Le solde cumulé du compte courant et celui de capital a renseigné un besoin de financement de 468,1 millions de USD en 2020 contre un besoin de 1.214,7 millions, une année plus tôt. Ce solde représente 1,0 % du PIB contre 2,4 % en 2019. Cette situation résulte de la diminution du déficit courant et de l’accroissement de l’excédent du compte capital.
Tableau 3|8 Composantes de la Balance des paiements (en millions de USD)
2018 2019 2020 (p)
I. Compte des transactions courantes -1 672,3 -1 620,3 -1 094,7
- Biens nets 994,2 240,8 1 923,4
- Services nets -2 686,9 -2 106,6 -2 547,8
- Revenus primaires nets -1 708,7 -1 253,0 -1 274,3
- Revenus secondaires nets 1 729,2 1 498,6 804,0
II. Compte de capital 437,1 405,6 626,5
- ACANFNP nettes (1) -47,2 -22,4 -15,8
- Capitaux publics nets 523,7 533,7 687,8
- Capitaux privés nets -39,3 -105,8 -45,5
Capacité (+) / Besoin (-) de financement (I+II) -1 235,2 -1 214,7 -468,1
III. Compte financier
Capacité (+) / Besoin (-) de financement (1+2+3+4+5) -1 442,1 -1 516,3 -126,9
1. Investissements directs nets -1 407,6 -1 354,1 -1 498,1
2. Investissements de portefeuille nets 38,3 46,1 39,4
3. Dérivés financiers (autres que les réserves) nets 0,0 0,0 0,0
4. Autres Investissements nets -129,2 -644,0 1 501,0
5. Avoirs de réserves 56,4 435,8 -169,2
Erreurs nettes et omissions -206,9 -301,6 341,3
Source : Banque Centrale du Congo.
Cf. Tableau 3|33.
Compte courant
Le compte courant s’est soldé par un déficit, établi à 1.094,7 millions de USD en 2020, représentant 2,2 % du PIB contre celui de 1.620,3 millions, soit 3,1 % du PIB, en 2019. Le recul de ce déficit a découlé essentiellement de la hausse considérable de l’excédent de compte des biens.
Graphique 3|10 Evolution des soldes des composantes du compte des transactions courantes
(en millions de USD)
-4,000 Source : Banque Centrale du Congo.
Cf. Tableau 3|33.
Compte des biens
Le compte des biens a dégagé un excédent de 1.923,4 millions de USD, soit 3,9 % du PIB en 2020 contre celui de 240,8 millions, soit 0,5 % du PIB, en 2019. Cette évolution est justifiée par une baisse notable des importations
congolaises, d’une année à l’autre, face à l’accroissement des exportations.
Exportations des biens
Après une baisse de 17,4 % en 2019, les exportations des biens ont enregistré une hausse de 4,6 % en 2020, à la faveur principalement du bon comportement de la rubrique
« produits miniers et hydrocarbures » représentant 98,9 % des exportations des biens. Par ailleurs, les exportations des « Produits agricoles » et « Produits Industriels et Energétiques » ont représenté respectivement 1,0 % et 0,1 % du total des exportations.
Tableau 3|9 Structure des exportations (en millions de USD, sauf indication contraire)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %
PRODUITS MINIERS ET
HYDROCARBURES 8 736,2 73,5 11 468,4 99,3 15 826,8 99,1 13 071,9 99,2 13 637,5 98,9
Cuivre 4 982,9 41,9 6 272,6 54,3 7 436,1 46,6 8 226,9 62,4 9 412,0 68,3
PRODUITS AGRICOLES 500,5 4,2 74,3 0,6 124,0 0,8 100,7 0,8 139,8 1,0
Café 41,8 0,4 27,0 0,2 24,7 0,2 25,8 0,2 27,0 0,2
ENERGETIQUES 16,0 0,1 5,5 0,0 16,1 0,1 10,9 0,1 11,4 0,1
Ciment 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Produits chimiques 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Electricité 4,3 0,0 4,2 0,0 4,5 0,0 4,5 0,0 2,7 0,0
Autres (3) 11,7 0,1 1,3 0,0 11,6 0,1 6,4 0,0 8,7 0,1
AJUSTEMENT (4) 2 632,9 22,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
TOTAL 11 885,5 100,0 11 548,2 100,0 15 966,8 100,0 13 183,5 100,0 13 788,7 100,0 Source : Banque Centrale du Congo.
(1) notamment Coltan, Plomb et Cassitérite.
(2) notamment thé et quiquina.
(3) notamment mitrailles ferreuses.
