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DEs ActIons DE soLIDARIté

Face à la crise que vit le monde depuis 2008, la solida-rité qui nous lie à des acteurs socio-économiques essentiels, tels que les entreprises et les communautés de base, impose que nous nous renforcions de manière innovante. Cette conviction nous a conduits à la recherche de formes nouvelles de soutien dont les résul-tats attendus constitueront le socle d’interventions plus approfondies par le canal de partenariats structurants.

Un meilleur accès des entreprises aux marchés publics et la consolidation de la transparence

Dans bien des pays, les marchés publics issus des financements de l’APD représentent entre 15 et 20 % du PIB. Ils constituent un véritable enjeu dans le soutien de l’économie et de l’emploi local, voire l’orientation de l’économie en faveur de l’économie verte et de l’innova-tion. Améliorer l’accès des entreprises aux marchés publics contribue, à cet égard, à relever les divers défis rencontrés. En termes de chiffre d’affaires et d’emploi, il s’agit d’optimiser, en facilitant le dialogue entre le public et le privé : le bénéfice que l’économie locale retire de la commande publique ; le rapport coût-efficacité des services publics en renforçant leurs aptitudes

concur-Fabrication de foyers améliorés au Bénin (collaboration IEPF/Région wallonne), 2011.

© Stéphane Nicolas / Agence wallonne de l’air et du climat

rentielles ; le fonctionnement des systèmes de passation des marchés en favorisant une meilleure compréhension des règles et procédures.

Les efforts à venir seront employés à la formalisation d’un réseau des partenaires sur les marchés publics, dont ils dynamiseront l’action collective, mutualisant les informations et déployant les partenariats interentreprises dans l’espace francophone. Cette étape sera préparatoire aux débats sur les enjeux des marchés publics de demain – électroniques ou verts, marchés dans le cadre de l’OMC –, sans oublier les sujets liés, tels que les partenariats publics-privés ou la sous-traitance, considérables enjeux du développement.

Développement de grappes d’entreprises et financement des entreprises

En collaboration avec la Conférence permanente des chambres consulaires africains et francophones (CPCCAF), et plus récemment avec l’Agence française de développement (AFD), l’OIF a entrepris depuis 2010 une étude participative visant le financement des grappes d’entreprises dans six pays d’Afrique francophone (Burkina Faso, Cameroun, Comores, Congo, Madagas-car, Sénégal).

Celle-ci s’inscrit dans le suivi des deux Rencontres internationales de la Francophonie économique (Rifé) à Québec en 2008 et 2012 et promouvant l’entreprise comme creuset de l’apprentissage et de la maîtrise du français langue d’innovation économique et technique.

En identifiant des schémas de financement appropriés, il s’agit de dégager les mieux à même de faciliter la constitution de grappes d’entreprises, jugées structu-rantes à la fois pour les filières de production et pour les territoires, et susceptibles de mobiliser des acteurs privés, mais aussi publics.

Parmi les différentes formules possibles, le mécanisme du cautionnement mutuel, qui repose sur le principe de la solidarité entre les entreprises membres, paraît le plus approprié au financement des projets collectifs et indi-viduels des grappes. À terme, cette étude aura permis, d’une part, d’identifier deux projets de grappes d’entre-prises par pays, chacune ayant fait l’objet d’une étude de préfaisabilité, d’autre part, de dégager des enseigne-ments qui viendront à l’appui de l’élaboration de poli-tiques nationales dédiées au développement de grappes d’entreprises.

L’accompagnement des communautés de base

S’appuyant sur les acquis du Programme spécial de développement (PSD), ainsi que sur ceux du Programme d’appui au développement local (PADL), l’action solidaire que l’OIF a déployée en direction des communautés de base a été reformulée à travers une nouvelle démarche

En 2006, l’Apex-cI s’est résolument engagée aux côtés de l’oIF pour développer l’accès des entreprises des pays du sud aux opportunités d’affaires de la commande publique, qui représentent potentiellement 15 à 20 % des PIB nationaux.

nous avons fait le choix de nous engager dans ce projet car la question des marchés publics rejoint celle de la rationalisation des dépenses publiques et de la délivrance de services et infrastructures de qualité au moindre coût à la population et au secteur productif. Le bon fonctionnement des systèmes de passation des marchés, qui passe par l’information et la formation des entreprises, est un véritable enjeu pour le développement et la croissance des

économies de nos pays.

Avec le soutien de l’oIF, l’Apex-cI a donc mis en place, comme dans les 18 autres pays partenaires du projet, des services d’appui dédiés aux marchés publics. Les entreprises peuvent trouver auprès de nous une veille sur les opportunités d’affaires, une formation aux procédures de passation des marchés, de l’accompagnement et du conseil tout au long du processus d’analyse des marchés et de montage des offres. En 2011, 70 entreprises ont pu bénéficier d’un ou de plusieurs de ces services.

convaincus de la pertinence du projet, nous avons lancé en 2010 avec les autres partenaires du projet en Afrique de l’ouest, des partenaires européens et des institutions sous-régionales, une action visant à accélérer sa mise en œuvre dans la sous-région.

cette action a reçu, à hauteur de 1,6 million d’euros, le soutien du programme uE/AcP Pro Invest qui intéresse les organisations intermédiaires et les associations professionnelles, de même que le développement des partenariats interentreprises nord-sud et sud-sud. Pro Invest est financé au titre du 8e Fonds européen de développement (FED).

