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CONCLUSION

Au cours de ce travail, nous nous sommes attach´es `a caract´eriser pr´ecis´ement la structure de nanoparticules de CoPt d’environ 3 nm de diam`etre, et `a la relier `a leurs propri´et´es magn´etiques. Ainsi, en associant des techniques comme la microscopie ´electronique en transmission dans le mode haute r´esolution (METHR) et la diffraction des rayons X, nous avons observ´e un change-ment structural dˆu au recuit. Des mesures de magn´etom´etrie SQUID et de XMCD ont confirm´e ces ´evolutions. L’ensemble de ces pistes m`ene syst´ematiquement vers une mise en ordre chimique des nanoparticules de CoPt, mˆeme pour de tr`es petites tailles.

Dans un premier temps, nous avons ´etudi´e la matrice de carbone dans laquelle ´etaient prot´eg´es les agr´egats. Ce carbone de faible rugosit´e voit sa structure ´evoluer apr`es un recuit de 2h `a 450˚C. La spectroscopie Raman d´etecte une augmentation du pic Raman du graphite, dans le sens d’une graphitisation partielle de la couche de carbone amorphe, ceci corrobor´e par la baisse de la densit´e mesur´ee en r´eflectivit´e des rayons X. Des mesures aux seuils d’absorption du cobalt et du platine sur des agr´egats recouverts de matrice montrent qu’il n’y a pas d’oxydation. La matrice de carbone prot`ege les agr´egats de toute pollution et dans un mˆeme temps permet d’´eviter la coalescence des particules lors du recuit. Puis une caract´erisation de la structure de nos d´epˆots a ´et´e men´ee en MET conventionnelle et en GISAXS. Suivant le g´en´erateur d’agr´egats utilis´e, les d´epˆots n’ont pas la mˆeme morphologie. Dans le cas d’une sourceclassique, la dis-tribution en taille des particules est lognormale. L’utilisation d’une source nouvelle g´en´eration permet de r´eduire la largeur de cette distribution en taille d’un facteur huit. Une ´etude montre que les nanoparticules ont des formes d´ependantes de la taille. Pour les grosses particules, la forme est variable et tend vers une ellipse allong´ee sur le substrat qui devient plus sph´erique apr`es recuit. Les petites particules sont sph´eriques d`es la synth`ese. Le traitement des images permet d’estimer assez fid`element la taille des particules et la population de dim`eres dans l’´echantillon. Une fois les conditions de d´epˆot bien contrˆol´ees, il nous fallait d´eterminer pr´ecis´ement l’effet du recuit sur la structure des particules. Une premi`ere ´etude en METHR nous a permis de v´erifier que directement apr`es d´epˆot, les particules ´etaient globalement bien cristallis´ees et facett´ees avec une minorit´e de structures multimacl´ees (icosa`edres, d´eca`edres, etc.) ou pr´esentant des d´efauts de cristallisation (type joints de grains). Apr`es recuit, les particules semblent mieux cristallis´ees. Suivant l’orientation de la particule et les conditions d’observation, nous avons pu identifier la pr´esence d’un contraste sur l’image qui est la preuve d’une mise en ordre chimique. Une technique originale, bas´ee sur des simulations d’images METHR et la comparaison d’intensit´es d’ondes dues `

a la structure chimiquement ordonn´ee, nous a permis de quantifier le param`etre d’ordre d’une particule individuelle avec une erreur d’environ 10%. Il serait int´eressant de simuler les d´efauts mentionn´es plus haut pour comprendre leur impact sur l’´evaluation du param`etre d’ordre des particules. Une ´etude compl´ementaire en diffraction des rayons X en incidence rasante (GIXRD) a ´et´e men´ee sur des ´echantillons en matrice de carbone. Des mod´elisations utilisant l’´equation de Debye men´ees en parall`ele nous permettent de faire plusieurs remarques : les intensit´es calcul´ees pour du CoPt massif ne peuvent pas ajuster les spectres mod´elis´es pour des nanoparticules, l’effet de taile finie est ici important. En particulier, la forme, la taille, de l´eg`eres variations de param`etre d’ordre et de stœchiom´etrie pouvant survenir dans les nanoparticules ´ecartent d’autant plus les deux spectres l’un de l’autre. De plus, nos mod´elisations de spectres de diffraction ont ´et´e calcul´ees `a partir d’agr´egats parfaits sur des structures ne prenant pas en compte une relaxation de surface ou autres d´efauts d´ej`a discut´es pr´ec´edemment. On remarque donc qu’il est difficile d’obtenir un ´etalon de r´ef´erence pour les intensit´es des pics exp´erimentaux. Cependant, les mesures sur les agr´egats (tri´es en taille ou non) montrent qu’avant recuit les particules sont dans la phase cfc, chimiquement d´esordonn´ee, avec une pr´esence non n´egligeable de particules

multimacl´ees, vraisemblablement de type icosa´edrique. Apr`es recuit, la population d’icosa`edres devient n´egligeable et les spectres laissent apparaˆıtre une forte t´etragonalisation de la maille avec un rapport c/a de 93%, ce qui est en tr`es bon accord avec les mesures de METHR. Cette t´etragonalisation, ainsi que la forme des spectres apr`es recuit, montre une transformation de la structure allant dans le sens d’une mise en ordre chimique. On remarque une autre caract´eristique des nanoparticules : la distance d111 diminue avec le recuit. Cette ´evolution, confirm´ee par la METHR, va `a l’encontre des r´esultats rapport´es pour le CoPt massif.

