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Comparaison des valeurs (propriétés typiques) des locuteurs des deux catégories (A) et (B) :

La catégorisation du sujet

Extrait 43 jean louis nice

6.2.4. Comparaison des valeurs (propriétés typiques) des locuteurs des deux catégories (A) et (B) :

Selon les énonciateurs de la FD de gauche , l’évolution de la société se fait par

intégration d’éléments issus d’autres pays. C’est une intégration économique qui assure la

prise en compte de l’individu par l’application des grands principes humanistes de la devise (liberté, égalité, fraternité) et actionne, ainsi, la roue du progrès en s’appuyant sur la diversité des apports permise par l’ouverture sur l’Autre .En accueillant l’Autre, la société d’accueil s’enrichit d’autant.

Quant aux énonciateurs de la communauté discursive (FD de la droite), s’ils partagent les mêmes principes énoncés dans la devise républicaine – dont ils lui disputent la paternité- leur vision de la société est divergente plus particulièrement en ce qui concerne la posture vis à vis de l’immigration. Reconnaissant la France comme un pays d’immigration, ils n’adoptent pas le même positionnement que les énonciateurs de la FD de gauche. En effet, si ces derniers prônent l’ouverture des frontières et n’opposent aucune restriction à l’accueil des réfugiés et autres populations démunies affluant du monde entier au nom de la Fraternité humaine, ceux de la Droite considèrent cet afflux massif comme un danger menaçant la cohésion de la société. C’est pourquoi la notion d’intégration est supplantée par celle

d’assimilation (voir tableau).

L’intégrationcomme nous l’avons vu est antinomique de l’assimilationcomme le souligne cet énonciateur de la communauté discursive n°2 (FD de gauche)

Extrait n° 64

Ci , 02/11/09 à 15:14

« Cette confusion particulièrement française entre politique et culturel, entre assimilation et intégration empêche de penser l'intégration sans l'assimilation : on pourrait pourtant considérer l'égalité en droits indépendamment de la similitude culturelle. Être français c’est quoi' ça dépend pour qui... »

Le positionnement du sujet énonciateur dépend de la formation discursive et la communauté discursive à laquelle il appartient. Le sujet interpellé par l’idéologie, en effet, est dans l’illusion de sa propre autonomie qui marche à l’idéologie (Althusser 1952 dans Pêcheux 1975 : 122) ainsi que l’affirme F.Dufour « L’interpellation du sujet par l’idéologie réalise

l’identification du sujet à la formation discursive qui le domine et dans laquelle il est constitué en sujet. » (Dufour 2007 : 265) .

Ainsi, nous voyons se constituer deux communautés discursives constituant par leurs discours deux formations discursives opposées à propos de l’identité française. Leur antagonisme se manifeste au niveau des valeurs qu’elles privilégient et la signification qu’elles leur accordent sur le plan discursif.

Communauté discursive (Droite) Communauté discursive ( Gauche ) Assimilation : culturelle

Abandon de la culture d’origine/ interdiction des signes religieux / diversité source de danger (disparition de la culture)

Intégrationéconomique et politique

respect de la culture d‘origine (melting pot) /liberté de culte ; diversité source d’évolution

Valeurs d’essence religieuse chrétienne ou catholique

Devise : liberté, égalité, fraternité

(charité chrétienne)

Adhésion libre au grand idéal : défendre les droits de l’homme (Humanisme et

universalisme )

Devise : liberté , égalité , fraternité

Laculture européenne :

respect, acceptation de la culture autochtone .Refus de la diversité et de « l’accommodement raisonnable »

L’ouverture sur l’Autre (l’étranger) et l’acceptation de la différence et préserver la diversité source d’évolution de la société française et lutter contre l’intolérance

Communauté laïque aux racines chrétiennes.

Accepter avec condition d’assimilation (abandon de la culture d’origine –

allégeance à la société d’accueil.)

une laïcité corollairede cette ouverture sur l’autre. Acceptation de l’autre avec sa différence

Tableau 6.4 : Valeurs ou propriétés représentatives du type des deux communautés

discursives (droite/gauche)

Alors qu’à gauche, on parle d’intégration, à droite, il est question d’assimilation.

L’humanisme comme valeur fondamentale issue de la déclaration des droits de

l’homme et des Lumières se voit opposer la charité et la fraternité chrétienneet la primauté de la culture catholique.

