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Convergence vers une loi de distribution stationaire

Dans le document Service de Physique de l’Etat Condens´e (Page 120-0)

B.2 Chaˆınes dans un ensemble discret

B.2.3 Convergence vers une loi de distribution stationaire

Si pour un temps “suffisament long” la loi de distribution πt de la chaˆıne de Markov tend vers une distributionπL qui devient invariante, c’est `a dire ind´ependante du temps, on dit que la distribution πL est stationaire et on a :

πLL.p

C’est `a dire que πL est un vecteur propre (vecteur ligne) assoc´e `a la valeur propreλ= 1 B.2.4 Chaˆıne de Markov ergodique

D’apr`es les paragraphes pr´ec´edents, il existe au moins une distribution invariante πL, mais elle n’est pas forc´ement unique. Pour cela on doit imposer une condition suppl´ementaire `a la matrice p.

B.2 Chaˆınes dans un ensemble discret 121 Matrice r´eguli`ere

Une matrice est non r´eguli`ere s’il existe une permutation des indices qui permette de la mettre sous la forme :

A1 B

et en partant d’un ´etat correspondant `a la partie droite U du vecteur ligne (0, U), on reste dans ce mˆeme sous espace, sans jamais atteindre le sous espace correspondant `a la partie gauche.

Une matrice est r´eguli`ere si elle n’est pas d´ecomposable sous la forme ci-dessus.

Ergodicit´e

Si la matrice de passagepd’une chaˆıne de Markov est r´eguli`ere alors quel que soit le couple d’´etats{ai, aj}il existe un entier n tel que la probabilit´e de passage deai`aaj au bout d’un temps n soit strictement positive (i.e non nulle). Dans ce cas, tous les ´etats sont visit´es au cours du temps, ce qui correspond `a la propri´et´e physique “d’ergodicit´e”.

Le th´eor`eme math´ematique de Perron-Fr¨obenius nous dit que pour une matrice non-n´egative, r´eguli`ere la valeur propre correspondant `a son rayon spectral (i.e la valeur propre de plus grand module) est non d´eg´en´er´ee, c’est `a dire que le vecteur propre correspondant est unique.

Pour une chaˆıne de Markov r´eguli`ere, donc ergodique, la distribution stationaire πL (i.e vecteur propre correspondant `a la valeur propre maximaleλ= 1) est unique.

B.2.5 G´en´eralisation `a un ensemble d’´etats continus

Au lieu de raisonner sur une matrice de passage p `a deux dimensions, on consid`ere la densit´e de probabilit´ep(x→y) de la loi de transition qui est une fonction de deux variables continues, et dans les relations pr´ec´edentes, d´emontr´ees dans le cas discret, on remplace les sommes discr`etes par des int´egrales.

On peut, en particulier faire un passage `a l’int´egrale pour l’´equation de Chapman-Kolmogorov B.2 d´emont´ee pour un ensemble discret.

Dans le cas continu, si πt(x) repr´esente la densit´e de probabilit´e correspondant `a la loi de probabilit´e de la variable Xt, au temps t+ 1, la densit´e de probabilit´e associ´ee `a la loi de probabilit´e de la variable al´eatoire Xt+1 est :

πt+1(x) = Z

πt(u)p(u→x)du (B.3)

Cette relation repr´esente l’´equation de Chapman-Kolmogorov, pour un ensemble d’´etats continu.

C Introduction `a la Physique Statistique

Les notions sommaires de ce chapitre sont tir´ees de l’excellent livre de :

B. Diu, C. Guthmann, D. Lederer, B. Roulet, Physique Statistique, Hermann Paris (1989).

C.1 Entropie statistique

C.1.1 D´efinition de Shannon

Soit X une variable al´eatoire discr`ete, sur un ensemble fini, avec pour loi de probabilit´e : P({X =xi}) =p(xi)

l’entropie est d´efinie par :

S[X] =−E[logP(X)] =−

M

X

i=1

p(xi) log[p(xi)]

avec la convention : 0 log(0) = 0.

En th´eorie de l’information, on utilise en g´en´eral le logarithme en base 2 : log2[p(xi)], en physique on utilise le logarithme n´ep´erien ln[p(xi)],

C.1.2 Propri´et´es

Elle mesure le “manque d’information” et poss`ede les propri´et´es suivantes : 1. Elle est positive, compl`etement sym´etrique

2. Les ´ev´enements de probabilit´e nulle ne contribuent pas

3. Elle atteint son minimum S = 0 si l’un des ´ev´enements xk est r´ealis´e avec une probabilit´e certaineP{X =xi}= 1 si i=k et z´ero sinon.

