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Créer des milieux de travail propices au maintien d’une bonne santé mentale

Dans le document CHANGER LES ORIENTATIONS CHANGER DES VIES (Page 30-34)

principales causent pour lesquelles 80 % des employeurs du Canada présentent des réclamations pour cause d’invalidité de courte durée ou prolongée51, 52. En 2010, les problèmes de santé mentale étaient à l’origine de 47 % de toutes les réclamations pour cause d’invalidité approuvées dans la fonction publique fédérale, ce pourcentage étant presque deux fois plus élevé que celui ayant prévalu vingt ans auparavant53. Les troubles mentaux et les maladies men-tales occasionnent aussi des pertes de pro-ductivité se chiffrant à plus de 6 milliards de dollars pour des raisons d’absentéisme et de présentéisme54. En plus d’endosser ces coûts, les employeurs sont de plus en plus souvent tenus responsables de la santé et de la sécurité psychologiques de leurs employés. Ils peuvent ainsi faire l’objet de revendications, par exemple dans les cas de harcèlement, d’intimidation ou même de surmenage55.

La norme sur la santé et la sécurité psy-chologiques dans les milieux de travail privés ou publics du Canada, qui est en cours d’élaboration, orientera la mise en œuvre de nouvelles approches en matière de santé mentale et de maladie mentale au travail et permettra à la fois aux employeurs et aux employés de quantifier les améliorations56. Toutefois, les change-ments en milieu de travail ne dépendent pas seulement d’une norme sur la santé et la sécurité psychologiques. Il faudra aussi des dirigeants convaincus et une approche globale du changement organisationnel.

Dans une faible proportion de 23 %, les Canadiens interrogés ont affirmé être suffisamment à l’aise pour parler à leur employeur de leur maladie mentale57.

Les programmes de promotion, de prévention et de lutte à la stigmatisation en milieu de travail, la formation du personnel de direction et les programmes d’aide aux employés ont tous un rôle à jouer58, 59. Les mesures doivent encourager un juste équilibre entre le travail et la vie privée et veiller à ce que les personnes aient une description claire de leur rôle au travail et à ce qu’elles puissent se prononcer sur la façon d’exécuter le travail.

L’établissement de politiques et de pratiques qui luttent contre l’intimidation et le harcèle-ment aidera aussi à réduire les risques de problèmes de santé harcèle-mentale60, 61.

Les milieux de travail doivent aussi appuyer le rétablissement des employés vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale et leur permettre de participer pleine-ment au travail. Alors que des mesures pour lutter contre la stigmatisation au sein de la société canadienne encourageront un plus grand nombre d’employés à parler de leurs troubles mentaux ou de leur maladie mentale au travail, les milieux de travail qui implan-teront des approches d’ensemble seront en meilleure position pour réagir.

1.3

RECOMMANDATIONS D’ACTION

1.3.1 Favoriser l’adoption et la mise en œuvre de la Norme sur la santé et la sécurité psychologiques dans les milieux de travail dans les secteurs privé et public.

1.3.2 Faciliter la mise en œuvre d’approches globales

favorisant la santé mentale au travail.

Équipe en santé mentale pour les aînés, Alberta

Une équipe multidisciplinaire ambulatoire du sud-ouest de l’Alberta vient en aide aux agences et aux proches aidants pour améliorer les services prodigués aux aînés éprouvant des troubles mentaux.

Elle effectue des évaluations et des consultations non urgentes, prodigue des soins de courte durée, pratique des interventions thérapeutiques, dirige les aînés manifestant des problèmes de santé mentale vers des ressources et aide les agences et les familles qui collaborent à développer leurs capacités. En 2008-2009, les motifs les plus courants pour diriger une personne vers ce service étaient la dépression, le trouble bipolaire, la schizophrénie, les problèmes de comportement et l’anxiété. Les usagers sont dirigés par les médecins de famille, les centres hospitaliers, les psychiatres, les services de santé mentale dans la communauté, les résidences, les établissements de soins conti-nus, les familles, la police ou les personnes elles-mêmes. En l’espace d’un an, quatre-vingts pour cent des personnes dirigées vers le service ont été contactées par l’agence désignée dans les 72 heures et cent pour cent l’ont été dans les sept jours. En six mois, 16 formations structurées ont été livrées à un total de 326 personnes et une formation informelle à 311 autres67.

PRIORITÉ 1.4

Les aînés représentent le groupe de popu-lation dont la croissance est la plus rapide au Canada. Bien qu’il y ait de nombreuses différences entre les personnes dans la soixantaine et celles qui ont 80 ou 90 ans, les aînés ont néanmoins plusieurs besoins communs en matière de santé mentale.

Selon les prévisions, les taux de maladies mentales, notamment la démence, chez les adultes de 70 à 89 ans seront plus élevés que ceux de tout autre groupe d’âge en 204162.

Les aînés ont parfois été considérés comme un fardeau pour la société. Non seulement ce stéréotype fait-il fi de la contribution des aînés à la société au cours de leur vie, mais il sous-estime ce qu’elles apportent encore à leur communauté et à la vie sociale en général63, 64, 65.

La discrimination fondée sur l’âge (âgisme) et le fait de ne pas être traité avec dignité et respect peuvent perturber la santé mentale d’un aîné66. L’âgisme aggrave la stigmatisation de la maladie mentale et peut empêcher le dépistage et le traitement des troubles mentaux ou de la maladie mentale. En particulier, il faut contrer la tendance à tenir pour acquis que des maladies comme l’anxiété et la dépression font partie du processus normal du vieillissement et qu’il n’y a rien à faire pour retarder l’apparition de la démence ou ralentir sa progression.

Il est nécessaire d’appliquer toute une gamme de mesures pour promouvoir la santé mentale des personnes âgées et pré-venir le plus possible la maladie mentale, la démence et le suicide. Une bonne santé physique, des activités valorisantes et des relations fondées sur la confiance et l’entraide sont des facteurs qui contribuent à une bonne santé mentale et à la qualité de vie des aînés, tout comme pour les autres personnes, quel que soit leur âge.

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