(4) Il s'agit des données issues de l'enquête annuelle de la balance des paiements et des exportations non classifiées.
Cf. Tableau 3|34.
Exportations des produits miniers et hydrocarbures Les exportations des produits miniers et hydrocarbures ont augmenté de 4,3 %, s’établissant à 13.637,5 millions de USD en 2020, tirées principalement par la hausse des exportations du cuivre, lesquelles se sont accrues de 14,4 %, se fixant à 9.412,0 millions de USD, représentant 68,3 % du total des exportations.
La hausse de la valeur des exportations du cuivre se justifie
par l’augmentation tant du volume exporté que du prix observé au niveau mondial. En effet, le cours moyen du cuivre est passé de 6.003,7 USD la tonne en 2019 à 6.157,4 USD en 2020, expliqué par le recul de l’offre de ce métal, dans un contexte de la pandémie de Covid-19, face à une importante demande de l’Asie.
S’agissant du volume exporté, il a atteint 1.601,2 milles tonnes en 2020, enregistrant un accroissement de 6,3 %, en raison notamment des mesures fortes prises par le Ministère des mines, autorisant le confinement d’une partie des travailleurs sur les sites d’exploitation.
Les exportations du cobalt ont connu un repli de 12,4 % en 2020, s’établissant à 2.244,5 millions de USD, suite à la baisse du prix de ce produit sur le marché international. En 2020, le prix moyen annuel de la tonne du cobalt s’est établi à 34.843,7 USD, enregistrant une diminution de 10,1 % par rapport à 2019.
S’agissant des exportations du pétrole brut, elles ont régressé de 24,0 % en 2020, en raison principalement de la baisse du prix du baril au niveau mondial. En effet, le prix moyen annuel a reculé de 30,4 %, se fixant à 39,7 USD le baril. Il sied de relever qu’au cours de l’année 2020, le prix du baril a atteint son plus bas niveau depuis plus de vingt ans, en raison de la baisse de la demande, dans un contexte de crise sanitaire.
Tableau 3|10 Variation annuelle des exportations des produits miniers et hydrocarbures
(Variation en pourcentage)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Produits miniers et hydrocarbures -13,4 31,3 38,0 -17,4 4,3
Cuivre -13,5 25,9 18,6 10,6 14,4
Source : Banque Centrale du Congo.
notamment Coltan.
Cf. Tableau 3|34.
Exportations des produits agricoles et bois
Les exportations des produits agricoles se sont accrues de 38,9 %, se situant à 139,8 millions de USD en 2020, influencées par la hausse des exportations du café, du bois et du cacao respectivement de 4,5 %, 18,6 % et 147,6 %.
Les quantités exportées du café sont passées de 13.771,6 tonnes en 2019 à 13.963,0 tonnes en 2020. Celles du bois sont passées de 117,7 milliers de m3 à 118,7 milliers, d’une année à l’autre. S’agissant du cacao, les quantités exportées ont sensiblement augmenté de 171,8 %, se fixant à 38.491,5 tonnes.
Tableau 3|11 Exportations des produits agricoles et bois
Unité 2017 2018 2019 2020
Café tonne 10 332,0 11 743,5 13 771,6 13 963,0
Cacao tonne 7 510,6 15 474,0 14 163,0 38 491,5
Caoutchouc tonne 424,1 14 914,4 11 379,4 6 843,3
Bois m3 134 849,4 196 220,0 117 696,6 118 676,1
Quinquina tonne 1 197,7 3 054,9 6 403,9 8 182,5
Source : Office National des Produits agricoles du Congo (ONAPAC), Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) et Office Congolais de Contrôle (OCC).
Exportations des produits industriels et énergétiques Les exportations des produits industriels et énergétiques ont renseigné une progression de 4,4 % en 2020, s’établissant à 11,4 millions de USD, soutenues principalement par la hausse des exportations des « autres produits », particulièrement les mitrailles ferreuses.
Importations
En 2020, les importations de la RDC ont connu un recul de 8,3 %, après celui de 13,6 % en 2019, induit par la baisse de toutes les composantes qui constituent les importations.
Cette situation est, entre autre, une conséquence des mesures restrictives liées à la crise sanitaire.
