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Le consentement sociétal à la reproduction de la norme

1 ére Partie : Constat des inégalités et proposition méthodologique théorique

1. Une domination qui s’exerce dans le temps et l’espace domestique

2.2 Le consentement sociétal à la reproduction de la norme

La transformation d’une dimorphie biologique en un système social (Goffman, 1977), basé sur un apprentissage différencié (être une fille, être un garçon) impose l’évidence acceptée par (presque) tous-toutes selon laquelle les relations homme (personne de sexe masculin)/femme (personne de sexe féminin) sont hiérarchisées dans le sens de la domination masculine. Le genre est ce système, politique, culturel, social, relationnel, privé qui instaure, nourrit, justifie le rapport de subordination du sexe biologique féminin au sexe biologique masculin. C’est cette matrice de pensée qui traverse l’étude sur les équipements et les loisirs des jeunes. Ce n’est pas un positionnement idéologique, c’est l’hypothèse scientifique et centrale de cette recherche. C’est dans une démarche épistémologique de déconstruction de la place des femmes et des hommes dans notre société française, démocratique, égalitaire en droit, que peuvent se comprendre les différences de « traitement », de « position » entre les femmes et les hommes et la persistance des violences exercées148 par les hommes. Autrement dit comment se fait-il que les rapports sociaux de sexe hiérarchisés (la domination masculine) demeurent, résistent à l’affaiblissement, pour ne pas dire à la quasi-disparition, de la société patriarcale ?

L’objet central de cette recherche est de rendre visible le genre (système ci-dessus décrit) dans un moment de la vie où la possibilité d’égalité et de liberté s’offre à l’être humain, dans « les premières fois », au passage de l’enfance à l’âge adulte. L’adolescence c’est aussi les fondements de la construction identitaire, justement parce que s’offrent les premiers choix : « J’ai envie, je n’ai pas envie, j’aime, je n’aime pas, je veux, je ne veux pas ». Quel plus beau terrain que le terrain du loisir ? Le temps libre, le temps du choix pour soi et de coexistence avec les autres. C’est aussi là, dans ce moment de « décontraction » que se mettent en place et entrent en jeu, de manière insidieuse et efficace, les assignations de genre. L’objet de l’étude s’inscrit également dans l’interaction des acteurs avec le système. Deux angles d’approche sont à l’œuvre, la reproduction au sens de Pierre Bourdieu (habitus) et l’émancipation (liberté et

action). Le premier point de la démonstration relève les processus de reproduction en interrogeant la place de la socialisation secondaire dans la construction de l’individu/e et met en lumière la division sexuée dans le travail social. Le second point pose les enjeux de la notion de genre à travers les débats à l’école et développe un argumentaire en faveur d’une mixité active.

2.2.1 L’égalité à l’épreuve de la reproduction.

La reproduction s’entend comme la violence symbolique qui tend à imposer des significations comme légitimes en dissimulant les rapports de forces qui sous-tendent l’institutionnalisation d’un pouvoir (en l’occurrence le genre). C’est la reproduction des stéréotypes sexués (voir chapitre précédent), le cœur des représentations sociales dans leur définition sociologique, l’objectivation de la subjectivité et/ou la subjectivation de l’objectivité. On s’intéresse à la construction du discours, à l’argumentaire des acteur/trices politiques, des acteur/trices professionnel/les, des acteur/trices éducatif/ves. Au sens de Bourdieu et Passeron149, la reproduction est le résultat d’une violence symbolique légitimée. Ainsi le système institutionnalise un pouvoir et masque les rapports de force. La reproduction/domination repose sur le consentement des dominés aveugles à l’oppression en raison d’une violence symbolique intériorisée et perçue comme « naturelle » et surtout légitime. Face à l’inégale répartition, par exemple, des filles et des garçons dans les équipements publics on relève la justification de ces écarts par des explications essentialistes, « c’est dans la nature, c’est génétique, c’est biologique… ». De plus, la reproduction s’inscrit dans un processus de domination structurale génératrice de schèmes de classement sociaux s’appuyant sur des stéréotypes. Chez Bourdieu, les institutions et l’action pédagogique instaurent la violence symbolique. Des symboles implicites et explicites entourent nos vies. Des attendus en termes de ce qu’est être une femme, être un homme, être une fille, être un garçon, parcourent notre quotidien. Une société stéréotypée et hétéronormée. Au sommet de l’iceberg nous trouvons les médias dont la publicité, évidemment, parfois violente dans les représentations des rôles sexués est

