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Chapitre 1 : Etat de l’art

1.5 Présentation de la zone d’étude

1.5.3 Contexte agronomique

Dans cette partie du bassin arachidier, l’agriculture est la principale activité de production et, est essentiellement de type pluvial. Les principales espèces cultivées (Figure 16) sont celles dont le cycle végétatif coïncide avec l’hivernage (mil, arachide, niébé, sorgho et quelques produits maraîchers). Les cultures sont tributaires de la durée de la répartition spatiale et

57 temporelle et de l’abondance des pluies (Lericollais 1999). L’agriculture dans cette zone repose principalement sur l’exploitation familiale et les productions qui sont à la fois destinées à la consommation et à la vente.

- Les cultures vivrières

La culture de mil, production vivrière de base, est au cœur de tous les systèmes de production (Dubois 1975). Dans cette zone les cultures vivrières sont les spéculations destinées à l’autoconsommation. Il s’agit des céréales telles que le mil (Pennisetum glaucum), le sorgho (Sorghum bicolor), le bissap (Hibiscus sabdarifa) et le niébé (Vigna unguiculata). Les cultures de mil et de sorgho couvrent la moitié des terres cultivées à Bambey et sont cultivés en assolement avec l’arachide. Les cultures de niébé, de bissap et de légumes sont généralement pratiquées par les femmes. Le mil est alterné avec de l’arachide à cause de la pauvreté des sols (Stomal-Weigel 1988). Il constitue avec le niébé la base de la consommation des familles en milieu rural.

Figure 16 : Champs cultivés dans la zone de Bambey.

- Les cultures de rente

L’arachide (Arachis hypogaea) représente la principale culture de rente pour les populations de cette zone. La quasi-totalité des ménages y tire leur revenu pour satisfaire les besoins familiaux (santé, approvisionnement en denrées alimentaire, scolarisation), rembourser les dettes ou

58 l’achat de bétail. L'arachide est consommée soit en graine, après décorticage des graines, (Figure 17) soit sous forme d'huile (après trituration industrielle ou artisanale des graines). Les sous-produits donnent lieu à des utilisations diverses : fourrage pour les pailles, combustible, compostage, panneaux d'agglomérés pour les coques vides, alimentation humaine ou animale pour les tourteaux. Depuis les années 80, l’arachide en tant que culture de rente joue le rôle d’apport monétaire (Dubois 1975). Cependant bon nombre de cultivateurs ne trouve de marché (louma) pour la commercialisation de leurs productions. Les cultures vivrières destinées normalement à l’autoconsommation familiale constituent également une source de revenu pour la population.

Figure 17: Décorticage de gousses d'arachide dans un champ Thiathio Poleck.

- Les activités pastorales

Le secteur de l’élevage occupe une fonction économique secondaire par rapport à l’activité agricole. Il est dominé par le système extensif traditionnel avec le trait caractéristique d’une forte transhumance liée à l’insuffisance des pâturages et des réserves fourragères (ANSD 2013). L’élevage est une activité lucrative, dynamique et vitale pour les populations du département de Bambey. L’alimentation du bétail est assurée par le pâturage naturel essentiellement fourni par les réserves sylvo-pastorales et les jachères. On note dans cette zone trois formes d’élevage tel que l’élevage sédentaire, la stabulation et la transhumance. En saison sèche, la transhumance prédomine alors que pendant la saison des pluies les éleveurs sont plutôt sédentaires. Ainsi, la gestion des troupeaux en saison de pluies est différente de celle en saison sèche.

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- L’élevage sédentaire

Cette forme d’élevage est la plus courante dans cette zone. Ce type d’élevage est pratiqué lorsque les ressources en eau nécessaires au pâturage et à l'abreuvement ne constituent pas un facteur limitant. En 2013, selon les estimations, les effectifs du cheptel dans le département de Bambey se présentent comme suit : Bovin (46 612 têtes), ovins (103 656 têtes), caprins (93151 têtes), équins (19 877 têtes), Asins (14 936 têtes), Porcins (2573 têtes), et volailles (885 197 têtes) (ANSD 2013). Les troupeaux peuvent faire quasiment plusieurs kilomètres par jour, mais reviennent régulièrement à un point fixe et sont ramenés dans des parcs pour la nuit (Figure 18). Les ressources alimentaires de ces animaux sont la végétation naturelle des couloirs de transhumants, des espaces mis en défens et les résidus de récolte.

Figure 18 : Parc réservé aux troupeaux de petits ruminants dans le village de Ndidiane Sassem..

- La stabulation

La stabulation est une technique améliorée de gestion du bétail en saison sèche basée sur la réduction de la conduite extensive au profit d’une conduite semi-intensive dans le but de renforcer les relations de complémentarité agriculture-élevage, d’augmenter les productions animales et végétale (Dieye et al. 1998). Cette forme d’élevage est de plus en plus pratiquée à Bambey et concerne les bovins chez les Peuls (Figure 19) et les ovins chez les Sérères et Wolofs. L’alimentation de ces animaux est assurée par les produits forestiers (gousses de

Faihderbia albida) le tourteau d’arachide et de Balanites aegyptiaca qui sont des aliments de

haute valeur nutritive. L’objectif de cette technique est de maintenir et d’améliorer les performances des animaux en saison sèche (lait, viande) et de produire du fumier pour la fertilisation des champs (Dieye et al. 1998).

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- La transhumance

Les paysans de Bambey en particulier les Sérères ont réussi à conserver un cheptel important, en dépit du manque de pâturage et des difficultés économiques fortement aggravées par la sécheresse et la pression sur les terres cultivées. Cette situation a été préservée grâce à la mobilité des troupeaux que l'on conduit périodiquement sur des pâturages situés hors de la zone (Figure 20). La transhumance est le moyen d'élargir l'espace pastoral du finage et de faire face aux fortes variations saisonnières et interannuelles du pâturage (Garin et al. 1990). Le manque de pâturage durant la saison sèche oblige les éleveurs qui ont des troupeaux à transhumer. Ces mouvements d’éleveurs s’effectuent entre des zones écologiques complémentaires. Les transhumants Peulhs commencent à s’installer dans la zone à partir du mois de novembre (fin des récoltes) et y restent durant toute la saison sèche. Ces Peulhs viennent en majorité du Ferlo (Dhara, Linguère etc…). La zone reçoit également des transhumants étrangers (Camelins) venant principalement de la Mauritanie voisine. Le choix du site d’installation est fonction de la disponibilité de l’herbe, du fourrage et des points d’eau pour l’abreuvement du bétail.

Figure 19 : Embouche bovine semi-intensive dans le village de Thieckene.

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