4. Elle atteint son maximum lorsque tous les ´ev´enements sont ´equiprobables.

Preuve :

On se pose la question de maximiser l’entropie :

par rapport `a l’ensemble des variables p(xi). Mais ces variables sont contraintes par la relation :

M

X

i=1

p(xi) = 1

La minimisation d’une fonction de plusieurs varialbles, en pr´esence de contraintes parmi ces variables, s’effectue par la “M´ethode des Multiplicateurs de Lagrange”.

On introduit un param`etre suppl´ementaire λ, appel´e “Multiplicateur de Lagrange”

et on minimise la fonction

F =S+λ(

M

X

i=1

p(xi)−1)

par rapport aux variables p(xi), ce qui donne les M ´equations :

−ln[p(xi)]−1 +λ= 0

Consid´erons deux variables al´eatoire ind´ependantes X, Y ayant pour lois de proba-bilit´e respectives :

P({X =xi}) =pX(xi) P({Y =yi}) =pY(yi) et la loi de probabilit´e du couple :

pxm,yn=P(X =xm, Y =yn) Alors l’entropie du couple est :

S=−X

m,n

pxm,ynln[pxm,yn]

C.1 Entropie statistique 125 SiX et Y sont des variables al´eatoires ind´ependantes, alors on a :

pxm,yn =pX(xm)pY(yn)

L’entropie relative `a la loi de probabilit´e du couple (X, Y) s’´ecrit donc : S[(X, Y)] =−X

Comme les sommes entre crochets valent 1, on obtient S[(X, Y)] =−{X

Le manque d’information sur le couple est la somme des manques d’information sur chaque variable.

Plus g´en´eralement, siX etY ne sont pas ind´ependantes, on peut montrer la propri´et´e plus g´en´erale

S[(X, Y)] =S[X] +S[{Y /X}] en faisant intervenir la probabilit´e conditionnelleP({Y /X}) C.1.3 Th´eor`eme de Khinchin (1957).

Khinchin a montr´e que la seule fonction qui satisfasse aux propri´et´es 1-5, conditions n´ecessaires pour une fonction qui caract´erise le manque d’information, est :

S =−k

M

X

i=1

p(xi) log[p(xi)]

On a le choix de la constante k et de la base du logarithme.

En thermodynamique,k est la constante de Boltzman : kB = 1,38×1023J.K1 et le logarithme est en base e (logarithme N´ep´erien) ln[p(xi)]

Pour l’´electronique, il est pratique de retenir qu’`a temp´erature ambiante T = 300K on a simplement :

kBT = 26 meV

C.2 Syst` eme isol´ e, ensemble microcanonique

On consid`ere un syst`eme isol´e.

Le syst`eme est caract´eris´e par ses ´etats microscopiques, que l’on supposera d´enombrables, et chacun d’eux sera identifi´e par un nombre entier (l). A chaque ´etat microscopique (l) du syst`eme correspond une ´energie El et une probabilit´ePl

L’ ´etat du syst`eme est d´etermin´e par un ensemble de param`etres ext´erieurs : – Son volume V

– Son nombre de particules N – Son ´energie E

– etc...

Remarque importante : Comme, en m´ecanique quantique, l’´energie du syst`eme prend des valeurs discr`etes, imposer une valeur exacte de l’´energie sur un ensemble continu R n’a pas de sens. On introduira une “incertitude” δEE arbitraire sur la connaissance de son

´energie. L’´energie d’un ´etat(l) du syst`eme sera donc telle que : E≤El< E+δE

Pour un syst`eme isol´e `a l’´equilibre, puisqu’on ne connait aucune information plus pr´ecise sur ce syst`eme, on postule que tous les ´etats microscopiques accessibles sont ´equiprobables (—entropie maximale—) :

Pl= 1/Ω si E < El< E+δE (C.1)

Pl = 0 sinon

Ω repr´esente le nombre (suppos´e ici fini) d’´etats du syst`eme et on a, comme il se doit : X

l

Pl = 1 Son entropie est donc maximale :

SµC(E, V, N, ...) =−kBX

l

1

Ωln(1/Ω) (C.2)

soit

SµC =kBln(Ω) (C.3)

[Cette relation est l’effigie inscrite sur la tombe de Boltzman. Maigre reconnaissance posthume. Les id´ees de Boltzmann impliquaient une conception atomiste, qui `a la fin du XIXiemesi`ecle ´etait loin de r´ealiser l’unanimit´e des physiciens. Victime d’une d´epression due principalement `a l’acharnement de ses d´etracteurs, Boltzmann s’est suicid´e... quelques ann´ees seulement avant l’exp´erience d´ecisive de Rutherford confirmant les th´eories atomistes...]

