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Conséquences socio-économiques de l’adaptation

Si d’autres pays prennent des mesures pour faire face au changement climatique, le Canada devra lui aussi s’adapter s’il ne veut pas se retrouver dans une position concurrentielle désavantageuse.(55)De plus, en réussissant l’adaptation préventive de l’industrie agroalimentaire, le Canada fournirait un avantage concurrentiel aux producteurs canadiens. Mais avant de favoriser certaines mesures d’adaptation, il est nécessaire de considérer l’éventail complet de leurs effets socio-économiques. Par exemple, le passage d’une culture à une autre, qui devrait normalement augmenter la production agricole globale, ne repré-sente pas nécessairement une solution viable sur le plan économique, en raison des problèmes de commercialisation ou des coûts d’investissement et d’exploitation plus élevés qu’il entraîne.(25)Comme plus de 98 p. 100 des fermes canadiennes sont des exploitations familiales,(5)il faut également considérer les répercussions qu’auraient ces mesures d’adapta-tion au changement climatique sur la culture familiale et les moyens de subsistance des agriculteurs.

Lacunes sur le plan des connaissances et besoins en matière de recherche

Nos connaissances au sujet des répercussions possibles du changement climatique sur l’agriculture canadienne se sont enrichies mais, pour mesurer rationnellement la vulnérabilité de l’agriculture au changement climatique, nous devons combler un cer-tain nombre de lacunes importantes, particulièrement dans la connaissance du processus d’adaptation du secteur agricole. Comme c’est le cas dans les autres secteurs, on s’est surtout penché, dans le secteur agricole, sur les répercussions biophysiques du changement climatique sur l’agriculture en négligeant quelque peu les effets socio-économiques. La

recherche effectuée sur les conséquences du change-ment climatique et l’adaptation dans le secteur de la transformation des aliments est également lacunaire.

Il faut entreprendre des études de coûts intégrées, qui tiennent compte de toutes les incidences possibles du changement climatique sur le secteur et des mesures d’adaptation possibles. Ces données sont nécessaires, non seulement pour étudier les questions nationales, mais aussi pour évaluer les avantages comparés, sur les marchés mondiaux, des produits agricoles. On facilitera les comparaisons entre les études et les régions en standardisant les scénarios de changement climatique et les modèles de production agricole. La recherche doit également déterminer les obstacles que dresse l’adaptation dans le secteur de l’agriculture et les moyens de les surmonter. L’utilisation accrue des nouvelles technologies dans l’évaluation de la vulné-rabilité de l’agriculture au changement climatique permettra de combler plus facilement ces lacunes.

La recherche agricole doit également se concentrer sur la détermination des seuils. Le secteur agricole a montré sa grande capacité d’adaptation, mais cette adaptation implique une série bien précise de conditions climatiques. Des nouvelles mesures d’adaptation permettront peut-être d’élargir quelque peu cette série, mais il existe des seuils climatiques au-delà desquels les activités ne sont plus viables sur le plan économique et exigent des changements substantiels dans les pratiques utilisées. En délimitant plus précisément ces seuils grâce à notre savoir, nous serons plus à même d’élaborer les stratégies d’adaptation appropriées.

En matière de production agricole primaire, les besoins qui ressortent de la littérature récente citée dans le présent chapitre s’établissent comme suit :

Impacts

1) Études cherchant surtout à comprendre les répercussions, sur les cultures et le bétail, des variations de la fréquence des conditions extrêmes plutôt que les impacts des variations des conditions moyennes.

2) Meilleure compréhension des variations possibles des régimes éoliens et de leurs effets sur la production agricole.

3) Études concernant les effets du changement climatique sur la croissance et la distribution des mauvaises herbes, des insectes et des agents pathogènes, et intégration de ces données dans les évaluations des impacts du changement climatique.

4) Études plus complètes concernant les impacts du changement climatique sur différents types de fermes et sur différentes régions au Canada.

5) Analyse des effets du changement climatique et de la fertilisation par le CO2sur les pâturages et les herbages.

