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Chapitre quinze

Dans le document BOUTONS ET DENTELLE PENELOPE SKY (Page 145-156)

Crow

Elle croyait être sauvée.

Idiote.

Elle pensait que Bones était mauvais  ? Elle changerait d’avis après avoir passé un peu de temps avec Cane et moi.

Nous allions lui montrer ce qu’était un pur cauchemar. Nous allions lui montrer à quoi ressemblait le mal absolu.

Elle réclamerait probablement la piqûre de la seringue.

Elle est restée de son côté de la banquette et n’a pas émis le moindre son, muette comme une carpe. Ses poignets menottés reposaient sur ses cuisses, et ses yeux étaient rivés à la vitre. De légers tremblements secouaient son corps. Elle était terrorisée, mais elle s’e orçait de ne pas le montrer.

Si elle avait peur maintenant, elle n’était pas au bout de ses peines.

Nous sommes arrivés à la base une heure plus tard et nous sommes entrés dans le complexe savamment dissimulé. Nous avions frappé fort Bones et ses hommes. Ils étaient trop déboussolés pour nous pourchasser. La plupart

de ses hommes présents au manoir avaient été tués, et il allait devoir appeler des renforts.

Nous étions en sécurité — pour le moment.

Le 4x4 s’est garé et nous sommes descendus de la voiture.

J’ai fait le tour pour aller chercher notre nouvelle captive. J’ai ouvert la portière et je l’ai violemment tirée dehors.

Elle a trébuché à plusieurs reprises, car elle n’arrivait pas à suivre mon allure. Je l’entendais si er de ma cruauté, mais elle n’a pas dit un mot.

Je l’ai saisie par la nuque et l’ai poussée à l’intérieur. Mes hommes ont enlevé leur gilet pare-balles et baissé leurs fusils, le danger étant écarté. Cane et le reste de la troupe sont entrés juste derrière nous, portés par l’enthousiasme de la victoire.

– L’enfoiré ne nous a même pas vus venir.

À peine entré, Cane s’est versé un whisky.

– Putain de connard. Je lui ai tiré dans le bras juste pour l’entendre beugler. C’était jouissif.

La fille était debout au milieu de la pièce, les mains menottées devant elle. Elle nous observait tous en détail, tentant de trouver un moyen de s’évader. Elle a chait une expression froide, refusant de montrer sa peur.

J’ai détaché ses menottes, car il n’y avait aucune raison de la garder enchaînée. Elle ne pouvait pas s’échapper. Et il n’y avait nul endroit où se cacher. Si elle essayait de s’enfuir, ce serait un spectacle distrayant.

Quand je me suis approché d’elle, elle m’a lancé un regard venimeux. Si elle avait pu me tuer, elle l’aurait fait. Il n’y avait aucune appréhension dans ses yeux. Elle me haïssait, sans doute encore plus que son ancien maître.

Comme si j’en avais quelque chose à foutre.

Cane a vidé son verre d’un trait et s’est essuyé la bouche d’un revers du bras. Il a dévisagé la femme avec lubricité, ses pensées s’engou rant dans son pantalon. Les autres hommes la mangeaient aussi des yeux, comme si elle était la pièce maîtresse d’un bu et.

Cane a posé l’index contre sa joue et l’a descendu lentement.

– Wow. T’es un joli morceau, non ?

Elle a giflé son poignet instantanément.

– Ne me touche pas, putain.

– Oh, a dit Cane, surpris. C’est une rebelle. Après un raid, j’aime bien me détendre. Je vais m’occuper d’elle.

Il a attrapé son poignet et l’a bloqué derrière son dos.

– Allons voir pourquoi tu plais tant à Bones.

Je me suis versé un verre de whisky.

– Amuse-toi bien. Tu laisseras les hommes passer après toi.

– J’sais pas. Je risque d’en avoir pour un moment.

Cane l’a serrée, puis il s’est retourné pour la faire avancer vers la chambre.

Sa respiration s’est emballée et elle est passée en mode panique. Elle a écrasé son pied de toutes ses forces sur la botte de Cane, qui a hurlé de douleur et l’a relâchée un court instant.

Le temps pour elle de sortir son poignard de sa ceinture.