Cette hypoth`ese d’´equipartition correspond donc au manque d’information maximal sur le syst`eme !

On peut consid´erer diverses d´eriv´ees de l’entropie par rapport aux param`etres ext´erieurs :

C.3 Ensemble Canonique 127 – La temp´erature microcanonique TµC aini d´efinie :

1

TµC =∂SµC(E, N, V, ...)/∂E (C.4)

– Le potential chimique microcanonique : µµC

Tµc =−∂SµC(E, N, V, ...)/∂N (C.5)

– La pression microcanonique PµC

TµC =∂SµC(E, N, V, ...)/∂V (C.6)

C.3 Ensemble Canonique

On consid`ere un syst`emeS en contact avec un syst`eme beaucoup plus grand : r´eservoir de chaleur ou thermostat T.

L’union de ces deux syst`emes constitue un syst`eme isol´e et son ´energie totaleEtot est fix´ee

`aδE pr`es :

Etot ≤ES+ET < Etot+δE

T ´etant beaucoup plus grand que S on a toujours ES ET, et on peut consid´erer la temp´erature microcanonique du thermostatTTµCcomme ind´ependante de l’´energie du petit syst`emeS :

1

TTµC = ∂SµCT

∂ET (ET =Etot−ES) est en effet pratiquement ind´ependante de l’´energie ESET

La temp´erature canoniqueTcdu petit syst`emeS sera par d´efinition la temp´erature micro-canonique du thermostat.

TC =TTµC

Attention : maintenant l’energie du petit syst`eme fluctue, contrairement au cas “micro-canonique”, elle n’est pas impos´ee de l’ext´erieur. C’est la temp´erature TC qui est impos´ee par le thermostat. Toutes les quantit´es relatives au petit syst`eme seront donc des fonctions des variables “externes” (TC, N, V, ...)

On d´esigne par (l) un ´etat microscopique d´energie El du petit syst`eme et par (L) un ´etat micoscopique d’´energieEL du thermostat.

Le syst`emeSUT ´etant isol´e, on peut lui appliquer les postulats de l’ensemble microcanon-ique.

L’union des deux syst`emes est caract´eris´ee par l’ensemble des couples ´etats (l, L) d’energie El,L=El+EL

tels que :

Etot≤El,L≤Etot+δE

Fixer l’´etat (l) du petit syst`eme, revient `a choisir son energie El, donc `a fixer l’´energie EL du thermostat :

Etot−El≤EL< Etot−El+δE

Quel est le nombre Ω(Etot−El) d’´etats (L) du thermostat qui satisfont `a ces in´egalit´es ? D’apr`es la d’´efinition de l’entropie microcanonique STµC du thermostat, on a :

T(Etot−El) = exp[STµC(Etot−El)/kB]

Mais l’energieElest toujours faible devant l’´energie du grand syst`emeT, et un d´eveloppement au premier ordre donne :

STµC(Etot−El) =STµC(Etot)−El∂S

∂E(Etot)

mais en utilisant le d´efinition de la temp´erature microcanonique du thermostat : STµC(Etot−El) =SµCT (Etot)−El 1

TTµC Donc

T(Etot−El) = exp[STµC(Etot)/kB]×exp

− El kBTC

Tous les ´etats microcanoniques (l, L) du syst`eme SUT sont ´equiprobables, et la probabilit´e PlC de trouver le syst`emeS dans l’´etat d’´energieElest ´egale au rapport du nombre d’´etats ΩT(ET =Etot−El) du thermostat d’´energie ET = Etot−El sur le nombre total d’´etats de SUT : ΩtotSUT =P

lT(ET =Etot−El)

PlC = ΩT(Etot−El)/X

l

T(Etot−El) Ce qui conduit `a

PlC = exp[−El/kBTC]/Z (C.7)

avec

Z(T, N, V, ...) =X

l

exp[−El/kBTC] (C.8)

la fonction Z(TC, N.V, ...) qui assure la normalisation de la densit´e de probabilit´e PlC est nomm´ee Fonction de Partition.