Tableau 3|12 Structure des importations (en millions USD, sauf indication contraire)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % BIENS DE CONSOMMATION 4 050,6 33,3 3 144,1 27,7 3 555,2 23,7 3 042,5 23,5 2 898,9 22,4 Alimentations et boissons 1 621,5 13,3 1 725,3 15,2 1 918,8 12,8 1 645,1 12,7 1 608,2 12,4 Tabacs, textiles et habillements 2 429,1 20,0 1 418,8 12,5 1 636,4 10,9 1 397,4 10,8 1 290,7 10,0
ENERGIE 56,5 0,5 62,2 0,5 1 108,6 7,4 1 134,1 8,8 1 121,4 8,7
Produits chimiques et colorants 49,5 0,4 57,9 0,5 776,8 5,2 742,8 5,7 732,5 5,7 Autres instruments et appareils 7,0 0,1 4,4 0,0 331,8 2,2 391,2 3,0 388,9 3,0 MATIERES PREMIERES ET SEMI-PRODUITS 3 998,4 32,9 2 898,5 25,6 3 187,6 21,3 2 900,7 22,4 2 644,2 20,4 Cuir, Caoutchouc et ouvrages en caoutchouc 1 619,0 13,3 823,4 7,3 884,3 5,9 839,1 6,5 756,5 5,8 Produits chimiques, colorants et autres 759,9 6,3 881,4 7,8 292,4 2,0 306,6 2,4 291,0 2,2 Agriculture, matériaux de construction et
métalliques 1 619,5 13,3 1 193,8 10,5 2 010,9 13,4 1 755,1 13,6 1 596,6 12,3
BIENS D'EQUIPEMENT 4 043,3 33,3 5 235,2 46,2 7 121,2 47,6 5 865,4 45,3 5 200,9 40,2 Biens fixes et roulants destinés à l'agriculture 809,4 6,7 357,0 3,1 305,0 2,0 286,8 2,2 267,9 2,1 Matériels de transport 1 619,4 13,3 1 119,0 9,9 1 027,9 6,9 1 099,9 8,5 998,3 7,7 Machines pour industries spécialisées 811,7 6,7 3 261,3 28,8 5 287,5 35,3 4 091,3 31,6 3 599,4 27,8 Autres instruments et appareils 802,7 6,6 497,8 4,4 500,7 3,3 387,4 3,0 335,2 2,6 TOTAL 12 148,8 100,0 11 340,0 100,0 14 972,7 100,0 12 942,7 100,0 11 865,3 91,7 Source : Banque Centrale du Congo, sur base des données de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).
Cf. Tableau 3|35.
Les importations des biens de consommation ont reculé de 4,7 %, suite à la baisse de toutes les composantes de cette catégorie. En effet, la composante « Alimentations
et boissons » a connu une baisse de 2,2 %, s’établissant à 1.608,2 millions de USD en 2020. De même le poste
« Tabacs, textiles et habillements » a diminué de 7,6 %, se fixant à 1.290,7 millions de USD.
Les importations « d’Energie » ont reculé de 1,1 % en 2020, revenant de 1.134,1 millions de USD en 2019. Les rubriques
« Produits chimiques et colorants » et « Autres instruments et appareils » ont respectivement diminué de 1,4 % et 0,6 %.
S’agissant des importations des matières premières et semi-produits, elles ont enregistré une baisse de 8,8 % en 2020, tirées essentiellement par le recul des importations des produits métalliques.
Quant aux biens d’équipement, ils ont diminué en raison de l’évolution de la rubrique « Machines pour industries spécialisées », laquelle a enregistré une baisse de 12,0 %, dans un contexte de pandémie de Covid-19, occasionnant le ralentissement des activités de plusieurs entreprises de Bâtiment et Travaux Publics, et par conséquent, la suspension de nombreux marchés publics de travaux et de voirie.
Compte des services
Le déficit du compte des services s’est accentué, d’une année à l’autre, passant de 4,1 % du PIB en 2019 à 5,2 % en 2020, suite à l’aggravation des déficits des rubriques « Services de pension et d'assurance », « Services financiers » et « Autres services aux entreprises » et « Biens et services non compris ailleurs ». Cette situation est expliquée globalement par la rareté de l’offre des services dictée par les mesures barrières pour lutter contre la pandémie.
En effet, le déficit des services d'Assurances s’est accru de 58,7 %, par rapport à 2019 où il s’était fixé à 476,2 millions de USD. Cette situation a résulté, entre autre, de l’évasion des primes d’assurances, sur fond d’insuffisance du marché des assurances à absorber les risques encourus par les opérateurs économiques et la population en RDC.
Le déficit des Services de bâtiment et travaux publics s’est établi à 65,4 millions de USD contre 16,1 millions en 2019.
