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Chapitre 1 : Etat de l’art

1.5 Présentation de la zone d’étude

1.5.4 Contexte démographique et social

Le département compte 318303 habitants (ANSD 2015). Il est dominé par les Sérères qui constituent la population la plus ancienne et des Wolofs qui sont arrivés dans la région plus récemment. Cependant, on peut rencontrer d’autres ethnies : peuls, toucouleurs etc. Le bassin arachidier présente une homogénéité écologique, économique et ethnique avec la prédominance des Wolofs (vers le nord) surtout et des sérères (vers le sud), se réclamant en majorité de la confrérie mouride dont l’évolution démographique va être détaillée.

- Histoire du peuplement du département de Bambey

L’histoire de Bambey remonte au XVIIIe siècle. Les populations originelles de Bambey sont en majorité des Sérères. Ces derniers se sont installés progressivement en fonction de la vocation urbaine. En dehors de ce groupe, nous pouvons noter la présence des Wolofs et des Toucouleurs. Force est de reconnaitre la présence de la confrérie mouride et son influence sur la population locale très visible et ceci, grâce aux écrits du guide spirituel Ahmadou Bamba Mbacké. La fonction urbaine à Bambey se résume par le développement d’activité relevant du secteur primaire, secondaire et aussi, les diverses activités provenant du secteur informel sont également bien représentées.

La population du département s’est développée le long des anciennes vallées du Sine au Sud et du Car-car au Nord-Ouest de Bambey. Ces vallées fossiles s’inscrivent dans les limites administratives actuelles des communautés rurales de Ngoye et de Keur Samba Kane, respectivement au Sud et Nord-Ouest du département de Bambey.

Force est de constater que des foyers de peuplement se sont formées également autour des capitales politiques de l’ancien royaume du Baol. Ces foyers de peuplement avaient servi de repère et de base au colonisateur dans le découpage administratif du terroir en canton, en cercles etc. De nos jours, ces anciennes subdivisions constituent les plus grands noyaux de peuplement du département et concentrent les plus fortes densités de populations (Lericollais 1999). Ce royaume du Baol comptait de très vieilles provinces Sérères dont certaines se sont « wolofisées », alors que d'autres ont gardé leur attachement à la langue et à la culture Sérère (Becker & Mbodj 1991). Ainsi la situation actuelle se caractérise par une division tripartite de la zone : au nord, une zone Wolof avec quelques villages anciens d’origine Sérère, une partie centrale composée en très grande partie de localités wolofisées au cours des trois siècles derniers, et au sud les implantations Sérères dont les habitants restent encore fidèles à leur langue et à leur culture. Les Wolofs ont imposé leur stratification sociale dans le royaume du Baol, avec la noblesse Géer d'où sont issus les Teignes, les Diambour nobles, mais qui ne

62 peuvent régner, les paysans agriculteurs Badolo simples hommes libres, les artisans Nyenyo et leurs différentes sous-castes, les laudateurs Gueweul, puis les captifs Diam. Les autres ethnies ont été intégrées dans ce type de hiérarchie sociale.

Bambey est connu aussi sous le nom de Thiappy qui découle de l’altération du mot Thiab, nom d’un grand féticheur qui allait très souvent dans le grand marigot qui servait de lieu de prédilection pour les paysans Sérères. Cet endroit devient « Thiappy » lorsque les premiers commerçants français s’y installèrent en 1901. En 1927, Bambey comptait plus de 1000 habitants, et fut érigé en commune mixte.

- Contexte démographique du département de Bambey

Le département de Bambey est une zone densément peuplée avec une population estimée à 299.491 habitants en 2013 (ANSD 2015). Il occupe la partie ouest de la région de Diourbel et présente une densité de 222 habitant/km2 selon la Direction de la Prévention et de la Statistique. La forte densité rurale est donc une caractéristique importante de la population du département, même si l’occupation humaine n’est pas partout uniforme. Par rapport au total de la région de Diourbel, le département de Bambey rassemble la plus faible proportion de population urbaine (2%) qui se concentre principalement dans la commune, la seule ville du département.

Dans cette zone, la forte concentration humaine a réduit considérablement l’espace agricole et pose de sérieuses difficultés dans la gestion des ressources naturelles. En effet, la croissance rapide et continue de la population Ouest Africaine s’est traduite plus ou moins tôt par une saturation de l’espace agricole utile (FAO 1994). Dans cette zone, on note un alignement de plusieurs villages distants les uns des autres de moins d’1 km parfois. D’après Lericollais (1972), c’est l’efficacité du système agricole dans cette zone qui a permis la fixation de fortes densités de population majoritairement Sérère.