On d´efinit le potentiel thermodynamique, ou ´energie libre :

F =−kBTlnZ(TC, N, V, ...) (C.9)

C.3 Ensemble Canonique 129 – La valeur moyenne de l’´energie est par d´efinition :

C =X

– La chaleur sp´ecifique `a volume constant est : Cv = ∂E¯C

∂TC (C.12)

– L’entropie Canonique est :

SC(T, V, N, ...) =−kBX

l

Plln[Pl] (C.13)

soit en rempla¸cant Pl par son expression : SC(T, V, N, ...) =−kB En utilisant la relation qui donne l’´energie moyenne et la d´efinition de la fonction de partition Z, on obtient finalement :

SC(T, V, N, ...) = E¯C

TC +kBlnZ (C.15)

dø`u

TCSC(T, V, N, ...) = ¯EC +kBTCln(Z) ce qui permet d’´ecrire l’´energie libre sous la forme habituelle :

F = ¯EC−TCSC (C.16)

En substituant l’expression (1.11) de l’´energie moyenne dans (1.15), on obteint : SC(T, V, N, ...) =kBTC∂lnZ

∂TC +kBlnZ = ∂

∂TC(kBTClnZ) =− ∂F

∂TC (C.17)

Et on retrouve le fait que l’entropie est la variable conjugu´ee de la temp´erature.

– Le potentiel chimique canonique est :

µC = ∂F

∂N (C.18)

– La pression canonique est

PC = ∂F

∂V (C.19)

C.4 Ensemble Grand Canonique : petit syst` eme ´ echangeant de l’´ energie et des particules avec un “R´ eservoir”

On consid`ere :

– Un petit syst`emeSconstitu´e de particules identiques [—pour simplifier, mais la g´eneralisation

`a la coexistence de plusieurs types de particules est possible—]

– Speut ´echanger librement des particules avec un syst`eme Rbeaucoup plus grand appel´e

“Reservoir” et constitu´e du mˆeme type de particules.

– S ´echange aussi de l’´energie avec le r´eservoir (en particulier les ´echanges de particules s’accompagnent ´eventuellement d’´echanges d’´energie).

L’unionSURdes deux syst`emesSetRconstitue un syst`eme isol´e auquel on peut appliquer les principes microcanoniques.

L’´energie totale :

Etot =ES+ER, ES ER est fix´ee `a δE pr´es.

Le nombre total de particules

Ntot=NS+NR, NS NR est aussi fix´e.

– La temp´erature microcanonique du r´eservoir : 1

TRµC = ∂SRµC

∂ER(ER =Etot−ES, NR=Ntot−NS)

est pratiquement ind´ependante de l’´energie ES et du nombre de particules NS du petit syst`eme. On l’identifiera `a la temp´erature grand canoniqueT du petit syst`eme :

T =TRµC – Le potentiel chimique microcanonique du r´eservoir :

µµC

TRµC =−∂SRµC

∂NR(ER=Etot−ES, NR=Ntot−NS)

est, lui aussi, pratiquement ind´ependant de l’´energie ES et du nombre de particules NS du petit syst`eme. On l’identifiera au potentiel chimique grand canoniqueµ du petit syst`eme :

µ=µµCR

L’´energie et le nombre de particules du petit syst`eme S fluctuent, ce sont maintenant des variables “internes”. Les variables “externes” impos´ees sont (T, µ, V, ...)

– Sest caract´eris´e par ses ´etats microscopiques (l), d’´energieEl et de nombre de particules Nl

C.4 Ensemble Grand Canonique : petit syst`eme ´echangeant de l’´energie et des

particules avec un “R´eservoir” 131

– Le r´eservoirRest caract´eris´e par ses ´etats (L), d’´energie ELet de nombre de particules NL

– Le syst`eme isol´eSURest caract´eris´e par les couples d´etats (l, L) d’´energie : El,L=El+EL

et de nombres de particules

Nl,L =Nl+NL

Lorsque le petit syst`eme est dans un ´etat (l), d’´energieElet ayant un nombre de particules Nl, le R´eservoir peut ˆetre dans un de ses nombreux ´etats L, d’´energie :

