• Aucun résultat trouvé

P ARTIE 1 Q UAND LA CATASTROPHE FABRIQUE DU SOCIAL ET VICE VERSA

2) Comprendre la catastrophe par ses manifestations collectives

Les catastrophes mobilisent un espace public plus large que celui des acteurs directement concernés, surtout depuis l’essor des communications de masse et de la presse mondialisée. Les manifestations collectives des catastrophes dépassent alors le cadre local de leur réalisation et portent essentiellement sur deux temporalités de l’événement : le pendant et l’après. Bien que l’urgence et l’instantanéité se prêtent mieux à l’intérêt collectif et notamment médiatique, la mémoire des catastrophes constitue aussi un enjeu social important quelle que soit l’époque considérée.

a) Le théâtre de la catastrophe

Depuis les années 1750 la catastrophe en tant qu’événement, avec tous les enjeux sociaux, politiques, économiques que ce statut sous-tend, se voit représentée dans l’opinion publique par un procédé de spectacularisation (CITTON, 2008) porté particulièrement par les médias et généralement par les observateurs extérieurs à l’événement. La « catastrophe-spectacle » fait partie des manifestations collectives de l’événement extrême, et nous allons développer dans le paragraphe qui suit certains de ces parangons des catastrophes, tels que d’un côté les phénomènes de panique et leurs pendants, les phénomènes de solidarité et de compassion, et, de l’autre, l’héroïsme face à l’étiquetage victimaire attribué de manière récurrente aux populations touchées par une catastrophe.

La disparition de « l’homme moyen »54

Dans son ouvrage sur la peur en Occident, Jean Delumeau a pour objectif de rechercher ce sentiment dans les comportements de groupe. Il émet d’abord l’hypothèse que peur et angoisse naissent à la suite d’une ou a fortiori plusieurs

66

agressions sur un collectif, ce qui crée un sentiment global d’insécurité pouvant alors déclencher de l’agressivité voire désagréger une société, à l’image de postulat anomique de Durkheim (DELUMEAU, 1970, pp. 24-39). Les autres réactions devant la peur sont la fuite et les « projections » iconographiques (DELUMEAU, 1970, p. 162). En prenant tout particulièrement l’exemple de la peste, il montre comment la maladie, par sa récurrence et sa soudaineté, exacerbe les débordements, le découragement voire la folie et comment les épidémies voient en quelque sorte l’« homme moyen » se dissoudre. Les catastrophes répondent à ce cadre par leur caractère ponctuel, brutal et parfois récurrent. Les actions des individus pris dans ces moments là sont souvent de l’ordre de l’exceptionnel, et les excès relevés penchent tout à la fois du côté sombre des peurs et du côté idéalisé de l’entraide et de l’altruisme.

Le comportement de panique, sociologiquement défini comme un comportement anomique, est un présupposé fréquent dans les récits de catastrophe (DUPUY, La panique, 2003) : il serait la manifestation de la vulnérabilité du lien social et marquerait ainsi la discontinuité de l’événement dans la conduite des acteurs (LABEUR, Les formes d’organisation spontanée et l’entraide au cours des catastrophes : le cas des inondations dans le delta du Rhône, 2008). Les réactions de panique seraient en quelque sorte les conséquences sociales d’une catastrophe sur un groupe. Le terme panique est fréquemment employé par les médias pour décrire le comportement des populations touchées par une catastrophe ou par les pouvoirs publics pour justifier l’information incomplète qui est diffusée à ces mêmes personnes (CLARKE, 2002). Or la fuite est souvent le seul choix rationnel que les individus ou les groupes peuvent faire s’ils veulent rester en vie (FRITZ & WILLIAMS, 1957). Cet instinct de survie leur est dicté par les modes de raisonnement habituels et en fonction de la réaction des autres individus.

