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Conseils relatifs à la pathologie

1. Règles d’économie articulaire

Dès le début de la prise en charge du patient atteint de gonarthrose, il sera essentiel que celui-ci adopte quelques réflexes afin de limiter une sollicitation trop importante de l’articulation du genou :

• Eviter les marches trop longues et les stations debout prolongées ; • Utiliser une aide à la marche (canne) lors des poussées (17) ; • Eviter de porter des charges lourdes ;

• Perdre du poids en cas d’excès pondéral (27) ;

• Eviter les activités sportives traumatisantes pour le genou (42). Lors des poussées douloureuses, il est important de mettre au repos son articulation. Néanmoins, il ne faut pas l’immobiliser totalement ni de manière prolongée afin d’éviter l’apparition de rétractions tendineuses responsables d’un enraidissement articulaire du genou (28).

Cependant, en dehors des périodes douloureuses, il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière, notamment la marche (17) en terrain plat afin de préserver la fonctionnalité de l’articulation (28).

2. Mesures hygiéno-diététiques

a) La perte de poids

Pour les individus présentant une surcharge pondérale, la perte de poids constitue un point essentiel dans la protection et la préservation de l’articulation du genou (17). En effet, le surpoids va aggraver la progression de la gonarthrose (88). Dans certains cas d’obésité compliquée et/ou morbide, la chirurgie bariatrique pourra même être recommandée au patient (17).

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Concernant l’éducation du patient sur la réduction pondérale, plusieurs stratégies individualisées sont recommandées par l’EULAR afin de perdre du poids sans en reprendre :

• Se peser régulièrement et noter son poids une fois par mois ;

• Suivre un plan de menus structuré comportant les différents repas de la journée ;

Réduire les apports journaliers en graisses, notamment les graisses saturées, en sucre et en sel ;

• Manger au moins cinq fruits et légumes par jour ; • Réduire la taille des portions alimentaires ; • Augmenter le niveau d’activité physique ;

• Identifier les comportements alimentaires et les facteurs déclenchants la prise afin de les corriger ;

• Réaliser une éducation nutritionnelle et un apprentissage pour prévenir les rechutes ;

Participer, si besoin, à des groupes de soutien (89).

Quelques conseils alimentaires peuvent s’ajouter aux recommandations précédentes afin d’avoir un meilleur équilibre alimentaire et de limiter la prise de poids :

• Faire 3 repas minimum par jour, sans négliger le petit-déjeuner ; • Ne pas sauter de repas et éviter le grignotage ;

• Prendre le temps de manger (la sensation de satiété apparaît au bout de 20 minutes) ;

• Boire environ 1,5 litres d’eau par jour ;

Limiter la prise de boissons alcoolisées et sucrées (90).

b) Exercice physique

Chez les patients souffrant de gonarthrose, il est recommandé de pratiquer une activité d’intensité légère mais suffisamment maintenue. En effet, la durée de l’exercice est liée de manière significative avec la diminution du risque d’évolution du handicap fonctionnel. Néanmoins, les programmes

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d’exercices physique doivent être adaptés à chaque patient et déterminés en fonction de leur âge, des comorbidités et de la mobilité globale (41).

L’activité physique doit permettre de retrouver une certaine force musculaire et de conserver les amplitudes articulaires, et doit être réalisée sans douleur (21).

Il est recommandé de pratiquer une activité physique d’au moins 30 minutes 3 fois par semaine, en dehors des poussées (56). A l’aide d’un podomètre, il est possible de visualiser l’objectif quotidien à atteindre, soit 3 000 pas par jour pour débuter puis 6 000 pas par jour, permettant de limiter l’apparition du handicap.

Selon une opinion d’experts, il est intéressant d’associer des exercices analytiques et de renforcement musculaire (41). Certains sports sont conseillés comme la marche, la natation ou le vélo sans résistance, contrairement à ceux qui provoquent des vibrations sur l’articulation comme le tennis ou des sports en pivot comme le football (21).

La pratique d’une activité physique doit toujours être réalisée dans de bonnes conditions c’est-à-dire précédée d’un échauffement et avec de bons gestes techniques (44). Il est indispensable d’avoir de bonnes chaussures de sport avec de bonnes semelles ainsi que des talons capables d’amortir les chocs. Après une séance d’exercice physique si le genou est douloureux ou gonflé, il est conseillé d’appliquer une poche de froid sur l’articulation pendant au moins 20 minutes comme ACTIPOCHE® chaud-froid ou NEXCARE 3M COLDHOT® (44).

c) L’alimentation

Il existe très peu de données officielles et avérées concernant l’alimentation à adopter chez le patient arthrosique. Cependant, quelques conseils pourraient être bénéfiques pour l’articulation.

Tout d’abord, il est essentiel d’avoir une bonne hydratation, que ce soit de l’eau, du thé vert riche en antioxydants ou des tisanes à base de plantes, car le cartilage est constitué à 75 % d’eau. Puis, il faut privilégier les aliments

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riches en acides gras insaturés oméga 3 comme le poisson, notamment le poisson gras provenant des mers froides (saumon, hareng) riche en vitamine D, l’huile de colza ou de noix, plutôt que les aliments riches en oméga 6. La consommation de viande rouge est à limiter car elle apporte des toxines responsables d’une inflammation au niveau des articulations, ainsi que la consommation de sucres raffinés et de sel.

Les aliments riches en polyphénols sont également à privilégier car ils possèdent des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes en protégeant l’articulation des radicaux libres toxiques à l’origine d’une dégénérescence du cartilage. Les polyphénols sont présents dans les fruits frais (raisin noir, canneberge, cerise, mangue, agrumes, pommes rouges avec la peau, grenade), dans les fruits secs, dans les légumes frais (tomate, brocolis, épinards), dans les légumineuses, dans les épices (gingembre, curcuma, poivre noir) mais aussi dans le thé vert et le thé rouge.

De plus, il est préférable de réduire les températures de cuisson afin de limiter la formation de protéines glyquées qui sont responsables d’une augmentation des molécules inflammatoires. Il faut donc diminuer sa consommation en aliments frits, grillés ou rôtis.

Enfin, il est possible que le rôle de l’intestin représente un point important dans le processus arthrosique. Il est donc conseillé d’avoir une flore intestinale riche en micro-organismes protecteurs et une bonne hygiène bucco-dentaire afin de prévenir le développement anormal de germes au niveau de la flore digestive résultant d’une migration de germes bucco- dentaires et d’un manque de microorganismes protecteurs. Les aliments favorables à cette flore sont les lactofermentés (choucroute, yaourts) et ceux riches en fibres solubles et insolubles (fruits et légumes frais, légumineuses, céréales complètes).

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