Etot−ElEL< Etot−El+δE et de nombre de particules

Ntot−Nl NL< Ntot−Nl Le nombre de ces ´etats est :

R(ER=Etot−El, NR =Ntot−El)

Et comme tous les couples d’´etats (l, L) de l’unionSURsont ´equiprobables, la probabilit´e Pl de trouverS dans l’´etat lest proportionnelle `a ΩR(ER =Etot−El, NR=Ntot−El) On a donc

Pl =C×ΩR(ER=Etot−El, NR=Ntot−El) (C.20) o`u C est une constante de normalisation.

Mais ce nombre d’´etats est directement reli´e `a l’entropie microcanonique du r´eservoir : kBln ΩR(ER=Etot−El, NR=Ntot−El) =SRµC(ER=Etot−El, NR=Ntot−El) Le d´eveloppement deSRµC au premier ordre enEl et Nl donne :

SRµC =SRµC(Etot, Ntot)− ∂S

∂EEl− ∂S

∂NNl

Soit en utilisant les d´efinitions de la temp´erature microcanonique et du potentiel chimique microcanonique du R´eservoir :

SRµC =SµCR (Etot, Ntot)− 1

TEl+ µ TNl On en d´eduit :

Pl=C0exp[−El−µNl kBT ] o`u C0=Cexp[SµCR (Etot, Ntot)/kB

La constante C0s’obtient en ´ecrivant la condition de normalisation de la loi de probabilit´e :

On d´efinit le Grand Potentiel thermodynamique :

G(T, µ, V, ...) =−kBTlnZ(T, µ, V, ...) (C.23) En regroupant les termes correspondant `a un mˆeme nombre de particulesNl=n, on peut

´ecrire :

o`u la seconde somme porte sur le sous ensemble d’etats d’energie El correspondant `a um mˆeme nombre de particules Nl=n. Ce n’est autre que la fonction de partition canonique Znd’un syst`eme `a nparticules.

Z =

N

X

n=1

[exp(µ/kBT)]nZn

La valeur moyenne du nombre de particules est N¯ =X

Le nombre moyen de particules est donc la variable conjugu´ee du potentiel chimique.

La valeur moyenne de l’´energie est : E¯=X

Nous allons maintenant exprimer l’entropie et retrouver l’expression habituelle du Grand Potentiel.

C.5 Description Grand Canonique d’un syst`eme de particules quantiques

ind´ependantes et indiscernables 133

Soit en utilisant les d´efinitions des valeurs moyennes de l’´energie, du nombre de particules, et de la fonction de partition Z :

S = E¯−µN¯

T +kBlnZ d’o`u

G(T, µ, V, ...) =−kBTlnZ = ¯E−T S−µN¯ =F −µN¯ (C.24)

C.5 Description Grand Canonique d’un syst` eme de partic-ules quantiques ind´ ependantes et indiscernables

C.5.1 Description d’un ensemble de particules quantiques identiques, ind´ependantes et indiscernables

On consid`ere un ensemble de N particules quantiques ind´ependantes (sans interaction entre elles).

Une particule individuelle peut occuper un certain nombre d’´etats quantiques discrets. Cha-cun de ces ´etats sera caract´eris´e par un entier naturelλet le niveau d’´energie correspondant sera not´eλ.

Un ´etat quantique (l) de cet ensemble de N particules indiscernables est repr´esent´e par les nombres de particulesnλ qui occupent chacun des ´etats accessibles :

(l) ={n1, n2, n3,· · ·, nλ,· · · }

signifie que pour obtenir l’´etat quantique (l) du syst`eme, j’ai plac´e n1 particules dans le premier ´etat quantique accessible,n2 dans le second, ...,nλ dans le λieme.

– Pour les Fermions, le Principe de Pauli interdit de placer plus d’une particule par ´etat quantique. Dans le cas des Fermion, nλ ne peut prendre que deux valeurs 0 ou 1

– Par contre pour les bosons,nλ est un entier naturel quelconque

L’´energie El correspondant `a cet ´etat (l) s’exprime facilement en fonction desnλ et desλ correspondants :

El=X

λ

nλλ

Dans l’ensemble Grand Canonique, la fonction de partition grand-canonique s’´ecrit :

Z = X

C’est `a dire qu’on somme sur tous les entiersn1 possibles de 0 `a l’infini, sur tous les entiers n2 possibles, etc...

