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1|1|1 Analyse sectorielle de la croissance économique

Dans le document BANQUE CENTRALE DU CONGO RAPPORT ANNUEL (Page 23-28)

Selon l’approche par l’offre, la croissance a été tirée essentiellement par le secteur primaire et, dans une moindre mesure, par le secteur tertiaire, avec des contributions respectives de 3,1 points et 0,1 point de croissance. Par contre, le secteur secondaire a enregistré une contribution négative de 0,8 point de croissance.

Secteur primaire

En 2020, l’activité économique dans le secteur primaire a progressé de 7,1 % contre 1,7 % en 2019. Sa contribution à la croissance s’est située à 3,1 points venant de 0,8 point l’année précédente. Cette évolution tient principalement du bon comportement de la branche « Extraction », dont la contribution à la croissance a atteint 2,7 points contre 0,3 point en 2019. L’apport de la branche « Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche » à la croissance a été faiblement constitué, soit 0,4 point contre 0,5 point, une année plus tôt.

Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche Bien qu’en progression par rapport à 2019, cette branche a connu un ralentissement au cours de l’année sous analyse. En termes réels, la valeur ajoutée de cette branche s’est accrue de 2,5 % en 2020 contre 3,1 % une année précédente, enregistrant une contribution de l’ordre de 0,4 point de croissance contre 0,5 point une année avant. Cette contreperformance est imputable aux mesures de restriction des mouvements des personnes, prises pour limiter la propagation de la pandémie, et à l’insécurité dans la partie Est du pays.

Agriculture

L’activité de la sous-branche « Agriculture » s’est accrue de 3,1 % en 2020, maintenant sa contribution à 0,5 point de croissance.

Production agricole vivrière

La valeur ajoutée de l’agriculture vivrière a progressé de 3,1 % en 2020, contribuant ainsi à la croissance du PIB réel pour 0,4 point. Cette évolution tient principalement de légères améliorations observées dans les productions des piments et poivres, de la noix de palme, du vandzou, du blé et orge, ainsi que de patate douce, pour des taux respectifs de 10,2 %, 8,7 %, 6,4 %, 6,3 % et 5,5 % par rapport à l’année précédente.

Culture de rente

La croissance de la valeur ajoutée de culture de rente a connu un ralentissement à 3,8 % en 2020 contre 7,2 % une année plus tôt. Par ailleurs, la contribution de cette sous-branche à la croissance est demeurée quasiment nulle. Cette situation est à lier à l’absence d’investissements dans l’ensemble de cultures.

Cependant, quelques cultures ont enregistré des améliorations de leurs niveaux de production. Il s’agit notamment du cacao, des tourteaux, du coton ainsi que de l’huile de palme, avec des taux de croissance respectifs de 19,4 %, 6,6 % et 6,3 %.

Forêt

En 2020, la valeur ajoutée de la sous-branche sylviculture s’est contractée de 9,2 %, après une croissance de 3,5 % en 2019.

Cette contraction est expliquée notamment par la politique du Gouvernement visant la protection de l’environnement et l’encadrement des populations autochtones en matière d’exploitation forestière.

Elevage, pèche et chasse

Comme en 2019, la valeur ajoutée de cette sous-branche a progressé de 3,0 %, induisant une contribution à la croissance quasi-nulle. Cette situation est tributaire des facteurs structurels, liés à l’absence d’investissements et à la recrudescence de l’insécurité dans la partie Est du pays, ainsi que des facteurs conjoncturels, notamment les arrestations des pécheurs, suite aux violations répétitives des frontières lacustres.

Graphique 1|2 Evolution des indices de production agricole

80

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Indice de production Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche Indice de production Agriculture

Indice de production de la Sylviculture Indice de production Elevage pêche et chasse 2015=100

Source : Banque Centrale du Congo

Extraction

En dépit de l’effondrement de la demande internationale, suite à crise sanitaire de Covid-19, la valeur ajoutée de la branche « Extraction » a progressé de 9,7 % en 2020, après le ralentissement de 1,0 % observé une année plus tôt. Ce rebond est consécutif à l’accroissement de la production des produits phares exportés par la RDC, à savoir le cuivre et le cobalt.

En termes de contribution à la croissance, cette branche retrouve son statut de moteur de croissance économique.

Son apport a été de 2,7 points contre 0,3 point en 2019.

Graphique 1|3 Indices d’activités extractives (en points)

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Indice d'extraction des métaux non ferreux

90

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Indice de production du pétrole brut

Source : Banque Centrale du Congo

Extraction des métaux non ferreux

Le volume de production des métaux non ferreux a globalement enregistré une amélioration en 2020. Dans un contexte de crise sanitaire et économique, cette évolution procède notamment de la position favorable des cours mondiaux des matières premières ainsi que de la lutte contre la fraude minière et activités illicites.

