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1.4.  Contexte du cadre de référence 39 

1.4.4.  Court historique du Centre 45 

Pour rappel, notre terrain d’intervention ou cadre de référence est le Centre d’Accueil et de Réinsertion sociale de Salbisgo au Burkina Faso, pour avoir une idée sur le contexte de sa création, il nous parait opportun d’en faire un bref historique. Le Burkina Faso, comme les

autres pays de l’Afrique sur Saharienne, est déclaré terre de mission vers la fin du XIXᵉ siècle (Somé (2012). L’Église catholique romaine en France fut la première à envoyer des missionnaires à cette époque sur le territoire Burkinabè ex Haute-Volta pour

l’évangélisation. L’ouverture aux autres missions fut amorcée vers le début du XIXᵉ siècle. C’est ainsi qu’en 1921, les évangéliques, précisément les Assemblées de Dieu, venues des Amériques sont arrivées. Depuis lors, les missions provenant soit de l’Europe, soit des États-Unis se sont succédé sur cette terre de mission (Somé 2012). C’est dans le but de participer à l’évangélisation sur cette terre de mission burkinabè, que l’Église de la Suède a entrepris d’envoyer des missionnaires dans ce pays en adoptant une autre approche

d’évangélisation, celle de passer par la diaconie pour apporter le message évangélique. La mission, dans une stratégie bien avisée, va mettre en avant une activité favorite : la

réinsertion des jeunes en difficulté. Arrivée au Burkina Faso, elle fit part de son intention aux responsables d’antan de l’Église des Assemblées de Dieu. Cette intention fut très bien accueillie par les autorités de l’Église. Après avoir discuté sur le mode d’opération et la gestion du Centre, les responsables auxquels revenait la prérogative de trouver un site pour l’implantation du Centre en ont fait une préoccupation majeure. Des propositions furent faites, des investigations engagées et un terrain fut identifié. Les démarches auprès des chefs terriens révélèrent le véritable propriétaire de ce terrain. C’était un Français qui l’avait acquis dans le but d’y construire des logements. Des contacts, des rendez-vous et des entretiens se sont succédé avant que le propriétaire n’accepte de céder ce terrain avec certaines conditions qui se sont révélées plus tard complexes et compliquées; d’où la renégociation dans une perspective d’achat. Cette dernière condition qui satisfait les deux parties fut retenue définitivement. L’Église des Assemblées de Dieu devint propriétaire de son nouveau terrain mis à la disposition de la mission suédoise pour l’implantation du Centre. L’Église des assemblées de Dieu cogère le Centre avec la mission suédoise avec à la tête le pasteur Bertil, représentant officiel de la mission suédoise au Burkina depuis 1975. L’organigramme : il y a une organisation au sein du CARSS pour permettre une

Schéma n°1 : l’organigramme du CARSS

Cette figure ci-dessus fait état d’un organigramme opérationnel, toutefois la mission suédoise et l’Église des Assemblées de Dieu interviennent sur certains domaines dans la gestion du CARSS.

Depuis l’ouverture du Centre, il n’a cessé de fonctionner formant ainsi plusieurs milliers de jeunes opérationnels dans la vie socioprofessionnelle. Plusieurs de ceux qui sont passés par le Centre, qui se sont convertis au christianisme, sont devenus aujourd’hui de responsables ecclésiastiques.

Le Centre a une capacité d’accueil de quatre-vingt-treize jeunes internés, il est implanté sur un terrain de quatre hectares entouré d’un grillage barbelé pour empêcher que les animaux en divagation ne se promènent dans la cour du CARSS.

La formation professionnelle. Pour atteindre son objectif qui est celui de préparer les

jeunes en difficulté pour leur réinsertion sociale, le Centre a identifié des formations professionnelles nécessaires pour la réinsertion sociale des jeunes, il s’agit :

 La formation en menuiserie

Directeur

enseignants et 

formateurs

surveillance

l'intendance

 La formation en soudure  La formation en couture  Le jardinage

Parmi les pensionnaires du Centre, il y en a qui ont un âge scolarisable au primaire; pour répondre à ce besoin, le Centre a pourvu une école primaire de six classes pour les élèves concernés.

Les infrastructures implantées au site du Centre pour le besoin de formation et de logement sont les suivantes :

• Un bâtiment de six classes pour l’école primaire; • Un bâtiment pour la formation en soudure;

• Un bâtiment pour la formation en mécanique; • Un bâtiment pour la formation en menuiserie; • Un bâtiment pour la formation en couture; • Des logements pour le personnel;

• Des bâtiments pour les pensionnaires.

Photo n°3 : un bâtiment de trois classes

Conclusion

L’historique du Burkina qui découle en grande partie de l’histoire du peuple moaga est riche en couleur. De la monarchie extrême à la démocratie fragile en passant par la colonisation déboussolante, le peuple burkinabè a connu des mouvements et des bouleversements tumultueux influençant le comportement des certains habitants. L’organisation traditionnelle du pouvoir moaga laisse des traces dans la perception individuelle de la société, il y a une emprise de la société sur la vie de l’individu de sorte parfois que l’individu existe pour la société d’abord avant d’exister pour lui-même. La tradition et la modernité se côtoient sur un fond de tension parfois explosive et bouleversent quelques valeurs culturelles fondamentales qui se répercutent sur le comportement des personnes.

La prise de la parole n’est pas dans tous les cas une chose partagée, eu égard à la

connotation donnée à la parole dans le milieu traditionaliste. Cette perception de la parole, même si par moment et dans certains cas précis s’avère salutaire, ne facilite pas toujours la communication langagière avec aisance devant les personnes âgées, les autorités et la personne étrangère.

Le pays n’est pas favorisé par sa situation géographique. Pays intérieur à pluviométrie réduite et mal réparti dans le temps et dans l’espace, le Burkina Faso connait, par saisons, de mauvaises récoltes d’où la famine et la pauvreté qui sévissent par période le pays constituant un facteur favorisant certains comportements inopportuns (le vol, la mendicité) des quelques habitants en l’occurrence les jeunes en difficulté.

Si l’indice de croissance économique du pays laisse à désirer au point d’en être la cause principale du classement du pays parmi les pays les plus pauvres du monde, la croissance démographique par contre connait une augmentation disproportionnelle au pouvoir d’achat des citoyens.

C’est dans ce contexte ci-dessus décrit que le CARSS est créé pour répondre au besoin d’aider les jeunes en difficulté à se réinsérer socialement et spirituellement.