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Essai 2 : IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES REVENUS AGRICOLES : UNE

3. Méthodologie

3.2. Choix des zones climatiques

En plus de la brève description du climat ivoirien que nous venons de faire, des études complémentaires ont été faites pour actualiser les positions des zones climatiques. Notre objectif est de voir ce que la littérature récente dit sur ces positions et comment nous pouvons les confirmer par nos propres calculs.

3.2.1. Choix basé sur la littérature.

Les caractéristiques du climat de la Côte d’Ivoire décrites ci-dessus donnent ainsi « naissance » aux trois zones climatiques qui sont soumises à des fluctuations dues à des variations de ces caractéristiques.

Néanmoins, le climat ivoirien, du fait des changements climatiques a évolué. En effet, la figure 2.1 montre le découpage climatique de la Côte d’Ivoire basé sur les normales pluviométriques de 1931 à 1960 et des moyennes pluviométriques de 1961 à 1975.

62 Comparativement à ce découpage, des travaux plus récents dont celui d’Ochou et al, (2005) puis de Kouadio et al, (2007) donnent le nouveau zonage climatique de la Côte d’Ivoire fondé sur une analyse en composante principales, réalisée sur les données de pluviométrie de la période 1964 à 1997. Ces données proviennent de 22 stations météorologiques de la Côte d’Ivoire.

En comparant les figure 2.1 et 2.2, nous constatons que les zones climatiques même si elles sont toujours au nombre de trois ont varié spatialement. La zone Centre s’est élargie. Par exemple, des villes comme Agboville et Dimbokro appartenant à la zone climatique sud dans le premier zonage climatique se retrouvent dans la zone climatique du centre dans le dernier réalisé.

Nous retenons donc le zonage climatique le plus récent (celui de la figure 2.2) qui est plus proche de la réalité climatique de notre année d’étude.

La figure 2.2 décrit donc les 3 zones climatiques actuelles en Côte d’Ivoire.

La zone Climatique Sud est caractérisée par 4 saisons dont les deux saisons sèches et deux saisons des pluies à savoir

- La grande saison des pluies, de mars à juillet et la petite saison des pluies, de mi-septembre à novembre inclus

.

- La grande saison sèche de Décembre à Février inclus et la petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre.

La zone climatique centre ou zone de transition est aussi caractérisée par 4 saisons dont deux saisons de pluies et deux saisons sèches :

- La grande saison des pluies, de mars à juillet et la petite saison des pluies, de mi-août à fin octobre.

- La grande saison sèche de début Novembre à Mi-Mars et la petite saison sèche de mi-juillet à mi-août.

La zone climatique Nord est caractérisée par 2 saisons distinctes avec une seule saison des pluies de mi-avril à octobre inclus et une seule saison sèche de début novembre à mi-avril

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Figure 2.2 : Découpage climatique de la Côte d’ivoire et les variations de température et

précipitations pour l’année 2007.

Source : Kouadio et al., 2007 et construction des figures à partir des données C.R.U.23

23Le zonage climatique (carte de la Côte d’ivoire) provient de Kouadio et al, 2007 et les figures de la représentation des données de températures et précipitations de la construction de l’auteur à partir des données C.R.U T.S.3.23(Harris et al., (2014))

64 Le tableau 2.1 ci-dessus classifie les 57 villes dans lesquelles les ménages ont été enquêtés selon les zones climatiques.

Tableau 2.1 : Villes enquêtées24 selon les zones climatiques Zones

climatiques

Villes enquêtées Nombre de ménages

Sud ou littoral

Abidjan, Aboisso, Adiaké, Alépé, Dabou, Grand-Bassam, Grand-Lahou, Jacqueville, San Pédro, Sassandra, Tabou

635

Centre

Adzopé, Agboville, Divo, Gagnoa, Lakota, Oumé, Soubré, Tiassalé, Issia, Daloa, Vavoua, Dabakala, Bouaké, Sakassou, Béoumi, Katiola, Abengourou, Agnibilékro, Danané, Man, Bangolo, Yamoussoukro, Toumodi, Tiébissou, M’Bahiakro, Bongouanou, Daoukro, Bocanda, Dimbokro, Bouaflé, Zuénoula, Sinfra, Guiglo, Duekoué, Touleupleu, Bondoukou, Tanda, Séguéla, Mankono.