Elle s’est jetée sur le soldat le plus proche et lui a lardé la poitrine avec une férocité meurtrière.

Les hommes se sont rués sur leurs armes pour plomber cette garce avant qu’elle ne fasse de sérieux dégâts.

L’un des hommes lui a sauté dessus par-derrière et l’a saisie par la taille, mais elle lui a donné un coup de tête, puis elle lui a tordu le bras, lui brisant le coude. Elle l’a lacéré d’un coup de couteau, le faisant saigner.

Merde.

Elle a piqué un sprint vers la porte.

Cane a déchaussé son pied meurtri.

– Putain de garce. Attrapez-la !

Les hommes ont couru à sa poursuite dans le couloir, puis on a entendu des cris en provenance du salon principal. Elle continuait à se rebi er.

– C’est quoi ce cirque ?

J’ai posé mon verre d’un coup sec sur la table et j’ai rejoint les hommes, désireux de mater cette jument sauvage.

J’ai couru dans le couloir en direction des éclats de voix. Un soldat mort gisait au sol, un poignard planté en plein cœur.

J’ai continué jusqu’au hall d’entrée.

La fille tentait d’ouvrir une fenêtre, mais elle était verrouillée. Elles étaient toutes verrouillées. La porte d’entrée aussi était fermée à double tour. Les hommes essayaient de s’approcher d’elle et de la maîtriser. Ils n’utilisaient pas leurs flingues, car ils avaient ordre de ne pas la tuer — pas encore.

J’ai écarté les hommes et je me suis posté devant eux.

– ça su t !

Ses yeux scrutaient la pièce, à la recherche d’une issue qui lui aurait échappé. Le désespoir marquait son visage. Il fallait absolument qu’elle s’enfuie, mais elle ne trouvait pas de solution. Ses yeux se sont rapidement tournés vers le couteau, et j’ai su à quoi elle pensait.

– Arrête, ai-je ordonné.

Elle a saisi le manche et a dirigé la lame vers son cœur.

– Aucun de ces hommes ne te touchera. Je t’en donne ma parole. Arrête.

Elle a appuyé la lame contre le décolleté de sa robe.

Aucune hésitation dans son geste. Elle accueillait la mort comme une vieille amie. Elle voulait partir. Elle voulait se vider de son sang et mourir. La mort lui paraissait sans doute plus enviable que ce qui l’attendait.

– Comme si ta parole signifiait quelque chose pour moi.

– Elle veut tout dire.

– Tu m’as dit de ne faire confiance à personne.

– Je ne te demande pas ça.

J’ai levé une main, puis l’ai lentement baissée.

– Lâche le couteau. Viens.

– Plutôt mourir que d’être esclave. Plutôt mourir que de vivre dans cet enfer.

Sa lèvre inférieure tremblait d’émotion, sa vie était détruite. Ses yeux brillaient encore de fureur et de haine.

Mais elle en avait assez. Elle avait atteint ses limites et elle craquait. Elle a fait pivoter son poignet pour s’assener le coup fatal, résolue à quitter ce monde.

Mes jambes musclées m’ont propulsé vers l’avant, juste à temps. J’ai attrapé son poignet et balancé le couteau hors de sa portée. Il a rebondi contre une fenêtre avant de tomber au sol.

– Non !

Ses genoux se sont dérobés sous elle, tandis que l’angoisse la foudroyait.

– Laisse-moi mourir. N’as-tu aucune pitié ?

Je l’ai attrapée alors que son corps flasque s’a aissait.

Elle s’est a alée contre ma poitrine avant de tomber au sol.

J’ai enroulé mes bras autour d’elle et l’ai soulevée du sol.

Elle gisait dans mes bras comme un corps inerte, ne se souciant plus de ce qui pouvait lui arriver. Plus rien ni personne ne lui importait. J’aurais pu lui mettre un couteau sous la gorge, elle n’aurait pas sourcillé.

Je l’ai portée dans le salon.

– Tu as assommé cette salope ?

Cane a versé de la vodka sur sa plaie, puis il l’a entourée d’un bandage.

Je me suis dirigé vers la chambre et j’ai posé la fille sur le matelas. Il y avait une fenêtre dans la pièce, mais elle avait des barreaux en métal. La chambre n’avait ni décoration ni mobilier. Le lit consistait en un matelas posé sur le sol. Il y avait une salle de bain attenante, tout aussi rudimentaire.