En utilisant les propri´et´es de factorisation de l’exponentielleZ peut s´ecrire de mani`ere tout

C.5.2 Notion de valeur moyenne d’occupation d’un ´etat quantique Nous pouvons calculer, dans l’ensemble Grand Canonique la valeur moyenne ¯nkdu nombre d’occupation nk de l’´etat quantiqueλ=k.

Par d´efinition, elle s’obtient en sommant sur tous les multiplets (l) ={n1, n2,· · ·, nλ,· · · } Dans l’ensemble grand canonique :

P{n1,n2,···,nλ,··· }= exph

PλnkλB(Tλµ)i Z

En utilisant, comme pr´ec´edemment la factorisation de l’exponentielle et en rempla¸cant Z parQ

Soit en regroupant `a part les termes d´ependants de nk :

¯

Les sommes du num´erateur de la fraction ´ecrite en seconde ligne redonnent successivement ξ1, ξ2,· · · et se simplifient avec le d´enominateur.

C.5 Description Grand Canonique d’un syst`eme de particules quantiques

ind´ependantes et indiscernables 135

On obtient finalement :

C.5.3 Valeur moyenne d’occupation pour les Fermions

Le cas des fermions est extrˆemement simple puisque le nombre d’occupation nλ ne peut prendre que deux valeurs 0 ou 1. On obtient :

ξkF = 1 + exp[−(k−µ)

Cette fonction repr´esente la statistique de Fermi-Dirac.

C.5.4 Valeur moyenne d’occupation pour les bosons

Dans ce cas, le nombre d’occupation nλ peut prendre toute les valeurs enti`eres possibles, donc : On en d´eduit sa d´eriv´ee logarithmique :

¯

Cette fonction repr´esente la statistique de Bose-Einstein.

C.5.5 Limite classique de Maxwell-Boltzmann

Lorsque l’energie k, mesur´ee `a partir du potentiel chimique µ, devient tr`es sup´erieure `a l’energie thermiquekBT :

(k−µ)kBT

alors les deux statistiques pr´ec´edentes, fermions ou bosons peuvent ˆetre approch´ees par la mˆeme relation :

¯

nk≈exp[−(k−µ)

kBT ] (C.34)

qui repr´esente la statistique de Maxwell Boltzmann

C.6 Syst` emes l´ eg` erement hors ´ equilibre.

Evolution vers l’´ equilibre

C.6.1 Probabilit´e de transition

On postule que la probabilit´e pour qu’un syst`eme qui se trouve `a l’´etat l `a l’instant t0 se retouve `a l’´etatm`a l’instantt0+dt(dtlong devant le temps caract´eristique des transitions microscopiques, mais court `a l’´echelle macroscopiques est :

– Proportionnel `a dt – ind´ependant de t0

Pml(t0, t0+dt) =amldt (C.35) C.6.2 Equation maˆıtresse

A un instant t, ´etat macroscopique d’un syst`eme est caract´eris´e par l’ensemble des proba-bilit´es Pl(t) pour qu’il se trouve dans chacun de ses ´etats microscopiques l.

Soit dPl l’´evolution de Pl entre les instantstet t+dt. On peut ´ecrire intuitivement : dPl=X

m

almPm(t)dt−X

m

amlPl(t)dt (C.36)

On postule “l’´equation maˆıtresse suivante : dPl

dt =X

m

[almPm(t)−am,lPl(t)] (C.37)

C.6.3 Syst`eme isol´e

– Les alm ne relient que des ´etats de mˆeme energie :

aµClm = 0 si |El−Em|> δE

C.6 Syst`emes l´eg`erement hors ´equilibre.

Evolution vers l’´equilibre 137

– Les alm sont sym´etriques

aµClm =aµCml

C.6.4 Syst`eme S en contact avec un thermostat T On consid`ere l’unionSUT comme syst`eme isol´e.