149 P. BOURDIEU & J.-C. PASSERON, La Reproduction. Éléments pour une théorie du système

pourtant peu décriée. Les jouets sans aucun doute, qui façonnent l’univers de l’enfance et amorcent un long et efficace apprentissage, là encore de la norme sexuée. Est-ce anecdotique ? Pourquoi alors continuer à concevoir des jouets de filles et des jouets de garçons eux-aussi soumis à la hiérarchie des sexes ? Aux garçons, les puzzles de pirates, aux filles ceux de princesses ; aux garçons, la conquête du monde, aux filles, la conquête du domicile. L’étude menée en 2013 par l’agence TREZEGO150, portant sur l’analyse de 10 catalogues de grandes enseignes de jouets est sans appel. Sur 1580 pages décortiquées, seuls 1,2% des garçons sont présentés en situation non stéréotypée, c’est le cas de 4,8% des filles151. L’ensemble des dichotomies sexistes est mis en scènes, actifs/passives, extérieur/intérieur, répartition des tâches domestiques (ménages, soins aux enfants, repassage pour les filles, bricolages pour les garçons). Comment imaginer que cette surface sexiste de l’environnement ne laisse aucune empreinte ni sur la construction identitaire des enfants, puis des adultes qu’ils seront bientôt, ni sur l’ouverture des possibles et l’affirmation des interdits de genre ? La deuxième couche concerne l’éducation. Eneffet, dans l’éducation d’un enfant entrent en jeu ce que l’on nomme en sociologie, la socialisation primaire et la socialisation secondaire de l’individu /e. La notion de socialisation possède un sens spécifique, désignant le mouvement par lequel la société façonne les individus vivant en son sein. En partant des individus, la socialisation se définit comme le processus par lequel un être biologique est transformé en un être social propre à une société déterminée. La famille est le premier lieu de socialisation de l’enfant. L’école, la crèche, les espaces de loisirs constituent cet autre espace de socialisation de l’enfant. L'homogénéité de l'univers familial est trop souvent présupposée et assez rarement démontrée. Une des hypothèses pour comprendre le mécanisme de reproduction des stéréotypes sexués peut être formulée ainsi : la socialisation primaire (la famille) est plus puissante que la socialisation secondaire (l’école, les institutions etc.). Que peut-on faire contre l’éducation parentale ? Une éducation sexiste donnée à l’enfant serait si puissante

150 Trezego est un cabinet de conseil et formation specialize sur les questions d’égalité femmes-hommes. Crée en 2013 en Normandie par Astrid Leray, il intervient auprès des professionnels de la petites enfances, des enseignants et des entreprises.

151 Stereotypes et jouets pour enfants : la situation dans les catalogues de noel. trezego_etudecataloguesnoel2013.pdf

qu’elle ne permettrait pas une perméabilité de la socialisation secondaire, c'est-à-dire la transmission de normes et de valeurs alternatives. Mais alors, a contrario, une éducation non sexiste au sein du foyer, devrait aller à la rencontre de l’éducation secondaire et ainsi permettre une socialisation de l’individu(e) non genrée. Il n’y aurait pas de perméabilité entre une socialisation primaire et une socialisation secondaire ou du moins, qu’il existerait une sorte d’inefficacité de la seconde à nuancer a minima la première. Cela va par exemple à l’encontre des approches durkheimiennes et « bourdieusiennes », où la société fait l’individu, le processus de socialisation est à l’œuvre tout au long de la vie et travaille à l’intégration de la norme. L’anomie, lorsque chez Durkheim elle est constatée, n’est pas imputable à l’échec de la socialisation (secondaire pour notre exemple), mais elle est le résultat de l’absence ou d’un déficit de socialisation. Dans le cas de l’habitus, le processus de socialisation travaille à la production et à la reproduction de la domination. L’habitus selon Bourdieu, renvoie aux apprentissages par lesquels des perceptions, des jugements ou des comportements sont véhiculés et inculqués pendant la socialisation individuelle (ou primaire). L’habitus se caractérise ensuite par l'impact de ces apprentissages sur l'agent, à la façon dont ils sont intériorisés et reconduits dans un inconscient individuel et collectif (socialisation secondaire). Il renvoie enfin à la capacité de ces dispositions à faire naître des pratiques sociales.152 Dans le préambule de la Domination masculine, Pierre Bourdieu réaffirme le rôle essentiel de la socialisation secondaire dans le processus de reproduction et d’acceptation de la domination :

