L’ENSEIGNEMENT ET LA FORMATION DE LA CONSTRUCTION EN TERRE
1.2 6 INSTITUT SUPÉRIEUR TECHNIQUE, UNIVERSITÉ DE LISBONNE (IST UL)
1.3. LA CONSTRUCTION EN TERRE DANS L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
1.3.3. CHANTIERS ÉCOLES: ALCÀCER DO SAL ET SÃO LUÍS
Tout au long de leur formation, les apprenants ont la possibilité d’appliquer directement les connaissances acquises, en contexte de chantier réel, ce qui a pour avantage d’atténuer le fossé existant entre la fin de leur apprentissage et leur entrée sur le marché du travail. Dans ce chapitre, le programme Chantiers-ecoles créé à l’abri de la ‘Portaria nº414/96 de 24 de août (BEIRÃO, 2005), a fomenté deux moments importants de promotion et de formation dans le domaine de la construction en terre, dans la décennie 90, à savoir: le chantier école d’Alcácer do Sal, qui a assuré deux formations, et le chantier école de São Luis (Odemira). Ces deux chantiers-écoles à caractère professionnel ont été réalisés grâce à un encadrement législatif de ce programme. Dans le premier cas (Alcácer), on a privilégié le versant de la restauration de structures érigées en pisé; dans le second (São Luis) le cours s’est concentré sur la construction, dès la base, d’un modèle architectonique contemporain, lui aussi, construit selon la technique du pisé. Ces deux cours devaient permettre, à de jeunes chômeurs ou à de jeunes gens à la recherche du premier emploi, d’obtenir une qualification professionnelle spécifiquement dans le domaine de la restauration, des techniques et matériaux traditionnels (CORREIA et MERTEN, 2005; BEIRÃO, 2005). Les deux chantier école ont profité d’un partenariat avec les institutions responsables des formations et l’Institut d’Emploi et Formation Professionnelle (IEFP).
Le chantier école d’Alcácer do Sal a privilégié la récupération d’un ensemble de maisons bâties suivant les techniques traditionnelles recourant au pisé et a eu comme public-cible de jeunes chômeurs en difficulté d’insertion sociale (cf. CORREIA et MERTEN, 2005). Son opérationnalisation a été à la charge de la Fondation Convento de Orada, une fondation privée instituée en 1988 et dont la mission est la Sauvegarde et Rénovation du Patrimoine Architectonique (http:/fundacaoconventodaorada.pt). L’architecte Mariana Correia et l’ingénieur Jacob Merten y ont été les formateurs. Cette chantier école a assuré deux cours, tous deux d’une durée d’une année chacun: le premier en 1997/98 et le deuxième en 1998/99. Plus tard, deux autres cours de spécialisation, d’une durée de 6 mois chacun, ont été ouverts: l’un consacré à ‘la construction en pisé et adobe’ et l’autre dédié à la construction de voûtes et de abobadilhas.
La seconde chantier école a entrepris la construction d’un équipement public: le nouveau marché municipal de São Luis (Vila Nova de Milfontes) en pisé57.(fig.19)
57
Du groupe d’apprenants initialement constitué de 14 hommes et de 2 femmes âgés de 17 à 42 ans, à peine 7 ont assisté jusqu’à la fin. La totalité du chantier ne s’est pas vérifiée durant le cours, la Municipalité d’Odemira a repris les travaux et assumé sa conclusion (BEIRÃO, 2005).
Réalisé tout au long de 1998, cet ateli
Centre d’Emploi et Formation Professionnelle de Sines et de l’Association des Techniciens d’Irrigation et des Bénéficiaires du Mira.
do Sal, dans ce cours on
formant de jeunes chômeurs, de jeunes gens à la recherche du premier emploi ainsi que des chômeurs de longue durée. Dans ce cas particulier
pays, qui concilie enseignement et projet en a coordination de la formation
expérience en projet et chantiers
Alexandre Bastos (lui aussi, grand connaisseur). d’un maître piseur local, maître José Maria.
particulier, aux plus jeunes de cette région de l’Alentejo) des qualifications professionnelles adéquates à l’exercice d’une activité da
traditionnels et des activités liées au milieu environnemental et de se familiariser ainsi aux savoir-faire et processus constructifs des
BEIRÃO, 2005).
