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Chapitre 4 – Méthodologie

4.2. Étude de la pertinence de la référence en orthopédie pédiatrique (objectifs 2 et 3)

4.2.3. Collecte de données

Des associées de recherche clinique dûment formées pour ce projet ont identifié les jeunes éligibles. Il est à noter que seulement des femmes occupaient ce poste afin de faciliter la conduite du projet dans des espaces cliniques parfois restreints où la majorité des jeunes étaient des filles. La collecte des données s’est faite au moment de la visite du jeune en clinique de scoliose et ne nécessitait pas de déplacement additionnel. Le protocole de recherche

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n’alourdissait que très peu le déroulement standard de la visite clinique. Dans tous les cas, ce sont des membres du personnel de la clinique (infirmière ou préposée) qui vérifiaient les listes de rendez-vous, identifiaient les participants potentiels et demandaient l’accord de ceux-ci pour que l’associée de recherche clinique les aborde et leur présente le projet. Le protocole de recherche, incluant les questionnaires et formulaires de consentement, avait été préalablement soumis et accepté par les comités d’éthique et de recherche de tous les établissements participants (Annexe 4). La nature du projet, ses objectifs, sa durée et son déroulement, les avantages et inconvénients associés au protocole et toute information pertinente leur ont ensuite été présentés, dans un espace en retrait de la salle d’attente, à l’aide du formulaire d’information au jeune et au parent. Le formulaire de consentement leur a ensuite été expliqué et les participants disposaient de la possibilité de poser toutes les questions qu’ils désiraient ainsi que de quelques minutes pour décider de leur participation ou non au projet, après quoi ils étaient invités à signer ce formulaire et en recevaient copie. Dans le cas où le jeune ou son parent s’opposait à répondre aux questionnaires ou encore si le personnel clinique ou l’orthopédiste jugeait que le temps ne permettait pas de procéder à l’administration complète des questionnaires, le jeune et son parent étaient invités à rendre disponible la fiche des données cliniques et à préciser s’ils avaient accès à une source régulière de soins pour l’enfant afin de recueillir l’information minimale au projet et juger d’un éventuel biais de sélection. Les participants à l’étude n’encouraient aucun risque physique. Ils ne retirèrent toutefois que peu de bénéfices directs de leur participation au projet si ce n’est qu’il est possible que les questionnaires administrés aient mis en évidence des éléments qu’ils ont souhaité discuter davantage avec leur médecin au moment de la visite. De plus, l’occasion de se mettre en mémoire les événements significatifs précédant la visite en orthopédie aurait rendu l’exposé de leur histoire de cas plus fluide et plus précis, de l’avis des orthopédistes.

4.2.3.1. Questionnaires

L’associée de recherche clinique profitait de la période d’attente avant l’examen avec l’orthopédiste pour procéder aux questionnaires (Annexe 5). L’enfant et le parent qui l’accompagnait, ou celui des deux parents qui se considérait le mieux informé des circonstances ayant conduit à la consultation en orthopédie, étaient invités à se déplacer dans une salle

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attenante à la clinique pour répondre aux questionnaires. Les circonstances entourant la découverte de la scoliose, l’état de santé général de l’enfant de même que les contacts passés avec des professionnels de la santé pour leur enfant ont été documentés au moyen d’un questionnaire d’entrevue administré au parent. En effet, l’auto-administration de ce dernier questionnaire aurait été ardue et complexe et nous avons aussi préféré utiliser des questions provenant d’enquêtes nationales sous forme d’entrevue en face à face. Ce mode d’administration permettait aussi de prévoir des explications standardisées et de faciliter l’administration de questions de contingence. Par la suite, le parent recevait un questionnaire papier auto-administré par lequel il documentait les caractéristiques démographiques et socio- économiques de sa famille, de même que ses habitudes de vie et ses comportements de santé propres. Ce mode d’administration privé est à préférer pour les questions sensibles. L’enfant était de son côté invité à remplir son propre questionnaire papier auto-administré. Il était installé, pour y répondre, dans une salle voisine de celle dans laquelle se faisait l’entrevue avec son parent ou encore dans la salle d’attente de la clinique (à moins qu’il n’ait explicitement demandé à rester dans la même salle que son parent). Il pouvait ainsi répondre de façon privée et conviviale à un questionnaire portant sur sa perception de son état de santé, ses attitudes face à la santé, ses habitudes de vie et de loisirs, les symptômes ressentis et son stade pubertaire. L’associée de recherche clinique était disponible pour répondre à ses questions s’il ne comprenait pas certains mots sans toutefois lui suggérer de réponse. Il est attendu que les stratégies de collecte de données choisies permettaient de maximiser les taux de réponse. Il était important de garantir aux répondants le maintien de la confidentialité pour qu’ils puissent fournir les réponses les plus honnêtes possibles, au meilleur de leur connaissance. Dans chaque clinique participante, les questionnaires étaient disponibles en français et en anglais.

4.2.3.2. Examen clinique

Un examen physique de chaque jeune participant a été complété par l’orthopédiste de la clinique en incluant le test de flexion antérieure d’Adams avec mesure au scoliomètre(Bunnell 1984) des gibbosités. Un examen radiologique standard en position debout postéro-antérieure était également pratiqué. Un tel examen est demandé de routine à la première visite en clinique de scoliose à moins que le jeune ne dispose de clichés radiologiques suffisamment récents et

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cliniquement adéquats. La radiographie a permis de mesurer les angles de Cobb (Cobb 1948) de toutes les courbes dans le plan frontal et l’indice de Risser (Risser 1958) : les deux paramètres radiologiques nécessaires à la détermination de la pertinence de la référence. Tous les cliniciens impliqués dans ce projet sont expérimentés à effectuer ces mesures de routine dans le suivi des patients scoliotiques. L’indice de Risser offre une fidélité qualifiée de bonne à très bonne (Goldberg et al. 1988 : kappa inter-observateur=0,8; Reem et al. 2009 : kappa inter- observateur=0,76 et kappa intra-observateur entre 0,86 et 0,92). La fidélité de l’angle de Cobb sur des films numériques, rapportée par un coefficient de corrélation intra-classe, a été chiffrée à 0,93 interobservateur et 0,96 intraobservateur (Gstoettner et al. 2007, Mok et al. 2009, Goldberg et al. 1988). La fidélité attendue est donc excellente, et ce, particulièrement pour la courbe principale, laquelle était considérée dans notre mesure de pertinence de la référence. La variabilité reconnue de cette mesure est d’environ 5o (Goldberg et al. 1988, parfois plus : Gstoettner et al. 2007), ce qui pourrait par ailleurs être suffisant dans notre cas pour changer la catégorie dans laquelle le jeune serait classé en regard de la variable d’outcome (cet élément sera discuté plus loin).

De plus, le type de scoliose selon la classification de la SRS, la localisation de la courbe principale, la taille, le poids et l’âge à la ménarche qui sont des données cliniques standards, ont également été documentées. Les données relatives aux examens physique et radiologique ont été obtenues par l’orthopédiste lui-même et transmises à l’équipe de recherche sur une fiche clinique standardisée, approuvée par les cliniciens participants. Il pouvait être requis d’utiliser les données de la visite de suivi pour confirmer le caractère idiopathique de la scoliose, à cause de son développement naturel. S’il s’avérait que la scoliose ne soit pas de type idiopathique, le participant était exclu a posteriori.