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Chapitre II : étude du pouvoir antagoniste antifongique In Vitro des rhizobactéries

II.2.6. analyse statistique des résultats

3. Résultats et discussion

3.3. Détermination du pouvoir antagoniste antifongique In Vitro des rhizobactéries

3.3.2 Activité antagoniste des composés volatiles envers les isolats du FOC

3.3.2.3. Comparaison des pouvoirs antagonistes des Bacillus et Pseudomonas

Les résultats de l’action par les produits diffusibles est presque identique entre le groupe des Bacillus et celui des Pseudomonas, avec une moyenne d’inhibition de 41,69 et 39,97%, respectivement. En revanche, les isolats de Bacillus, ont une action par les composés volatiles, légèrement supérieure à celle des Pseudomonas avec des moyennes d’inhibition de 49,12% et 46,55, respectivement.

D’une manière générale, l’action par les composés volatiles (49,12% et 46,55%) est beaucoup plus importante que celle obtenue à travers l’action par les produits diffusibles (41,69% et 39,97%), ceci, avec les deux groupes de bactéries testées (Figure 12).

En ce qui concerne la sensibilité des isolats du FOC aux différentes substances produites par les Bactéries, il en ressort qu’il existe une légère différence dans la sensibilité

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62 entre les trois isolats de FOC rencontrés. En effet, le FOC1 (46,22%) subit plus l’action des deux bactéries que le FOC2 (44,47), qui à son tour est plus sensible que le FOC3 (42,32%).

La sensibilité accrue du FOC1 comparativement aux deux isolats vient beaucoup plus par l’action des produits diffusibles (50,94%) alors que celle des FOC2 et FOC3 est due principalement des composés volatiles (51,31 et 50,71) respectivement (Tableau 22).

Tableau 22: Comparaison des pouvoirs antagonistes entre les Bacillus et Pseudomonas

Genre Composés FOC1 FOC2 FOC3 Moyenne

Bacillus Diffusibles 54,62 50,94 28 37,63 42,44 33,92 41,69 Pseudomonas Diffusibles 47,26 47,26 25,4 39,97 Bacillus Volatiles 42,32 41,49 51,67 51,31 53,38 50,71 49,12 Pseudomonas Volatiles 40,66 50,95 48,04 46,55 Moyennes 46,22 44,47 42,32

Figure 12: Comparaison des pouvoirs antagonistes en fonction des souches de Bacillus et Pseudomonas et des isolats du Fusarium oxysporum f. sp. ciceris

Le Fusarium oxysporum f. sp. ciceris est économiquement un agent pathogène important sur les cultures de pois chiche. En raison de la nature de l’agent pathogène de la maladie, les applications chimiques pour lutter contre la maladie sont rarement couronnées de succès. La présente étude a été menée pour évaluer l'efficacité de Pseudomonas et les Bacillus contre des souches de Fusarium oxysporum f . sp. ciceris. Les souches bactériennes sont dans la plupart des cas corrélées et plus efficaces dans l'inhibition de la croissance mycélienne de

Fusarium oxysporum f. sp.ciceris isolé, si elles ont la même origine agro-écologique ; ce qui

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63 (1988) qui stipulent que l'utilisation de rhizobactéries dans le contrôle des maladies des plantes est plus efficace lorsque les rhizobactéries ont été isolés à partir de la même rhizosphère de la plante hôte. Dans cette étude, tous les isolats bactériens ont été sélectionnés parmi rhizosphère de champs de pois chiches.

L’ensemble de la collection des Bacillus et Pseudomonas a été testé afin de mettre en évidence l’activité antifongique des souches isolées vis-à-vis de FOC1, par la technique de confrontation directe, cette technique est une méthode de diffusion en milieu gélosé simple et rapide. Certains isolats bactériens ont montré une forte activité d'inhibition du pathogène, alors que d'autres n’ont montré qu’une activité légère voire nulle dans certains cas. Environ 43,42% (66 sur 152) des isolats a montré une activité antagoniste importante contre le

Fusarium oxysporum f. sp. ciceris dans des tests in vitro et donnant plus de 40% d’inhibition

de la croissance du mycélium. Le reste des isolats testés ne présentait aucune ou une faible activité antagoniste contre l'agent pathogène sur PDA plaque test. Des résultats similaires ont déjà été rapportés (Erdogan et Benlioglu , 2010; Tjamos et al 2004; Khot et al 1996).

Les souches bactériennes (Bacillus et Pseudomonas) exercent une activité antagoniste envers le Fusarium solani. En effet, les souches de Bacillus ont donné une moyenne d’inhibition de l’ordre 43,129. F.solani plus sensible par rapport au FOC2 à l’activité antifongique des souches bactériennes du groupe de Bacillus. Dans le cas des souches de Pseudomonas, elles ont donné une moyenne d’inhibition de l’ordre 39,5, ce taux se trouve plus supérieur qu’au taux enregistré avec le FOC3, qui est égal à 25,4. Mudawi et Idris en 2014 ont trouvé que le FOC était plus sensible que Fusarium solani.

La réduction de la croissance fongique par certains PGPR et la formation de zones d'inhibition étaient vraisemblablement en raison des métabolites, des substances antifongiques et ou des enzymes dégradant la paroi cellulaire, libérées par les bactéries dans le milieu de culture (Zarrin et al (2009). Également Sarhan et al (2001) et Montealegre (2005) signalent que le filtrat de culture exempt de cellules de B. subtilis a inhibé la croissance mycélienne, la croissance radiale et la germination des spores et le tube germinative du FOC.

