LGBT. Selon eux, l’orientation sexuelle de l’athlète ne changeait rien à l’intérieur de l’équipe, cette différence ne nuirait pas. Toutefois, une entraineure a précisé qu’elle s’est sentie soulagée que la saison d’entrainement se soit terminée, elle semblait donc appréhender certains évènements négatifs. En recherche, ce n’est que récemment que des situations positives ont été recensées, mais c’est plutôt de l’impact négatif des athlètes LGBT dont il est question la majeure partie du temps.

En ce qui a trait aux entraineurs avec lesquels des mises en situation ont été faites, les opinions ont également été partagées. Du côté de ceux qui ont une perception positive de la présence d’un athlète ayant une orientation sexuelle non traditionnelle au sein de leur équipe, ils ont dit croire qu’avec les équipes qu’ils ont eues, il serait difficile d’imaginer qu’il y ait des problèmes de comportements face à une telle situation. Ils sont alors persuadés qu’avec des discussions auprès des membres de l’équipe ou bien entre les coéquipiers eux-mêmes (sans qu’ils ne doivent s’en mêler), la sortie du placard d’un athlète LGBT se passerait bien. Le fait que l’athlète LGBT soit à l’aise avec son identité et possède une force de caractère constituerait aussi des conditions favorables à ce que l’impact sur l’équipe de la présence d’athlètes LGBT soit positif selon les

51 entraineurs interrogés. Néanmoins, les athlètes seraient assez matures dans leur équipe, ils ne feraient pas de farces déplacées d’après ces entraineurs et si certains athlètes faisaient exception à la règle en étant exclusifs, ceux-ci seraient peu nombreux et facilement contrôlables.

Deux des trois entraineurs ayant fait des hypothèses positives face à cette situation ajoutent des précisions à leur propos en disant que des commentaires homophobes (dont du harcèlement verbal) pourraient être entendus et des situations rendant l’athlète LGBT mal à l’aise pourraient être vécues. De plus, il est possible de constater qu’ils y voient aussi en partie du négatif. De plus, ils ajoutent que des sous-groupes pourraient aussi être formés en opposition à d’autres personnes. Pour poursuivre, un de ces entraineurs a également reconnu que : « C’est une gang de gars ensemble, des jeunes, c’est très très dur et l’esprit d’équipe est important même si on est dans un sport individuel. Facke là c’est, je pense qu’ils trouveraient cela très très difficile » (François). Les trois entraineurs ayant fourni des réponses pour cette section ont dit qu’une résistance de la part des coéquipiers est possible si un athlète sortait du placard, cette non-acceptation pourrait créer un malaise ou de la gêne pour l’athlète LGBT (et pour les coéquipiers), un rejet du groupe et même des comportements violents. De tels comportements homophobes, qui peuvent entrainer la violence du côté masculin principalement, sont documentés en recherche (Griffin, 2005). Une intervention de l’entraineur pour rectifier le comportement problématique de certains coéquipiers devrait toujours être prévue selon un des entraineurs interrogés.

4.2.4 Réactions des entraineurs à la présence d’un couple homosexuel.

En ce qui a trait aux réactions des entraineurs s’ils apprenaient qu’il y a un couple dans l’équipe, il s’est avéré que parmi les cinq entraineurs ayant encadré des athlètes LGBT, quatre ont dû gérer un couple s’étant formé dans leur équipe. Leurs réactions peuvent être classées en deux catégories distinctes. Ils peuvent être préoccupés par la chimie d’équipe qui peut être brisée par le couple. Entre autres, il se peut bien que l’équipe soit en quelque sorte impliquée dans la relation du couple s’il advenait que les deux athlètes se séparent par exemple. Ensuite, d’autres disent agir de la même façon, peu importe l’orientation sexuelle des athlètes impliqués, car leur philosophie est de travailler avec des personnes tout simplement. Un entraineur a précisé qu’il sent qu’il doit être plus sensible à ce que vivent les athlètes lesbiennes formant le couple en question. Pour les autres entraineurs (ceux qui ont dû s’imaginer la situation seulement), sans toutefois parler plus spécifiquement de leur réaction, ils ont dit qu’ils devraient agir différemment avec ce couple-là. Comme l’a dit un de ces entraineurs : « Le couple hétérosexuel, souvent, ils vont être assis ensemble dans l’autobus, mais ça n’a jamais causé de problème, mais un couple [homosexuel] autant d’hommes que de femmes, finalement nous voyageons ensemble, ils s’assoient ensemble, là c’est certain que ce n’est pas pareil, malheureusement, nous ne sommes pas rendus là » (Pacey).

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D’autres pensent que ce serait tout simplement improbable que ça arrive et alors n’élaborent pas sur la question. Pour un entraîneur en particulier, le bas âge des athlètes joue sur l’incidence d’avoir ou non des athlètes LGBT au sein de son équipe. Selon un autre, la rareté d’athlète sortant du placard rend presque impossible l’entrainement d’un couple homosexuel. Comme les entraineurs n’ont pas apporté plus de précision à ce sujet, peu de données ont été recueillies.

