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Les Clac en chiffres

3 millions de visiteurs par an

200 000 nouveaux abonnés par an

1,3 million de prêts de livres par an

aux capacités créatrices et techniques des pays franco-phones du sud.

durant les années 2010 et 2011, le fonds a enregistré 301 demandes et cofinancé 106 projets (longs et courts métrages, fictions et documentaires, téléfilms, séries télévisées, magazines télévisés) issus des pays du sud membres de la francophonie. ces productions repré-sentent au total 277  heures, soit une moyenne de production annuelle de 135 heures. en 2012, les deux commissions (cinéma et télévision), qui se sont réunies fin juin à paris, ont établi la première partie de leur sélec-tion pour l’année. pas moins de 42 producsélec-tions – 21 programmes télévisuels et 21 films – représentant 16 pays, dont la république démocratique du congo, sélectionnée dans les deux catégories, recevront une aide d’un montant total de 880 000 euros.

au nombre des œuvres soutenues par le fonds, le film Un homme qui crie de mahamat saleh haroun (tchad) a obtenu le prix du jury au festival de cannes 2010, Sur la planche de Leïla Kilani (maroc) a été sélectionné à la quinzaine des réalisateurs à cannes en 2011. en 2012, le film Aujourd’hui d’alain gomis (sénégal) s’est retrouvé en

compétition officielle au festival de Berlin, celui de nabil ayouch, Les Chevaux de Dieu (maroc), au festival de cannes dans la catégorie un certain regard.

L’accompagnement des producteurs du Sud

dans un contexte économique fragilisé, la francophonie aide les professionnels du sud à élargir leurs possibilités d’accès aux financements et aux marchés :

• en proposant des expertises personnalisées  aux producteurs pour augmenter leurs chances d’accéder aux financements de l’union européenne gérés par le secrétariat des acp ;

• en encourageant la coopération interafricaine et la mise en place d’un fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel, en partenariat avec la fédération pana-fricaine des cinéastes (fepaci) et la chambre nationale syndicale des productions de films de tunisie ;

• en favorisant l’émergence de véritables structures de distribution, au-delà de l’appui à la promotion des œuvres par leurs propres producteurs. en 2012, la francophonie a permis ainsi que plus de 150 œuvres soient présentées lors de douze manifestations diffé-rentes (marchés, festivals et salons professionnels) sur quatre continents.

il y a une question de langue et de langage dans Sur la planche. c’est d’abord un marocain très singulier, une sorte de langue babélique utilisée par les jeunes Marocains mêlant dialecte marocain, français et anglais… ce marocain résonne comme du rap ou comme un flux de slam, musical.

tout le Maroc urbain parle comme cela, bien au-delà des milieux populaires ! c’est comme le verlan en France. il peut être très crypté quand il est parlé au cœur des cités et moins crypté lorsqu’il vient dans les autres quartiers. cette langue de la rue, dans le Maroc d’aujourd’hui, est basée sur le dialecte marocain, mais c’est un marocain hachuré : la grammaire est marocaine, même si elle est concassée, elle est nourrie de termes de toutes les langues qui composent le pays, et de langues inventées, de berbère, de français, d’anglais, d’espagnol… c’est une langue en perpétuelle réinvention, qui repose sur une poésie et une capacité de métaphoriser le monde. À l’instar du verlan, ce langage particulier s’est développé dans les milieux populaires frondeurs. Plus qu’un langage, c’est un mode de vie, une attitude à laquelle on reconnaît les

« urbains », les affranchis. ceux-ci déploient donc un véritable art de la « tchatche »… Mots, syntaxes, grammaire sont transformés, pliés, rompus par cette exubérance verbale… c’est la langue du territoire urbain où ne comptent plus les origines, le village, la langue des ancêtres. le film donne évidemment la part belle à cette langue imagée, inventive, foisonnante d’expressions : respirer cette parole, ses mots, jouer au funambule et oser se balancer par-dessus le piège de la logorrhée…

la langue insuffle et prend en partie en charge le rythme du film. Sur la planche est un film sur le langage donc, la force de ses codes, sur ce que ce langage véhicule comme charge émotionnelle, comme charge de pouvoir, comme revolver existentiel… tout acte passe par la prise de parole.

la palabre et la joute verbale sont omniprésentes…

c’est un bonheur pour le personnage de badia de parler cette langue-là. comment restituer cette langue, très riche, très fleurie, très gouailleuse ? comment parvenir à ce subtil compromis, entre le langage local et les attentes du public non-initié, qui donne toute sa puissance à la langue de badia ? comment traduire cette langue ? l’exercice d’adaptation a été un exercice de défi, de foi : croire que cette langue-là était compréhensible de tous, qu’il ne fallait pas la lisser, que la violence à la syntaxe et à la tonalité était possible. Avoir foi en l’oreille des non-initiés.

conserver coûte que coûte les tournures, le rythme et la musicalité… tout en mettant en exergue la beauté de l’invention poétique…