Les résultats de l’antagonisme in vitro indiquent que la production d'antibiotiques et/ou d'autres substances antifongiques par ces bactéries peut être impliquée dans l'inhibition de la croissance des hyphes des isolats fongiques. Ceci est soutenu par les éléments: a) tous les isolats bactériens sélectionnés au départ, il n'y a pas de contact direct entre le mycélium et les colonies bactériennes, de sorte que l'inhibition de la croissance fongique est due à la substance diffusée dans le milieu de gélose. b) Le milieu PDA utilisé pour la confrontation

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64 directe est riche en nutriments et donc la concurrence pour eux pourrait être exclue. Et c) l’antibiose est le mode général d'antagonisme observé pour Bacillus spp (Landa, 1997).

De nombreuses souches de Bacillus ont été trouvés être des agents de lutte biologique contre les agents pathogènes fongiques potentiels. Cette action antifongique implique la production d'antibiotiques, en particulier dans les microsites de sol (Fravel, 2005). Adebayo et Ekpo (2005) indiquent que le B.sutilis a inhibé la croissance fongique et également favorisé la croissance des plants de tomates en culture sous serres. Le B. subtilis a montré avoir un large spectre d’activité antimicrobienne sur divers champignons et bactéries pathogène (Grover et al., 2009). Les Bacillus sont connus pour leur faculté de réduction de l'indice de flétrissement en Fusarium udum, augmenter la croissance des plantes et provoquent la colonisation rapide des tissus de tomate dans l’ordre d'induire une résistance systémique contre F.oxysporum (Kloepper, 2004). Alors que les Pseudomonas sont très efficaces contre le F.solani (61,29% des isolats ont un taux d’inhbition plus de 50%) par rapport aux isolats de Bacillus (34,29%). 29,03% des souches de Pseudomonas ont donné des taux d’inhibition supérieurs à 50%. Ceci nous laisse à affirmer que le FOC était plus résistant aux isolats de Pseudomonas que FS. Les Pseudomonas fluorescents ont montré un grand potentiel dans la suppression du flétrissement de pois chiche, ce qui suggère que ces isolats peuvent être utilisés comme agents de lutte biologique contre les champignons phytopathogène des plantes (Alabouvette., 2007).

Les résultats de l’action des produits diffusibles est identique entre les Bacillus et les

Pseudomonas, avec les produits volatiles, les isolats de Bacillus légèrement supérieur à ceux

de Pseudomonas,ce qui va à l’encontre des résultats obtenus par (Karimi et al., 2012). Les résultats in vitro illustrent bien que toutes souches de B.subtilis isolées produisent plus de métabolites secondaires extracellulaires que les souches de Pseudomonas. Ces résultats sont en accord avec les recherches précédemment effectuées par Romanenko et al (2000) et Kamal et al (2009). Les résultats des composés volatiles et la production de cyanure d'hydrogène ont été similaires dans les deux des Pseudomonas et Bacillus. Le Cyanide hydrogène est un agent chélateur des métaux et a été signalé aussi efficace dans le contrôle du flétrissement du concombre causée par Pythium ultimum (Keel et al., 1996).

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II.4. Conclusion :

Au terme de cette partie d’étude, qui analysée la pouvoir antagoniste in vitro de 152 souches bactériennes affiliées aux genres Bacillus et Pseudoomans, une vingtaine de souches par genre se sont montrés très efficace dans l’inhibition de la croissance mycélienne du douées des 4 isolats du Fusarium oxysporum f.s. ciceris, donnant parfois un taux de 70% d’inhibition. Nous avons remarqué qu’il existe une grande variabilité entre les souches bactériennes et les isolats fongiques. Si certaines ont montrées une forte activité d'inhibition du pathogène, d'autres n’ont montré qu’une activité légère, voire nulle dans certains cas. Environ 43,42% des souches soit 66 sur 152 testées, avait montré une activité antagoniste intéressante contre le FOC. Par ailleurs, nous concluons que l’efficacité des souches bactériennes augmente si la souche a la même origine agro-écologique que l’isolat fongique.

L’inhibition de la croissance mycélienne du FOC est le résultat de l’action combinée d’un certains nombre de composés diffusibles et volatiles. En effet, nos résultats montrent que l’action par les produits diffusibles dans le milieu de culture est très proche entre le groupe des Bacillus et des Pseudomanas et les espèces apparentées. En revanche, l’action par les produits volatiles des souches de Bacillus est plus prononcée que celle obtenue avec les souches de Pseudomonas. En outre, la sensibilité des isolats du FOC aux différentes substances produites par les bactéries, elle à l’avantage des produits volatiles.

La réduction de la croissance mycélienne par les rhizobactéries à travers la formation de zones d'inhibition autour des colonies fongiques est du vraisemblablement aux métabolites, aux substances antifongiques et ou aux enzymes dégradant la paroi cellulaire, libérées par les bactéries dans le milieu de culture. L’exploitation de la faculté antagoniste des Bacillus et des Pseudomonas dans le biocontrôle de la fusariose de pois chiche semble être très prometteuse.