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11. Analyse des données

11.5. Comparaison des jeunes de niveau bas entre les deux groupes (grille en annexe)

Beaucoup d’éléments d’analyse ont déjà été exposés dans les comparaisons précédentes. Cette nouvelle comparaison cherche à confirmer ce qui a déjà pu être dit et éventuellement mettre en lumière ce qui doit encore l’être.

11.5.1. Exigences

Les jeunes de niveau bas en fin de mesure se sont davantage exprimés ou de manière plus convaincante sur le sujet (jeunes de niveau bas : total des moyennes pour la dimension « exigences » : f : 24.3 contre d : 15). La plupart des items obtiennent une notation supérieure chez ce groupe, de manière très probante dans les règles de base.

Cette observation a déjà été faite et commentée plus haut.

Le Semestre familiarise les jeunes avec les exigences et normes du travail. Ils en parlent plus spontanément et ont un discours plus étayé sur le sujet. Ces jeunes se sont approprié une « culture du travail ». Le Semestre insiste beaucoup sur le cadre et les règles de base au travail. Les résultats mettent en évidence cet élément fort du Semestre.

11.5.2. Activités

Au sortir de la structure, les jeunes ont un choix plus réaliste et ont une vision plus nette des activités qui les attendent. Le choix d’une profession idéale est davantage posé sur les activités qu’elle recouvre et moins exclusivement sur le statut qu’elle confère (contrairement aux jeunes en début de mesure). Le jeune a un niveau de réflexion plus abouti, plus mature et considère davantage ce qui peut lui convenir en terme d’activité que le prestige lié à telle ou telle profession.

Le Semestre amène ces jeunes à poser un choix réaliste et compris ; il parvient à obtenir l’acceptation et l’adhésion du jeune qui a évacué les préjugés et a fait le deuil

Jeunes en début de mesure Jeunes de niveau bas Jeunes de niveau bon

Jeunes en fin de mesure Jeunes de niveau bas Jeunes de niveau bon

11.5.3. Rapport hiérarchique

La perception du patron chez les jeunes après quelques mois au Semestre est beaucoup moins négative (observable sous le groupe d’items « connotation négative »). Les jeunes en début de mesure attendent de la compréhension, ce qui n’est plus le cas des jeunes au sortir de la mesure. On peut interpréter cela comme une plus grande confiance de ces derniers en leurs moyens de satisfaire. L’attente d’un patron copain et confident disparaît aussi pour les jeunes avec une expérience au Semestre. Le Semestre amène une meilleure reconnaissance et acceptation de ce que représente la hiérarchie. Le besoin de se protéger par une relation affective tend à s’effacer.

11.5.4. Travail

En début de mesure, les jeunes alimentent encore une perception plutôt négative du travail (labeur, corvée, répétitif pour la vie, routine et ennui : observable en comparant le groupe d’items « connotation négative »), tandis que les jeunes en fin de mesure s’expriment en termes plus positifs (moyen d’atteindre un but, rendre service, produire, source de plaisir et développement personnel : observable en comparant le groupe d’items « connotation positive »).

Le groupe en fin de mesure, contrairement au premier groupe, ne renoncerait pas à travailler.

Les attentes vont pour tous les jeunes vers une travail plaisir dans une bonne ambiance. Les jeunes en début de mesure attendent de pouvoir être libres, autonomes, affranchis de tout contrôle et, avec ça, ils désirent un travail pas trop intense. Ils sont orientés vers la relation. Les jeunes en fin de mesure sont équilibrés dans leurs considérations et de la tâche et de l’aspect relationnel. Ils acceptent aussi facilement le travail manuel.

Chez les jeunes de niveau scolaire faible, le Semestre influence la perception du travail de manière positive. Même si l’environnement, les relations et l’ambiance restent des éléments importants, la tâche est mieux considérée. La satisfaction et le bénéfice qui peuvent ressortir d’une implication dans le « faire » leur sont devenus plus évidents.

Plus familiers avec la relation au travail, ils ne renonceraient pas à une activité professionnelle.

11.5.5. Perception de soi dans le travail

En fin de mesure, les adolescents ont des ressentis qui s’expriment plus positivement (jeunes de niveau bas en fin de mesure : total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti positif » : 10 ; total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti négatif » : 3,3). On perçoit donc ici une nette évolution par rapport aux jeunes de même niveau en début de mesure (jeunes de niveau bas en début de mesure : total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti positif » : 4,8 ; total des moyennes pour le groupe d’items « ressenti négatif » : 9,8).

La peur liée au fait de ne pas savoir s’ils tiendront la place s’efface (d : 2,2 ; f : 0,5). La peur qui prédomine encore est celle liée à l’obtention de la place (qui passe tout de même de 2,2 à 1,3). Les jeunes en fin de mesure se disent satisfaits de la future situation de travail alors que les jeunes en début de mesure ne s’en réjouissent pas.

Après six mois de structure, les jeunes se disent en confiance (f : 2 contre d : 0,6) et se projettent facilement. A l’inverse, en début de mesure, les jeunes ne se disent pas en confiance et ne se projettent pas facilement (d : 1,8 pour les deux items)

Comparaison des jeunes de niveau bas entre les deux groupes : résumé et commentaires

Les jeunes en fin de mesure s’expriment de manière plus exhaustive au sujet des exigences. Ils ont acquis une culture du travail et sont donc plus familiers des normes du travail.

Les jeunes qui sortent de la structure posent un choix plus réaliste et en ont une vision plus précise que les jeunes en début de mesure. Après quelques mois de Semestre, le choix d’une profession idéale ne se fait plus en fonction uniquement du statut mais aussi en fonction de l’activité qu’elle recouvre. Les considérations en terme de choix sont donc plus abouties et matures.

La perception de l’employeur, négative pour les jeunes en début de mesure devient positive pour les jeunes en fin de mesure. Les attentes d’un patron copain, confident, compréhensif disparaissent pour les jeunes qui sortent de la mesure, ceux-ci ont une représentation du patron plus réaliste et se sentent plus en confiance dans la relation avec lui.

La perception du travail passe de plutôt négative (corvée, labeur) pour les jeunes en début de mesure à plutôt positive (opportunité) pour les jeunes du deuxième groupe.

Ces derniers ne renonceraient pas à travailler, contrairement aux premiers. Si les jeunes en début de structure recherchent un travail qui n’en demande pas trop, un travail qui peut s’effectuer de manière libre et sans contrôle, activité qui permette de se consacrer à la relation, les jeunes au sortir du Semestre n’expriment plus du tout ces attentes (qui traduisent une mauvaise compréhension ou un rejet des usages et normes du travail) et considèrent autant la tâche que la relation.

En terme de ressenti, la tendance s’inverse aussi avec l’expérience du Semestre. Si pour le premier groupe, il est principalement négatif, manque de confiance, crainte de ne pouvoir tenir la place, pour le deuxième groupe le ressenti est plutôt positif. Les jeunes ressortent de la structure plus en confiance, satisfaits de la situation future. Le choix professionnel est aussi mieux posé, construit ; les normes du travail sont devenues plus familières.

11.6. Comparaison des jeunes de niveau bon entre les deux