4.2.5 Actions pour améliorer la situation

Cette section inclut toutes les actions que les entraineurs ont posées ou poseraient (hypothèses d’action) pour diminuer leurs craintes si une situation problématique impliquant l’orientation sexuelle d’un athlète se produisait ou pour gérer une résistance face à un couple homosexuel au sein de leur équipe. D’abord, seulement quelques actions ont été réellement faites. Néanmoins, plusieurs hypothèses d’actions différentes ont été soulevées par les entraineurs pour les aider face aux questions reliées aux athlètes LGBT. Les éléments qui en ressortent sont de posséder un « plan de match » , s’occuper de la personne LGBT (par exemple : l’écarter du groupe si elle peut être en danger), discuter à l’avance avec toute l’équipe pour les sensibiliser avant une éventuelle sortie du placard d’un athlète, neutraliser les comportements déviants (par exemple : suspendre les athlètes rébarbatifs des entrainements), réfléchir sur soi ainsi que prendre le temps de se connaitre avant qu’une telle situation se produise (par exemple : « Se demander si, lorsqu’il y a des choses dont l’on ne parle pas, on a tendance à surimposer nos valeurs sur ce que l’on voit », tel que le propose Jérémie), discuter avec les athlètes et prendre de l’information sur eux pour mieux les connaitre (par exemple : savoir s’ils n’ont pas une pression extérieure pour sortir du placard ou s’ils savent ce qui rend les personnes mal à l’aise concernant l’identité sexuelle, comme ce qui est gênant pour elles, etc.), développer de la confiance envers ses athlètes, rendre son langage inclusif et finalement se doter d’une approche personnalisée et adaptée aux besoins de chacun. Concernant les entraineurs débutants, Marc-André explique que: « Des fois, malheureusement ça prend des situations gênantes avant de se rendre [compte]… pour nous forcer de réfléchir pour la prochaine fois prévenir la situation ».

Une seule entraineure a parlé des actions qu’elle a posées pour que l’inquiétude qu’elle avait quant à son intervention soit diminuée. Elle a parlé de la situation qu’elle vivait avec certaines personnes qu’elle a choisies, a fait valider ses actions par des « experts » d’un organisme spécialisé et enfin, elle a identifié les ressources et le soutien qui pourraient être donnés aux athlètes LGBT dans le besoin.

La seconde série d’hypothèses d’actions concerne une résistance qui pourrait être vécue dans l’équipe vis-à- vis d’un couple homosexuel. Les entraineurs ont élaboré en précisant avec qui ils interviendraient d’abord, les discussions qui auraient lieu et la façon dont ils jugeraient la situation, tout en précisant sur quoi ils se baseraient pour le faire. Plusieurs entraineurs ont parlé de règles d’équipe s’il advenait qu’un couple de

53 coéquipiers se formait et celles-ci seraient élaborées de façon conjointe avec les membres du couple en question ou indépendamment de celui-ci. Cette règlementation prendrait la forme de restriction à être partenaires de chambre en compétition pour les athlètes en couple ou de suspension en cas de démonstration d’homophobie pour les autres athlètes, par exemple. Il est à noter que certains entraineurs ont dit qu’ils interviendraient (en mettant un frein) avec le couple s’il y avait un impact négatif sur l’équipe.

Dans cette étude, la majorité des entraîneurs demeurent inactifs (n=10/11) par rapport aux problèmes reliés à l’orientation sexuelle et ne seront pas proactifs en discutant du sujet dans leur environnement sportif. Tel que le prouvent les recherches antérieures, ce sujet semble demeurer tabou en entrainement (Demers, 2006). Pourtant en recherche, il est recommandé de discuter des sujets plus délicats ou inconnus (Women Sport Foundation, 2005) pour que les jeunes apprennent que les sujets plus difficiles ne doivent pas être ignorés, mais plutôt intégrés au contenu à enseigner (Cramer, 2002).

4.2.6 Hétérosexuels et homosexuels, même intervention?

La plupart des entraineurs ont été interrogés à savoir si leur intervention serait la même pour les athlètes hétérosexuels et pour les athlètes de toute autre orientation sexuelle ou non. Un entraineur a dit ne pas savoir comment il agirait. Les autres réponses recueillies sont polarisées et pour certains, il est primordial que leurs manières d’agir soient semblables (n=5) et pour d’autres, ce serait impensable ou « incompétent » d’agir ainsi (n=3). Pour les premiers, lors de l’intervention, ils se réfèrent à ce qui serait fait avec des individus hétérosexuels. Leur philosophie semble être l’égalité pour tous. C’est pourquoi ils croient mauvais de changer leurs façons d’intervenir avec les athlètes LGBT spécialement. Néanmoins, ils prônent le respect pour tous comme une approche personnalisée tenant compte des besoins de la personne. Donc, dans l’éventualité que la gestion d’individus possédant une orientation sexuelle non traditionnelle nuise à l’équipe, ces entraineurs agiraient de façon semblable avec tous leurs athlètes, peu importe l’orientation sexuelle de la personne. Les autres entraineurs ont partagé lors de l’entrevue qu’ils sentent qu’il est nécessaire de se demander s’il est possible de faire quelque chose de plus avec les athlètes LGBT. Il faudrait s’investir plus selon eux pour éviter que ces individus se sentent brimés. Ils expliqueraient cette attention particulière par le fait que les personnes LGBT ne vivraient pas les mêmes situations que leurs confrères hétérosexuels. En outre, la qualité des expériences vécues dépendrait énormément des joueurs membres de l’équipe. Non seulement l’homosexualité, la bisexualité ou toute autre orientation sexuelle seraient encore vues différemment, mais il est possible que certaines personnes vivent un malaise et même soient choquées face à une démonstration d’affection chez des gens du même sexe par exemple. Pour toutes ces raisons, il serait important pour ces entraineurs de porter une attention particulière aux individus LGBT, donc leur façon d’agir avec eux s’en trouverait différente.

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En comparaison avec ce qui est dit dans la littérature scientifique, le respect doit, sans aucun doute, faire partie des interventions et étant donné que les individus LGBT sont une population à risque, un soutien particulier doit être disponible. De plus, il est certain que faire comme si de rien n’était ou comme si les