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Chapitre III: Caractérisation moyenne de la pollution gazeuse à Abidjan et Cotonou

III.5. Comparaison des concentrations moyennes annuelles des polluants sur les sites trafic d’Abidjan,

Dans cette partie, les concentrations moyennes des différents polluants gazeux pour la période de Décembre 2014 à Avril 2017 ont été calculées pour différentes villes africaines. Il s’agit ici de faire une comparaison des concentrations moyennes obtenues sur les sites DACCIWA avec celles obtenues sur des sites trafic à Yaoundé et Bamako dans le cadre du programme POLCA (POLlution des Capitales Africaines). La collecte des données sur les sites de Yaoundé et de Bamako a été réalisée sous les supervisions respectives de Madame Marie-Roumy Ouafo de l’université de Douala et de Monsieur Babacar Diop du département de physique de l’université de Bamako. Notre travail pour les sites de Bamako et de Yaoundé a consisté à traiter les résultats d’analyse, à effectuer le calcul des concentrations des polluants gazeux dans l’air et à valider la base de données. La base de données réalisée est présentée dans

103 les tableaux A2.1 et A2.2 en Annexe II, respectivement pour Bamako et Yaoundé. Pour Dakar, nous utilisons les résultats obtenus en 2009-2010 dans le projet POLCA (Adon et al., 2016).

Pour chacun des polluants un graphe a été réalisé résumant les concentrations moyennes calculées en ppb pour la période d’étude sur chaque site. Sur chaque graphe, les concentrations moyennes annuelles sont représentées par des barres bleues. Les traits horizontaux rouge, vert et violet indiquent les normes annuelles du polluant respectivement de l’OMS, de la Côte d’Ivoire et du Bénin lorsqu’elles existent. Tous ces graphes sont présentés à la figure 3.21. III.5.1. Concentrations moyennes annuelles de NO2 sur différents sites en Afrique.

Les concentrations moyennes annuelles de NO2 sont présentées à la figure 3.21a. On remarque que les concentrations moyennes sont presque toutes inférieures à la norme annuelle de l’OMS qui est de 21 ppb. Seul le site feux domestiques d’Abidjan dépasse légèrement ce seuil avec 21,1 ppb. On rappelle qu’outre les feux domestiques, ce site est fortement influencé par le trafic à proximité. Concernant les sites trafic, ceux de Yaoundé et de Cotonou ont les concentrations moyennes les plus élevées. Ces concentrations sont du même ordre de grandeur avec respectivement 18,2 ppb et 17,3 ppb pour Yaoundé et Cotonou, bien que ces deux sites présentent des caractéristiques différentes. Le trafic routier à Cotonou est constitué en grande partie des engins à deux roues tandis qu’à Yaoundé ce sont des véhicules de petite capacité comme les taxis collectifs et les moto-taxis qui constituent la principale source d’émission de NO2. Ces véhicules représentant environ 61 % du parc à Yaoundé (CUY, 2010) sont impliqués dans de nombreux accidents causant des embouteillages et émettant de nombreux polluants (Mfoulou Olugu, 2016). Des concentrations relativement plus faibles et du même ordre de grandeur ont été observées sur les sites trafic d’Abidjan (12,5 ppb) et de Bamako (13,0 ppb). La concentration moyenne mesurée à Bamako lors de notre étude est inférieure à celle obtenue par Adon et al (2016) sur la période de Janvier 2008 à Décembre 2009 qui est 16,2 ppb. Ces concentrations moyennes présentées dans la figure 3.21a sont de loin inférieures à celle obtenue à Dakar (31,7 ppb) sur la période de Juin 2008 à Décembre 2009 (Adon et al., 2016).

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Figure 3.21: Concentrations moyennes des polluants gazeux (NO2, SO2, NH3, HNO3, O3) dans les capitales d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

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III.5.2. Concentrations moyennes annuelles de SO2 sur différents sites en Afrique.

