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comparateur pour la reprise des mobiles et tablettes L’opérateur téléphonique SFR s’est associé

Dans le document ÉTUDE SUR LE RÉEMPLOI DES EEE MÉNAGERS (Page 56-62)

D EPOT - VENTE

A PPROVISIONNEMENT Les moyens d’approvisionnement

E- comparateur pour la reprise des mobiles et tablettes L’opérateur téléphonique SFR s’est associé

avec certains acteurs : Love2recycle, Recyclez-moi, AlloReprise, WestOne et MobileRachat afin de fournir un comparateur des offres proposées par ses partenaires.30

Une fois envoyé par le client, le téléphone sera traité et testé par l’une des usines partenaires.

S’il est fonctionnel, il sera reconditionné pour retrouver une seconde vie sur le marché de l’occasion. Après les tests et la validation de conformité du produit, le vendeur reçoit sous 7 jours le montant de la reprise.

Les opérateurs mobiles interrogés dans le cadre de cette étude ne récupèrent pas les téléphones à la fin des contrats de location. Il existe cependant d’autres acteurs indépendants ayant développé des offre de location avec reprise du matériel. Lokéo (www.lokeo.fr) propose de louer des mobiles aux particuliers pour une période maximale de

30 https://recyclage-mobile.sfr.fr/

Figure 20 : Site Web de SFR pour la reprise des Mobiles et Tablettes

5 ans. À la fin du contrat, Lokéo se charge de la reprise des produits afin de leur offrir une seconde vie.

Lokéo répare, nettoie, reconditionne et remet à neuf les produits en fin de contrat ou qui ont été échangés.

Les produits de moins de 24 mois sont remis dans le circuit de location de courte durée (formule mobile) ou vendus sur le marché de l’occasion. A noter que d’autres acteurs comme Uzit (www.uzit.eu) ont développé des offres similaires pour les professionnels.

Les tendances liées à l’approvisionnement

Les acteurs interrogés cherchent à diversifier leur approvisionnement en multipliant les sources.

Quasiment tous les acteurs de la filière ont au moins 2 sources d’approvisionnements distinctes (particuliers et entreprises). Les acteurs de la filière du réemploi de la téléphonie ont donc largement recours aux achats et cherchent à capter ce flux auprès d’un maximum de types de parties prenantes (particuliers, entreprises, collectivités, distributeurs…).

La collecte auprès des particuliers et des entreprises n’est pas captée par un seul type d’acteur et on note l’émergence de comparateurs visant à proposer les meilleurs prix aux particuliers

L’aspect fortement concurrentiel de la filière est donc particulièrement visible au niveau des modes d’approvisionnements. Les acteurs de l’ESS qui étaient précurseurs sur le marché, récupérant gratuitement des équipements, ont perdu des marchés du fait de leur manque de compétitivité et de la prise de conscience de la valeur du gisement par d’autres acteurs.

La collecte de smartphones en France a de la marge comme le précise l’étude Deloitte « Usages Mobiles 2015-A Game of Phones », Deloitte, 201531 :

Malgré la professionnalisation de la filière lors d’un renouvellement, 41 % des Français décident de conserver leur appareil en cas de besoin, le coût toujours plus élevé des smartphones étant dissuasif pour un rachat en cas de casse non couverte. De plus, 14 % des Français optent pour une mise au rebut du téléphone, une fois le renouvellement réalisé. Le potentiel d’alimentation du marché d’occasion est considérable et se trouve « dans les tiroirs » des Français. La moitié des détenteurs de téléphones pourraient alimenter le marché de l’occasion.

Inversement, 31 % des détenteurs de smartphones ayant réalisé un renouvellement de mobile ont opté pour une cession ou une reprise. Le premier réseau de collecte est la famille proche ou les amis (22%), les autres réseaux sont très épars : opérateur mobile (4%), web (3%), constructeur (1%), distributeur (1%).

Cette captation des smartphones d’occasion est un enjeu à plusieurs niveaux qui doit s’accompagner d’une stratégie commerciale.

Tout d’abord, la reprise mobile est aujourd’hui une option incontournable pour convertir et fidéliser le client, le prix de reprise étant tout aussi important. Ensuite, parce que cette collecte alimente un réseau international permettant de pénétrer et alimenter des marchés naissants qui n’ont pas le potentiel pour acheter des produits high tech trop onéreux. La chaîne de traitement de la collecte doit donc s’inscrire dans une vision large du développement des usages télécoms.

