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CHAPITRE IV : Méthodes

4.5. Collecte de données

4.5.1. Préparation de la collecte de données et sponsors

Tout au long de la préparation du protocole de recherche des contacts ont été pris avec les potentiels collaborateurs sur le terrain en RDC. Pendant les trois mois qui ont suivi la validation du protocole, les démarches ont été entreprises pour négocier les ententes entre la candidate avec ses directeurs de recherche et le Collectif Alpha Ujuvi. Le travail de terrain a commencé après que la candidate ait reçu le support financier de L’Institut pour la Culture et la Coopération (LINCCO) et de l’Axe de Santé Mondiale qui a permis de couvrir, respectivement, les frais de déplacement et ceux liés à l’administration des questionnaires et aux entrevues.

4.5.2. Formation du personnel de recherche sur le terrain

Sur le terrain, l’équipe de recherche était composée de la candidate et deux enquêtrices qui ont été recrutées et formées pour les besoins de l’enquête. Les enquêtrices ont été recrutées sur la base de leur expérience auprès des femmes surtout celles qui ont vécu des actes de VSLC. Toutes les deux travaillent avec le Collectif Alpha Ujuvi et sont en charge de recevoir les femmes qui se présentent à l’ONG pour solliciter une assistance qu’elles aient été victimes ou non de violence sexuelle. De par leurs fonctions, elles connaissent très bien les méthodes d’approche pour amener les femmes à se confier même sur les

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sujets les plus intimes ou sensibles. Une fois leur recrutement complété, les enquêtrices ont été formées pour l’administration du questionnaire pendant une journée. Leurs questions et remarques ont également permis d’améliorer le questionnaire de manière à ce que les questions soient culturellement compréhensibles et que les réponses obtenues correspondent aux éléments d’intérêt dans l’étude.

4.5.3. Collecte de données

La collecte de données quantitative (4 premiers objectifs) et qualitative (5e objectif) s’est faite en parallèle. Elle s’est déroulée de juillet à août 2012. En fonction des jours indiqués aux responsables des programmes d’alphabétisation et de résolution de conflits, l’équipe de recherche se déplaçait dans le quartier concerné pour l’administration des questionnaires. Dans chaque quartier, des locaux qui permettaient aux femmes de répondre aux questions en toute confidentialité ont été rendus disponibles.

Dès l’arrivée de l’équipe, la candidate s’assurait de la qualification en termes d’âge des femmes qui se sont présentées. Une fois le recrutement des participantes complété et avant la demande du consentement à participer (faite individuellement en début de l’entrevue), nous informions le groupe de participantes que l’étude s’intéresse à la violence sexuelle subie par les femmes, et que toutes les femmes intéressées peuvent y participer peu importe qu’elles aient subi ou non ce type d’agression au cours de leur vie. Celles qui sont intéressées à participer sont ensuite invitées à patienter pour qu’à tour de rôle tout le monde complète le questionnaire (données des quatre premiers objectifs de la thèse).

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En entrevue individuelle, les informations concernant l’état de santé des femmes et leur exposition ou non à la violence sexuelle étaient recueillies, une fois le consentement éclairé de la participante obtenu. Aucune pression n’a été utilisée pour inciter les femmes à participer ou compléter le questionnaire, au contraire chaque fois qu’une gêne était perceptible ou que les participantes commençaient à pleurer on leur offrait la possibilité d’arrêter l’entrevue si elles le souhaitaient. Toutes les entrevues sauf une (1) ont été conduites en Swahili, qui comme indiqué dans le début de la thèse est la langue officielle de l’Est de la RDC, donc parlée par tous les habitants de cette région.

L’entretien était conduit par les enquêtrices et les réponses rapportées en Français sur le questionnaire. La candidate examinait les questionnaires dès qu’ils étaient complétés pour s’assurer qu’il n’y avait pas de réponses contradictoires ou des questions qui ont été omises. La candidate se rendait aussi disponible pour répondre aux questions des enquêtrices en cas d’ambigüité par rapport aux réponses ou en cas de difficulté à classer la réponse d’une participante. Les enquêtrices étaient chargées de parcourir toutes les questions avec chaque participante sauf celles qui ne sont pas applicables à leur situation et de consigner les réponses avec tout le détail nécessaire. Elles avaient aussi la charge d’écouter les femmes et dans la mesure du possible de leur offrir l’assistance nécessaire ou les aiguiller vers les sources potentielles de support.

Pour assurer la confidentialité des réponses, les questionnaires étaient identifiés uniquement par des numéros et ce, à la fin de la journée de travail, sans égard à l’ordre de passage des participantes. Pour également éviter tout préjudice, l’invitation des femmes à

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participer à la partie qualitative de l’étude était faite oralement par les enquêtrices une fois que le questionnaire était complété et que la femme avait déclaré avoir subi un acte de VSLC et avoir eu un enfant issu d’un acte de violence sexuelle. Ce choix était guidé par le fait que la relation entre les femmes victimes de VSLC et l’enfant issu du viol qu’elles ont subi voulait être documentée. Il s’agit donc d’un échantillon consécutif de femmes ayant participé au volet quantitatif et qui répondaient aux critères de qualification recherchés. Lorsque les femmes acceptaient de prendre part à la seconde partie de l’étude, le jour où elles devaient se présenter dans les locaux de l’ONG pour la seconde entrevue leur était indiqué. La candidate avait choisi de faire les entrevues qualitatives au siège du Collectif Alpha Ujuvi pour que les femmes se sentent encore plus à l’aise pour discuter et pour garantir la qualité des enregistrements audio. Les entrevues qualitatives étaient individuelles et semi-dirigées avec utilisation de relances pour inviter la participante à développer en cas de réponses trop succinctes ou lorsque cette dernière avait spontanément abordé un aspect intéressant du sujet évalué qui n’était pas spécifiquement soulevé dans le guide. Elles ont été conduites par la candidate avec l’assistance d’une enquêtrice pour la traduction Français-Swahili-Français, le Swahili étant la langue parlée et comprise par toutes les participantes sans égard à leur ethnie. Contrairement au questionnaire quantitatif, le guide d’entrevue n’a pas été pré-testé. Lorsque la participante était reçue en entrevue, l’objectif de cette partie de l’étude lui était d’abord présenté soit : comprendre son vécu au quotidien en tant que femme qui a subi un acte de VSLC et mère d’un enfant issu d’un acte de violence sexuelle. Elle était à nouveau informée que sa participation est complètement volontaire, qu’elle pouvait arrêter l’entrevue à n’importe quel moment si elle le souhaite et que les échanges seraient

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enregistrés avec son autorisation. L’enregistrement étant essentiel pour la transcription et l’analyse des données, le refus de la participante entraînait sa disqualification. Une des participantes qui a accepté l’invitation au départ a ensuite refusé que ses propos soient enregistrés et pour cette raison son entrevue n’a pu être complétée. Une fois l’accord de la participante obtenu, les questions ouvertes de l’entrevue qualitative étaient parcourues l’une après l’autre. Les entrevues ont duré entre 30 et 45 minutes. Les entrevues ont été menées jusqu’à saturation des données c’est-à-dire jusqu’à ce que la candidate n’ait pu noter aucune nouvelle information de la dernière entrevue réalisée (Poupart 1997).

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