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Des contours au spectre de uctuations

La détection du contour sur une image se termine pour une des trois raisons sui-vantes :

 Le programme n'a pas réussi à déterminer le pixel suivant pour continuer la détection. Le contour est dans ce cas abandonné.

 Le programme a réussi à reconnaître un contour clos. Le contour est dans ce cas enregistré.

 Le nombre maximum de points détecté a été atteint. Le contour est dans ce cas abandonné.

Pour déterminer si un contour est clos, le programme compare la position du pixel déterminé avec celle du pixel indexé par m (où m vaut typiquement 10). Si le nouveau point détecté est à la même position que (xm, ym)à un nombre ajustable de pixels près (de l'ordre de l'unité), on considère le contour fermé.

5.1.3 Détection de contours en temps réel

Lors de la construction du montage de détection de contours par J. Pécréaux, les capacités informatiques en termes de stockage de données ne permettaient pas d'en-registrer les images haute résolution d'une vésicule uctuante, et de détecter ensuite les contours en temps diéré. J. Pécréaux a opté pour un processus de traitement des images en temps réel. Ainsi on peut n'enregistrer que les contours de la vésicule sans stocker les images. Le montage est équipé d'une caméra digitale de Type PULNIX, TM1040, qui acquiert des images 984 × 1010 pixels, en 1024 niveaux de gris, et à une cadence de 30 images/seconde. Ces images sont enregistrées dans la mémoire vive d'un ordinateur (bi-processeur Xénon 1,5 GHz avec 512 Mo de mémoire vive) à l'aide d'une carte d'acquisition MATROX METEOR II DIGITAL 4/L en attente d'être traités par le programme de détection de contours. Ce programme analyse chaque image selon le processus expliqué dans les parties précédentes et qui est schématisé dans la gure 5.3. Les contours sont stockés dans le disque dur. Ce processus dure jusqu'à ce qu'il atteigne le nombre d'images à traiter déni au lancement du programme.

Au nal on se retrouve avec un chier qui contient les contours détectés, sous la forme de séries de coordonnées des points (˜xi, ˜yi)).

5.2 Des contours au spectre de uctuations

5.2.1 Analyse de Fourier.

Pour analyser les uctuations d'une vésicule, il faut mesurer l'amplitude des dif-férents modes de déformation de celle-ci. Celà se fait en étudiant l'amplitude de ces

100 Chapitre 5. Spectroscopie de uctuations de vésicules géantes passives

Fig. 5.3. Schéma de l'algorithme de détection de contours. [Pécréaux, 2004]

modes dans chaque contour détecté. La variance de ces amplitudes sur un ensemble statistique de contours permet de mesurer le spectres de uctuations de la vésicule.

On commence par transformer les coordonnées des points de chaque contour en coordonnées polaires. Pour alléger l'écriture on omettra les tildes de la notation des coordonnées.

La distance entre deux points successifs du contour s'écrit :

5.2. Des contours au spectre de uctuations 101 On peut dénir les coordonnées du centre du contour comme la moyenne des coor-données de chaque point du contour pondérées par la distance le séparant des points précédent et suivant : xc = 1 2L N X i=1 xi× (dsi−1+ dsi) (5.4) yc = 1 2L N X i=1 yi× (dsi−1+ dsi) (5.5) où L = PN

i=1dsi la longueur du contour.

On transforme les coordonnées cartésiennes (xi, yi) en coordonnées polaires (ri, θi) par les relations suivantes :

ri =p(xi− xc)2+ (yi− yc)2 (5.6) et θi =      arctanyi−yc xi−xc si xi− xc > 0 arctanyi−yc xi−xc + π si xi− xc < 0 et yi− yc > 0 arctanyi−yc xi−xc − π si xi− xc < 0 et yi− yc < 0 (5.7) Le développement du contour en série de Fourier s'écrit en coordonnées polaires :

r(θ) = R 1 + X n=0 ancos (nθ) + bnsin (nθ) ! (5.8) avec an= 1 πr0 N X i=1

[ricos (nθi) + ri+1cos (nθi+1)]θi+1− θi

2 (5.9) bn= 1 πr0 N X i=1

[risin (nθi) + ri+1sin (nθi+1)]θi+1− θi

2 (5.10) r0 = 1N X i=1  ri+ ri+1 2  (θi+1− θi) (5.11)

et R distance moyenne entre le centre (xc, yc)et les points (xi, yi) du même contour. On calcule le module du développement du contour en série de fourier complexe par la relation :

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|cn| =pa2 n+ b2

n (5.12)

La variance de ce module nous permet de calculer le spectre de uctuations de la vésicule :

h|u|2(q)i = πhRi

3 2 h|cn|2i − h|cn|i2 (5.13) avec q = n hRi et hRi moyenne de R sur la série de contours.

