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Comparaison des jeunes de niveau bas avec les jeunes de niveau bon dans le groupe en début de mesure

11. Analyse des données

11.3. Comparaison des jeunes de niveau bas avec les jeunes de niveau bon dans le groupe en début de mesure

(grille en annexe)

Les échantillons se réduisent dans les comparaisons qui vont suivre. Les groupes comptent 2 à 3 individus. Les résultats deviennent ainsi moins généralisables, plus sensibles à l’influence d’un seul individu. Nous allons tirer de ces comparaisons des tendances générales, en nous méfiant des scores.

Pour mieux préserver le côté antagoniste des groupes comparés, j’ai sorti de la liste Niklaus, qui avait été évalué comme ayant un niveau moyen : sans cela se serait posée la question de savoir dans quel groupe le mettre et son influence aurait risqué de modifier trop fortement le résultat d’un côté ou de l’autre.

11.3.1. Exigences

On constate que se sont les jeunes ayant un niveau bas qui s’expriment le plus sur les règles de base. On peut poser l’hypothèse que, pour les autres, ces règles vont de soi et que l’on estime plus important de respecter des exigences de savoir-faire. C’est en effet dans les exigences liées au résultat que les jeunes de niveau bon s’expriment le plus. Les deux groupes se sont exprimés quantitativement de manière équivalente sur les exigences.

11.3.2. Activités

Les jeunes de moins bon niveau scolaire ont davantage d’éléments descriptifs

« fantasmés » dans leur discours. Le choix de la profession idéale est axée sur le statut alors que pour les jeunes avec un meilleur potentiel, le choix est mieux équilibré selon les trois axes.

11.3.3. Rapport hiérarchique

La perception du patron est largement plus négative pour les jeunes de niveau scolaire inférieur.

Par rapport aux attentes, les jeunes qui ont plus de difficultés aux cours espèrent un patron compréhensif, disponible, sympa et même copain et confident. Les jeunes qui ont plus de moyens l’attendent malgré tout exigeant et respectueux. L’état précaire de la scolarité des jeunes du premier groupe ne les met pas en confiance et ils voudraient un patron copain qui leur « pardonne » ce manque.

Jeunes en début de mesure Jeunes de niveau bas Jeunes de niveau bon

Jeunes en fin de mesure Jeunes de niveau bas Jeunes de niveau bon

11.3.4. Travail

Les « moins bons » perçoivent le travail comme une obligation. La connotation est fortement négative : labeur, corvée, répétitif pour la vie, routine ennuyeuse. Le travail est nécessaire pour gagner sa vie et le fait d’en avoir serait donc malgré tout une satisfaction. S’ils avaient complètement le choix, ces jeunes renonceraient à travailler.

Leurs attentes vont vers un travail plaisir, dans une bonne ambiance qui leur octroie liberté, autonomie, mouvement. Le travail ne doit pas être trop intense. Ces jeunes sont très orientés vers la relation.

Les jeunes qui bénéficient de bons résultats scolaires voient le travail comme une occupation, un moyen de gagner sa vie, mais aussi un moyen d’apprendre quelque chose. Ils ne renonceraient pas à travailler. Eux aussi attendent un travail plaisir. Celui-ci doit apporter un bon salaire et être source d’apprentissages. L’ambiance est également très importante. Il y a équilibre entre les considérations liées à la relation et celles liées à la tâche.

11.3.5. Perception de soi dans le travail

Avec de moins bonnes ressources scolaires, les jeunes expriment un ressenti plutôt négatif (jeunes de niveau bas en début de mesure: total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti négatif » : 8,5 ; total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti positif » : 5,9). Chez eux, la crainte de ne pas tenir la place et même de ne pas y avoir accès est très marquée. Ils ne se réjouissent pas de la future situation de travail et manquent de confiance. Ils estiment cependant savoir répondre aux exigences, même s’ils ont de la peine à se projeter. Sur un plan relationnel, ils pensent savoir se faire apprécier.

La tendance est largement renversée chez les jeunes qui ont plus de moyens (jeunes de niveau bon en début de mesure: total des moyennes pour le groupe d’items

« ressenti négatif » : 1,5 ; total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti positif » : 10). Ceux-ci se disent satisfaits de la future situation de travail et sont en confiance. La seule crainte réside dans l’obtention d’une place.

Il est intéressant de noter que sur l’ensemble des sujets, les deux groupes se sont exprimés de manière assez équivalente en terme quantitatif. En revanche, pour ce dernier thème lié surtout aux ressentis, le total des moyennes est quasiment double pour les jeunes avec difficultés scolaires. Cela s’explique notamment par des propos plus ambivalents qui peuvent signifier une part de ressenti positif et une part d’angoisse. Les scores sont donc plus répartis sur l’ensemble des items.

Comparaison des jeunes de niveau bas avec les jeunes de niveau bon dans le groupe

« début de mesure » : résumé et commentaires Les jeunes de niveau bas :

Ils s’expriment davantage sur les exigences liées aux règles, au comportement à adopter. Leur préoccupation va donc vers la satisfaction de normes plutôt formelles.

La vision de l’activité future est empreinte d’éléments fantasmés. Le choix de la profession idéale s’appuie avant tout sur le statut qu’il confère.

Ces jeunes ont une perception très négative du patron. Dans l’idéal, ils attendraient volontiers de lui de la compréhension et de pouvoir créer un lien affectif (copain, confident).

Le travail est perçu aussi très négativement, obligation subie et désagréable. S’ils pouvaient, ils renonceraient à travailler. Dans l’idéal, ils attendraient un travail plaisir, dans une bonne ambiance. Un travail pas trop contraignant dans lequel ils puissent se sentir libres, en mouvement. La relation est au centre de leurs attentes et de leur discours.

Ils ne se réjouissent pas de la future situation de travail, ils ne se sentent pas tellement en confiance. Ils craignent avant tout de ne pas tenir sur la longueur. L’accès à l’activité fait aussi souci.

Les jeunes de niveau bon :

Ils s’expriment plus spontanément sur les exigences liées aux compétences et à la qualité du travail qu’à celles liées aux règles de base.

L’activité choisie est mieux comprise, la description est plus réaliste. Le choix d’une profession idéale se fait sur le statut, le résultat, mais aussi l’activité qu’elle décrit.

Ils attendent d’un patron respect et sympathie, sans aller jusqu’à vouloir une relation plus affective (copain).

La vision du travail est plutôt positive. Ils ne renonceraient pas à travailler. Ils considèrent autant la relation que la tâche.

En confiance, ces jeunes sont satisfaits de la future situation. Ils manifestent aussi la crainte liée à l’accession à l’activité professionnelle.

11.4. Comparaison des jeunes de niveau bas avec les jeunes