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pliqu´es et r´egulent nos interactions dans un environnement 3D :

– pour localiser et saisir des objets dans l’entourage (syst`eme cortical dor- solat´eral) ;

– pour focaliser l’attention et reconnaˆıtre les objets (syst`eme cortical ven- trolat´eral) ;

– pour se d´eplacer dans l’espace (syst`eme cortical ventrom´edial) ; – pour s’orienter dans l’espace (syst`eme cortical dorsom´edial) .

La d´esorientation spatiale trouve son fondement dans les contraintes du pilotage (acc´el´erations), dans l’absence de certaines informations sensorielles dans le cockpit, mais aussi dans la localisation non naturelle des informations visuelles et auditives de l’interface qui ne favorise pas leur traitement par les syst`emes corticaux ´evoqu´es ci-dessus. En conclusion, Previc propose de red´efinir les interfaces de pilotage de mani`ere `a ce que la prise d’information et les manipulations dans un environnement en 3D soit en coh´erence avec son traitement par le syst`eme cognitif correspondant (orientation des ´ecrans par rapport au champ visuel, localisation des alarmes, utilisation plus importante des pieds pour contr ˆoler le vol...)

1.4

Conclusion

La premi`ere conclusion que nous pouvons ´etablir est que l’activit´e a´erienne mobilise des efforts importants pour assurer un fort niveau de s´ecurit´e. Elle implique l’engagement de nombreux acteurs du secteur a´eronautique (compagnie, pilotes, contr ˆoleur, constructeurs...) mais aussi des organisations ´etatiques et des centres de recherche. Cette volont´e de contr ˆole et de r´eduction du nombre d’accidents repose sur la maˆıtrise stricte et permanente de trois composantes en interaction :

– la r´eglementation ; – la formation ;

– les ´equipements de bord.

La deuxi`eme conclusion est que les approches de l’ing´enierie et des sciences humaines, en se concentrant respectivement sur l’am´elioration de la performance et de la s´ecurit´e, sont compl´ementaires :

– l’approche des milieux technologiques a ´et´e de d´evelopper des automa- tismes pour soulager les ´equipages dans leur activit´e et leur permettre de pouvoir piloter des appareils toujours plus complexes et performants. Ainsi de nombreux syst`emes automatis´es ont ´et´e progressivement mis en place pour remplacer l’homme l`a o `u ses capacit´es sont limit´es. Par ailleurs, ce milieu, tr`es inventif, propose de nombreuses solutions pour am´eliorer la conscience de la situation des ´equipages quelles que soient les conditions de vol (ex : interface de repr´esentation virtuelle du relief) ;

46 Chapitre 1. La s´ecurit´e en a´eronautique – l’approche des sciences humaines et en particulier de l’ergonomie, qui s’int´eresse au fonctionnement de l’op´erateur humain, a dans un pre- mier temps adopt´e une position critique sur les limites d’utilisation op´erationnelle de ces syst`emes. Ensuite, l’ergonomie s’est attach´ee `a d´efinir des mod`eles de l’op´erateur humain en situation de travail, `a d´evelopper des concepts originaux et `a proposer des recommandations pour la conception d’interfaces.

On comprend donc que le couplage de ces deux approche est une des clefs pour faire progresser la performance et la s´ecurit´e de l’activit´e a´erienne.

Enfin, la troisi`eme conclusion est que, si les m´ecanismes de la production d’erreurs humaines sont relativement bien compris et permettent d’analyser fi- nement a posteriori les accidents et incidents a´eriens, en revanche, la pr´ediction en temps r´eel de la d´egradation de l’activit´e des pilotes pour fournir une v´eritable assistance pose de nombreux probl`emes th´eoriques et pratiques. La solution retenue reste, encore aujourd’hui, celle de la conception d’interfaces adapt´ees aux pilotes et pr´esentant de mani`ere optimale les informations perti- nentes pour ´eviter l’apparition d’erreurs.

Cette troisi`eme remarque d´efinit le cadre de nos recherches : l’identifica- tion et la d´efinition de concepts capables de contribuer `a la pr´ediction de la d´egradation de la performance des pilotes et `a la fourniture d’aides cogni- tives. C’est l’objet du chapitre suivant que d’´etudier un des concepts centraux de cette th`ese : le conflit.

Chapitre 2

Conflit

2.1

Introduction

La notion de conflit jouit d’un int´erˆet consid´erable dans de nombreuses dis- ciplines puisqu’on le retrouve en psychologie classique (conflit œdipien), en sociologie et en sciences politiques (conflits sociaux), en g´eostrat´egie (conflit ethnique), en intelligence artificielle (conflit de ressource)... Cependant, lors- qu’on s’int´eresse `a la litt´erature sur ce concept transversal, on constate qu’il n’a pas de v´eritable identit´e formelle et que la confusion est souvent pr´esente. Par exemple au sens commun, le conflit est d´efini par :

– la “ rencontre d’´el´ements, de sentiments contraires ou qui s’opposent ” (Petit Robert) ;

– le “choc de gens qui en viennent aux mains ” (Littr´e) ;

– les “actions, id´ees, int´erˆets ou personnes oppos´es ou en comp´etition ” (Ency- clop´edie Britannica).

La d´erive sur l’utilisation de ce concept est la cons´equence premi`ere de l’am- bigu¨ıt´e entre le conflit per se et sa r´esolution : la guerre n’est pas le conflit, mais une technique de r´esolution du conflit au mˆeme titre que la n´egociation, le compromis... Ensuite les enjeux particuliers de chaque discipline font que chacun apporte sa vision du conflit en fonction de ses objectifs, comme en in- telligence artificielle ou en ergonomie de conception o `u le conflit est la plupart du temps assimil´e au dysfonctionnement. Synonyme d’´echec, on s’int´eresse plus `a le r´esoudre ou `a l’´eviter qu’`a le comprendre ou en tirer profit. Enfin les passions que suscite ce concept ne font qu’en entretenir l’ambiguit´e : ainsi en sociologie, le probl`eme pos´e par K. Marx au XIXe si`ecle, a subi aux ´Etats-

Unis, selon la formule de Mills une “ ´Elimination Magique ” [Le Marc, 1999] jusqu’aux ann´ees cinquante. En effet les th´eories animant la sc`ene des sciences sociales insistaient alors sur l’ordre, l’harmonie, les valeurs traditionnelles et

48 Chapitre 2. Conflit l’int´egration1.

Dans ce chapitre nous souhaitons ´evoquer successivement la perception et l’utilisation du conflit `a travers les champs de la psychologie sociale, de l’intelligence artificielle et de l’ergonomie ; disciplines au centre de notre probl´ematique.

Nous avons ´egalement comme motivation de montrer les diff´erents aspects du conflit : ceux qui rel`event de sa structure formelle et ceux, vus en terme psychologiques, qui en d´efinissent les contours affectifs. Cette ´etude se base sur les travaux de Castelfranchi et sur des th´eories empiriques en psychologie sociale.

Enfin, cet ´etat de l’art se termine en examinant les diff´erentes techniques propos´ees pour r´esoudre le conflit.