6) Meilleure compréhension du rôle des marchés internationaux dans la détermination des impacts économiques du changement climatique sur le Canada.

Adaptation

1) Études en vue de fixer les responsabilités en matière d’exécution, en déterminant quelles mesures d’adaptation conviennent aux différents groupes (p. ex., producteurs, industrie et gouvernement).

2) Meilleure compréhension de conséquences physiques et socio-économiques des différentes mesures d’adaptation possibles.

3) Étude des effets des accords commerciaux et autres sur l’encouragement à l’adaptation (ou à la non-adaptation) au changement climatique.

4) Études pour établir le rôle de l’adaptation dans la prise de décision à l’échelle de l’exploitation agricole, de l’industrie et du gouvernement.

5) Meilleure compréhension des mécanismes visant à accroître la capacité générale d’adaptation du secteur de l’agriculture.

Conclusion

Des températures plus chaudes, des saisons de croissance plus longues et des concentrations de CO2 plus élevées devraient, dans l’ensemble, bénéficier à l’agriculture canadienne, mais la diminution de l’humidité du sol, des phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents, une plus forte dégradation du sol et l’augmentation des populations de ravageurs pourraient neutraliser ces avantages. Il faut s’attendre à des gains nets dans certaines régions et à des pertes nettes dans d’autres. Plusieurs facteurs provoqueront des variations régionales : la nature du changement climatique, les caractéristiques du système de production ou de l’exploitation agricole et la réaction des différents groupes.

Des mesures d’adaptation appropriées permettront de réduire fortement la vulnérabilité globale de l’agriculture au changement climatique. Ces mesures nécessiteront la participation de plusieurs groupes, notamment des producteurs individuels, des orga-nismes gouvernementaux, l’industrie agroalimentaire et les établissements de recherche. Le secteur de l’agriculture a toujours fait preuve d’une grande capacité d’adaptation aux changements environ-nementaux et sociaux, en y réagissant sainement.

Cependant, pour prémunir le secteur contre le changement climatique, il faut recourir à l’adaptation préventive, c’est-à-dire, par exemple, accroître la capacité d’adaptation par la diversification et par le développement de nouvelles technologies. Mais l’adaptation préventive exige également de lourds investissements de la part des producteurs et de l’industrie agroalimentaire.

Références

Les références en caractères gras désignent des rapports portant sur des travaux financés dans le cadre du Fonds d’action pour le changement climatique du gouvernement du Canada.

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La foresterie

Le Canada contient plus de 400 millions d’hectares de régions boisées, qui représentent presque la moitié de notre masse continentale et environ le dixième de la couverture forestière mondiale.(1)Les forêts constituent donc un élément vital de l’économie et de la culture de notre pays. La forêt boréale, qui est le type de forêt dominant, s’étend sur toute la largeur du pays (voirla figure 1).

De nombreuses collectivités canadiennes dépendent étroitement du secteur forestier qui, en 2000, assurait un emploi direct à plus de 370 000 Canadiens.(1)

Approximativement 51 p. 100 des 234,5 millions d’hectares de forêts d’intérêt commercial au Canada (territoires forestiers susceptibles de produire des espèces d’arbres commerciales qui peuvent être exploitées de façon durable) sont actuellement aménagés pour la production de bois.(1)La récolte annuelle couvre un territoire forestier d’environ un million d’hectares et sert principalement à la production de bois d’œuvre, de contreplaqué, de bois de placage, de pâte de bois et de papier journal.(1)Les produits forestiers non ligneux jouent également un rôle dans l’économie canadienne.

« P endant des siècles, la forêt a constitué un élément fondamental de la société, de la culture et de

l’économie du Canada et elle continuera d’occuper une partie très importante de nos vies. »

(1)

FIGURE 1 : Distribution des types de forêts au Canada(1)

Mais les forêts présentent également de nombreux avantages non commerciaux. Elles ont une valeur esthétique et permettent la tenue de nombreuses activités récréatives telles que le camping, la randonnée pédestre et la motoneige. De plus, les forêts ralentissent l’érosion, améliorent la qualité de l’air et de l’eau, et offrent un habitat à plus de 90 000 espèces de plantes, d’animaux et de micro-organismes.(1)Les forêts consti-tuent en outre un élément vital de la culture et du patrimoine autochtones, fournissant de la nourriture, des plantes médicinales et des ressources à de nombreuses collectivités des Premières nations et des Métis.