Cuivre

En 2020, la production du cuivre a connu une progression de 12,7 %, s’établissant à 1.601,2 milliers de tonnes, dont 0,2 % produit par la Gécamines et 99,8 % par les autres sociétés partenaires de la Gécamines.

Toutefois, il y a lieu de relever que le volume de production de la Gécamines s’est amélioré de 18,2 % par rapport à l’année précédente, s’établissant à 3,5 milliers de tonnes.

Par contre, la production d’autres sociétés partenaires de la Gécamines a atteint 1.597,7 milliers de tonnes, soit une augmentation annuelle de 12,7 %.

Cette évolution de la production du cuivre résulte, en sus des raisons avancées ci-haut, des mesures de cantonnement des ouvriers dans les sites d’exploitation par les sociétés minières pendant la période de confinement et de la reprise de la demande de la chine, principal pays demandeur.

Cobalt

La production du cobalt a augmenté de 11,1 % en 2020, atteignant 86,6 milliers de tonnes. Cette progression est principalement l’œuvre du dynamisme de la Gécamines, laquelle a amélioré son volume de production de 850,4 %, soit 14,3 milliers de tonnes après 1,5 millier une année auparavant, alors que celui de ses partenaires s’est à nouveau contracté de 5,5 % en 2020. Cette évolution tient de la reprise par la Gécamines de son site d’exploitation de cobalt, autrefois exploité par une société de la place, après la résiliation du partenariat.

Il sied cependant de relever que, bien qu’en baisse, la production des partenaires de la Gécamines continue à occuper la part la plus importante du marché en 2020, soit 83,4 % contre 16,6 %pour la société nationale.

Graphique 1|4 Production du cuivre et du cobalt (en milliers de tonnes)

60,000 70,000 80,000 90,000 100,000 110,000

400,000 800,000 1,200,000 1,600,000 2,000,000

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Cuivre Cobalt

Cobalt Cuivre

Source : Banque Centrale du Congo.

Zinc

En 2020, le volume de la production du zinc a augmenté de 149,5 %, se situant à 15,3 milliers de tonnes. La production de la Gécamines s’est élevée à 3,0 milliers de tonnes et celle des sociétés partenaires à 12,3 milliers. Cette production a été soutenue par la forte demande de la Chine.

Autres produits d’extraction

Le autres produits d’extraction ont présenté des évolutions divergentes en 2020. En effet, alors que les productions du diamant et de l’or ont reculé, celle du pétrole a connu un rebond.

Diamant

La production totale du diamant s’est chiffrée à 16.560 milliers de carats, en baisse de 12,3 % par rapport à 2019.

Bien que la production réalisée par les industries de diamant (MIBA et autres industries) soit en hausse de 85,9 %, avec 6.484 milliers de carats produits, celle des artisanaux a été en baisse de 34,6 %, soit 10.076 milliers de carats, après 15.404 milliers une année auparavant. Cette situation est consécutive notamment à la faiblesse des investissements dans cette filière.

Graphique 1|5 Production de diamant (en milliers de tonnes)

10,000 12,000 14,000 16,000 18,000 20,000

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Banque Centrale du Congo.

Or

Le volume de production de l’or, en 2020, s’est affichée à 31.501 kilos, en légère régression de 0,3 % par rapport à 2019. Il convient de relever la persistance de la fraude massive observée dans l’exploitation artisanale de ce produit, compromettant ainsi les efforts du Gouvernement pour capter le niveau réel de la production.

Pétrole brut

En 2020, l’activité de la production du pétrole brut a connu un rebond, après un repli observé une année plus tôt. En effet, le volume de production de l’or noir s’est accru de 7,0 %, s’établissant à 8.737,5 milliers de barils.

Graphique 1|6 Production de pétrole brut (en milliers de barils)

7,400 7,600 7,800 8,000 8,200 8,400 8,600 8,800

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Banque Centrale du Congo.

Secteur secondaire

La valeur ajoutée du secteur secondaire s’est contractée de 4,9 % contre une progression de 9,8 % en 2019, affichant une contribution négative de 0,8 point de croissance au cours de l’année sous analyse. Cette évolution est imputable au repli observé dans les industries manufacturières et dans les Bâtiments et travaux public, en raison notamment de la rupture des chaînes d’approvisionnement en intrants importés et de la suspension des travaux dans les chantiers, suite aux mesures prises en réponse à la crise liée à la Covid-19.

