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TELEANALYSE SATELLITALE

I- 1-3: Conclusion partielle

- L’analyse analogique texturale amène à distinguer deux grands types de structures linéamentaires (linéaires ou rectilignes / circulaires à radiales).

- L’agencement de ces structures permet d’identifier des unités lithologiques différentes. - Les structures circulaires à radiales caractérisent les formations granitoïdiques. Le batholite de Ferké est constitué d’un ensemble de ces structures à agencement complexe qui se poursuivent sous les métasédiments qui bordent ce batholite.

I-2:ESSAI D'ANALYSE SPECTRALE NUMERIQUE

I-2-1:Objectifs

L’étude des sites "test" est faite à partir de fichiers numériques sur des images de 1000*1000 pixels, sur des ensembles géologiquement connus. Nous avons essayé d'analyser les différentes unités lithologiques: granitoïdes, métavolcanites, métasédiments et le couvert végétal. Nous avons, ensuite, procédé à une classification basée sur l'homogénéité et la séparabilité des réponses spectrales.

Le cheminement de notre analyse étant, à partir d'ensembles géologiques bien calés sur le terrain et bien repérés par leur radiométrie, de discriminer les unités lithologiques et de voir

la correspondance avec les différentes structures circulaires à subcirculaires décrites plus haut dans le batholite de Ferké.

I-2-2:Analyse des sites "test" et présentation des résultats

A)LES GRANITOÏDES

Sept massifs granitoïdiques ont été choisis. Nous avons, d'une part, les granites à deux micas qui constituent le batholite de Ferké (Bongofla à l'Est, Gohitafla au centre, Kouéra et le village Mossi à l'Ouest). Les autres granitoïdes sont constitués des massifs de Béziaka au SW (granite à biotite, porphyroïde dans sa partie sud), du granite à amphibole de Gohitré à l'Ouest et de la granodiorite de Dianfla au SE.

Les granites à deux micas

Les valeurs spectrales obtenues sont regroupées dans les tableaux 6, annexe 1. Les résultats sont représentés sous forme de graphiques.

Dans le diagramme orthonormé XS3 = ƒ(XS2), fig. II-6, la distinction entre les différents massifs est difficile. On a, néanmoins, un bon regroupement des réponses spectrales des granites de Gohitafla et de Kouéra. Le granite de Bongofla a la particularité d'avoir ses valeurs réparties en deux groupes distincts:

- un premier groupe à faibles valeurs dans les deux canaux (moyenneXS3≈122 et

moyenneXS2≈127). Ce groupe correspond à la bordure de ce massif;

- un second groupe caractérisé par des valeurs moyennes (moyenneXS3≈143 et

moyenneXS2≈157). Il correspond au coeur du massif.

Dans le massif de Bongofla, les valeurs numériques augmentent considérablement dans le canal XS2 lorsqu'on passe de la bordure au coeur du massif.

L'ensemble des massifs montre une bonne corrélation linéaire entre les canaux XS3 et XS2.

La recherche d'une plus grande discrimination des réponses spectrales conduit à utiliser des diagrammes triangulaires (XS1, XS2, XS3) et le diagramme orthonormé

XS = (XS3 / XS1)ƒ

proposés par Deroin et al. (1990). Le rapport XS3/XS1 correspond à un

rapport de canaux peu corrélés (environ 68%).

Le diagramme triangulaire permet de visualiser directement les pourcentages de chaque canal. Utilisé pour les granites à deux micas de la région de Zuénoula (fig. II-8A), ce diagramme ne fait pas ressortir réellement de discrimination entre les différents massifs. Seul le granite de Kouéra semble se distinguer des autres. Le granite de Gohitafla a des réponses spectrales beaucoup plus élevées dans le canal XS3. Ceci s'explique par l'influence de la végétation, qui dans cette zone est plus importante (voir fig. II-5) et/ou de la teneur en eau du granite. Rappelons que la proportion d’eau des formations granitiques est liée à la fracturation. La figure II-2 montre un réseau linéamentaire plus important dans le granite de Gohitafla par rapport aux autres, et peut donc expliquer sa plus forte teneur en eau.

Figure II- 6: Diagramme orthonormé XS3 =ƒ (XS2) montrant quelques massifs de granite à deux micas. Les réponses de l’ensemble des massifs granitiques semblent se regrouper suivant une droite. Il pourrait s’agir d’une corrélation linéaire au niveau spectral (entre les canaux XS3 et XS2) de ces différents massifs granitiques.

Le diagramme

XS = (XS3 / XS1)ƒ permet une meilleure discrimination des massifs

- le premier groupe représenté par le granite de Gohitafla qui se distingue aisément des autres. Ce granite possède les plus fortes valeurs du rapport XS3/XS1 (>1,1). Quelques similitudes de réponses sont notées dans le second groupe;

- le second groupe est représenté par la bordure du granite de Bongofla;

- le troisième groupe est représenté par le coeur du granite de Bongofla;

- le quatrième groupe est le granite de Kouéra.

Le granite du village Mossi se place entre ces deux derniers groupes.

Figure II- 7: Diagramme discriminant XS =ƒ (XS3 / XS1) des granites à deux micas. La bordure du granite de Bongofla montre les plus faibles valeurs pour la somme XS. Le massif de Gohitafla se distingue bien des autres.