D’un point de vue sociologique, la panique est une désorganisation sociale entraînant une désocialisation de l’individu. Elle se traduit par un relâchement des liens sociaux, un effondrement des distinctions hiérarchiques et un effondrement des schèmes d’organisation (DUPUY, La panique, 2003). Cette crainte dont on ne saisit ni

le quoi ni le pourquoi (HOBBES, 1651), apparaît lorsque des personnes mal informées

67

nombreux et se réduisent progressivement (FRITZ & WILLIAMS, 1957). Sans nier l’existence d’événements propices aux scènes de panique, il semblerait toutefois que l’« a-normalité » se trouve dans l’événement lui-même (EDWARDS KITER, 1998) et non dans la réaction des victimes. De plus l’idée de panique est liée à celle de foule, or, de par le terrain d’enquête sélectionné, nous nous intéressons plutôt à des catastrophes se produisant sur des groupes déjà organisés au sein desquels les membres entretiennent une sociabilité préalable à l’événement. Enfin, ces comportements reposent sur des pratiques spatiales quotidiennes (RUIN & LUTOFF, 2004). Ainsi, les individus semblent ne pas se désorganiser durant la crise. De plus, le risque venant de se concrétiser constitue une expérience partagée pour les sinistrés. Cette dernière peut donner lieu à la construction d’une mémoire collective se manifestant sous la forme d’associations et faisant perdurer ainsi les liens construits pendant l’inondation. Nous verrons cela plus en détails dans les parties suivantes.

A côté de ces manifestations collectives de l’extrême se trouve essentiellement la figure du héros. Les récits religieux sur la création de l’homme s’accompagnent souvent d’une réflexion sur la fragilité de cette création. Ainsi, ils sont presque toujours accompagnés d’un récit sur le déluge : déluge mésopotamien et épopées d’Atra-hasis et de Gilgamesh, déluge biblique et épopée de Noé. Le déluge dans la mythologie grecque traduit la menace de l’anéantissement de la race humaine, la rupture entre homme et dieux. Deucalion le fils de Prométhée survit au déluge avec Pyrrha fille d’Epiméthée (frère de Prométhée) et rétablit le contact avec les dieux (BORGEAUD, 2006). Ces représentations symboliques de la vulnérabilité de la vie et du monde se structurent autour d’étapes caractéristiques (BORGEAUD, 2006) portées par un héros, averti du caractère surnaturel de la catastrophe par des personnes élues (ALLARD, Contribution à l’histoire de la notion de risque, 1997). Ce héros, garant de la continuité de l’espèce humaine, construit un bateau pour survivre et lorsque Dieu décide enfin de faire cesser le déluge et ce dernier se voit offrir par le héros un sacrifice en signe de réconciliation. Cette figure de l’altruisme dotée de capacités remarquables se retrouve souvent dans les récits de catastrophe, notamment dans les médias.

En voici un exemple ci-dessous avec un article du journal « La semaine de Nîmes » daté du jeudi 19 septembre 2002 (n°181).

68

« Pour sauver sa petite fille Audrey, mamie Annie a lutté toute la nuit. Aramon, 3 773 habitants. 90 % de la commune sinistrée. Annie