La laïcité voulue, par la gauche, comme une ouverture sur l’autre (l’immigrant), une

forme de tolérance au sens large vis-à-vis de ses croyances : « (...) On ne doit pas pointer un

homme du doigt parce qu'il pratique une religion » ( Pier 02/11/09 à 14:46) , est surtout ,

pour la droite , un outil légal pour donner la précellence à la culture et les valeurs religieuses des autochtones.

L’argument culturel constitue le levier essentiel de la politique d’assimilation qui ne peut invoquer officiellement , dans ce contexte , ni la race, ni la religion .En effet, toute personne d’origine étrangère soupçonnée d’irrespect pour la culture locale , d’inadéquation culturelle somme toute subjective est placée soit , hors du domaine notionnel de l’identité française soit , dans un gradient éloigné du centre organisateur. Une telle catégorisation prendrait sur le plan politique la forme d’une loi permettant de déposséder de leurs droits des citoyens déjà reconnus par la loi.

Alors que la communauté discursive de gauche considère l’immigration avec le prisme de l’intégration économique et celui des droits de l’homme, la communauté discursive de la droite met l’accent sur le « culturel », le ressenti, la subjectivité et l’attitude de l’immigré vis- à-vis de la société d’accueil. C’est ainsi que le champ lexicaux révèlent l’usage de termes spécifiques à chaque formation à travers un dialogisme interdiscursif qui s’établit entre les deux formations discursives.

 Dialogisme des formations discursives

Le débat fondé principalement sur les contributions des internautes répondant à la question principale du site du ministère « Pour vous , qu’est-ce qu’être français ? » est une forme de communication unilatérale puisque les producteurs d’énoncés sont censés rédiger une réponse et l’envoyer dans le site sans attendre de réponse de la part de leur coénonciateur officiel le ministre E. Besson que nous avons baptisé « hyperénonciateur second , h1» et qui est censé observer la neutralité jusqu’à la synthèse finale prévue pour le mois de février 2010. Donc les énonciateurs n’ont d’autre coénonciateur identifié que cette instance qui a organisé le débat. Or, les textes analysés, en plus du dialogisme foncier recèlent la part de l’autre dans le discours de l’énonciateur, témoignent de cette hétérogénéité du discours (J. Authier-Revuz , 1988). On peut dire que les textes composant notre corpus sont à ranger dans la catégorie des textes dialogiques monologaux :

« les textes ne se présentent pas tous sous la forme d’un enchaînement de tours de parole : l’article de journal, l’inscription funéraire, la nouvelle ou le roman p. ex. se manifestent non comme dialogue (deux ou plusieurs locuteurs) mais comme monologue (un seul locuteur).(...) le texte monologal est à comprendre, quelle que soit sa taille, comme un tour de parole d’un genre particulier. Les répliques antérieure et ultérieure sont absentes de la structure externe (...)mais n’en affectent pas moins la structure interne du texte, qui, comme le tour de parole dans un texte dialogal, mais de façon cependant différente, manifeste une orientation dialogique.(...) On pourrait dire que, dans le dialogal, les tours de parole antérieurs et ultérieurs sont in praesentia, alors que, dans le monologal, ils sont in absentia. »

J. Bres et A. Nowakowska , 2005

Dans ce tableau , nous confronterons les textes des deux formations discursives afin le dialogisme qui s’instaure entre elles :

Droite Gauche

Extrait n° 65

Romain

02/11/09 à 18:56

Etre né avec de parents français. La france à été batie pendant des centaines d ’années sur la religion catholique, bien que laique un français ne peut etre d’une autre religion. C est aimer le pays pour ce qu il est, pour ce qu il fait. Si on est pas content on le quitte.

Extrait n° 67 Gonon Bernard 02/11/09 à 12:02

Pour moi être français c’est appartenir à une communauté d’hommes et de femmes vivant dans un pays dont la

Extrait n° 66Sand

02/11/09 à 10:02

Etre français c’est quand chaque personne bâtit par sa propre histoire un pan de l’édifice français, un pan de l’Histoire française.

Pour moi un français pure souche cela n’existe pas car depuis l’Antiquité la France a toujours été une terre d’immigration et aussi une terre d’accueil

culture et les traditions ont deux millénaires. Préserver cette richesse patimoniale est d’autant plus nécessaire que la mondialisation et les flux migratoires augmentent les risques qu’elle se dissolve et perde sa spécificité Extrait n° 68

Pieusse11 02/11/09 à 12:02

Savoir la marseillaise, parler français correctement, connaitre l histoire de france et surtout ne pas oublier la laiçité !!!!!!!!!!!

