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qui confirme que des paysans investissent alors que leurs moyens sont

fonctionnement des systèmes agroforestiers.

chapitre 7) qui confirme que des paysans investissent alors que leurs moyens sont

extrêmement limités. L’étude de B. Chambon sur la capitalisation et la replantation illustre à l’inverse que les planteurs en projets, qui par définition ont des revenus plus importants et du capital disponible, ont un taux de replantation très faible.

Figure 23 : revenu net annuel et dépenses de base par situation.

JR = jungle rubber = système traditionnel,

Clones = parcelle monoclonale de projet (base du système de culture) Trans = : projet de transmigration.

Nombre de producteurs, y compris ceux n'ayant pas de parcelles clonales, peuvent dégager en fait suffisamment de ressources pour investir progressivement tous les 2 ans dans la plantation d'une petite surface (quart d'hectare, voire un demi hectare) d'un système de culture de type monoculture ou RAS. Cette constatation se rapporte également à d’autres situations agricoles présentes dans des zones de transmigration hévéa à Jambi (NES avec des populations javanaises) ou dans les zones de projet TCSDP à Kalimantan (avec des populations locales Dayaks) mais également dans les zones traditionnelles de jungle rubber à Jambi (populations locales Malayus). Un certain nombre de plantations de jungle rubber sont également gérées en métayage, apportant ainsi un revenu complémentaire appréciable aux propriétaires.

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Ce coût correspond sensiblement au coût direct d’implantation d’un hectare clonal. Les coûts afférents de projets type SRDP/TCSDP (vulgarisation, mise à disposition des plantations, pistes, crédit....) sont globalement estimés à 1000 US $. La part de subvention indirecte de l’Etat dans ces replantations clonales sous forme de projets est donc de 1400 US $ soit 70 % du sout total moyen estimé à 2 000 US $ par ha. Les coûts des projets NES sont supérieurs car ils incluent un salariat pendant la période immature de l’hévéa. Ils ont été jusqu’à 4 000 US $/ha dans certains cas. .

On constate enfin que si les vitaux de l’exploitation sont importants, le revenu résiduel n’est pas suffisant dans nombre de cas, en particulier à Kalimantan. Néanmoins, le capital n’est pas forcément la première contrainte pour la plantation ou replantation, ou une contrainte “effective”, en particulier sur Jambi, si l’on considère que l’on peut fractionner la mise en place de plantations nouvelles. Les coûts d’implantation des systèmes type RAS (voir tableaux 23 et 24) sont certes plus élevés que ceux du jungle rubber (qui restent marginaux) mais moins que ceux de la monoculture (estimés à 1000 US$/ha dont 600 US$ en crédit remboursable par le planteur14). Un

investissement limité, progressif et programmé sur 10 années par exemple pour une superficie replantée de l’ordre de 2 hectares apparaît possible dans certaines situations et ne modifie pas en profondeur la gestion des facteurs de production. Ceci permettrait une transition modérée vers une intensification des systèmes de culture.

Tableau 23. Coûts de l’investissment en intrants (plants, engrais , herbicides) par type de systèmes RAS en juillet 1997 (en milliers de roupies par hectare).

Système année 1 année 2 année 3 Total Rp US $

RAS 1 500 200 200 900 409

RAS 2 850 400 300 1 500 682

RAS 3 850 150 150 1 150 522

Note : Les coûts des intrants des cultures intercalaires sont compris pour RAS 2 et 3 (engrais et un traitement phytosanitaire) . Il n’y a pas d’intrants en 4e

et 5e

années. Note : 1 US $ : 2 200 Rp en juillet 1997.

Tableau 24. Investissement pour différents systèmes agroforestiers (en ‘000 Rp) réactualisé en janvier 2001.

Coût d’investissement

RAS 1 RAS 2 RAS 3

Plants hévéa Autres plants Engrais Herbicides Pesticides Equipement 642 10 950 312 72 46 642 190 1167 312 72 46 642 210 1167 312 72 46 Total ('000Rp) (US $) 2032 (254) 2429 (303) 2449 (306) Note 1 US$ = 8000 Rp

15Deux exceptions notables à cette dernière remarque avec le cas des provinces de Nord et Sud-Sumatra ou la mise en place de projets hévéicoles est plus ancienne et a débouché sur une dynamique de plantation plus forte.

Cette alternative de transition progressive et de recapitalisation dans de nouveaux systèmes de culture améliorés (agroforestiers ou non) n’est généralement pas observée avant les années 199015. Par contre, les enquêtes font ressortir une

demande nouvelle à Jambi et Ouest-Kalimantan (Penot et Komardiwan, 1998) pour du matériel végétal amélioré qui montre qu’une dynamique est en train de naître depuis 1995 dans ces deux provinces. Il y a donc d’autres facteurs qui jouent sur cette capacité à développer de nouvelles plantations clonales.

