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Élargir le rôle des services de première ligne pour répondre aux besoins en santé mentale

Dans le document CHANGER LES ORIENTATIONS CHANGER DES VIES (Page 62-66)

PRIORITÉ 3.1

La transformation du système de santé a vu la mise en œuvre de modèles de gestion plus efficace des maladies chro-niques, telles que les maladies cardiovas-culaires et le diabète. On a entre autres mis sur pied des équipes multidisciplinaires qui font la promotion du bien-être et qui encouragent les gens à prendre en charge leur propre santé. Il y a aussi une plus grande intégration des systèmes de santé mentale et des systèmes de traitement des toxicomanies. Ces améliorations offrent des moyens de mieux intégrer les soins en santé mentale et les services de première ligne et de promouvoir le rétablissement et le bien-être.

Au fur et à mesure que les services de première ligne en santé mentale s’amé-lioreront, il faudra que tous les médecins

de famille et les autres professionnels des services de première ligne adoptent une approche interdisciplinaire et acquièrent des compétences de base en santé mentale orientées vers le rétablissement et le bien-être. Ils auront besoin de lignes directrices pour faire du dépistage, pour assurer la prestation des services, des traitements et des formes de soutien en matière de santé mentale et de traitement de l’alcoolisme et de la toxicomanie, de même que pour prévenir le suicide. On devra porter une attention particulière à l’évolution des besoins tout au long de la vie. Les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et leurs proches aidants doivent partici-per à la conception et à l’évaluation de ces services.

CHEER Soins en collaboration : échange, évaluation et recherche (Commission)126. Grâce à cette initiative pancanadienne, qui relève du Centre d’échange des connaissances de la Commission, de nombreux partenaires, y compris des personnes ayant un vécu des troubles mentaux et de la maladie mentale, identifient et diffusent les meilleures pratiques existantes dans le domaine des services de santé mentale de première ligne et de la toxicomanie au Canada afin d’y apporter des améliorations mesurables. Les éléments sur lesquels CHEER se concentre sont l’autogestion avec soutien, le développement des capacités et des habiletés et les communautés rurales ou éloignées.

Les nouvelles technologies offrent de formidables moyens de promouvoir la santé mentale et de prévenir les troubles de santé mentale. La technologie facilite la collabora-tion et peut devenir un outil remarquable pour soutenir l’autogescollabora-tion, en particulier dans le cas des jeunes qui utilisent Internet pour toutes leurs activités. La cybersanté offre de nouvelles possibilités d’interaction et de participation entre les personnes qui ont besoin des services et les professionnels. Les dossiers médicaux électroniques, la télémédecine, le dépistage et les traitements en ligne, les vidéoconférences et la formation en ligne sont des outils qui favorisent la collaboration, l’accès et l’acquisition de compétences. Dans la communauté, durant des décennies, les services téléphoniques d’aide médicale ont servi à titre de services d’urgence. De nouveaux services basés sur la téléphonie permettent de venir en aide aux personnes aux prises avec des troubles modérés de dépression et d’anxiété et de prévenir et de repérer les troubles et les maladies mentales chez les enfants127.

Services offerts à distance à l’intention des familles, Nouvelle-Écosse

Strongest Families est un programme qui a été développé par le Centre de santé IWK, de Halifax, et qui est maintenant dirigé par le Strongest Family Institute. Ce programme aide les parents et les enfants de quatre régies régionales de santé de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu’en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, à faire face aux défis que présentent les problèmes de comportement et d’anxiété communs chez les enfants128. Dans le cadre de ce programme, des guides et des vidéos sont distribués aux familles afin qu’elles puissent suivre à la maison des modules sur les habiletés à développer. Elles sont soutenues par des consultations téléphoniques avec des personnes formées.

Des recherches menées à l’issue d’essais aléatoires avec groupe contrôle révèlent que Strongest Families donne de meilleurs résultats que les services habituels. Le taux de décrochage chez les participants du programme est inférieur à 10 % et les enfants inscrits au programme sont beaucoup moins susceptibles d’avoir une maladie diagnostiquée après 8 et 12 mois. En outre, un suivi effectué auprès des enfants un an plus tard a confirmé l’effet positif du programme et, lors de ce même suivi, les parents ont dit être très satisfaits de la qualité des services leur ayant été offerts129.

RECOMMANDATIONS D’ACTION

3.1.1 Favoriser les approches axées sur la collabo-ration entre les services de première ligne en santé mentale par une meilleure communication, un financement adéquat et de la formation sur l’interdisciplinarité.

3.1.2 Intégrer des approches axées sur le rétablis-sement dans les services de première ligne en faisant participer les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et leurs proches au processus de planification et en favorisant l’autogestion et le soutien par les pairs.

3.1.3 Introduire des lignes directrices applicables au dépistage, aux services, aux traitements et au soutien en ce qui a trait aux problèmes courants de santé mentale et de toxicomanie, en particu-lier pour les personnes qui ont des problèmes de santé physique chroniques.

3.1.4 S’assurer que les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale ont accès aux soins de santé physique appropriés en temps opportun.

3.1.5 Utiliser les technologies pour favoriser la

collabo-3.1

Un système de santé mentale transformé devrait surtout être fondé sur la commu-nauté, parce que l’accès aux services, aux traitements et au soutien dans la commu-nauté améliore la qualité de vie des gens et contribue à diminuer le temps passé à l’hôpital130, 131. La désinstitutionnalisation (qui s’est produite quand le Canada, en même temps que plusieurs autres pays, a mis fin à la pratique qui avait cours depuis longtemps de placer, voire abandonner, les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale dans des « asiles ») était la bonne façon de procéder. Notre échec a consisté à ne pas remplacer les soins en établissement par des services et des formes de soutien en quantité suffi-sante dans la communauté.

Cet échec a contribué de façon significa-tive à augmenter la proportion de per-sonnes ayant une maladie mentale au sein

de la population des sans-abri et dans les prisons et les pénitenciers, qui sont ni plus ni moins devenus les « asiles » du 21e siècle.

L’absence de soutien en situation de crise et de soins de santé mentale et de services de première ligne dans la communauté oblige aussi les personnes à se rendre aux salles d’urgence pour obtenir de l’aide, ce qui allonge les listes d’attente et étire des ressources limitées132. Plusieurs services dans la communauté ne prennent même pas la peine de tenir de listes d’attente de crainte de donner de faux espoirs à celles qui espèrent recevoir des services. Non seulement est-il essentiel de faire une meil-leure évaluation des temps d’attente pour les services dans la communauté, mais des normes sur le temps d’attente, semblables à celles qui s’appliquent aux maladies phy-siques graves, devraient être établies133, 134.

Accroître la disponibilité et la coordination des

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