Enfin, apr`es avoir montr´e un changement structural des particules tendant vers une mise en ordre chimique apr`es recuit, nous avons mis en ´evidence une variation conjointe de leurs propri´et´es magn´etiques. En effet, un recuit sur une assembl´ee d’agr´egats provoque une aug-mentation du champ coercitif et de la valeur de Tmax sur les courbes ZFC, qui sont li´es `a une augmentation de la constante d’anisotropie Keff. Des mesures XMCD au seuil du cobalt ont montr´e une augmentation du rapport du moment de spin sur le moment orbital, mais surtout une augmentation tr`es forte du moment de spin du cobalt. Au seuil du platine, l’augmentation est effective mais dans de moindres proportions. Ces variations de propri´et´es magn´etiques vont dans le sens d’une mise en ordre chimique des particules. Une technique detriple ajustement, d´evelopp´ee au sein de l’´equipe, montre une tr`es grande sensibilit´e aux interactions entre agr´egats. Cette technique nous a permis de montrer qu’une diminution de la largeur de la distribution de taille des particules d’un facteur huit (tri en masse des agr´egats) est accompagn´ee d’une r´eduction de la largeur du pic de la courbe ZFC mais dans des proportions moindres. On peut attribuer cette largeur `a la pr´esence de n-m`eres dans l’´echantillon, qu’il faut prendre en compte pour l’ajustement, et surtout `a une distribution de Keff attribu´ee `a la multiplicit´e des configu-rations atomiques dans le cas d’un alliage. Une fois notre technique d’ajustement valid´ee, nous avons ´etudi´e l’effet de la temp´erature du recuit et montr´e que la majorit´e des changements de propri´et´es magn´etiques se d´eroulaient lors d’un recuit de deux heures `a 450˚C : un recuit `a 650˚C ne montre pas d’´evolution. Cet ajustement nous a permis de mettre en ´evidence les interactions intervenant lorsque les agr´egats sont trop proches dans les couches et entre les couches (variation de la densit´e surfacique et de l’´epaisseur de la couche de carbone). Enfin, nous avons montr´e que mˆeme des particules de tr`es petite taille subissent un changement de propri´et´es magn´etiques lors d’un recuit.

Pour conclure, nous avons mis en ´evidence une transformation structurale et magn´etique lors du recuit de nanoparticules de CoPt, ceci en ´evitant tout effet d’interaction, de coalescence ou de pollution. Ces transformations tendent `a montrer une mise en ordre chimique vers la phase L10 des agr´egats de CoPt, mˆeme pour de tr`es petites tailles. N´eanmoins, les propri´et´es de nanoparti-cules de CoPt diff`erent de celles du CoPt massif. En effet, la valeur de la constante d’anisotropie obtenue est sensiblement inf´erieure `a celle du massif. Ce r´esultat inattendu pourrait constituer un s´erieux frein en ce qui concerne les applications escompt´ees pour le nano-alliage CoPt. Cette tr`es forte diminution d’anisotropie, malgr´e une bonne mise en ordre des nanoparticules, n’est pas r´eellement comprise `a l’heure actuelle. De plus, la valeur du moment de spin du cobalt connaˆıt une augmentation tr`es importante apr`es un recuit et atteint une valeur bien sup´erieure `

a celle de la phase massive. Structuralement parlant, la t´etragonalisation de nanoparticules est plus forte que pour le CoPt massif. On peut ajouter que la variation de la distance d111 apr`es un recuit est oppos´ee `a celle du massif. Pour aller plus loin, il serait int´eressant de poursuivre le travail sur la quantification du param`etre d’ordre de particules individuelles, et de regarder l’effet des d´efauts identifi´es en METHR sur la mise en ordre chimique, et donc sur les propri´et´es magn´etiques des nanoparticules de CoPt. L’investigation de particules CoxPt1−x de diff´erentes

CONCLUSION

compositions pourrait ´egalement s’av´erer tr`es profitable pour contrˆoler les ´eventuels effets de s´egr´egation et ainsi modifier la mise en ordre chimique et les propri´et´es magn´etiques. Les effets de taille que nous avons commenc´e `a mettre en ´evidence peuvent ˆetres ´etudi´es pour des tailles allant de 1,5 `a 5 nm de diam`etre, grˆace aux performances du g´en´erateur d’agr´egat du PLYRA. L’utilisation de diff´erentes matrices pourrait par ailleurs permettre de mieux comprendre et ´evaluer les interactions entre particules, grˆace au proc´ed´e detriple ajustement.

Annexe A

Calculs pr´eliminaires au travail de