Etre français c est avant tout vivre français !!!!

Extrait 70

calu 8302/11/09 à 12:02

,connaitre la marseillaise et une obligation , surtout

Extrait n° 69

Moet

02/11/09 à 08:36

Certes connaître la marseillaise et l’histoire de son pays est important mais au-delà de ça ; il y a des valeurs et la solidarité et l’entraide, des idées trop souvent reléguées au second plan

offrir un toit aux plus démunis, aider les gens dans le besoin et accueillir les réfugiés politiques

Extrait 71

Brun , 02/11/09 à 13:24

(...) aulieu d’attendre apres l’etat il faut se prendre en charge en etant respectueux des autres

Extrait 72

Thibault , 02/11/09 à 16:32 (305)

Etre français c’est surtout ouvrir nos frontières à ceux qui fuient la guerre et la tyrannie sans craindre qu’ils menacent notre identité

offrir un toit aux plus démunis, aider les gens dans le besoin et accueillir les réfugiés politiques

Extrait 73

Michaël 02/11/09 à 13:36

C’est être tolérant, ouvert aux autres, accepter sans contrepartie les autres cultures et s’en enrichir.).

C’est éviter de dresser les groupes sociaux les uns contre les autres (à des fins politiques ou financières) et militer pour l’égalité (homme- femme, accès au savoir et à la culture, accès aux soins).

Extrait 74

Patou , 02/11/09 à 19:41

Pour etre Francais, il ne suffit pas de naitre sur le territoire, il faut le mériter !

Extrait 75

Edouard , 02/11/09 à 13:26

Être français, c’est être citoyen de la République Française. C’est une appartenance politique. Pas culturelle, pas linguistique, pas

Pour moi être français, c’est connaître l’histoire de la France, en connaitre sa vrai valeur et maintenir notre pays comme un pays laïque à 100%. Ne pas profiter de tous les avantages sociaux sans ne rien faire pour travailler et (...)

territoriale, pas ethnique, pas sociale, pas traditionnelle, pas historique. C’est avoir des droits et des devoirs, qui définissent la façon dont les français choisissent de vivre ensemble Extrait 76 ,Kath 02/11/09 à 12:11

c est etre ne en francais c le droit du sol le reste c de la littérature

Enfin, il faut refuser tout communautarisme qui, aujourd'hui, est un véritable risque pour notre pays. Il faut que tout le monde accepte de fondre sa propre identité dans l'identité propre de la France éternelle : l'assimilation.

Extrait 77 , 02/11/09 à 13:52

d’accepter les autres venus d’ailleurs pour qu ’ensemble on vit dans nos différences et construisons la France de Demain car elle sera plus que diversifiée, multiculturelle.

c’est dans cette diversité et transformation que la France sera encore plus efficace ,influente Extrait 78 ,Monfort

02/11/09 à 18:27

Si être Français se résume à sacraliser les valeurs républicaines qui ont conduit au génocide de 1793 avec ses milliers de décapités dont de nombreux religieux, alors je ne veux pas me faire appeler Français

Extrait 79, Gérard PIERRE ,02/11/09 à 11:38 La Nation est avant tout la volonté de vivre ensemble un idéal politique, et la seule identité française est l'adhésion libre et franche aux valeurs de notre République égalitaire, laïque et universaliste.

Le territoire, espace nécessaire à l'exercice de la souveraineté, est seulement l'une de ses conditions d'existence.

Extrait 80 , babdel , 13/11/09 à 10:10 Est français celui qui adopte les valeurs de la France, faites de nos traditions, chrétiennes notamment. Ceux qui ne veulent pas les accepter trouveront d’autres pays d’accueil.

Extrait 81 , LIANE87 , 02/11/09 à 16:20 être français aujourd’hui, (...)c’est accepter l’autre sans défiance parce que notre peuple est divers et qu’ il a besoin de cette diversité pour repousser les limites de l’intolérance et redonner un élan à tout ce qui a fait notre grandeur (...). La France, ce n'est pas de l'ethnie ou de la religion.