Figure II- 8: Représentation dans un diagramme triangulaire des réponses spectrales dans les trois canaux à partir des sites "test" étudiés. - A: Granites à deux micas; B: Autres granitoïdes (granite à amphibole, granite à biotite et granodiorite). Remarquons que les "autres granitoïdes" ont des valeurs qui "évoluent" vers le canal XS1.

Les autres granitoïdes

La représentation des réponses spectrales dans les différents graphiques montre une bonne distinction entre le granite à amphibole de Gohitré et les autres (fig. II-9 et II-10). Les formations ont des réponses spectrales plus faibles dans le canal XS3 et plus fortes dans le canal XS1.

Figure II- 9: Diagramme orthonormé XS3=ƒ(XS2) des "autres granitoïdes".

Dans le graphique de la figure II-10, la séparation est plus nette. Nous avons trois grands groupes:

- le premier groupe est constitué de la granodiorite (amphibole et biotite) de Dianfla; avec les plus fortes valeurs. On distingue dans ce groupe, trois ensembles qui ont des comportements différents (fig. II-10). Le premier ensemble (a) a des valeurs de XS3/XS1 comprises entre celles des massifs de Gohitré et de Béziaka. Le second ensemble (b) a de

fortes valeurs de ΣXS et décrit une corrélation linéaire négative. Les valeurs de XS3/XS1 sont

plus dispersées. Le troisième ensemble (c) a des valeurs proches de celles du massif de Béziaka;

- le second groupe est représenté par le granite à amphibole de Gohitré avec un fort rapport XS3/XS1, plus ou moins homogène. Ce groupe se distingue aisément des autres;

- le troisième groupe correspond aux granites à biotite de Béziaka qui forment deux ensembles qui se recoupent plus ou moins. La partie nord du massif (Béziaka) a un rapport

XS3/XS1 qui recoupe celui du massif de Dianfla. Le faciès porphyroïde (Sud Béziaka) a de très faibles valeurs de ce même rapport.

Figure II- 10: Diagramme orthonormé ∑XS = f(XS3 / XS1) des "autres granitoïdes". Le granite à amphibole de Gohitré a un comportement spectral très différent des autres granites.

On peut conclure que la discrimination entre les différents massifs granitiques (à deux micas) n'est pas très aisée. Seul le diagramme orthonormé

XS = (XS3 / XS1)ƒ permet de faire des distinctions. Ces comportements spectraux (séparabilité et corrélation linéaire entre les canaux XS3 et XS2) des différents massifs peuvent-ils être interprétés comme étant liés à la diversité de types pétrographiques dans le batholite de Ferké? L'étude pétro-structurale du batholite (cf. chapitre IV) nous permettra d'infirmer ou confirmer ces différents comportements spectraux.

La figure II-10 montre que le massif de Gohitré a un comportement différent des autres massifs. La position intermédiaire de ce massif dans la figure II-10 pourrait refléter sa composition minéralogique (amphibole + biotite); le massif de Gohitré étant à amphibole et celui de Béziaka à biotite.

B)LES ROCHES VOLCANIQUES ET METASEDIMENTS

Les formations analysées sont situées essentiellement dans la partie est. Cela parce que les métavolcano-sédiments au NW et SW de la région sont recouverts par une très forte

végétation. Ces roches affleurent très peu et nous avons essayé de minimiser les zones à fort couvert végétal en n’étudiant que celles à texture fine et peu recouvertes. Ce sont les métavolcanites au Nord de Okabo et les métasédiments de Bouafla (voir également la figure II-1 pour la localisation). Les résultats d'analyse sont regroupés dans les tableaux 6, annexe 1.

Les deux types de formations présentent des réponses spectrales différentes. Les métavolcanites se distinguent facilement des métasédiments par leurs plus faibles valeurs dans le canal XS3 (fig. II-11). Elles se répartissent en deux groupes: les métavolcanites au Sud de

Bongofla (MSB) et les métavolcanites au Nord de Bongofla (MNB).

Les premières (en contact avec les métasédiments) ont de plus faibles valeurs du rapport XS3/XS1 (fig. II-11), tout comme les métasédiments mais avec de plus faibles valeurs dans les canaux XS3 et XS2 (fig. II-12A). Les métavolcanites-MNB ont des valeurs qui recoupent celles des MSB (fig. I-11 et II-12A).

Figure II- 11: Diagramme orthonormé XS3=ƒ(XS2) des métavolcanites et métasédiments. On remarque une très bonne distinction entre les métavolcanites et les métasédiments d’une part et la distinction en deux grands groupes des métavolcanites (entre ceux du Sud et du Nord de Bongofla) d’autre part.

Ces différenciations entre les métavolcanites traduisent bien la diversité des faciès observés sur le terrain.

Figure II- 12: Représentation des réponses spectrales dans les trois canaux à partir des sites "test" étudiés. - A: Roches volcaniques et sédimentaires; B: Couvert végétal dense.

Figure II- 13: Diagramme discriminant ∑XS =ƒ (XS3 / XS1) des métavolcanites et métasédiments montrant d’une part la bonne distinction entre les deux types de formations (formations volcaniques et formations sédimentaires) et d’autre part des discriminations entre les métavolcanites.