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Résumé

Les Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-Afrique) viennent de commanditer une étude pour connaitre l’état des lieux du Développement Economique Local en Afrique. Au moins vingt projets ont été identifiés et analysés dans chaque pays.

Au Burundi, il existe des actions de promotion du développement économique local mais qui sont dispersés dans les ministères sectoriels sans cohérence par manque de stratégie nationale du DEL.

Le projet de stratégie de DEL élaboré par le Ministère du Développement Communal n’est pas encore validé par le gouvernement. Dans ce projet, il est proposé 2 approches : la planification stratégique et la méthode à action rapide.

Le Développement Economique Local stimule la croissance de l’activité économique mais ses effets sur l’économie locale ont des répercussions sur les objectifs nationaux de développement.

Le gouvernement du Burundi s’est engagé dans un processus de décentralisation depuis 2005 créant ainsi les conditions favorables pour la promotion du développement économique local.

Désormais, la commune burundaise est «une collectivité territoriale décentralisée, dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie organique et financière ». Elle est la porte d’entrée du développement économique.

Le gouvernement a initié des réformes tant institutionnelles que juridiques pour la mise en œuvre de cette politique et pour permettre à la commune de jouer pleinement son rôle. Il a créé un ministère en charge de la décentralisation avec en son sein une direction générale pour la promotion du DEL et de l’entreprenariat.

Le cadre juridique est plus ou moins favorable avec la promulgation de la loi communale, de la loi sur le transfert des compétences de l’Etat aux communes et de la loi portant réforme de la fiscalité communale bien que la plus part de ces lois ne sont pas encore appliquée. A partir de cette année, le gouvernement transfère chaque année 500 million (environ 250 000 USD) par commune, représentant près de 5% du budget national.

Il existe beaucoup d’intervenants dans ce secteur qui accompagnent ou peuvent accompagner l’Etat à savoir les partenaires techniques et financiers la société civile dont l’ABELO et le secteur privé dont les institutions financières et les investisseurs. Ils contribuent, chacun en ce qui le concerne à la mise en œuvre du DEL au Burundi.

Les 20 projets qui ont été identifiés au Burundi ont des caractéristiques variés. Ils sont dominés par des activités agropastorales (8 projets sur 20) qui utilisent plus de 60 % du budget. Mais la plupart des projets sont déjà clôturés, seuls 8 projets sur 20 sont en cours d’exécution. Les projets pour le développement des infrastructures sont très chers, car le seul projet identifié utilise plus de 25 % du budget total. Aucun projet n’a été identifié en Mairie de Bujumbura et dans la province Mwaro et Rumonge car ces 2 dernières provinces sont nouvellement créées et les projets sont enregistrés dans leur province d’origine.

Pour la mairie, l’explication est que les projets identifiés sont dominés par des activités qui ne se pratiquent pas en ville telles que l’a activités agropastorales. Par contre, la Mairie de Bujumbura totalise, à elle seule, 80 % des PME réparties sur le territoire national et ces dernières sont dominées par des activités commerciales.

Huit bailleurs financent les 20 projets identifiés dont les plus importants sont les agences des nations unies et la Banque Africaine de Développement qui financent 9 projets sur 20 avec 61 % du budget total. Les autres non moins importants sont la Coopération Technique Belge et la Banque Mondiale qui financent 5 projets avec 32 % du budget.

Les autres sont la Coopération Suisse, l’Union Européenne, la Caritas International, la Rotary Club et l’Ordre des Carmes Déchaux qui contribuent 7 % restant du budget global. Les projets sont mis en œuvre par des partenaires locaux qui sont principalement le gouvernement, la société civile comprenant l’église catholique et les collectivités.

L’analyse des praticiens et ou des centres de compétences du DEL nous montre d’autres intervenants et d’autres projets pour la promotion du DEL au Burundi qui n’ont pas été cités ci haut. En outre, nous avons trouvé dans les domaines variés quelques études qui aideront le lecteur à comprendre mieux la situation de Développement Economique Local au Burundi.

Perspectives

Le Développement Economique Local n’est pas suffisamment développé au Burundi pour quelques raisons principales.