S’il est vrai que le principe de la perpétuation de ce rapport de domination ne réside pas véritablement - ou, en tout cas, principalement - dans un des lieux les plus visibles de son exercice, c’est-à-dire au sein de l’unité domestique, sur laquelle un certain discours féministe a concentré tous ses regards, mais dans des instances telles que l’Ecole ou l’Etat, lieux d’élaboration et d’imposition de principes de domination qui s’exercent au sein même de l’univers le plus privé, c’est un champ d’action immense qui se trouve ouvert aux

152source encyclopédia universalis, article de Frédéric GONTHIER (enseignant-chercheur, enseignant à l'université de Paris-X-Nanterre, chercheur du C.E.P.E.C.S., université de Paris-V), l’habitus selon Bourdieu. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/habitus/

luttes féministes, ainsi appelées à prendre une place originale, et bien affirmée, au sein des luttes politiques contre toutes les formes de domination.”

D’autant plus que cette conception de la socialisation, de la création de l’être social (être humain) ne prend pas en compte les concepts de résilience, d’acculturation et tout simplement les théories de la sociologie contemporaine, qui nous amènent à adopter le postulat que « l’individu/e fait société ». Même réalisées dans des conditions socioaffectives différentes, les socialisations secondaires peuvent remettre plus ou moins profondément en question le rôle central de la socialisation familiale.

Le deuxième problème auquel nous sommes confrontés dans l’hypothèse d’une éducation familiale « sur efficace » concerne une éducation non sexiste au sein du foyer qui devrait sortir a minima intacte voire renforcée dans le processus de socialisation secondaire. Or, ce n’est pas le cas, les oppositions sexuées sont plus fortes à la sortie du système scolaire eu égard à ce qui se passe à l’entrée. Les identités sexuées se renforcent au collège dans un processus anticipé à l’école primaire voire à l’école maternelle. Donc la famille n’est pas le seul facteur de reproduction et moteur de l’inertie en ce qui concerne les rapports sociaux de sexe. Plus encore il semble que socialisation primaire et socialisation secondaire confortent le genre, autrement dit la construction sociale hiérarchisée des sexes biologiques. L’étude seule des outils pédagogiques, sans parler de la pédagogie, nous apprend beaucoup sur les images données aux enfants sur la « place » des femmes et hommes dans notre société. Les manuels scolaires en sont un des exemples les plus criants. Selon une étude de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE)153, menée sur les manuels scolaires (2007-2008), l’image des femmes et des hommes continue à véhiculer des stéréotypes fortement sexués. Peu de femmes sont représentées : elles ont des supérieurs hiérarchiques hommes154. En histoire, elles sont

153 La place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires, étude de la HALDE (Haute Autorité à la Lutte contre les Discrimination et pour l’Égalité) confiée à une équipe de chercheur-e-s de l’Université Paul Verlaine de Metz et réalisée de juin 2007 à mars 2008.

154 Concernant les illustrations du milieu professionnel, 1 046 présentent des hommes et 341 des femmes. Plus d’un homme sur quatre est présenté en position supérieure (un patron/une secrétaire) ou occupant la figure la plus prestigieuse d’un secteur d’activité (un chirurgien/une gynécologue). Ibid

muses ou déesses, filles, épouses et/ou mères de, mais elles font rarement l’histoire.155 Les métiers continuent à être sexués, un docteur, une sage-femme, un géologue, une infirmière scolaire etc.156 La mise en situation des filles et des garçons est parfois caricaturale dixit cet extrait du rapport : « Dans les manuels de mathématiques, — François

collectionne les voitures miniatures — et —Valérie achète les gommettes pour décorer une carte