Extrait 82

, Ledijonnais , 02/11/09 à 14:06

donc il faut des droits différents entre français (de toute origine et ancienneté) et les étrangers résidants en France. Pourquoi se sentir français si le voisin de nationalité étrangère a les même droits'Donc il faut une préférence nationale à l’emploi,au logement social,réserver les allocations familiales et le Rmi aux seuls nationaux,et vous verrez que les gens se sentiront français Extrait 84 , kazimodo , 02/11/09 à 14:29

Ne pas se considérer comme une victime présente, passée, future de l’ histoire du formidable dévellopement occidental ces 2000 derniéres années.

Ne pas croire que la France me doit qq chose au nom de la victimisation du passé de mes aïeuls

Extrait 86, un viking , 02/11/09 à 17:49 Etre Français,(...)aimer sa patrie et en assumer les qualités et les défauts mais sans tomber dans la repentance

________________________________ Extrait 87 , indian , 02/11/09 à 17:56 arriver en France de l’étranger OK mais s’adapter à ce pays et pas essayer de la convertir à nos coutumes.

les gens s’adaptent au pays et à son histoire pas l’inverse

Extrait 83 , nicolasacco , 02/11/09 à 09:11 Pour moi etre francais c’est dans les valeurs de la République arriver à construire une vie d’Homme Libre et surtout accepter les différences de mes concitoyens, qu’ils soient originaires de Hongrie comme du Maghreb afin de les dépasser et d’unir nos cultures et origines diverses pour continuer de créer, d’imaginer, de croire en un pays des droits de l’homme où tous sont nés égaux.

Extrait 85pascalD 02/11/09 à 15:09

(...) La France doit regarder les erreurs de son passé en face (esclavage, colonisation) en ne les oubliant pas mais en n’entrant pas dans une culpabilisation stérile

____________________________________ Extrait 88 , Ludovic 21/11/09 à 16:44

A chaque français, de créer les meilleures conditions pour que chacun s'intègre dans notre pays, c'est l'affaire de tous

Accepter que les étrangers aient une phase de bricolage identitaire et les aider à mieux accepter nos valeurs. Mieux faire comprendre à tous notre projet commun.

La confrontation des discours issus des deux communautés discursives a révélé un véritable dialogisme interdiscursif .Cela confirme notre hypothèse sur l’existence des deux formations discursives opposées et l’hypothèse d’un sujet assujetti à l’idéologie. Selon les résultats de l’analyse, nous sommes en présence de deux sujets interpellés par leurs idéologies respectives s’opposant sur le plan des idées débattant de l’identité et surtout d’un référent commun : l’étranger et sa place dans la société française. Ainsi le débat sur l’identité nationale s’est polarisé sur la question de l’immigration comme nous l’avons supposé.

Le thème de la place de l’étranger dans la société est devenu central à partir du moment où les deux communautés discursives antagonistes ont vu leur sujets respectifs prendre la parole. Chacun s’est empressé d’argumenter en faveur ou contre ce référent. Les positionnements respectifs des deux sujets-énonciateurs présentent de grandes similitudes si bien qu’il devient possible de les classer dans deux grandes catégories correspondant aux deux communautés discursives sources des deux formations discursives : une FD de gauche et une FD de droite. On peut donc conclure que les sujets constituent, en réalité des places

(Pêcheux, 1969 :18-19) , pouvant être occupées par n’importe quel locuteur partageant les

mêmes convictions , c’est-à-dire appartenant à la même communauté discursive .

Conclusion

Ainsi le débat sur l’identité nationale qui a donné naissance à une intense circulation discursive , n’a pu échapper au « piège » de l’interdiscours et du déjà dit. Le sujet- énonciateur prenant la parole pour définir la notion (ETRE FRANÇAIS) produit un discours dans l’illusion de son autonomie car il ne fait, en réalité , que reproduire un déjà dit à partir d’une place-sujet ( Pêcheux , 1969) pouvant être occupée par n’importe quel énonciateur de sa communauté discursive tout autant qu’un acteur incarnant un personnage et « déroulant » un discours qui n’étant pas le sien peut être , par ce fait même , être tenu par d’autres acteurs.

Le sujet interpellé pris dans l’interdiscours lui fournissant la matière pour son discours perpétue le discours de sa communauté. C’est un dicible contraint par l’idéologie.

En partant des postulats propres à l’ADF (analyse du discours française) , nous pouvons dire que sommes donc en présence de deux communautés discursives que tout opposé .Le sujet interpellé développe un discours en construisant un sens soumis à l’influence de sa propre formation discursive par le biais de l’interdiscours.

CHAPITRE 7

Catégorisation du référent (1) ,une approche