Il convient de relever qu’en dépit d’une baisse d’importations de biens d’équipements, ce déficit se justifie par la hausse des importations des services pour la poursuite des travaux dits des « 100 jours » lancés en mars 2019, visant notamment la construction des dispositifs routiers en vue de désengorger la ville province de Kinshasa.
S’agissant du déficit des Autres services aux entreprises, il est passé de 230,0 millions de USD à 546,8 millions, d’une année à l’autre, en raison de l’augmentation des importations des services connexes, notamment les services géologiques, infrastructures de mines et traitement des minerais, dans un contexte de cantonnement des travailleurs dans les zones de production.
Par ailleurs, chiffré à 107,8 millions de USD, le déficit des services financiers s’est aggravé de 147,0 % en 2020, de même celui des biens et services publics non compris ailleurs s’est accru de 79,3 %, se situant à -166,7 millions de USD.
Tableau 3|13 Evolution du solde des opérations sur les services
(en millions USD)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Services de fabrication sur des intrants physiques
détenus par des tiers - - - - -
Services d'entretien et de réparation non inclus
ailleurs - - - - -
Transports -708,5 -839,7 -1 245,6 -1 058,6 -1 052,5
Voyages -55,5 -61,5 -54,3 -363,6 -122,9
Services de bâtiment et travaux publics -19,4 -18,1 -73,3 -16,1 -65,4 Service de pension et d'assurance -311,2 -373,1 -482,6 -300,1 -476,2
Services financiers -32,1 -20,3 -114,5 -43,6 -107,8
Commissions pour usage de propriété intellectuelle
non incluses ailleurs - - - - -
Services de télécommunications, d'informatique et
d'information -429,0 5,5 -1,2 0,9 -0,5
Autres services aux entreprises -181,7 -175,9 -595,3 -230,0 -546,8 Services personnels, culturels et relatifs aux loisirs -2,5 -2,2 -9,5 -2,5 -8,9 Biens et services publics non inclus ailleurs -221,5 -129,3 -110,7 -93,0 -166,7
TOTAL -1 961,5 -1 614,5 -2 686,9 -2 106,6 -2 547,8
Source : Banque Centrale du Congo.
Cf. Tableau 3|33.
Compte des revenus primaires
Le compte des revenus primaires a renseigné un déficit représentant 2,6 % du PIB en 2020 contre celui de 2,4 % observé en 2019. Cette évolution découle de la hausse de 13,6 % du déficit des revenus des placements, établis à 1.413,5 millions de USD.
De ce fait, les bénéfices distribués se sont élevés à 298,7 millions de USD, en baisse de 15,3 % par rapport à 2019 et les revenus des titres de participation et fonds de placement se sont établies à 1.108,6 millions de USD contre 890,9 millions en 2019.
Tableau 3|14 Evolution du solde des revenus primaires (en millions USD)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Rémunération des salariés -12,5 0,2 -7,4 -8,5 139,2
Revenus des placements -600,9 -1 081,0 -1 701,3 -1 244,5 -1 413,5
TOTAL -613,5 -1 080,7 -1 708,7 -1 253,0 -1 274,3
Source : Banque Centrale du Congo.
Cf. Tableau 3|33.
Compte des Revenus secondaires
Le compte des revenus secondaires, en 2019, s'est soldé par un excédent de 804,0 millions, représentant 1,7 % du PIB contre 2,9 % en 2019. Le recul de cet excédent, d’une année à l’autre, résulte essentiellement de la baisse de l’excédent des transferts privés reçus au profit des sociétés financières, sociétés non financières, ménages et Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages (ISBLSM), lesquels ont connu une baisse de 75,7 %. Cependant, les transferts publics reçus à titre des donations extérieures ont connu un accroissement de 44,2 %.
Tableau 3|15 Evolution du solde des revenus secondaires (en millions USD)
2016 2017 2018 2019 2020 (p)
Administrations publiques 1 178,5 702,1 812,9 366,8 529,1
Sociétés financières, sociétés non
financières, ménages et ISBLSM 155,6 543,6 916,3 1 131,8 275,0
TOTAL 1 334,1 1 245,7 1 729,2 1 498,6 804,0
Source : Banque Centrale du Congo.
Cf. Tableau 3|33.
Compte de capital
En 2020, le compte capital s’est soldé par un excédent de 626,5 millions de USD, soit 1,3 % du PIB, contre celui de 405,6 millions, une année auparavant, représentant 0,8 % du PIB. Cette évolution découle de l’accroissement des
« autres transferts de capitaux publics » reçus du reste du monde, établis à 870,2 millions de USD, traduisant une hausse de 63,1 % par rapport à 2019.