de fête des mères-(collection Phare, Hachette, 5ème, 2006) » 157Enfin, l’étude renseigne sur la

perception des enseignant-e-s de l’image de la femme dans leur manuel scolaire. Un/e sur deux banalise — « ce n’est pas si dégradant » —, tout en reconnaissant que les femmes sont bien souvent représentées comme « des cruches ». « Plus de la moitié des

enseignants estime que les manuels n’offrent pas une position réellement dévalorisante aux femmes même s’ils identifient quelques stéréotypes comme : Les femmes « femmes de ménage », les femmes « actives aux petits métiers dévalorisés » (ex : aide en maison de retraite), les femmes « fragiles ou soumises », les femmes « gentilles, idiotes » ou « objet du désir

masculin »158.L’observation de la cour de récréation, constitue également un autre

exemple de la valence différentielle des sexes159.Sylvie Ayral160 a montré dans son ouvrage « la fabrique des garçons »161 que 80% des punitions au collège étaient donné aux garçons. Loin de répondre à une logique réglementaire le système de sanction façonne les identités sexués, renforce l’identité masculine sur le modèle viriliste et essentialise les constructions sexuées. Sylvie Ayral conclut ainsi un article consacré à ses travaux :

155 Dans les manuels d’histoire/géographie, elles apparaissent comme « icône ou emblème » (Marianne, déesses grecques ou romaines, etc.) ou comme « fille de » ou « femme de » (Joséphine de Beauharnais) ou « mère de » (Letizia, mère de Napoléon) ou entourées d’enfants en représentation de la famille bourgeoise ou en séductrices. Ibid

156 En éducation civique, dans un manuel de 6éme (Hatier, 2005) l’illustration des métiers du collège sont : un médecin, un professeur principal, une documentaliste, une infirmière, un gestionnaire. (…) Dans un des manuels de SVT de classe de 4ème (Nathan, 2007) les encadrés des métiers sont au masculin pour les métiers de géologue, de volcanologue, de neurochirurgien et au féminin pour les métiers de gynécologue, d’infirmière scolaire, de sage-femme. Ibid.

157 Ibid.

158 Ibid.

159 Voir 3ème partie : Observer la mixité.

160 Professeure agrégée, Docteure en Sciences de l’Education, Laboratoire Cultures, Education, Société, Université de Bordeaux 2,

161 Ayral Sylvie, La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège. PUF, collection « partage des savoirs », Paris, 2011, 224 pages.

« Rites virils et rites punitifs se renforcent mutuellement : la sanction participe ainsi d’un jeu tacite pervers qui reconstruit de façon permanente la position des garçons et le pouvoir de l’institution dans les interactions sociales de l’école. En définissant les infractions et en punissant les garçons, l’institution scolaire stigmatise ces derniers et les consacre collectivement dans leur « virilité ». Elle renforce l’inégalité entre sexes dans laquelle s’inscrit en creux l’invisibilité des filles et étaye la conviction qu’il existe une nature masculine et une nature féminine.”162

La troisième couche, la partie immergée de l’iceberg, est la division sexuée du travail qui assoit de manière durable et solide la reproduction des stéréotypes sexués dans notre société. Elle touche la femme en tant que fille, qu’épouse, que mère, que travailleuse, dans tous ses « statuts ». Cette question nous amène à regarder le degré de mixité à la fois au niveau des usagers, mais également des équipes professionnelles, et des usages propres des équipements (à qui servent-ils ? donc à quoi servent-ils ?).

« Métier de meuf

Je suis responsable marketing et discute avec mon chef du profil de la personne que je vais recruter pour me remplacer car je vais prendre une autre fonction. Morceaux choisis de cet échange : "il faut une femme, ne me présente pas un homme, hein !"; "le marketing véhicule l'image de la société, les clients veulent voir une jolie femme"; et le clou de l'entretien face à mes réactions outrées : "un homme au marketing? Tout le monde se dira

qu'on a un tocard qui a raté sa carrière !". #viedemeuf Quetsche »163

Qu’est ce que la division sexuée du travail ? D’une part une distinction s’opère dans les métiers, métiers d’hommes, métiers de femmes. D’autre part, l’octroi de missions et de positionnements professionnels est différent en fonction du sexe du salarié dans un même métier. La conséquence est la paupérisation des « métiers de femmes », temps-partiels, horaires décalées et une accession plus aisée des hommes aux postes à