Figure 19. Marché de São Luís. Projet de l’architecte Alexandre Bastos. São Luís, Odemira.
Dans les deux chantiers
choix dans le déroulement des travaux: à
contre 560 heures réservées à la composante théorique
58
Dans le cas de Alcácer do Sal, les cours théoriques consistaient à lire et représenter le projet à différentes échelles; nomenclature et description des élé
construction; étude de l’architecture tra
Portugal. La formation a encore été complétée par des cours d’anglais et d’informatique, ainsi
tout au long de 1998, cet atelier a compté sur l’encadrement institutionnel du Centre d’Emploi et Formation Professionnelle de Sines et de l’Association des Techniciens d’Irrigation et des Bénéficiaires du Mira. Tout comme le chantier
do Sal, dans ce cours on s’est efforcé d’atteindre des objectifs d’ordre social en formant de jeunes chômeurs, de jeunes gens à la recherche du premier emploi ainsi que des chômeurs de longue durée. Dans ce cas particulier – inédit et pionnier dans le pays, qui concilie enseignement et projet en architecture de terre contemporaine coordination de la formation a été confiée à une architecte dotée d’une solide
chantiers en pisé, Teresa Beirão, épaulée par l’architecte lui aussi, grand connaisseur). Le chantier a également reçu l’aide d’un maître piseur local, maître José Maria. Le cours a eu pour objectifs d’apporter (en particulier, aux plus jeunes de cette région de l’Alentejo) des qualifications professionnelles adéquates à l’exercice d’une activité dans le domaine des métiers traditionnels et des activités liées au milieu environnemental et de se familiariser ainsi
ocessus constructifs des piseurs d’une génération antérieure.
Marché de São Luís. Projet de l’architecte Alexandre Bastos. São Luís, Odemira.
chantiers-écoles la composante pratique a occupé une place de dans le déroulement des travaux: à Alcácer, elle a représenté 1120 heures contre 560 heures réservées à la composante théorique58; et, à São Luis, les cours
Dans le cas de Alcácer do Sal, les cours théoriques consistaient à lire et représenter le projet ; nomenclature et description des éléments constructifs;
; étude de l’architecture traditionnelle et en particulier de l’architecture
Portugal. La formation a encore été complétée par des cours d’anglais et d’informatique, ainsi 90
er a compté sur l’encadrement institutionnel du Centre d’Emploi et Formation Professionnelle de Sines et de l’Association des le chantier d’Alcácer objectifs d’ordre social en formant de jeunes chômeurs, de jeunes gens à la recherche du premier emploi ainsi inédit et pionnier dans le terre contemporaine – la a été confiée à une architecte dotée d’une solide en pisé, Teresa Beirão, épaulée par l’architecte antier a également reçu l’aide Le cours a eu pour objectifs d’apporter (en particulier, aux plus jeunes de cette région de l’Alentejo) des qualifications ns le domaine des métiers traditionnels et des activités liées au milieu environnemental et de se familiariser ainsi piseurs d’une génération antérieure. (cf.
Marché de São Luís. Projet de l’architecte Alexandre Bastos.
omposante pratique a occupé une place de Alcácer, elle a représenté 1120 heures ; et, à São Luis, les cours
Dans le cas de Alcácer do Sal, les cours théoriques consistaient à lire et représenter le projet ; pathologies de la ditionnelle et en particulier de l’architecture de terre au Portugal. La formation a encore été complétée par des cours d’anglais et d’informatique, ainsi
91
pratiques représentaient 2/3 du total du volume horaire du cours. À São Luís encore, la partie théorique comportait un module sur la construction en pisé composé de trois moments d’apprentissage: Histoire et Géographie; Dessin et Topographie; et Construction Civile. Les critères d’évaluation ont été appliqués en contrôle continu et prenaient en compte la participation des élèves en classe, l’évolution face aux matières enseignées, l’attention, l’assiduité, ainsi que les réponses aux questions posées par les formateurs. Selon Teresa Beirão: “Durant les cours pratiques, d’autres valeurs ont pu être évaluées, telles que la dextérité, la rapidité, l’implication personnelle dans l’apprentissage, la discipline de groupe, le sens des responsabilités, l’autonomie et l’interactivité” (BEIRÃO, 2005: 273).