Après douze mois, les principaux objectifs étaient atteints, avec près de 350 entreprises ayant bénéficié de services d’appui, 64 soumissions et 31 contrats gagnés pour un montant d’environ 41 millions d’euros. cette action a aussi permis de développer un dialogue public-privé sur la régulation des marchés publics, en coordination avec le programme régional de réforme des marchés publics piloté par l’uEmoA.

L’étude sur la place des petites et moyennes entreprises sur les marchés publics en Afrique de l’ouest, en cours de réalisation, sera l’occasion de porter au niveau régional ce dialogue public-privé sur la question de leur accès à la commande publique.

guy mbengué

Directeur général de

l’Association pour la promotion des exportations de la Côte d’Ivoire (Apex-CI)

TÉMOIGNAGE

© DR

reconnaissant en premier lieu leur potentiel propre. Cette action préconise ensuite une meilleure articulation avec les stratégies de décentralisation et de développement local, définies et mises en œuvre par les autorités natio-nales. Des plans locaux de développement ont été élabo-rés par des acteurs recevant le soutien d’organismes relais issus de la société civile, plus aptes à communiquer effi-cacement avec les communautés bénéficiaires.

Les priorités dégagées par ces outils de planification participative (investissements physiques ou opérations de renforcement de capacités) reçoivent le soutien direct de la Francophonie et/ou des autres coopérations inté-ressées. Dans cette phase expérimentale initiée en 2011, les collectivités destinataires sont localisées en Répu-blique centrafricaine, au Rwanda, au Sénégal et au Togo.

L’engagement des unes et des autres constaté à ce stade de la mise en œuvre conforte notre résolution à voir le Programme francophone d’appui au développe-ment local (Profadel) s’inscrire fortedéveloppe-ment dans la Franco-phonie de proximité.

Pour sa part, depuis son colloque tenu à Lausanne en octobre 2009 sur la thématique « Villes et universités », l’Association internationale des maires francophones (AIMF) a engagé un travail de fond visant à associer les universités dans la production de contenus : élaboration d’un guide de la gestion participative en lien avec l’Uni-versité Senghor d’Alexandrie et contribution systéma-tique d’universitaires du réseau Aperau (Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et urbanisme), section « Urbanisme et aménagement  » de l’AUF, aux séminaires de travail organisés par l’AIMF.

Enfin, afin d’appuyer la réflexion des maires et de permettre des échanges de bonnes pratiques, l’AIMF a structuré l’année 2012 autour de séminaires de travail sur la thématique du dialogue des cultures : séminaire de haut niveau sur « Les élus locaux dans la gestion des antagonismes économiques et sociaux » (mars 2012, Bruxelles) ; séminaire multi-acteur sur «  Les autorités locales dans la prévention des conflits » (septembre 2012, Genève) ; congrès de l’AIMF  : «  Villes, dialogue inter-culturel et paix » (novembre 2012).

Au regard des objectifs spécifiques du Programme francophone d’appui au développement local (Profadel) – renforcer les initiatives et capacités de développement des communautés de base ; améliorer l’ancrage au niveau national des politiques et stratégies nationales de réduction de la pauvreté ; développer l’efficacité des outils nationaux de la décentralisation en cours dans les pays concernés –, on reconnaît aisément que la maîtrise des techniques de planification locale par les animateurs des organismes relais devient une condition sine qua non pour garantir la réussite du programme.

L’atelier sur les techniques de planification locale qui s’est déroulé du 7 au 10 mars 2012 à Lomé a permis aux organismes relais d’harmoniser et d’échanger sur les concepts du développement local et les techniques de planification.

cet atelier de mise à niveau, que nous avons suivi avec enthousiasme, était très enrichissant tant les modules développés et la cohérence de la méthodologie utilisée étaient appréciables. La force de cet atelier résidait dans la diversité et l’implication des participants qui ont partagé leurs réflexions et expériences.

Je suis persuadé que cet atelier a été d’une grande utilité pour tous les participants dont il a largement satisfait les attentes. c’était une formation de très bonne qualité, dispensée afin d’armer efficacement les animateurs et bien les lancer dans leur mission.

Koffi gbedenou

L’aimF et LeS univeRSitéS : deS SyneRgieS au SeRviCe deS poLitiqueS LoCaLeS

L’AIMF a engagé un travail de fond visant à faire du lien avec les universités en vue de produire des contenus à l’intention des collec-tivités locales et développer des projets. Cette démarche l’a notamment amenée à associer systématiquement des universitaires du réseau Aperau, membre de l’AUF, aux sémi-naires de travail qu’elle organise. Un autre exemple de cette collaboration est l’élabora-tion, en lien avec les universités, de guides pratiques à l’intention des élus locaux : Guide sur la gestion participative avec le réseau Aperau et le département administration et gestion de l’Université Senghor d’Alexandrie ; Guide sur la gouvernance responsable avec le centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal et avec le département d’études urbaines de l’Université du Québec à Montréal.

Enfin, l’AIMF s’attache à associer les univer-sités pour la mise en œuvre même des projets.

Ainsi, dans le cadre de son programme d’ac-cès à l’eau et à l’assainissement, les universi-tés locales ont été mobilisées pour des travaux de recherche portant sur la prise en compte des aspects socioculturels dans la gouver-nance des projets. Un rendu de ces études a été fait à l’occasion du 6e Forum mondial de l’eau tenu à Marseille en mars 2012.