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Composante 20 : Valoriser les savoirs et les savoir-faire endogènes

Dans le document Agenda Spatial du Bénin (Page 131-134)

naturels et culturels et renforcer le capital

6.3.2. Composante 20 : Valoriser les savoirs et les savoir-faire endogènes

Il importe de rappeler ici que les technologies basées sur une connaissance empirique sont nombreuses et ont prouvé leur efficacité, avant l’arrivée des technologies modernes importées et des systèmes de production à grande échelle (égrenage du maïs, râpage du manioc, broyage du sorgho, fumage du poisson, etc.).

54 Le patrimoine archéologique comprend entre autre les temples Vodoun, par exemple les sites de GaouKpossou à Grand-Popo et d’Atiki à Comè, etc.

55 Par exemple autour de chaque histoire régionale, comme celle de l’ancien Etat Waci au niveau de Comè, etc.

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De nos jours, les savoirs endogènes font encore leur preuve dans les domaines de la médecine traditionnelle ou de la conservation des ressources naturelles (forêts sacrées). Pour toutes ces raisons, sans congrès, sans revue, sans Académie ni Institution, ces savoirs endogènes liés à un peuple ont été massivement investis par l’ethnologie occidentale et ont été l’objet du développement des ethnosciences (ethnobotanique, ethnozoologie, ethno-mathématique).

La maîtrise des conditions culturelles du transfert de technologie est plus aisée lorsqu’on développe en soi les capacités d’inventorier ce qu’on sait et ce qu’on sait faire. Les pays asiatiques (Japon, Chine, Taïwan, Malaisie, Singapour, etc.) en constituent des exemples. Ces pays n’ont pu maîtriser les rouages de la technologie occidentale (électronique, automobile, etc.) que dans la mesure où ils ont préalablement procédé à une capitalisation endogène des richesses technologiques développées par leurs peuples.

C’est pourquoi, en s’inspirant de cette situation vécue, le Bénin doit promouvoir et capitaliser les savoirs et savoir-faire endogènes, afin de bénéficier des connaissances et pratiques accumulées au cours des générations par la tradition de l’oralité.

Ainsi, dans le cadre de l’Agenda Spatial, il faudra promouvoir de façon sélective les techniques traditionnelles améliorées et les appliquer là où elles seront les plus utiles, en les combinant à des technologies modernes, afin de trouver des solutions techniques durables, économiquement viables et adaptées au contexte béninois.

Considérant le caractère transversal des savoirs endogènes, les axes de programmes de l’Agenda Spatial gagneraient à être orientés dans les secteurs de production, en lien avec les pôles régionaux de développement identifiés et les potentialités des espaces à développer, pour l’amélioration des conditions de vie.

Les programmes permettront la promotion de savoirs et de savoir-faire endogènes et leur application ou exploitation pour accompagner le développement.

6.3.2.1. Promotion des savoirs et des savoir-faire endogènes

Les nombreuses foires et expositions des produits et créations ont montré que le Bénin dispose de génies créateurs capables de découvertes et d’invention. Pour promouvoir et capitaliser cette richesse, il apparaît indispensable de renforcer les capacités des détenteurs de ces savoirs et savoir-faire. Ceci permettra d’améliorer leurs prestations et de les insérer dans le processus de développement.

Afin de promouvoir les savoirs endogènes, il est nécessaire d’avoir une connaissance approfondie des acteurs individuels et collectifs en vue de les sensibiliser, d’identifier et d’apprécier le potentiel scientifique et technique. Le recensement systématique des informations, des initiatives et des « success stories » relevant des savoirs et savoir-faire endogènes permettrait de sélectionner les plus pertinents pour le développement du pays, en fonction des applications pouvant en découler.

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Ainsi, un certain nombre d’actions peuvent être envisagées :

 réhabiliter et protéger les œuvres et les connaissances des artisans nationaux et des communautés (tradi-praticiens et autres guérisseurs, herboristes, etc.) ;

 développer des mécanismes de propriété intellectuelle pour les savoirs et savoir-faire endogènes ;

 stimuler l’esprit de créativité ;

 instaurer des prix d’excellence dans le domaine des savoirs et des innovations endogènes ;

 promouvoir des associations d’artisans et d’intellectuels communautaires.

6.3.2.2. Exploitation et application des savoirs et des savoir-faire endogènes

Le progrès technologique, véritable support du développement économique et social, ne se réalise ni automatiquement ni au gré du hasard. Il doit procéder d’une approche interdisciplinaire et multisectorielle, mettant en mouvement un important potentiel de recherche scientifique, technique et relevant d’une stratégie volontariste, soutenue par une bonne planification et une gestion rigoureuse. A cet effet, les scientifiques nationaux ont un important rôle à jouer pour parvenir à une bonne exploitation et à une application des savoirs et savoir-faire endogènes.

La technologie la plus récente ou la plus sophistiquée n’est pas toujours la plus appropriée pour les pays en développement. L’option en faveur de la technologie appropriée vise à adapter et à développer des techniques maîtrisables par les acteurs nationaux.

Les actions suivantes peuvent être retenues:

 assurer le renforcement des centres travaillant dans le domaine des savoirs et des savoir-faire endogènes comme l'Institut de Développement et d'Echanges Endogènes (IDEE) ou le Laboratoire de Pharmacognosie du Centre Béninois de la Recherche Scientifique et Technique (CBRST) ;

 créer d’autres centres de recherche, de validation, d’expérimentation et de certification des pratiques empiriques dans tous les domaines et secteurs pertinents : médecine (traitement des fractures, etc.), protection de l’environnement, agriculture, foresterie, agroforesterie, élevage, climatologie, fumage des poissons et conservation des produits en général ;

 assurer la collaboration entre les centres de recherche sur les savoirs et savoir-faire endogènes et l’Université ;

 instaurer un prix de recherche et d’application des savoirs et des savoir-faire endogènes.

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6.3.2.3. Mise en place de mécanismes d’appui pour la promotion des savoirs et des savoir-faire endogènes Les mécanismes d’appui impliquent la mise en place d’une législation appropriée sur les savoirs et les savoir-faire endogènes, le développement des langues nationales vecteur de savoirs, la transcription des savoirs dans ces langues pour leur transmission et leur pérennisation, la mobilisation des moyens financiers et le renforcement des échanges d’expériences.

6.3.3. Composante 21: Assurer un accès équitable aux

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