La population du département de Bambey est caractérisée par son extrême jeunesse. En effet, la composition par âge révèle une importante proportion de jeunes de moins de 20 ans (< 50%) selon l’ANSD (2013). Les efforts consentis dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), l’amélioration des conditions d’hygiène et l’accès aux soins de santé primaire ont permis d’atténuer les cas de mortalité infanto-juvénile. Le taux de fécondité est de quatre enfants par femme en 2001. Ces différents paramètres contribuent de façon significative à l’augmentation du taux de croissance de la population qui passe de 2,2% en 1998 à 2,5% en 2001 (DPS). Selon toujours la DPS, le pourcentage des personnes âgées est très faible, avec 6% du total de la population, confirmant ainsi le déséquilibre qui existe entre les différentes classes d’âges. Par ailleurs, du point du sexe, la population de Bambey est sensiblement dominée par les femmes

63 (Tableau 3). C’est ainsi qu’en 2013, sur une population totale de 299 476 habitants, les hommes ne représentent que 48,6% contre 51,3% femmes, soit une différence de 2,8% (ANSD 2015). Dans la commune rurale de Ngogom par exemple, l’exode rural a entrainé une « féminisation » de la population.

Tableau 3 : Réparation par sexe de la population des deux communes d'étude.

Source : ANSD, 2015

- Contexte socio-économique

Le département de Bambey se trouve être l'un des plus pauvres du Sénégal. La majorité de sa population travaille dans le secteur agricole. Le niveau d'instruction des populations est relativement faible. Bambey présente une physionomie foncièrement rurale. Le secteur primaire (agriculture et élevage) est le principal secteur d’activité pour les populations. (ANSD 2013). Ces activités diffèrent d’une ethnie à une autre. Pour les Wolofs, c’est l’agriculture associée à l’élevage qui domine alors que pour les Sérères et les Peuls, c’est l’élevage associé à l’agriculture qui est prédominant (Lericollais 1972). Le commerce est aussi une activité très développée, mais reste complémentaire. Il concerne essentiellement le commerce du bétail pour les hommes et la vente des produits alimentaires pour les femmes et se développe à travers les marchés hebdomadaires.

Concernant l’activité artisanale, elle se limite à la forge ou à la cordonnerie. Selon les perceptions locales, ces métiers sont le reflet de la subdivision et de la hiérarchisation de la société dans le passé. Les forgerons et cordonniers occupaient le bas de l’échelle sociale et n’avaient aucun droit de possession sur les terres. Ce qui fait qu’aujourd’hui, leur patrimoine foncier reste faible, comparé aux autres couches sociales.

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Conclusion du chapitre 1

Cet état de l’art tente de mettre en lumière la contribution des systèmes agro-forestiers aux services de la régulation naturelle des insectes ravageurs. De même, les pratiques des paysans favorisent l’activité répressive des auxiliaires définit dans la pratique de la lutte biologique par conservation. A l’issu de cette étude, on constate que la mineuse H. albipunctella occupe une place importante dans la réduction des rendements du mil, principale culture vivrière de la zone. Dans un contexte agricole fragile, composés d’agriculteurs à faible revenu, la lutte biologique par conservation semblerait être une bonne alternative pour protéger et favoriser les populations d’ennemis naturels et ainsi, réduire l’impact de la mineuse de l’épi de mil. La mobilisation des leviers agronomiques, d’une part, et une meilleure connaissance du fonctionnement écologique de l’agroécosystème et des services écosystémiques dont il bénéficie, d’autre part, offrent des pistes de recherches intéressantes. Les dynamiques de populations et les interactions trophiques ne se limitent pas à l’échelle de la parcelle qui est l’unité de gestion, surtout dans le cas d’espèces utilisant plusieurs habitats durant leur cycle de vie ou ayant des distances de dispersion importantes. En effet les insectes bougent, effectuent des déplacements pour se nourrir ou pour se reproduire. De ce fait, posant l’hypothèse que la végétation arborée peut servir de support à la régulation écologique, en abritant des espèces d’ennemis naturels, l’écologie du paysage est une approche particulièrement adaptée à l’étude des processus de régulation naturelle des insectes ravageurs de cultures. Le chapitre 2 sera d’ailleurs consacré à l’étude de l’importance des systèmes agro-forestiers et des pratiques agricoles sur la régulation naturelle des insectes ravageurs du mil.

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Chapitre 2 : Effets multi-échelles de la végétation