Gimenez a 60 ans. Elle est fière de clamer qu'elle est native de la commune et explique à qui veut l'entendre que « personne pouvait prévoir ce qui est arrivé ». Pas mémé le maire, « sur qui les mauvaises langues s'acharnent », car il a bien donné l'alarme. La preuve ? « Les cloches ont sonné cinq fois ». Annie oscille entre sourire et larmes. Elle ne réalise pas vraiment que tout ce qu'elle possédait est sous la boue. La grand-mère marque une pose, ravale ses sanglots et se remémore « Il a commencé à pleuvoir dimanche 8, mon ami et moi revenions de l'anniversaire de mariage des cinquante-cinq ans de mon beau-frère. Ce n'est que le lendemain, lorsque nous avons ouvert les volets que nous avons constatés que la pluie perdurait. A 6 h, nous avons rencontré mon fils Janie. Il m'a dit que c'était impossible de partir travailler : les ruisseaux commençaient à déborder ». La vieille dame détourne ses yeux verts, habillés de lunettes trop grandes pour la morphologie de son visage. Des lunettes, « qui appartiennent à mon beau- frère. Les miennes doivent être ensevelies sous le limon ». Un nouveau mouvement de tête. Les yeux se voilent, l'émotion est trop lourde. « C'est aux alentours de 7 h du matin, que nous avons commencé à vider les frigos, pour mettre les vivres sur les bateaux pour les disposer en hauteur. Mais à 13 h, la vague d'eau pénètre en force dans le mas. Les deux barques familiales se retrouvent plaquées au plafond avec une force inouïe, avant de couler dans les eaux meurtrières, entraînant dans leur naufrage, nourritures et appareils ménagers. Puis le tourbillon des événements s'enchaîne très vite. Sauver sa peau et celle de ses proches devient l'idée fixe, la seule raison de ne pas sombrer dans les eaux troubles. Abasourdi, incapable de réfléchir, l'homme devient animal et se découvre une force insoupçonnée. Le combat contre les éléments se durcit. C'est à la vie à la mort. « A 17 h, la panique a commencé à me glacer les veines, et je pensais à Audrey, ma petite fille. La pauvre gosse, vivre ça alors qu'elle a déjà tant souffert. Sa mère est morte quand elle avait deux ans, depuis c'est moi qui l'élève. » Mais Audrey se cramponne à sa mamie, et écoute attentivement les conseils. « Mon fils Vincent qui ne vit pas au mas, a alerté les pompiers sur notre situation. Les secours lui ont promis de venir nous chercher dès que possible ».La voix tremble, les mains se joignent, puis le débit s'accélère. « Soudain, l'électricité s'est coupée. Nous nous sommes précipités sur le toit avec bougies, lampes torches et torchons pour faire des signes. J'ai bien cru que c'était la fin. » A 23 h, la fatigue et le froid l'emportent sur l'instinct de survie. La grand-mère attrape sa petite

69

désespoir oxyde la bouche. Audrey dans les bras, Annie se laisse aller à la petite mort. C'est le bruit qui sert d'électrochoc et ramène parmi les vivants les deux corps assoupis. « C'était l'hélicoptère qui venait enfin à notre secours. « Il est arrivé au mas par derrière et deux pompiers ont atterri sur notre balcon. » D'abord, les enfants. Audrey en faisait partie. Une fois dans l'appareil, la grand-mère souffle enfin. Sa petite est sauvée. Puis c'est à Annie d'être transférée à bord. « Je suis cardiaque, ils ne voulaient pas me laisser là plus longtemps. » Quant à Janie, le sauvetage a été beaucoup plus mouvementé. « Il s'est réfugié sous les fouilles. L'accès était très difficile pour les secours, mais le pompier a quand même essayé de l'attraper. » Après trois tentatives, l'évidence frappe. Pour rester en vie, Janie n'a qu'une seule chance : se jeter à l'eau. « Les secours lui ont demandé s'il savait nager. Janie se débrouille, mais ce n'est pas un grand nageur. Il le leur a dit. Mais c'était son seul espoir pour s'en sortir». Le moment n'est plus à la réflexion, il faut agir. C'est pâle comme un linge, qu'il se décide à plonger dans l'eau boueuse. L'opération est un succès. Janie est sauvé et récupéré à bord de l'hélicoptère des sapeurs-pompiers. « Ils l'ont amené sur Garons. On nous a donné à manger, des couvertures et un lit. Ils ont vraiment été gentils avec nous ». Les nerfs craquent. Annie s'effondre en pleurs, le souvenir pèse. « J'ai tout perdu, mes enfants aussi. A 60 ans, je ne suis pas sûre d'avoir la force de reconstruire. ». Mais elle pense immédiatement à ceux à qui l'eau a volé la vie. « Les miens vont bien, c'est le principal. Il ne faut pas oublier que certains ne verront plus le jour. ». Entre le 8 et 9 septembre, Aramon a perdu cinq personnes. » (Alissandre ALLEMAND)

70

De la même manière, les récompenses pour actes héroïque après des événements exceptionnels est une pratique courante et portent surtout sur les actions de sauvetage et l’aide au ravitaillement de la population. En voici l’exemple lors de l’inondation catastrophique de 1924 à Orange.