Le climat est l’une des variables qui influent sur la distribution des forêts, sur leur santé et leur productivité, et particulièrement sur les régimes de perturbation.

Selon le troisième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne mondiale de l’air en surface devrait augmenter de 1,4 à 5,8 °C d’ici 2100,(2) ce qui aura des conséquences notables sur tous les éléments du système climatique mondial. L’impact net de ces changements climatiques sur la foresterie et les collectivités qui en sont tributaires au Canada dépendra de toute une série d’effets biophysiques et socio-économiques positifs et négatifs. Jusqu’à présent, la recherche au Canada et à l’étranger a surtout porté sur la réaction au changement climatique des espèces et des écosystèmes, pris individuellement. On s’est peu intéressé, par contre, aux effets sociaux et économiques potentiels du changement climatique sur le secteur forestier canadien. Le présent chapitre reflète ces ten-dances et souligne les effets biophysiques potentiels du changement climatique sur les forêts tout en insistant sur l’importance d’agir sur les effets socio-économiques de ce changement.

En plus de subir les effets du changement climatique, les forêts subiront le stress causé par d’autres change-ments liés à l’activité humaine et aux processus naturels.

Compte tenu de ces variables et des limites imposées par les incertitudes planant sur les modèles climatiques – surtout en ce qui concerne les futurs changements des modèles de précipitations –, il est difficile de prévoir les effets du changement climatique sur les forêts, à l’échelle régionale et locale. Des travaux de recherche sont en cours dans ce domaine, mais il est essentiel, pour la planification de la gestion des ressources forestières, de connaître la vulnérabilité des forêts et des pratiques de foresterie au changement climatique. Une adaptation appropriée permettra de réduire les effets négatifs du changement climatique tout en offrant au secteur la

Travaux antérieurs

« Le changement climatique risque d’influencer énormément la santé future des écosystèmes forestiers canadiens. »(3)

Dans le sommaire du travail de recherche qu’ils ont effectué dans le contexte de l’Étude pancanadienne, Saporta et al.(4)concluent que le changement clima-tique aura toute une série d’effets sur les forêts canadiennes. Dans l’ensemble, les températures plus élevées augmenteront les taux de croissance, tandis que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité du stress hydrique et des perturbations subies par les forêts créera des problèmes dans certains domaines.

Les concentrations élevées de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère auront aussi une influence sur les forêts, car elles accroîtront le rendement de l’utilisa-tion de l’eau par certaines plantes, ce qui pourrait entraîner une productivité accrue des forêts. La nature et l’ampleur des effets varieront en fonction de facteurs tels que le type de forêt, son emplacement et les caractéristiques de ses espèces. Par exemple, les forêts des régions continentales devraient connaître un plus grand stress de sécheresse tandis que, dans les régions côtières, les dommages causés par les vents violents et les tempêtes seront plus importants.

Le rythme et la nature du changement climatique seront significatifs, particulièrement pour ce qui est de la distribution des espèces. Le réchauffement de la tem-pérature entraînera le déplacement des espèces vers le nord et les altitudes plus élevées. Les espèces vivant près des limites inférieures des aires de distribution actuelles et celles dont les mécanismes de dispersion sont limités seront sans doute les plus affectées par ces migrations et certaines disparaîtront peut-être, localement.

L’industrie forestière pourrait devoir adapter ses activités aux nouvelles conditions. Parmi les mesures d’adaptation possibles, citons les nouvelles technologies, l’introduction de nouvelles espèces d’arbres et le déplacement des activités forestières. Le succès de ces mesures d’adaptation pourrait être fortement influencé par le rythme et l’ampleur du changement climatique et par l’endroit concerné.