31 Usages Mobiles 2015-A Game of Phones », Deloitte, 2015

Figure 21 : Destination des anciens téléphones renouvelés32

Les opérateurs et les intermédiaires cherchent donc à capter des quantités croissantes de mobiles usagés. Pour cela, Recommerce, intermédiaire se définissant comme un recommercant, souhaiterait d’une part récupérer plus de produits moyenne gamme et augmenter le taux de transformation en boutique, c’est-à-dire passer à 50% des consommateurs revendant leur mobile lorsqu’ils viennent chercher leur téléphone neuf.

Enfin, le marché des tablettes est jeune et le taux d’équipement faible. Le gisement de tablettes usagées est donc limité et les volumes collectés par les acteurs faibles, d’autant plus qu’ils ne sont pas encore aussi

bien identifiés que sur la téléphonie.

32 Usages Mobiles 2015-A Game of Phones », Deloitte, 2015

ACTIVITE DE REPARATION/REMISE EN ETAT Organisation de la filière

L’activité de réparation/remise en état est concentrée sur un nombre limité de reconditionneurs/réparateurs qui agissent parfois pour le compte d’intermédiaires. Les acteurs ont développé des savoirs faires constitutifs de leur compétitivité et communiquent activement sur le sujet (voir focus iPhone/Itancia).

La barrière à l’entrée est d’autant plus importante qu’une partie importante des reconditionneurs/réparateurs sont à l’origine des acteurs de taille importante et positionnés sur les activités de réparation dans le cadre des réparations sans changement de propriétaire (SBE, Cordon Electronics, Anovo, etc.). A titre d’exemple, Anovo réalise plus de 80 millions d'euros dans la revente des produits rénovés, principalement sur les mobiles.

A noter que l’acte de réparation / reconditionnement est parfois sous-traité dans des pays à bas couts (notamment dans les pays de l’Est). Nous comprenons que cette activité n’est parfois pas rentable en France mais l’est dans des pays de l’Est où le coût de la main d’œuvre est moins élevé même en tenant compte des frais de transports. La réglementation sur les échanges transfrontaliers (cf. I.2.1. ) a toutefois freiné cette activité puisqu’il n’est plus possible d’envoyer sous couvert de produit un équipement ne répondant pas à certains critères lui permettant d’être qualifié de produit. A titre d’exemple, un téléphone dont l’écran ne s’allume pas, que les professionnels qualifiaient de produit « ready-to-repair », est considéré comme un déchet. Ainsi les téléphones doivent généralement être soumis à un pre-test ce qui met en péril l’équilibre économique et restreint le champ des équipements réparés. Le rapport du Sénat33 sur le devenir des matériaux et composants des téléphones mobiles souligne le manque de traçabilité relatif à ces échanges transfrontaliers et que la réglementation en vigueur n’est pas toujours respectée.

Processus de réparation/remise en état

L’activité de réparation / remise en état de la téléphonie fait partie des activités les plus professionnalisées parmi celles observées dans le cadre de cette étude. Certains préparateurs au réemploi ont mis au point des protocoles de tests reposant sur une vingtaine de points de contrôle (cf. Figure 22).

Figure 22 : Exemple de contrôles réalisés lors du reconditionnement d’un smartphone (source : Itancia) RCUBE a développé le label « mobile certifié reconditionné » en fonction d’une évaluation réalisée sur 7 domaines suivant plus de 75 critères (exemple dans la Figure 23), par des experts indépendants. Des standards de qualité doivent être respectés notamment sur la garantie, les tests batterie et la traçabilité.

33 Rapport d’information fait au nom de la mission d’information sur l’inventaire et le devenir des matériaux et composants des téléphones mobiles (2016)

Figure 23 : Exemple de critères d’attribution du label « mobile certifié reconditionné »

Eco-systèmes a conçus une charte sur le réemploi des téléphones mobiles s’appliquant aux partenaires de réemploi avec lequel l’éco-organisme travaille en France. Elle définit les aspects éthiques/sociaux, réglementaires, environnementaux et plus longuement les aspects techniques : traçabilité, tests à effectuer (cf. Figure 24), fin de vie, modalités de reporting.

Figure 24 : Détail des tests à réaliser (à gauche) et traçabilité des flux depuis le point de collecte jusqu'au pré-diagnostic (à droite) selon la charte sur le réemploi des téléphones mobiles d’Eco-systèmes

Parmi les acteurs interrogés, nous comprenons que tous effectuent l’effacement des données. La norme CENELEC en cours de préparation ne semble pas connue par la plupart des personnes interrogées.

Enfin, la logistique des flux est efficace sur la filière en raison d’un fonctionnement en logistique inversée des acteurs.

Gestion des pièces détachées

Les pièces détachées généralement utilisées sont des pièces électroniques et des pièces de carénage en plastique.