Figure 5 : La liste des personnes récompensées pour leurs actes de bravoure pendant l’inondation de 1924 à Orange. Archives municipales d’Orange, série J sur le désastre du 24

septembre 1924, 1J16.

Et au plan symbolique, la figure du héros trouve sa résonnance et sa signification par opposition à la figure de la victime (REVET, 2007).

La compassion pour les victimes

« La victime est une personne tuée ou blessée, une personne qui a eu à souffrir (des événements, de l'hostilité de quelqu'un, de ses propres activités) ou une créature vivante offerte en sacrifice »55. Les notions d’endommagement, de souffrance et en quelque sorte de sacrifice à une nature toute puissante sont présentes dans cette définition. Dans le cas des catastrophes naturelles, il est de coutume d’entendre les termes de sinistrés ou de victimes pour désigner les individus touchés par l’événement. Sur le terrain du bas Rhône, les inondations font, fort heureusement, peu de morts, donc peu de personnes sont d’emblée qualifiées de victimes au sens premier du terme.

71

La question qui se pose alors est de savoir si cette différence dans la terminologie se fonde sur l’existence de plusieurs catégories d’individus frappés par la catastrophe.

Pour répondre à cette question, envisageons les dimensions symboliques et sociales du personnage de la « victime » de catastrophe naturelle. Comme évoqué précédemment, la figure de la victime naît de la figure du héros et d’un état de dépendance qui fond les individus dans un collectif indifférencié. La charité et, d’une certaine manière le secours, sont des dons sans retour, et ne situent pas les individus dans un échange mais contribuent à les désocialiser. Les victimes sont ici passives, soumises et la compassion à leur égard est antisociale (PAUGAM, 2005). Le « voyage compassionnel » des personnalités politiques (ALLARD, Contribution à l’histoire de la notion de risque, 1997) devient en quelque sorte l’assurance pour l’Etat d’apparaître comme l’incontournable organisateur des secours et de l’assistance, en renvoyant les victimes des catastrophes à une position de dépendance. Mais si l’on considère la victime comme possédant un statut social et existant en tant que catégorie sociale revendiquant des droits notamment dans la recherche des responsables de la catastrophe et dans les revendications à un dédommagement (DECROP, 2003), la définition change. Les individus deviennent des sujets et sont acteurs du déroulement de l’événement. La catastrophe se joue en tenant compte de leur participation et de leur appartenance à un groupe, tout à la fois distinct, inédit mais issu du collectif préalablement existant à la catastrophe, typiquement le voisinage ou la population de la localité touchée dans le cas des catastrophes naturelles. Ce qui n’est pas le cas dans tous les types de catastrophes où la plupart du temps, le groupe des victimes est constitué par des individus ne se connaissant pas les uns les autres. Les victimes forment donc un groupe parce qu’elles sont touchées par un même événement, parce qu’elles ont des intérêts communs et aussi parce qu’elles agissent au nom de ce groupe et sont représentées publiquement sous ce nom. Ici, la catastrophe se manifeste donc collectivement par la judiciarisation et la médiatisation des membres de la population touchés par la catastrophe qui ont choisi de se regrouper en association pour « se défendre par le nombre ». La distinction qui apparaît alors entre les sinistrés et les victimes des catastrophes, en particulier sur notre terrain d’études, est que dans le premier cas, les sinistrés sont des individus qui font groupe de par leur destin commun et leur sociabilité préalable si c’est le cas et, dans la seconde configuration, le groupe

72

des sinistrés choisit en plus d’exister publiquement et de devenir juridiquement un interlocuteur au même titre que l’Etat, les collectivités locales ou les secours officiels : association et victimes vont donc de pair.