4115

Nord

Korhogo, Ferkéssédougou, Boundiali, Tengrela, Bouna, Odienné, Touba.

826

24Les enquêtes sur ces villes viennent de l’ENV 2008. La proportion de ménages selon les villes n’est pas du fait de l’enquête (qui est faite indépendamment) mais de la répartition que nous faisons suite à la position de chaque ville selon le découpage climatique obtenu. Ainsi, la zone Centre étant plus large, elle comporte plus de villes enquêtées

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3.2.2. Choix basé sur nos propres calculs.

Notre étude se base sur l’année 2007. Nous en donnons la raison plus bas dans la description des données. Il convient d’être sûr que nous avons toujours les mêmes zones climatiques pour l’année 2007 pour s’assurer de la pertinence du découpage climatique à utiliser.

Nous effectuons donc à partir des données de précipitations mensuelles de 2007 une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH). La CAH est une méthode de classification itérative utilisée en analyse des données qui consiste à obtenir des regroupements par classe des individus à partir des données. Il y a de façon générale trois étapes en vue d’obtenir une CAH. La première est de calculer la dissimilarité entre les individus. On mesure le degré de cette dissimilarité par les différences de distance entre les individus. La seconde étape est de rassembler les individus dont le regroupement minimise un critère d'agrégation donné, ce qui crée une classe comprenant ces individus. Enfin, on calcule la dissimilarité entre cette classe et les N-2 autres individus en utilisant le critère d'agrégation. Puis on regroupe les deux individus ou classes d’individus dont le regroupement minimise le critère d'agrégation.

On continue ainsi jusqu'à ce que tous les individus soient regroupés. Dans notre cas, les individus sont les villes enquêtées et les données utilisées pour le calcul des distances sont les données pluviométriques mensuelles de 2007.

Ces regroupements successifs produisent un arbre de classification appelé dendrogramme (voir figure 2.10 en annexe 5) qui permet de visualiser le regroupement progressif des données. On peut alors se faire une idée d'un nombre adéquat de classes dans lesquelles les données peuvent être regroupées

Le dendrogramme nous montre que nous avons 3 grandes classes obtenues. Le tableau suivant reprend les classes obtenues par le dendrogramme.

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Tableau 2.2 : Les classes obtenues.

Classe 1 2 3 Objets (Nombres de villes) 11 39 7 Variance intra-classe 23463.215 12937.465 8244.813 Distance minimale au barycentre 70.186 46.304 45.465 Distance moyenne au barycentre 131.379 104.764 81.000 Distance maximale au barycentre 321.100 274.912 132.193 Abidjan, Aboisso Adiaké, Alépé Dabou, Grand- Bassam, Grand-Lahou, Jacqueville San-Pédro, Sassandra, Tabou

Adzopé, Agboville, Divo, Gagnoa Lakota, Oumé, Soubré, Tiassalé, Issia,

Daloa, Sakassou, Béoumi, Katiola, Abengourou, Agnibilékro, Danané, Man, Bangolo, Yamoussoukro, Mankono, Toumodi Tiébissou, M'Bahiakro, Bongouanou, Daoukro, Dimbokro, Bouaflé, Zuénoula, Sinfra,

Guiglo, Duekoué, Toulepleu, Boundoukou, Tanda, Seguela

Ferkessédougou Boundiali, Tengrela

Bouna Odienné Touba

Nous constatons que les résultats de la CAH confirment ceux de la littérature et donnent 3 zones climatiques avec les mêmes villes étudiées. Cela signifie que 2007 n’est pas une année singulière25 et que ce découpage se rapproche donc plus de la réalité climatique ivoirienne. Nous pouvons donc effectuer nos régressions séparément avec chacune de ses trois zones.