Leïla Kilani

Réalisatrice du film Sur la planche (Maroc)

TÉMoIGNAGE

© éric devin / aurora films

Le Fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel

soucieuse d’encourager une coopération sud-sud dans ses domaines d’intervention, la francophonie s’est engagée en faveur de la création d’un fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel (fpca) à la demande de la fepaci et l’a annoncé en mai 2010 à cannes lors d’une conférence de presse.

après la réalisation d’études de faisabilité (gouvernance et partenariats) et leur validation par les professionnels aux Journées cinématographiques de carthage (tunisie) fin 2010 et au festival panafricain du cinéma et de la télévision de ouagadougou (fespaco, Burkina faso) en 2011, et après avoir obtenu le soutien de nombreux pays africains ainsi que celui de l’unesco, le secrétaire géné-ral de la francophonie a invité l’ensemble des chefs d’état africains à se mobiliser pour la concrétisation de ce projet.

forte de ces avancées, l’oif a organisé à cannes le 19 mai 2012 une rencontre au cours de laquelle la tuni-sie, par la voie de son ministre de la culture, a permis au projet de franchir une étape politique. en effet, en présence de l’administrateur de l’oif, du ministre de la

culture de côte d’ivoire et de nombreux directeurs de la cinématographie de pays africains, l’assemblée a entériné les propositions de la tunisie visant à domicilier le siège administratif du fpca en tunisie et à mettre en place un comité d’orientation.

Le Pavillon des cinémas du monde

chaque année, ce sont dix jeunes réalisateurs et produc-teurs issus d’afrique, d’asie, d’amérique latine, d’europe centrale et orientale, du proche et du moyen-orient qui sont accompagnés par le pavillon des cinémas du monde, véritable machine à promouvoir les nouveaux talents pendant le festival international du film de cannes. ce programme de contacts et d’entraînement, appelé «  La fabrique des cinémas du monde  », est destiné à faciliter la concrétisation de projets de longs métrages (uniquement 1er et 2e long métrage). deux grandes personnalités du cinéma parrainent annuelle-ment ces jeunes talents. Le pavillon, de 400 m2, situé au cœur du village international est le fruit d’une collabora-tion entre partenaires francophones (diffuseurs, institu-tions) impliqués dans la production et la promotion des cinémas du monde : l’institut français, l’oif, tv5monde, cfi, rfi, france 24, radio monte carlo doualiya.

tv5monde : première chaîne panafricaine internationaLe

TV5MONDE s’est affirmée comme le premier acteur audiovisuel francophone généraliste sur le continent.

Une position qui se traduit par une audience cumulée hebdomadaire dépassant les 21 millions de téléspectateurs. Dans la majorité des capitales francophones l’audience hebdomadaire de TV5MONDE avoisine 50 % et plus. Au niveau de la notoriété, neuf personnes sur dix déclarent connaître la chaîne.

TV5MONDEAfrique, c’est une programmation qui donne la parole aux Africains et s’intéresse à tout ce qui fait l’actualité du continent avec son Journal Afrique, ses magazines culturel, économique et sociétal, ses films, ses compétitions sportives. C’est aussi un média de proximité qui noue des parte-nariats avec les plus grandes manifestations culturelles du continent…

Comme le recommandent les Déclarations des Sommets de Bucarest, de Québec et de Montreux, et avec l’appui des Instances nationales de régulation regroupées dans le Réfram (qui bénéficie du soutien de l’OIF), une dizaine de pays africains ont pris la décision de diffuser la chaîne francophone en hert-zien1 afin de la rendre accessible au plus grand nombre. Par ailleurs, TV5MONDE est désormais égale-ment diffusée en TNT dans six pays du continent2.

TV5MONDE, c’est aussi un portail web entièrement dédié à l’Afrique (tv5monde.com/afrique) doté d’une WebTV unique : TV5MONDE + Afrique propose à la carte, en accès libre, des programmes qui font la part belle aux productions subsahariennes. Plus de 270 000 visiteurs la consultent chaque mois.

Pour mémoire, TV5MONDE est diffusée dans près de 200 pays. Première chaîne généraliste mondiale en langue française, TV5MONDE est l’un des trois plus grands réseaux mondiaux de télévision. Elle est diffusée auprès de 220 millions de foyers dans près de 200 pays et territoires. Au sein de ce réseau, TV5 Québec-Canada offre une programmation diversifiée. TV5MONDE diffuse 24 heures quotidiennes de productions en français, avec 12 langues de sous-titrage sur l’ensemble des signaux. Son audience hebdomadaire est de 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.

1. cap-vert, comores, congo, république démocratique du congo, guinée équatoriale (avec le concours financier de la France, et pour la rDc de la France, de la suisse et de Wbi), Maurice, niger, sao tomé, seychelles, togo.

2. cameroun, république centrafricaine, guinée, niger, rwanda, Zambie.

L’AppROpRIAtION dE