Ceci est vérifié par le développement rapide d’un secteur de pépiniéristes privés à Jambi (pour la production de matériel végétal clonal). Cette dynamique est portée par une demande paysanne locale et solvable et par un développement beaucoup plus mesuré à Kalimantan, essentiellement porté par une demande institutionnelle du Dinas Perkebunan ou service de vulgarisation gouvernemental (Shueller et al, 1997). Par contre, à Kalimantan, les systèmes basés sur les jungle rubber vieillissants (cas des Dayaks hors projet) ou sur la transmigration avec des cultures annuelles (cas des populations javanaises en transmigration “foodcrops”) où le travail extérieur fournit le plus souvent une partie importante des revenus annuels, ne produisent pas suffisamment de revenus pour permettre l’investissement dans de nouvelles plantations clonales mais permet tout juste le renouvellement de l’exploitation. Il y a donc dans ce dernier cas une “crise de replantation” liée à l’absence d’accumulation de capital du fait des moindres rendements des jungle rubber et souvent de l’âge avancé de ces derniers.

Contrairement à nombre de zones agricoles traditionnelles, et aussi à la représentation qu'en ont les officiels, les systèmes de culture à base d'hévéa, y compris et surtout les “jungle rubber”, ont été par le passé une source de capitalisation, modeste mais réelle. Cette capitalisation a d'abord permis une réelle amélioration des conditions de vie des planteurs (éducation des enfants, santé et amélioration du logement) qui reste préalable à tout investissement ultérieur dans la replantation. Le second stade de l’amélioration du niveau de vie porte sur l’achat de motos, télévision et paraboles, qui ont fleuri pendant les années 1990, en particulier pour les petits producteurs les plus fortunés (exemple des paysans en projet SRDP ou NES).

Le cas des planteurs en projet (province de Ouest Kalimantan)

En ce qui concerne le capital d’investissement, on constate qu’une partie importante des planteurs en projet, ceux qui par définition ont des possibilités réelles de financement pour une replantation progressive, ne replantent pas ainsi que le montre clairement l’étude de B Chambon sur la province de Ouest-Kalimantan (voir tableau

16Ces nouvelles plantations hors projets se font par établissement d’une nouvelle plantation (5 à 15 %) ou par achat d’une plantation existante (2 à 10 %). L’essentiel des nouvelles plantations pour les populations locales se font en rejoignant un nouveau projet : 32 % dans le cas du TCSDP.

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Perkebunan Inti Rakyat. Ce sont des projets à approche complète essentiellement destinés aux paysans sans terre, majoritairement transmigrants javanais.

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Tree Crop Smallholder Development Project. On inclut dans cette catégorie les Smallholder Rubber Development Projects qui ont été intégrés dans les TCSDP. Autre projet à approche complète qui aide des paysans à replanter leurs vieux jungle rubber ou à établir de nouvelles plantations avec des clones.

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Les planteurs transmigrants des projets NES doivent d’abord acheter de nouvelles terres avant plantation aux paysans locaux ce qui limite les extensions. Néanmoins, ces achats croissants ont créé un marché émergent de la terre qui n’existait pas avant les années 1990.

25), conduite en 1998/99 chez 182 planteurs répartis dans trois types de projet de

développement.

Seulement 25 % des planteurs transmigrants ayant bénéficié d’une aide (PIR) ont cherché à étendre leurs surfaces clonales alors que ce chiffre se réduit à 10 % pour les populations locales bénéficiant des projets SRDP/TCSDP16.

Tableau n°25 : extension des surfaces clonales chez les planteurs en projet à Kalimantan Ouest

Projet Etablissement de

plantation

Achat de plantation

Nouveau projet Pas de nouvelle

plantation clonale PIR17 15% (100% nouvelle plantation) 10% 0 % 75% TCSDP18 8% (60% nouvelle plantation) 2% 32% (90% nouvelle plantation) 58% A p p r o c h e partielle 5% (100% nouvelle plantation) 5% 3% (100% replantation clones brûlés) 87% Source : enquêtes B.Chambon, 1998/99

Selon les planteurs, l’extension des surfaces clonales a pris des formes différentes : lorsque l’opportunité de bénéficier d’une nouvelle aide de l’Etat s’est présentée, les planteurs ont le plus souvent préféré cette option qui leur permet d’éviter un investissement important en une seule fois et leur garantit une plantation clonale de qualité. Les nouvelles plantations hors projets sont faites d’abord par les planteurs transmigrants19 (qui n’ont pas de jungle rubber et ont un foncier très limité) puis par les

planteurs des projets orientés vers les populations locales (SRDP/TCSDP). Même en présence de capital suffisant pour un investissement modéré dans la replantation clonale, une majorité de paysans ne replante pas et n’assure pas la reproduction du capital productif, du moins dans les 20 années qui suivent l’acquisition d’une parcelle clonale. La disponibilité en capital en tant que telle n’est donc pas la seule contrainte. La non-recapitalisation peut constituer une forme d’“inertie” (sens du non- changement).

Encadré 29 : Analyse coût bénéfice de sept systèmes de culture hévéicoles.