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Choix des gains du correcteur PID et des bandes passantes de démodula-

4.4 Conclusion sur la mesure de rotation en asservissant les deux ondes sur le même

5.1.2 Choix des gains du correcteur PID et des bandes passantes de démodula-

démo-dulation pour un asservissement stable

Pour choisir les gains PID les mieux adaptés à notre système, nous avons dans un premier temps mesuré expérimentalement le facteur GPDH. En effet, la mesure expérimentale de ce gain permet de s’affranchir de la mesure de paramètres tel que I0 ou Gtot. Cela permet aussi de rapprocher notre modélisation au mieux de la réalité. Pour mesurer le facteur GPDH, nous mettons en place le montage de la figure 5.2, qui est dérivé de la figure 5.1 (b) sans fermer l’asservissement.

Comme l’asservissement n’est pas en fonctionnement, on balaye la fréquence du laser et on observe le signal d’erreur PDH en sortie du filtre de démodulation, pour lequel nous fixons une bande passante de 20 kHz, afin que le filtrage ne déforme pas le signal PDH à l’oscilloscope. Un exemple de signal d’erreur observé sur l’oscilloscope est présenté en figure 5.3. Dans cet exemple, la fréquence de modulation du modulateur de phase est de fMod = 3, 012 MHz. Son amplitude de modulation est telle que β = 1, 08 rad (voir chapitre 2). La pente du PDH est donnée par l’asymptote de la courbe rouge de la figure 5.3 proche de la résonance, et correspond à une pente de 1800 Volts par secondes. Comme le montre la figure 5.3, un intervalle spectral libre

l l l l e 𝜃

Figure 5.2 – Schéma présentant la mesure du gain GPDH. L’utilité de mettre un second modu-lateur acousto-optique en série ("AOStep”) sera précisée dans la partie 5.1.3. AO : Modulateur

Acousto-Optique, PD : Photodiode, FPB : Filtre Passe-Bas, PM : Modulateur de Phase.

(16,4 MHz) est balayé en 17,6 ms, ce qui permet de convertir la pente du signal d’erreur en gain PDH : GPDH= 1, 9 µV/Hz. C’est la valeur du gain que nous prenons dans la modélisation Simulink.

Figure 5.3 – Tracé expérimental du signal d’erreur Vε1 (rouge) et du signal de sortie de la photodiode PD1 (bleu) lorsque le laser est balayé en fréquence. La fréquence de modulation du modulateur de phase est ici de fMod = 3, 012 MHz. Le signal en sortie de la photodiode est

déformé par la modulation. Le facteur GPDH correspond à la pente de l’asymptote du signal d’erreur proche de la résonance.

Ensuite, il faut fixer la fréquence de coupure f2 du filtre de démodulation. Elle doit être suffisamment faible pour couper la partie du signal d’erreur oscillant à 2fMod = 6, 024 MHz et suffisamment importante pour que l’asservissement ait un temps de réponse qui soit le plus court possible. En effet, le temps de réponse de l’asservissement est lié à la bande passante des filtres de démodulation. Nous choisissons une bande passante f2= 1 kHz.

Une fois la pente de l’asservissement mesurée, et la fréquence du filtre de démodulation fixée, nous utilisons l’outil Simulink pour modéliser la réponse à un échelon de consigne (step response en anglais) de notre système lorsqu’il est asservi. La réponse du système correspond à la sortie du modulateur acousto-optique sur la figure 5.1. Dans notre modélisation, nous avons considéré que l’échelon en fréquence était de 1 Hz. Simulink permet de piloter le temps de réponse du système en modifiant les gains du correcteur PID. La figure 5.4 présente trois modélisations de réponses différentes à une consigne échelon.

Figure 5.4 – Réponse du modulateur acousto optique à un échelon de consigne de 1Hz. Les

gains PID pour la réponse lente sont de : GP = 1, 2 · 106 Hz/V, GI = 5, 4 · 109 Hz/V·rad/s, GD = 57 Hz/V·s/rad, et GN = 1, 2 · 106 rad/s. Les gains PID pour la réponse rapide sont de : GP = 2, 8 · 107 Hz/V, GI = 7, 2 · 1010 Hz/V·rad/s, GD = 2, 4 · 103 Hz/V·s/rad, et GN = 5 · 107 rad/s, et les gains PID pour la réponse oscillante sont de : GP = 2, 8 · 107 Hz/V, GI= 2, 5 · 1011 Hz/V·rad/s, GD= 126 Hz/V·s/rad, et GN= 7, 7 · 104 rad/s.

On considère que les gains sont optimisés si la réponse est rapide et sans oscillations. Nous choisissons donc pour l’asservissement de fixer les gains du correcteur PID aux valeurs de la réponse rapide de la figure 5.4 soit : GP = 2, 8 · 107 Hz/V, GI = 7, 2 · 1010 Hz/V·rad/s, GD = 2, 4 · 103Hz/V·s/rad, et GN= 5 · 107 rad/s, ce qui correspond à un temps de réponse d’environ 10 µs.

Pour vérifier la stabilité de notre système, nous traçons son diagramme de Bode en boucle ouverte (voir la figure 5.5) qui permet de mesurer la marge de gain et la marge de phase de notre système.

𝑴𝝋

𝑴𝒈

𝜔𝑐0 2𝜋 𝜔−𝜋 2𝜋

Figure 5.5 – Diagramme de Bode de la fonction de transfert en boucle ouverte (FTBO) de

notre système. Le gain FTBO en dB est défini par : 10 log |HBO(ω)|2

et la phase est définie comme l’argument de la fonction HBO(ω).

Soit ω−π la pulsation telle que la phase de la fonction de transfert en boucle ouverte soit égale à −π. La marge de gain Mg est définie par l’écart entre 0 dB et le gain à la pulsation ω−π

telle que la phase du diagramme de Bode ϕBO soit de −π :

Mg = −10 log|HBO−π)|2.

Le système est stable si la marge de gain est supérieure à 0. Une bonne stabilité commence à partir de Mg = 10 dB [89].

Soit ωc0 la pulsation telle que |HBOc0)|2 = 1. La marge de phase Mϕ est définie par la différence entre la phase à la pulsation ωc0 et −π :

Mϕ= ϕBOc0) + π.

Le système est stable si la marge de phase est supérieure à 45deg, mais une bonne stabilité commence à partir d’une marge de phase de 60deg [89]. Dans notre cas, la marge de phase est

de Mϕ = 90 deg et la marge de gain est de Mg = 44 dB ce qui confirme que notre système d’asservissement est stable.

Le tracé du module de la fonction de transfert en boucle fermée de la figure 5.6 permet de mesurer la bande passante à -3 dB du système asservi, qui est de 70 kHz. En première approximation, la bande passante du système est environ égale à l’inverse du temps de réponse du système (à un échelon de consigne). Les 70 kHz de bande passante que nous calculons sont donc en accord avec les 10 µs de temps de réponse donnés par la modélisation.

Figure 5.6 – Tracé du gain de la fonction de transfert en boucle fermée (FTBF) de notre

système. Le gain FTBF en dB est défini par : 10 log |HBF(ω)|2

.

Notons que nous avons négligé dans la modélisation le temps de calcul (et donc de réponse) de la détection synchrone numérique, que nous avons supposé instantané.