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Contraintes pour la modification de modèles géologiques

7.5 Contraintes pour la modification de modèles géologiques

Certaines des méthodes de modification de modèles volumiques peuvent être adaptées avec plus ou moins de succès et de facilité d’utilisation à des modèles géologiques. Dans les mé-thodes de FFD, des courbes de contrôle sont déformées et l’objet contrôlé est mis à jour suivant cette déformation. L’utilisation de courbes ou de maillages de contrôle n’est pas intuitive, d’au-tant que les effets de la déformation ne sont visualisés qu’après la mise à jour du modèle dé-formé, et non pas au cours de la manipulation du maillage de contrôle. Les méthodes SCODEF sont performantes mais elles créent des îlots de déformation centrés sur les points de contrainte, alors que la modification de surfaces d’un modèle demande une déformation lisse et continue sur le volume pris en compte.

Une méthode de modification d’un modèle géologique défini par frontières permet de dé-former des interfaces géologiques en préservant leurs contacts et en maintenant la validité du modèle par des retriangulations locales. La modification est ici plus intuitive, puisque les bords de surfaces sont déformés directement, et les surfaces déformées sont mises à jour rapidement. La modification n’est répercutée sur le modèle qu’après coup.

Plusieurs contraintes pour la rectification de modèles géologiques peuvent être définies : 1. La modification du modèle doit être intuitive, c’est-à-dire que déplacer un point du

mo-dèle doit produire l’effet attendu par l’utilisateur ;

2. La mise à jour du modèle doit être immédiate pour permettre à l’utilisateur d’évaluer l’étendue des modifications apportées et de juger précisément de l’instant où le modèle est satisfaisant ;

3. Les modifications doivent pouvoir être globales ou locales selon les besoins de l’utilisa-teur ;

4. Des sauvegardes doivent être mises en place pour garantir la validité géométrique et topologique du modèle au cours de la modification (par exemple la condition de non-intersection pour les modèles définis par frontières) ;

5. Du fait de la nature des objets et des modèles manipulés en géologie, d’autres sauvegardes doivent empêcher les modifications qui seraient contraires aux principes géologiques sur lesquels les modèles reposent.

Les deux chapitres suivants proposent des méthodes de modification interactive de modèles définis par champs de potentiel et de modèles GeoChron, développées durant cette thèse ou lors de travaux antérieurs.

Chapitre 8

Mise à jour d’un modèle défini par champs

de potentiel

L

E « modèle défini par champs de potentiel » n’existe pas encore en tant que tel mais cer-taines techniques développées au cours de cette thèse et présentées ici sont déjà disponibles pour la modification d’un réseau de failles défini par champs de potentiels. Ces techniques se-ront directement applicables au modèle défini par champs de potentiels lorsqu’il verra le jour.

La définition de surfaces de failles comme équipotentielles d’un champ calculé sur un maillage tétraédrique permet une gamme de modifications faciles des surfaces de faille comme des contacts entre surfaces. Ces modifications s’inscrivent dans la suite logique de la construc-tion du réseau de failles : des hypothèses sont faites lors de la construcconstruc-tion du réseau et les outils de rectification fournissent à l’utilisateur l’opportunité d’adapter les résultats des algorithmes en fonction de sa connaissance du domaine d’étude.

8.1 Modification de l’extension des failles

Une des premières modifications que l’on peut vouloir apporter aux surfaces de failles défi-nies par champs de potentiel est la modification de leur extension. Trois options sont disponibles pour définir l’extension des surfaces de faille dans le modèle (voir2.4.3) :

1. Si aucune extension n’est définie, les surfaces s’étendent dans tout le modèle, jusqu’aux failles avec lesquelles elles sont en contact et jusqu’aux frontières du modèle ;

2. L’extension d’une surface de faille peut être limitée par une propriété de distance aux données, l’utilisateur spécifiant un seuil au delà duquel la surface de faille est tronquée ; 3. L’extension d’une surface de faille peut être limitée par un polygone de faille calculé

automatiquement à partir des données ou fourni par l’utilisateur.

La modification de l’extension des surfaces de failles peut porter sur le passage d’un type de limite d’extension à un autre, par exemple ajouter un polygone de faille à une surface qui n’en avait pas. Elle peut également porter sur la limite d’extension elle-même : modification de la valeur seuil pour la distance aux données ou modification de la forme du polygone de faille.

FIG. 8.1 : Basculement entre les différents modes d’extension pour une surface. La surface équipo-tentielle est extraite et les contraintes de visibilité sont appliquées selon le mode d’extension choisi. Le contact avec la surface principale (bleue) est honoré automatiquement lors du basculement d’un mode d’extension à l’autre.

FIG. 8.2 : Modification de la valeur seuil de distance d’extension. La valeur du seuil diminue de gauche à droite, la transition est continue. Le contact avec la surface principale (bleue) est toujours honoré.

Ajout ou retrait d’une limite d’extension

Les limites d’extension sont des contraintes de visibilité appliquées aux triangles des sur-faces de faille. Elles peuvent être ajoutées ou enlevées à la volée, chaque opération demandant une simple application des nouvelles contraintes de visibilité définies sur les surfaces. Le mode d’extension peut être basculé entre distance aux données, polygone d’extension ou aucune li-mite (figure8.1).

Modification du seuil de distance

Lorsque l’extension d’une faille est limitée par une valeur de distance aux données, cette extension peut être modifiée en spécifiant un seuil de distance différent. Donner un seuil de dis-tance plus grand entraîne une augmentation de la surface de la faille, un seuil plus petit entraîne sa diminution. Cette modification peut être apportée à la surface de faille de manière interactive en déplaçant un curseur correspondant à la valeur seuil de distance spécifiée (figure8.2). La sur-face de faille est mise à jour en temps réel, ce qui permet à l’utilisateur de choisir visuellement la valeur de distance la plus appropriée.