5.2.2 Sélection des contours

Pour avoir une mesure able du spectre de uctuations, il est nécessaire de retirer de la série de contours ceux qui sont aberrants. En eet il y a plusieurs raisons qui peuvent conduire à un contour qui ne reète pas les uctuations de la vésicule, comme la présence d'une poussière ou d'une autre vésicule à proximité. Dans toute série de détection il y a des contours de ce genre qu'il faut supprimer avant l'analyse.

Le programme d'analyse utilise deux critères pour déterminer si un contour est à rejeter ou à garder :

 Le périmètre du contour : Le principe de ce test est de dire que la longueur du contour L doit rester constante. On calcule la longueur moyenne sur la série de contours hLi, et on élimine les contours qui s'écartent de plus de 10% de celle-ci. Ce test se base sur le fait que la membrane n'est extensible que par le dépliement de ses uctuations sub-optiques, qui représentent 1 à 2 % de l'aire totale. La longueur du contour ne devrait donc pas varier de manière signicative à cause de ces uctuations.

 Valeur limite pour l'amplitude des modes : Pour ce deuxième test, on impose une valeur maximale pour le module des coecients du développement en série de Fourier |cn|. La valeur utilisée usuellement est

∀n ∈ [1; 40] |cn| < 1

Ceci correspond à l'élimination des contours avec des uctuations plus grandes que la taille de la vésicule. Ce test permet particulièrement de retirer les contours où la détection est revenue sur ses pas, le contour formant un arc de cercle dont la longueur reste proche de hLi.

5.2.3 Précision de la détection, et artefacts

Pour déterminer la limite de détection de la méthode de mesure de spectres de uc-tuations par reconnaissance de contours, J. Pécréaux l'a utilisée sur une tache d'encre

5.2. Des contours au spectre de uctuations 103

Fig. 5.4. Spectre de uctuations d'une tâche d'encre séchée sur une lame de verre : Mesure du bruit intrinsèque de la méthode. [Pécréaux, 2004]

séchée sur du verre. Celle-ci ne uctue pas. Le spectre issu de cette mesure quantie le bruit intrinsèque dû à la méthode elle-même. Ceci xe la limite en amplitude des uctuations mesurables. La détection du contour de la tâche d'encre donne le spectre de la gure 5.4. On remarque en particulier que l'amplitude mesurée est au plus de l'ordre de 10−22m3. On arrêtera donc l'analyse des spectres pour les vecteurs d'onde au-delà desquels l'amplitude des uctuations est inférieure à 10−22m3.

On note aussi la remontée du spectre à grands vecteurs d'onde. Elle est due à la nature discrète de la détection. La position de la membrane est déterminée avec une précision de l'ordre de 0, 1 pixel, ce qui veut dire que cette position contient une contribution aléatoire liée à cette précision nie. Un artefact similaire a été observé dans les expériences de mesure des uctuations de polymères biologiques [Gittes et al. 1993]. Le programme d'analyse mis en place par Jacques Pécréaux corrige cet artéfact qui intervient principalement aux grands vecteurs d'onde.

Par ailleurs, le nombre minimum de pixels avec lequel on peut former une ondulation est 4. Ceci impose aussi la limite maximale de la gamme de vecteurs d'onde accessibles par cette technique. Pour les conditions expérimentales utilisées dans nos détections (présentée dans la suite de ce chapitre), la résolution de l'image est de 11 pixels/µm. On en déduit que le vecteur d'onde maximum qu'on peut mesurer est 2, 75.106m−1

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Fig. 5.5. Correction du bruit dû à la résolution nie de la mesure. La courbe en vert est le spectre de uctuations d'une vésicule SOPC où on voit l'artefact de remontée aux grands vecteurs d'onde. Le spectre corrigé est représenté en bleu. La courbe en pointillés rouges est l'estimation du bruit de résolution utilisée pour la correction. [Pécréaux, 2004]

5.3 Du spectre de uctuations aux modules élastiques