Industries manufacturières

La valeur ajoutée de cette branche a enregistré un repli de 7,2 % contre une hausse de 6,1 % en 2019, induisant une contribution négative de 0,8 point de croissance contre une contribution positive de 0,7 point, une année auparavant.

Graphique 1|7 Indices de production manufacturière (en points)

80 90 100 110 120 130 140 150

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Industrie alimentaire, boissons et tabac Autres industries manufacturières Industrie manufacturière 2015=100

Source : Banque Centrale du Congo.

Industries Alimentaires, Boissons et Tabacs L’activité des Industries alimentaires, boissons et tabacs s’est contractée de 6,6 % en 2020 contre une progression de 6,0 %, l’année précédente. Par conséquent, cette sous-branche s’est caractérisée par une contribution négative de 0,6 point de croissance, après celle positive de même ampleur en 2019. La contreperformance de cette sous-branche est particulièrement imputable aux industries des boissons dont les volumes de productions ont chuté de 6,8 % et de 14,9 % respectivement pour les boissons alcoolisées et les boissons gazeuses, dans un contexte d’amélioration de l’activité des industries alimentaires.

En dépit de la baisse observée du volume de production de la farine de froment, les productions des denrées manufacturées, notamment le lait pasteurisé, la farine de maïs, le riz décortiqué, le sucre, le pain et l’huile de palme ont respectivement augmenté de 1,1 %, 1,5 %, 11,8 %, 4,1 %, 1,8 % et 6,8 % en 2020.

Autres Industries Manufacturières

En 2020, l’activité des « Autres Industries manufacturières » a été marquée par une contraction de 10,1 % de sa valeur ajoutée contre une hausse de 6,7 % en 2019, entraînant une contribution négative de 0,2 point de croissance. Ce recul est lié à la conjoncture peu favorable qui a affecté notamment les industries de transformation de bois et ceux des minéraux non-métalliques.

En dépit de l’entrée en production d’une nouvelle cimenterie dans la province de Lualaba, l’activité des industries de minéraux non métalliques, a été, une fois de plus, affectée par une concurrence des produits d’origine étrangère, entrant par des voies frauduleuses. Ainsi, les productions du ciment portland normal, des concassés et des bouteilles,

ont reculé respectivement de 21,6 %, 0,2 % et de 2,1 % en 2020. Par contre, les produits en béton, les carrelages et les fibrociments ont, quant à eux, connu des augmentations respectives de 4,0 %, 9,8 % et 6,8 %.

De même, les industries de transformation de bois ont enregistré des baisses respectives de 3,5 %, 6,1 %, 7,2 % et 2,9 % dans les productions des tranchages, contreplaqués, bois sciés et matelas.

S’agissant des activités de l’industrie de fabrication des métaux lourds, elles ont connu des augmentations satisfaisantes dans toutes ses filières, portées par une demande soutenue de l’industrie du matériel de transport et de l’inactivité minière.

Quant aux « Industries du matériel de transport » et celles « des réparations et constructions navales », elles ont enregistré des progressions respectives de 6,6 % et 5,5 %. Cette évolution est principalement attribuable à la construction de plusieurs bateaux de croisière au courant de l’année sous revue, dans le but de faciliter le ralliement de deux grandes villes de l’Est du pays.

Electricité, gaz, vapeur et eau

En 2020, la valeur ajoutée de la branche « Électricité, gaz, vapeur et eau » a enregistré une progression de 1,5 %, à l’instar de l’année précédente. Cette amélioration est corroborée par la hausse de l’indice de production d’électricité, dont l’ampleur a été atténuée par la baisse notée au niveau de l’indice de production d’eau.

Graphique 1|8 Evolution des indices de production d’eau et d’électricité

(en pourcentage)

85 90 95 100 105

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Indice de production d'eau

70 80 90 100 110 120 130 140

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Indice de production d'électricité

Source : Banque Centrale du Congo.

Électricité

Au terme de l’année 2020, la production de l’électricité a atteint 12.396,8 milliers de Mwh, enregistrant une

amélioration de 8,3 % par rapport à son niveau d’une année auparavant. Cette augmentation est liée à la remise en activité de toutes les machines qui étaient en panne à Inga.

La consommation de l’électricité a, quant à elle, baissé de 26,9 %, suite notamment à l’installation des compteurs à prépaiements dans plusieurs villes de la république, système ayant permis un contrôle de gestion de consommation.

En ce qui concerne le nombre d’abonnés, il s’est accru de 18,8 %, attirés par ce nouveau mode de contrôle.