162Sylvie Ayral, « Sanctions et genre au collège », Socio-logos. Revue de l'association française de sociologie [En ligne], 5 | 2010, mis en ligne le 25 juillet 2010, Consulté le 24 février 2014. URL : http://socio-logos.revues.org/2486

163 Témoignage recueilli sur le site Internet « vie de meufs » dans lequel les internautes sont invité-e-s à relayer le sexisme ordinaire.

responsabilité. Dans le secteur qui nous intéresse, le loisir des jeunes et donc ce qu’on appelle plus largement l’animation socioculturelle le phénomène est marqué. Les animateurs socioculturels et de loisirs élaborent et mettent en œuvre des projets d'animation, souvent dans des institutions. Ils organisent ou aident à organiser des activités visant : soit à insérer socialement certaines catégories de population et à améliorer les relations sociales entre leurs membres ; soit, plus généralement, à promouvoir la vie culturelle dans une collectivité.

Fig. 27 : Classement INSEE des métiers de l’animation socioculturelle et de loisirs.

Professions les plus typiques Professions assimilées

Animateur culturel Animateur socio-éducatif Directeur de maison de jeunes

Agent de développement du travail social Animateur d'atelier

Animateur de bibliothèque enfantine Animateur de club

Animateur de travaux manuels Animateur de village de vacances Animateur socioculturel

Animateur rural dans le travail social Assistant d'éducation populaire Assistant jeunesse éducation populaire Conseiller d'éducation populaire Directeur de centre culturel Directeur de foyer

Directeur de maison d'enfants Moniteur d'enfants

Moniteur de centre culturel Moniteur de colonies de vacances Moniteur de foyer

Moniteur de maison de jeunes

Permanent de mouvement de jeunesse

164

Alors que la profession comptait plus d’hommes que de femmes dans les années 70, les années 80 initient le processus de féminisation des métiers de l’animation socioculturelle et creusent les différences de statuts de l’emploi exercé entre les femmes et les hommes (Bacou, 2010)165.

« La féminisation du groupe professionnel des animateurs croît fortement depuis le milieu des années 1990. Les femmes représentent 56% des animateurs en 1982 ; en 2002 (71%)

164 Source Insee nomenclature PCS - ESE, version 1982 - Rubrique - 4333 Animateurs socioculturels et de loisirs.

http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/pcsese/pcsese1982/n3_4333.htm

165 Bacou Magalie, thèse : Parcours sexués et processus de professionnalisation dans les métiers de l’animation en

des membres du groupe sont des femmes, un taux de féminisation semblable à celui des professions de la santé et du travail social (76,9%) » (F. Lebon, id., p. 48).

De plus, l’augmentation du travail à temps partiel dans les métiers de l’animation est très importante entre 1984 et 2000. Il passe de 30% des emplois à 60%, puis il diminue progressivement, pour représenter, en 2005, un peu plus de 40% des emplois (F. Le bon, id. graph 19 p.58). En 2005, toujours, les femmes occupent 82% des temps partiels (Le bon, graph 21 p.59), pour 28 heures de travail habituel moyen (Le bon, graph 20 p59). La division sexuée du travail produit des secteurs « réservés » aux hommes et aux femmes. La grande majorité des femmes du secteur de l’animation travaille en centre de loisir maternel et primaire et dans les accueils périscolaires attenant à l’école. A partir de l’entrée en collège, les équipements et animations extrascolaires, les activités sportives en premiers lieux, emploient en majorité des hommes voire uniquement des hommes. C’est le cas par exemple de maisons des jeunes implantées dans le « quartier », d’animateurs sportifs sur des sites de proximité. Le sport, comme outil éducatif des temps de loisir de l’adolescent(e), renforce la présence masculine dans ces espaces et la division sexuée du travail166. L’étude des organigrammes proposée en troisième partie de cette thèse offre un exemple intéressant de cette « ségrégation professionnelle », en particulier dans les secteurs jeunesse. Un recensement des postes à responsabilité dans l’animation socio culturelle dans le territoire de la Communauté