C’était une cellule de prison — avec un minimum d’intimité.

Dès que son corps a touché le matelas, il est revenu à la vie. Elle a rampé loin de moi, et s’est assise dans le coin opposé du lit. Elle a croisé les bras sur sa poitrine pour se protéger, sans me jeter un regard. Elle regardait la fenêtre, le cœur brisé. Elle n’a pas pleuré, mais je sentais qu’elle retenait ses larmes.

– Je ne suis pas une esclave.

Sa voix forte s’est répercutée contre les murs, s’amplifiant dans mes oreilles.

–  Je suis peut-être prisonnière, mais je ne suis pas une esclave. Tu peux essayer de me faire ce que tu veux, je me défendrai — sans relâche. Quand tu t’y attendras le moins, je te tuerai. Je t’en fais la putain de promesse.

Finalement, elle a tourné son regard vers moi  ; ses yeux étaient plus froids qu’un hiver polaire. Sa promesse y scintillait comme une étoile. Elle n’avait pas peur de moi.

Elle n’avait pas peur de mes hommes. Elle se ferait justice, d’une manière ou d’une autre.

– Je suis un homme de parole.

– Tu es un criminel. Un ravisseur. Un violeur. Ta parole, c’est de la merde.

Tout mon corps s’est tendu en réponse. Mon battement cardiaque s’est accéléré, et j’ai senti le feu courir dans mes veines. Sa combativité, sa férocité brillaient comme un phare dans mon âme. Mon corps s’est enflammé, ma bite s’est durcie dans mon pantalon et mes mains mouraient d’envie de la toucher.

J’ai tiré la seringue de ma poche.

Elle l’a vue et s’est figée.

– Si tu crois que tu vas me piquer, tu te fourres le doigt dans l’œil.

– Je te le demande.

Elle m’a regardé, incrédule.

–  Tu me le demandes  ? Comme si je pouvais être d’accord ?

– Si je te laisse ici, ce qui était ma première intention, tu vas te faire baiser sans relâche. Les hommes vont se relayer, et tu n’auras jamais de répit. Ils ne te laisseront même pas dormir. Si tu crois que Bones est cruel, tu n’as encore rien vu.

On fait régner la terreur, pire qu’un cauchemar. Mes hommes et moi, on est la définition du mal.

Elle a resserré ses bras autour d’elle, prenant mes paroles au sérieux.

–  Je suis peut-être l’incarnation du mal, mais j’ai des principes. Le premier est de tenir parole. Quand je te dis une chose, elle fait loi. Compris ?

Elle a crispé légèrement la mâchoire, refusant d’être d’accord avec moi. Elle avait besoin de me défier, de s’opposer à moi à la moindre occasion.

–  Je te fais une piqûre parce que j’ai besoin de te transporter. Je ne peux pas le faire si tu es consciente.

– Va te faire foutre.

L’insulte m’a plus excité qu’o ensé.

– Si tu ne coopères pas, je vais devoir te laisser ici. Et si je te laisse ici, tu vas regretter de ne plus être avec Bones.

Elle a frissonné.

– Et où veux-tu m’emmener ? – Chez moi.

– Pourquoi je dois être inconsciente ?

– Je ne veux pas que tu saches comment y aller. Ni que tu saches comment t’enfuir.

J’ai levé la seringue.

– On est d’accord ?

Elle a fixé la seringue, lèvres pincées.

– Je pense que tu veux me droguer juste pour me baiser sans que je puisse me débattre.

J’ai ri, car elle ne pouvait pas avoir plus tort.

– Je veux te baiser pendant quand tu te débats. J’aime ça.

Ses joues ont pâli.

J’ai fait rouler l’aiguille entre mes doigts.

– Qu’est-ce que tu choisis ?

–  Si je vais avec toi, tu vas me faire du mal. Tu vas me violer.

J’ai soutenu son regard sans réfuter aucune de ses a rmations.

–  Ou tu peux rester ici et te faire défoncer la bouche, le cul et la chatte en même temps. À toi de choisir.

C’était le moindre des deux maux, et nous le savions tous les deux.