Les concentrations moyennes de SO2 sont présentées à la figure 3.21b. On remarque qu’à l’exception du site trafic de Bamako où l’on observe une concentration moyenne élevée de 5,5 ppb, les concentrations sont presque toutes comprises entre 0,8 ppb et 1,3 ppb. Cette valeur obtenue à Bamako dans le cadre de notre étude est supérieure à celle obtenue par les travaux d’Adon et al (2016) sur le même site où une concentration moyenne de 3,6 ppb avait été mesurée. Cependant, à Dakar la concentration moyenne (15,9 ppb) est largement au-dessus de celles trouvées sur les autres sites (Adon et al., 2016). Il n’existe pas de norme annuelle de l’OMS concernant SO2 cependant elles sont prévues par les lois nationales en Côte d’Ivoire et au Bénin. Au regard de ces normes, on remarque que les concentrations annuelles mesurées sont très faibles et que l’objectif de qualité est atteint dans ces villes concernant SO2. Cependant, la concentration moyenne à Dakar est supérieure à la norme ivoirienne (7,6 ppb / an) et inférieure à la norme Béninoise (30,6 ppb/ an).

III.5.3. Concentrations moyennes annuelles de NH3 sur différents sites en Afrique.

Sur la figure 3.21c, les concentrations moyennes de NH3 sur la période 2014-2017 montrent de premier abord que le site feux domestiques d’Abidjan est le plus pollué. En effet, la concentration moyenne mesurée sur ce site (92,5 ppb) est près de quatre fois supérieure à celles mesurées sur les autres sites. En dehors de ce site très proche de la source feux domestiques, le site feux de décharge d’Abidjan (26,6 ppb) et le site trafic de Bamako (29 ppb) ont aussi des niveaux de concentration relativement élevées dues à l’influence de la source feux domestiques sur ces sites. Sur les sites trafic d’Abidjan, de Cotonou et de Yaoundé les concentrations atteignent à peine 20 ppb avec respectivement 20,6 ppb, 19 ppb et 18,7 ppb. Ces dernières concentrations sont du même ordre de grandeur que celle trouvée à Dakar (21,1 ppb) lors de la campagne POLCA (Juin 2008 – Décembre 2009). Par contre, la concentration que nous avons trouvée à Bamako (29 ppb) est inférieure à celle obtenue par Adon et al (2016) lors de la campagne POLCA avec 46,7 ppb.

III.5.4. Concentrations moyennes annuelles de HNO3 sur différents sites en Afrique. Les concentrations moyennes de HNO3 présentées à la figure 3.21d montrent que les concentrations obtenues sur les différents sites varient très peu entre elles. On a obtenu 1,6 ppb, 1,3 ppb, 1,2 ppb, 1,1 ppb, 1,1 ppb et 0,8 ppb respectivement les sites trafic de Cotonou, feux domestiques d’Abidjan, feux de décharge d’Abidjan, trafic d’Abidjan, trafic de Bamako et Trafic de Yaoundé. Ces faibles variations laissent penser que le trafic n’est pas le principal

106 facteur qui influence les niveaux de concentration de HNO3. On rappelle en effet que HNO3 est un polluant secondaire. On pourrait attribuer ce résultat à l’influence des paramètres météorologiques qui pourrait contribuer à faire baisser ou augmenter la concentration de HNO3.

III.5.5. Concentrations moyennes annuelles de O3 sur différents sites en Afrique.

La figure 3.21e présente les niveaux de concentration d’ozone sur les sites de mesures situés en Afrique de l’Ouest et du centre. Les concentrations moyennes varient de 6,8 ppb (site trafic Yaoundé) à 14,2 ppb (site trafic Cotonou).Pour le site feux de décharge d’Abidjan, on a enregistré une concentration moyenne de (13,8 ppb) supérieure à celle du site feux domestiques d’Abidjan. On remarque aussi pour chaque site que le maximum d’ozone est obtenu là où les faibles concentrations de NO2 ont été mesurées (figure 3.21a). Les concentrations d’ozone sont donc en partie dues aux titrations de NO2.