Les crises socio politico ethniques cycliques et les coups d’Etat qui ont suivi l’indépendance font que le Burundi est en perpétuel recommencement. C’est un pays qui est toujours dans des programmes d’aides humanitaires et de reconstruction après des années de destruction et n’a pas encore eu assez de temps pour se lancer dans des programmes de développement économique durable.

Il n’existe pas de développement économique local sans décentralisation qui donne plus de pouvoirs, de responsabilités et de moyens aux communautés à la base et qui permet la prise en compte des priorités de la population dans la planification nationale. La décentralisation est très récente au Burundi et ne s’est pas encore ancré dans l’esprit des Burundais pour être mis en œuvre correctement et produire des effets.

Le Burundi est enregistré parmi les pays les plus pauvres de la planète et donc n’a pas le capital financier suffisant pour accompagner toutes les initiatives visant la promotion du Développement Economique Local. La solidarité internationale prônée lors de la définition des agendas mondiaux avec le slogan de « ne laisser personne derrière » reste une lettre morte.

Cependant, le Burundi a beaucoup de potentialités pour promouvoir le Développement Economique Local. Le processus de décentralisation est en marche depuis 2005, date à laquelle les communes burundaises sont devenues « des entités territoriales décentralisées dotées de la personnalité juridique, de l’autonomie organique et financière ». Des réformes juridiques et institutionnelles ont été initiées. Toutes les communes du Burundi ont leur plans communaux de développement communautaire et le gouvernement est en train de faire des efforts pour harmoniser la planification nationale et celle locale.

Au Burundi, il existe déjà des structures publiques et privées qui constituent des centres de compétence et d’encadrement de la population pour la promotion du développement économique local. Des partenaires techniques et financiers accompagnent déjà les initiatives du DEL et vont continuer à attirer vers le Burundi ce capital financier qui lui manquait.

Les burundais est un peuple laborieux et le pays dispose des terres cultivables qui peuvent nourrir tous l’autosuffisance alimentaires et avoir un excédent pour le marché. Le gouvernement a produit tous les outils nécessaires pour améliorer le secteur agricole.

Les quatre programmes définis dans le PNIA sont l’accroissement durable de la production et de la sécurité alimentaire, la professionnalisation des producteurs et promotion de l’innovation, le développement des filières et de l’agro-business et le renforcement des institutions publiques.

Recommandations

Envers le gouvernement du Burundi

- Compléter le cadre juridique, réglementaire et institutionnel pour une décentralisation effective au Burundi.

- Vulgariser et mettre en application les textes de loi et autre documents de travail des communes existants

- Renforcer les capacités des communes pour qu’elles soient à la hauteur de leur mission d’encadrement de la population pour un développement économique local

- Continuer à accompagner les communes dans la planification locale et tenir compte des priorités locales dans la planification nationale

- Opérer un transfert concomitant des compétences et des ressources vers les communes tel que prévu dans les textes.

- Elaborer une stratégie de développement économique local pour le Burundi permettant de coordonner les initiatives dans ce sens

Envers les politiciens burundais

- Elaborer des politiques de société de leurs partis politiques qui tiennent compte des besoins réels de la population qu’ils représentent

- En cas de conflit politique, mettre en avant les intérêts de la population et ne pas utiliser la population comme bouclier pour défendre leurs intérêts égoïstes

Envers la communauté internationale

- Orienter l’aide au développement et tout le financement des ODD vers les pays les moins avancés pour mettre en application le slogan de « ne laisser personne derrière »

- Réduire les conditionnalités dans l’octroi de ces financements pour le développement durable harmonieux

- Promouvoir une solidarité positive entre pays et développer des cadres de partenariat gagnant gagnant.

Envers les partenaires techniques et financiers

- Faire des appuis directs aux communes et leur association en plus de l’appui au gouvernement central pour accompagner les communes dans la mise en œuvre des plans communaux de développement communautaire qui ne le sont pas à avec les transferts de l’Etat.

- Respecter les priorités de la population qui se sont exprimés à travers les plans communaux de développement communautaire au lieu d’impose leur vision.

VIII .REFERENCES

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