Les structures achètent généralement les pièces détachées neuves ou d’occasion, à l’exception des accessoires (ex : écouteurs) systématiquement neufs. La filière des pièces détachées est toutefois peu structurée et il n’existe pas de système de certification des pièces comme sur la filière de l’électroménager GEM/PEM. Des reconditionneurs/réparateurs sont sollicités par d’autres acteurs pour leur fournir des pièces, à l’image des Ateliers du Bocage qui ont été contactés pour vendre les écrans de smartphones récupérés.

Certaines pièces détachées sont fabriquées par les reconditionneurs/réparateurs comme des coques de téléphones fabriquées grâce à des moules à injection dont disposent certains reconditionneurs/réparateurs.

REVENTE ET DONS Canaux de revente et don

La vente a d’abord lieu en ligne :

 Les sites web de distribution des opérateurs qui proposent des produits reconditionnés différents de ceux qu’ils collectent/rachètent : rétraction clients et emballages endommagés ;

 Les sites web de vente des intermédiaires, sur lesquels ils rachètent également les mobiles usagés ;

 Les sites de petites annonces, en particulier Leboncoin.fr ;

 Les places de marché, à l’image de Priceminister sur lesquels les particuliers peuvent vendre directement leurs mobiles ou de Back2Market qui sélectionne les vendeurs, uniquement professionnels, selon des critères de qualité ;

 Les Ateliers du Bocage vendent aussi via un site en ligne et un programme pour les associations qui permet aux associations de s’équiper à moindre coût.

Certains acteurs proposent aussi une offre de mobiles reconditionnés dans des boutiques physiques :

 Les opérateurs proposent au sein de leurs boutiques une offre de mobiles d’occasion issus de rétraction clients et défauts d’emballages. Les invendus sont également vendus mais ne sont pas inclus dans les activités de réemploi ;

 Des enseignes de grande distribution du type Fnac, Darty, etc. proposent des smartphones de seconde main : à titre d’exemple, Auchan a développé une offre importante de smartphones Apple reconditionnés ;

 Certains revendeurs ont fortement développé ces dernières années leur offre de téléphones, à l’image de Cash Express ;

 Les reconditionneurs/réparateurs de l’ESS, et en particulier Ateliers du Bocage, disposent de points de vente dans lesquels sont proposés les téléphones reconditionnés.

Les acteurs intermédiaires ont par ailleurs développé la vente à des assureurs (ex : Allianz) qui dans le cadre de certains contrats d’assurance remplacent les mobiles par des produits reconditionnés.

Exports

La majorité des acteurs revendent une partie des produits reconditionnés dans les pays émergents à des revendeurs (par exemple en Afrique). En effet, les modèles sont très rapidement obsolètes en France en raison du renouvellement technologique, mais ne le sont pas dans ces pays, à l’image de l’IPhone 4S.

Orange a développé une démarche de RSE globale autour du reconditionnement des mobiles sur la base du constat que pour des raisons économiques les équipements de contrefaçon, les mobiles d’occasion européens (de bonne qualité) et les mobiles low-cost sont envoyés en Afrique. Il faut donc mettre en place des actions de collecte et démantèlement en Afrique. Il n’existe pas d’inventaire national consolidé précis de ces flux envoyés à l’export.

Nous n’avons pas identifié de cas de non-respect de la réglementation des EEE usagés dans le cadre de cette étude. Il peut par contre circuler facilement parce que le volume est très faible et il n’est donc pas cher de le faire réparer à l’étranger. Il existe donc un risque que certains déchets soient exportés illégalement sous couvert d’être des produits. Selon le SIRRMIET, le téléphone portable est une victime collatérale des réglementations relatives aux échanges transfrontaliers de produits et déchets car il n’y aucun intérêt économique à faire de l’envoi de produit d’export caché (le déchet de téléphone ayant une faible valeur).

Le reconditionnement des mobiles collectés dans le cadre de la collecte solidaire chez Orange Les mobiles collectés dans le cadre de la collecte solidaire sont revendus en Afrique après réparation par les Ateliers du Bocage. Les mobiles remis en état sont revendus en Afrique, puis les fonds de la revente sont donnés à Emmaüs International qui récupère les déchets en Afrique.

Orange a développé avec Emmaüs 5 ateliers de collecte et démantèlement en Afrique qui ont permis de récupérer un million et demi de mobiles soit 240t de déchets. A chaque reprise de mobile, 2€ sont versés à Emmaüs International pour ce projet.

Les déchets sont ensuite envoyés en France à Morphosis, une PME innovante dans le domaine de l’extraction des métaux.

Dans le document ÉTUDE SUR LE RÉEMPLOI DES EEE MÉNAGERS (Page 56-62)