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Oncosexologie : un enjeu majeur de santé publique

2.2 Les différentes composantes de la sexualité hu- hu-mainehu-maine

2.2.2 Les composantes physiologiques

2.2.2.1 La réponse sexuelle

La réponse sexuelle consiste en une série de variations émotionnelles, physiologiques et physiques qui se produisent lorsqu’une personne éprouve du désir sexuel et s’engage dans des activités sexuellement stimulantes, y compris les rapports sexuels (avec ou sans péné-tration) et la masturbation. Dès 1966, Masters et Johnson ont établi une caractérisation de la « réponse sexuelle » en quatre cycles physiologiques [Masters, Johnson 1966] :

1. l’excitation, phase de montée du plaisir suite aux stimuli sexuels ;

2. le plateau, phase la plus longue du cycle, caractérisée par un niveau d’excitation à peu près constant ;

3. l’orgasme, phase caractérisée par une montée très rapide du plaisir à la fin du plateau, jusqu’à un maximum généralement associé à des contractions cloniques (musculaires involontaires du périnée) et, de plus, à l’éjaculation chez l’homme ; 4. la résolution, phase au cours de laquelle l’excitation sexuelle redescend au niveau

du repos, associée à une détente généralisée du corps et de l’esprit.

Le contexte joue un rôle important dans ce qui sera ou ne se produira pas, notamment plus chez les femmes par rapport aux hommes.

2.2.2.2 Le désir sexuel

Selon Master & Johnson, la réaction sexuelle est faite en quatre phases, mais en fait il en manque une indispensable dans le couple avant de commencer un rapport sexuel : le désir sexuel.

C’est Helen Kaplan qui, 10 ans après Master & Johnson, se démarque de leurs conclu-sions en ajoutant la phase de désir sexuel au schéma des réactions sexuelles. Cette phase est distincte des autres phases de la réponse sexuelle, car elle précède l’excitation sexuelle et est à la base de toutes les autres [Vuille 2014].

Du point de vue de la sexologie, aucune définition satisfaisante du désir sexuel ne fait actuellement consensus [Lopès, Poudat 2013]. Le Dr Serge Wunsch, spécialiste référent fran-çais de la neurobiologie des réactions sexuelles, définit le désir sexuel comme «l’ensemble des forces pulsions, poussées, appétits. . . , innés ou appris, souvent perçu subjectivement, qui mènent aux activités sexuelles réelles ou fantasmées» [Lopès, Poudat 2013].

Le désir sexuel peut être spontané, déclenché par des stimulations internes ou au contraire provoqué, déclenché par des stimulations externes. Il existe des facteurs incita-teurs du désir sexuel qui peuvent être hormonaux (testostérone, oestrogènes) ou psychiques (attirance, sentiment amoureux, fantasmes) Il existe également des facteurs inhibiteur du désir sexuel comme la dépression, les pensées négatives etc.

2.2.2.3 L’excitation sexuelle

L’excitation est un phénomène principalement sous influence circulatoire, et est en partie un phénomène « non-génitale » (avec augmentation du pouls, de la pression sanguine, de la respiration et des tensions musculaires). La partie « génitale » de l’excitation (érection et lubrification) est le résultat d’une vasocongestion du pénis et de la circulation péri-vaginale.

Chez l’homme, les muscles lisses du corps caverneux se détendent et l’espace intraca-verneux se gorge de sang. Les veines se compriment au fur et à mesure que la pression augmente, jusqu’à provoquer une « érection complète ». Lorsque la pression augmente, le pénis devient dur et érigé, grâce à l’albuginée qui entoure très étroitement les corps caverneux.

Chez la femme, la vasocongestion a lieu dans le clitoris et les vaisseaux entourant le vagin, ce qui entraîne, par transsudation, la formation d’un fluide au niveau de la paroi vaginale. Cette lubrification comporte deux fonctions. L’une concerne la fertilité, avec une bonne lubrification favorisant la survie des spermatozoïdes. L’autre concerne la «

méca-nique sexuelle », avec la lubrification du cylindre vaginal afin d’éviter d’endommager la muqueuse vaginale et de prévenir les douleurs pendant les rapports sexuels. Ainsi, une bonne circulation sanguine est une condition majeure pour une bonne excitation. La ré-gulation de l’excitation sexuelle se fait par deux centres de la moelle épinière. Ces centres font également partie d’un arc réflexe. Une partie de l’érection et de la lubrification sont le résultat direct (réflexe) de la stimulation génitale.

L’obtention et le maintien d’une bonne excitation sexuelle nécessitent de bonnes connexions neuronales, des centres de la moelle épinière aux organes génitaux externes. Ces nerfs sont situés à proximité de la prostate et de l’utérus.

Par ailleurs, une interaction complexe se déroule entre l’ouverture des artères, la ferme-ture des veines et la relaxation des muscles caverneux. Dans ce processus, l’oxyde nitrique et de nombreuses autres molécules, les neurotransmetteurs et les enzymes sont impliqués dans l’orchestration de la vasodilatation artérielle et de la vasoconstriction veineuse, avec un rôle important pour l’endothélium.

Enfin, dans la phase d’excitation, la testostérone joue un rôle dans la capacité à être excité (« amorce » de l’excitation), par l’intermédiaire de récepteurs au niveau du cerveau.

2.2.2.4 L’orgasme

L’orgasme (du grec tardif orgaô, «bouillonner de sève et d’ardeur ») désigne le point culminant du plaisir sexuel. En langage sexologique, il est défini comme «une expérience psychophysiologique de courte durée consistant en un brusque relâchement des tensions érotiques » Crepault 1976. Il s’agit d’un phénomène réflexe consistant en un brusque relâ-chement de l’engorgement vasculaire et de la tension musculaire (décharge physiologique) accompagné d’un lâcher-prise émotionnel permettant de percevoir le plaisir sexuel et la jouissance. Les principales conditions nécessaires à l’obtention de l’orgasme sont : des nerfs intacts, un équilibre des neurotransmetteurs, une stimulation sexuelle appropriée, et une adhésion émotionnelle et cognitive.

Concernant l’orgasme, il existe des différences nettes entre les hommes et les femmes.

En effet, pour beaucoup d’hommes, l’orgasme et l’éjaculation sont ressenties comme le même phénomène, car ils coïncident toujours chez environ 96% des hommes. Chez les 4%

d’hommes restant, l’orgasme est dissocié de l’éjaculation, et ils ont la capacité d’obtenir plusieurs orgasmes consécutifs. Après l’éjaculation, l’homme entre dans une période réfrac-taire. Son système doit être «réinitialisé », ce qui peut prendre 15 minutes chez un jeune homme et jusqu’à une journée complète chez un homme âgé. Contrairement aux hommes, la plupart des femmes n’ont pas une telle période réfractaire. En outre, les femmes peuvent obtenir un orgasme de différentes manières. En effet, environ 90% des femmes peuvent avoir un orgasme par stimulation du clitoris ; 25-35% par stimulation à la pénétration

(frotte-ments du col et la paroi vagale antérieure). Certaines femmes peuvent même obtenir un orgasme par simple fantasme ou par une stimulation mammaire. Au moins la moitié des femmes peuvent avoir plusieurs orgasmes d’affilée.

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