La probabilit´e Pl,L(t) pour que S soit dans l’´etat l et T dans l´etat L ob´eit `a l’´equation maˆıtresse :

dPl,L

dt = X

m,M

[aµC(l,L)(m,M)Pm,M(t)−aµC(m,M)(l,L)Pl,L(t)]

La probabilit´ePl pour que le syst`eme S soit dans l’´etat l est Pl=X

L

Pl,L On a

Pl,L=PlPLµC(Etot−El) En substituant dans la relation :

dPl dt =X

L

dPl,L dt on obtient l’´equation maˆıtresse :

dPl

et en d´eveloppant SµC au premier ordre :

SµC(Etot−El) =SµC(Etot−∂SµC

∂E El on en d´eduit :

aClmexp(−Em/kT) =aCmlexp(−El/kT) (C.39)

C.6.5 Propri´et´es `a l’´equilibre. Relation du bilan d´etaill´e.

A l’´equilibre :

dPl/dt= 0 ∀l L’´equation maˆıtresse s´ecrit alors :

X

m

[almPme −amlPle] = 0 L’´equation ci dessus, avec les contraintes :

Ple≥0 ∀l et

X

l

Ple= 1 admet pour seule solution :

– La distribution microcanonique pour un syst`eme isol´e

– La distribution canonique pour un syst`eme en contact avec un thermostat 1. Pour un syst`eme isol´e :

PµC(E) = 1/Ω(E) E≤El≤E+δE PµC(E) = 0 sinon

On a donc :

PlµC(E) =PmµC(E)

Puisque aµClm =aµCml, on a une relation terme `a terme beaucoup plus forte, dite rela-tion du bilan d´etaill´e:

[almPm−amlPl] = 0 ∀l, ∀m (C.40) On montre que c’est la seule solution d’´equilibre.

2. Pour un syst`eme en contact avec un thermostat : PlC = exp(−El/kT) et

aClmexp(−Em/kT) =aCmlexp(−El/kT) Et on a aussi la relation du bilan d´etaill´e :

[almPm−amlPl] = 0 ∀l, ∀m

D Valeurs moyennes d’observables

D.1 D´ efinition

Syst`eme quantique

Un syst`eme quantique est d´ecrit par son HamiltonienH. Ses diff´erents ´etats sont les vecteurs propres|n >de H, avec pour energiesEn les valeurs propres correspondantes :

H|n >=En|n >

Une grandeur physique, ou “observable” est caract´eris´ee par un op´erateur O et la mesure de cette grandeur, lorque le syst`eme est dans un ´etat |n >est

< n|O|n >

Dans l’ensemble Canonique, la fonction de partition est, d’apr`es les rappels pr´ec´edents : : Z =X

n

exp(−βEn) avec β= 1/kT.

On peut ´ecrire en consid´erant une base d’´etats propres|n >

Z =X

n

< n|exp(−βH)|n >

Z apparaˆıt donc comme la trace de l’op´erateur exp(−βH) et on sait que la trace d’un op´erateur ne d´epend pas de la base choisie. Donc on `ecrit de mani`ere plus g´en´erale :

Z =T r[exp(−βH)] (D.1)

La valeur moyenne ou “esp´erance d’un op´erateurO s´ecrit, dans l’ensemble canonique (cf.

rappels pr´ec´edents) : :

<O>=

P

n< n|O|n >exp(−βEn) Z

soit

On voit apparaˆıtre la trace de l’op´erateur Oexp(−βH), ind´ependante du choix de la base.

On ´ecrira :

<O>= T r[Oexp(−βH)]

Z (D.2)

Syst`eme classique

Pour un syst`eme classique, d´ecrit par un Hamiltonien classique :H(p, x), la valeur moyenne d’une grandeur physique, ou “observable” O (par exemple : ´energie, aimantation pour un syst`eme magn´etique, etc...) est, dans l’Ensemble Canonique[21, 22, 23, 20] :

<O>=

R O(x)eβH(p,x)dpdx

Z (D.3)

o`u Z repr´esente la fonction de partition : Z =

Z

eβH(p,x)dpdx (D.4)

On note β = 1/kBT, x = (α1, α2,· · · , α3N) repr´esente les coordonn´ees des particules et p = (p1, p2,· · · , p3N) les variables conjugu´ees ou impulsions : pi = dαi/dt. L’Hamiltonien H du syst`eme s’´ecrit :

H=X

i

p2i

2mi +E(x) (D.5)

Le premier terme repr´esente l’energie cin´etique du syst`eme et le second termeE(x) l’energie

Le premier terme repr´esente l’energie cin´etique du syst`eme et le second termeE(x) l’energie

Dans le document Service de Physique de l’Etat Condens´e (Page 120-0)

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