Elle a masqué sa réaction, mais un flot d’émotions a circulé en elle.

– Bande-moi les yeux. Ne me drogue pas.

– Non.

J’ai remarqué qu’elle fronçait les sourcils quand elle n’arrivait pas à ses fins.

– J’ai vu de quoi tu es capable. Tu chercheras à t’enfuir à la moindre occasion. Tu empoigneras le volant et tu nous enverras dans le décor. Et puis, je ne fais pas de compromis.

Comme je l’ai dit, ma parole fait loi.

Elle a relevé ses genoux contre sa poitrine.

– Je commence à m’impatienter, ajoutai-je.

Je me suis levé et j’ai rangé la seringue dans ma poche.

–  Si tu préfères rester, très bien. Mais sache que mon o re ne se représentera pas. Si tu choisis de rester ici, tu y resteras pour très longtemps.

Ses yeux se sont a olés, elle ne savait pas quoi faire. Dans les deux cas, elle sou rirait. Mais quelle décision lui apporterait le moins de douleur ?

Je me suis dirigé vers la porte, car je n’avais pas de temps à perdre. Si elle voulait faire une idiotie qu’elle la fasse.

– D’accord. Je viens.

Je me suis arrêté et me suis lentement retourné.

– Tu me promets que tu ne me toucheras pas pendant que je suis… droguée ?

J’ai alors compris sa plus grosse crainte. Elle détestait perdre le contrôle. Elle détestait de ne pas pouvoir prendre part à son destin. La plupart des femmes auraient préféré être droguées. Se faire torturer et violer en état d’inconscience. Et n’avoir qu’à sou rir de l’endolorissement de leur corps le lendemain. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait.

– Oui.

Elle a pris acte de ma parole, puis elle s’est glissée au bord du matelas et a dégagé ses cheveux sur le côté.

– Si tu me mens, je vais te le faire regretter.

Elle a exposé son cou, obéissante.

J’ai bandé à l’idée de la soumettre. Elle était une adversaire de taille, une femme qui ne se laisserait pas facilement dompter. Elle était di érente de toutes les femmes que j’avais rencontrées. Elle ne se prosternait pas à mes pieds ni ne se comportait en chienne obéissante. Elle avait du cran et se battait sans merci. Le fait qu’elle continue de faire des menaces qu’elle n’avait pas les moyens de mettre à exécution était curieusement charmant.

Je me suis assis à côté d’elle sur le lit et j’ai posé la main sur son cou, sentant son pouls puissant battre sous mes doigts. Un frisson m’a parcouru à son contact. Elle me laissait m’approcher d’elle. Elle me laissait la toucher. Je n’avais qu’une envie : la baiser là, tout de suite, sur ce lit.

Mais je manquerais à ma parole.

J’ai planté la seringue et lui ai injecté la drogue.

Ses paupières ont papillonné quelques instants. Elle a tendu un bras vers le matelas et s’est allongée lentement, incapable de lutter contre le sommeil. Elle a tenté de garder les yeux ouverts, mais a rapidement perdu la bataille. Ses yeux se sont fermés et elle s’est endormie.

Une minute plus tard, je la contemplais toujours. Je regardais sa poitrine se soulever doucement. Ses lèvres se sont entrouvertes quand elle a sombré dans un sommeil profond. Elle avait l’air si vulnérable quand elle était inconsciente. La jeune femme fougueuse avait disparu.

Je l’ai soulevée dans mes bras et l’ai portée dehors.

Cane s’est étonné.

– Qu’est-ce que tu fais ?

Elle était légère dans mes bras, douce comme une plume.

Ses bras pendaient inertes sur le côté.

– Elle vient avec moi.

– Quoi ? Pourquoi ?

– Parce que je suis le seul à pouvoir la briser. Tu as vu ce qui s’est passé. Un de nos hommes est mort, deux sont blessés et tu saignes encore.

– Je veux me la faire.

– Pas aujourd’hui, Cane.

– J’vais me la faire, même si je dois la baiser dans ton lit.

Si je ne tenais pas cette fille dans mes bras, je lui aurais balancé mon poing dans la figure.

–  Continue de me parler comme ça et tu n’auras pas la moindre chance de te la faire.

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