b) La mémoire des catastrophes

Les événements se vivent puis se gardent en mémoire ou s’oublient selon une

destinée qui leur est propre (DUCLOS, Quand les pouvoirs bégaient : la catastrophe et

nous, 2005). Leur portée sociale s’évalue selon le temps individuel de l’acteur ou le temps historique de sa société d’appartenance. Nous allons nous intéresser dans ce paragraphe à la portée sociale historique de l’événement catastrophique, sa portée individuelle étant abordée dans le chapitre 2. Une distinction donne à mieux comprendre la manière dont une société conserve « la mémoire collective » d’un événement à une époque donnée : l’opposition entre les notions de réel et de virtuel. Aujourd’hui, et notamment dans le cas des inondations dans le bas Rhône, le passé fait l’objet d’enjeux idéologique et économique dans la gestion du risque, marquant « la passion collective d’un retour au passé dans nos sociétés post-modernes » (JEUDY, Mémoires du social, 1986) . Les populations actuelles sont appelées à se souvenir d’un risque qu’elles n’ont pour la plupart pas vécu, et ce souvenir d’un passé virtuel doit les amener à mieux réagir face à l’inondation future, dans sa prévention comme dans son déroulement. Ce passé virtuel est un héritage dont il faut se souvenir : l’oubli se retrouve porteur de valeurs mettant à mal une « éthique du souvenir » (MARGALIT, 2006). Cette volonté de conserver les traces écrites ou orales des événements s’accompagne de l’existence d’institutions comme les archives ou les musées et d’outils de classification des documents. Nous en présenterons ici un exemple toujours à propos de la mémoire des inondations du Rhône.

Mémoire identitaire et mémoire opérationnelle56

Les inondations ne sont pas abordées de la même manière lorsqu’il s’agit d’épisodes récurrents qui font l’objet d’une gestion collective (limitation de la

56 Ce paragraphe est extrait de la réflexion menée par Paul Allard et Christine Labeur dans le cadre du

programme de recherche intitulé « Mémoires, oublis et (ré)appropriations : le risque inondation dans la basse vallée du Rhône et l’agglomération marseillaise » en réponse à l’APR du MEEDDATT « Risque Décision Territoire » (Equipe UMR Espace 6012 – Université de la Méditerranée, responsable scientifique Cécilia Claeys).

73

vulnérabilité, protection des biens matériels, savoir-faire municipal pour les interventions auprès des habitants etc.) ou lorsqu’il s’agit d’épisodes survenant à l’improviste alors que la protection semblait assurée par des ouvrages récents. La mémoire des inondations passées diffusées comme à Caderousse par l’école, des émissions de télévisions et de nombreux ouvrages, n’a pas empêché la population d’être prises au dépourvu en 2002 et surtout en 2003. Il semble que la « mémoire opérationnelle » qui servait à combattre l’inondation et à en minorer les effets ait été perdue, en témoigne cet adjoint au maire de Caderousse :

« Alors c’était une inondation un peu particulière en 2002 parce que nous n’avons pas été inondés par le Rhône, nous avons été inondés par la Meyne qui vient d’Orange. Donc c’était une inondation un peu particulière parce que c’étaient de très fortes pluies. Egalement, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que l’on était nouvellement élu… alors cela c’est très important parce que bon on n’était pas non plus au courant de... vous savez que l’on a un système de vannes… Donc déjà ces vannes n’étaient pas en très bon état, je pense qu’il y avait autant d’eau qui entrait que d’eau qui sortait et nous avions aussi un système de pompage un peu défectueux, il n’était pas approprié avec cet épisode cévenol parce qu’il ne faut pas oublier que c’était un épisode cévenol. Donc le dimanche on a eu énormément de pluie, on a réussi quand même… bon on ne s’inquiétait pas trop parce que bon on était un peu… et le lundi alors là cela a été vraiment catastrophique parce que là on était inondé par la Meyne et avec ce qui tombait malheureusement on a essayé par beaucoup de moyens d’étancher plus ou moins bien avec des sacs plastiques surtout la vanne qu’il y a au sud de Caderousse, et on s’est aperçu voilà malheureusement qu’il y avait 70 centimètres d’eau dans le village, dans tout le village, sur les cours il y en avait partout. Donc nous on était un peu perdu. »57

La mémoire opérationnelle est basée sur la mémoire individuelle et collective dans le cadre de la famille et de la société environnante. Elle est adaptée à des