Eau

La production de l’eau potable s’est chiffrée à 281.119,3 millions de m3, soit une contraction de 1,6 % en 2020 par rapport à l’année précédente, soutenue par les efforts consentis par le gouvernement, en approvisionnant l’unité productrice en intrants pour le traitement et l’amélioration de l’outil de production. Par contre, sa consommation a reculé de 0,2 % et le nombre d’abonnés s’est accru de 15,0 %.

Bâtiments et travaux publics

L’activité de la branche « Bâtiments et travaux publics » a reculé de 0,1 %, après une hausse de 21,6 % en 2019.

Cette évolution tient principalement du ralentissement de l’exécution de certains grands projets d’infrastructures, suite à la crise sanitaire. Sa contribution à la croissante est demeurée quasiment nulle, alors qu’elle était de 0,9 point de croissance, une année auparavant.

Secteur tertiaire

La valeur ajoutée du secteur tertiaire a indiqué une progression quasiment nulle, soit 0,2 % contre 5,6 % en 2019. Cette situation est expliquée par la morosité de l’environnement économique interne, dans un contexte de crise sanitaire. Sa contribution à la croissance est passée de 2,1 points à 0,1 point, d’une année à l’autre.

Commerce

En 2020, le commerce s’est inscrit en baisse de 3,3 % contre un accroissement de 4,0 % une année auparavant. Sa contribution à la croissance a été de -0,5 point contre 0,6 point en 2019. Cette évolution est expliquée notamment par la mise en œuvre des mesures de restriction prises par le gouvernement, pour endiguer la propagation de la pandémie de la Covid-19.

Transports et Télécommunications

La valeur ajoutée de la branche « Transports et Télécommunications » a été marquée par une progression de 10,0 %, sous l’effet de l’accélération observée au niveau de la sous-branche « Télécommunication ». Sa contribution à la croissance est passée de 0,5 point à 1,2 point.

Transports

Les restrictions sur les déplacements au niveau national et international, dans un contexte de pandémie de Covid-19, ont induit le ralentissement du rythme de progression de principaux postes de la sous-branche transport, comparativement à l’année précédente.

Trafic des marchandises et des personnes

Le volume total de transport des marchandises s’est accru de 2,8 % en 2020 contre une progression de 6,2 % en 2019.

Quant au transport des voyageurs, sa croissance est passée de 2,9 % à 2,2 durant la période sous analyse. Leurs évolutions ont été essentiellement affectées par la persistance du recule observé dans le transport ferroviaire, ainsi qu’à un rythme faible, quoique positif dans le transport aérien et routier, attesté par le ralentissement de son indice d’activité qui est passé de 5,9 % à 2,7 %.

Manutention

Le volume des marchandises manutentionnées dans les principaux ports du pays a atteint 1.829,9 milliers de tonnes en 2020, enregistrant un accroissement de 7,0 % contre une baisse de 1,2 % une année auparavant. Globalement, ce rythme de progression est marqué par l’accélération de 533,2 % des activités dans le port de Matadi, après une contraction de 85,5 % en 2019.

Télécommunications

Après une croissance de 7,1 % réalisée en 2019, l’activité de la sous-branche « Télécommunications » s’est accrue de 30,8 % en 2020, à la faveur de la forte demande du réseau internet et des messages texte, dont le volume en data mobile a augmenté de 114,1 %, celui des Short Message Service (SMS) de 69,0 % et, dans une moindre mesure, celui des unités consommées de 4,3 %. Cette évolution est liée notamment aux restrictions à la mobilité des personnes.

Autres services hors Administration publique Cette branche a vu son activité baisser de 4,5 %, après un accroissement de 8,3 % en 2019. En termes de contribution à la croissance, elle a accusé un apport négatif de 0,4 point,

suite notamment à la contreperformance des services du tourisme, restauration et hôtellerie.

Il convient de noter que les services bancaires et d’assurances ont profité des effets induits de l’activité minière et des mesures d’allégement prises par la Banque Centrale du Congo, dans ce contexte de crise sanitaire, pour éviter le recul de leur activité.

Services d’Administration publique

L’activité des administrations publique en 2020 a connu une contraction de 5,9 %, alors qu’il avait progressé de 9,0 %, une année plus tôt.

Les composantes de cette branche ont évolué d’une manière disparate en 2020. Alors que l’éducation renseigne un repli de 5,0 %, la santé s’est inscrite en hausse de 8,0 %, en relation avec l’appui du gouvernement et des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour la prévention et la prise en charge des malades souffrant de Covid-19.

Dans le document BANQUE CENTRALE DU CONGO RAPPORT ANNUEL (Page 23-28)