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CCRRELATIONS AU SEIN DE L'OS COXAL HUMAIN

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V . DIMENSIONS DU DETROIT SUPERIEUR

X. CCRRELATIONS AU SEIN DE L'OS COXAL HUMAIN

Par les dimensions de l'os coxal adulte, on matérialise le résultat d'un processus : celui du développement embryonnaire suivi de la phase de croissance. Et on est amené à se demander si les facteurs qui régissent cette croissance le font de manière uniforme sur un même centre d'ossification ou sur les différents centres d'ossification d'un même os.

Nous avons essayé de répondre à cette question en examinant s'il existe ou non une relation entre les différentes mesures prises sur l'os iliaque adulte. Nous avons ainsi calculé pour l'échantillon d'Hominidés une série de coefficients de corrélation. Mais l'interprétation de ces coefficients de corrélation doit être formulée avec prudence car un coefficient élevé ne signifie pas nécessairement que les deux paramètres mis en relation varient de façon synchrone pour les mêmes raisons j autrement dit, des causes différentes pendant la croissance de l'os coxal pourraient avoir eu les mêmes effets sur l'établissement de la forme définitive.

Les coefficients de corrélation sont classés dans le tableau 62.

La hauteur de l'os coxal est très fortement corrélée avec sa largeur (r = 0,73) ainsi qu'avec la corde de la ligne innominée (dist. A-S) (r = 0,69).

A

Cette distance A-S, cependant, a peu de relation avec l'angle A-M-S (r = 0,16) et la distance M-O, indiquant la profondeur de la courbe (r = 0,33).

Un autre angle, celui de l'échancrure sciatique (EPI-ECH-ES) est au

contraire fortement corrélé avec le côté qui lui est opposé (r = 0,79) ; c'est le plus élevé des coefficiénts observés. Howells et Hotelling (1936) cons­ tatent également une très forte corrélation entre deux mesures analogues. Au niveau de l'ilion, les dimensions sont bien corrélées entre elles

(r maximum : 0,70 j r minimum : 0,57) mis à part la corrélation entre le bord postérieur et le bord antérieur qui est nettement plus faible (dist. AC-EPS et dist. AC-EAS : r = 0,36).

61

Au niveau des dimensions de l'ischio-pubis, la relation est également forte (de 0,75 ; 0,65 et 0,45) j seule la corrélation entre la branche des­ cendante de r il ion (dist. AC-EPT) et la longueur du pubis (dist. AC-S) ne diffère pas significativement de zéro.

Lorsque on compare l'ilion avec l'ischio-pubis on observe la relation la plus étroite entre les deux largeurs (dist. EAS-EPS et dist. EPT-S : r = 0,67). La longueur du pubis est bien corrélée avec les trois hauteurs de l'ilion (0,52 j 0,44 et 0,39) ; mais la longueur de la branche descen­ dante de l'ischion (dist. AC-EPT) est très faiblement liée à la hauteur de l'ilion.

Au sein de chacun des trois centres d'ossification primitifs (ilion, ischion et pubis) les dimensions sont bien corrélées et sont gérées de telle sorte que pour l'os entier, les largeurs et les longueurs varient en gardant des proportions harmonieuses. Cependant, les corrélations sont plus basses lorsque la mensuration intéresse une région dont l'ossification est beaucoup plus tardive, comme la région des épines iliaques supérieures et de la tubérosité ischiatique.

Quant aux angles, ils ne sont pas corrélés entre eux ; sauf l'angle A-M-S et l'angle de torsion où le coefficient de corrélation est égal à 0,œ.

Enfin, remarquons que la corrélation entre la largeur du sacrum et la distance A-S est de 0,44 (0,26 ... 0,58) ; entre les deux diamètres du détroit supérieur elle est de 0,29 (0,10 ... 0,46). Ce dernier coefficient est faible bien que significativement différent de zéro. Il est proche d'autres valeurs relevées dans la littérature.

auteur n r

NICHOLSON (1945) 436 Ç anglaises (radio­

graphies)

0,097 (ne diffère pas signif. de 0) INCE et YOUNG (1940) 492 Ç anglaises (radio­

graphies) 0, 172 (0,085...0,259) EMMONS (1912) 206 Ç ? amérindiens (ostéométrie) 0,095 (ne diffère pas signif. de 0)

Nous avons calculé ce coefficient de corrélation à partir des données individuelles fournies par Emmons.

XI . SYNTHESE

XI .1 . Les Hominoldea actuels

Nous avons résumé graphiquement par un profil sigmatique ou diagramme de MolUson les principales dimensions envisagées dans ce travail (fig. 63 a et 63 b).La population humaine de Coxyde a l'effectif le plus élevé, elle a donc été choisie comme population de référence et forme le zéro de l'échelle sigmatique.

Du genre le plus petit (Hylobates) au genre le plus grand (Gorilla) les singes Anthropomorphes montrent un paralléllisme remarquable. Ils diffèrent de l'homme par un détroit supérieur rétréci transversalement, un il ion long et étroit, une échancrure sciatique peu profonde et par des ailes

iliaques situées dorsalement (l'angle de torsion est petit). Par contre, si on excepte la distance AC-EPT qui traduit la morphologie de la tubérosité

ischiatique, les proportions de l'ischio-pubis ne varient guère chez les Hominoidea.

L'os coxal de l'orang a des dimensions proches de celle du chimpanzé, mais il s'en distingue par un ilion et un ischion proportionnellement plus court et par un pubis légèrement plus long.

Pour toutes les mesures de longueurs. Pan paniscus est un peu plus petit que Pan troglodytes (Orban, 1977). Zihlman et Cramer (1978), dans un travail consacré à la comparaison ostéométrique entre ces deux espèces, ont également observé un bassin "plus petit et plus léger" chez P. paniscus :

63.

Pan paniscus Pan troglodytes

niveau de significa­ tion du test de Student n X s X n 7 s X

longueur de l'os coxal 19 25,30 1,50 16 27, 10 1,80 0,01

largeur iliaque 20 9,70 0,87 30 11,70 1,30 0,01

largeur du sacrum 17 6,30 0,48 29 6,80 0,54 0,01

diamètre de l'Acetabulum 20 3,60 0,20 30 3,80 0,24 0,01

A notre série d’Hominidés, nous avons ajouté des Pygmées, car la longueur de leurs membres est vraisemblablement proche de celle de l'Australopi­ thèque. Ces pygmées ont un os coxal plus petit que celui des Européens, mais leur profil se rapproche de celui de Coxyde pour toutes les valeurs d'angle et pour les dimensions du détroit supérieur.

XI .2. Comparaison avec l'Eoanthropien Sts 14

La variation étant connue chez l'homme et chez les grands singes actuels, résumons maintenant la position du fossile Sts 14. Tout au long de ce travail (et la figure 63 b nous le rappelle) nous avons vu que l'os coxal de Sts 14 avait des dimensions petites, mais des proportions incon­ testablement humaines proches de celles des Pygmées, avec cependant le bord antérieur de l'ilion proportionnellement un peu plus long. L'échancrure sciatique est moins profonde et plus ouverte. Le détroit supérieur est

beaucoup plus petit que chez les Pygmées, cependant la profondeur de la courbe innominée (distance M-O) est aussi grande que chez l'homme moderne.

Enfin, l'angle de torsion est intermédiaire entre celui des Pongldae et celui de l'homme j autrement dit, l'orientation des ailes iliaques est moins dorsale chez Sts 14 que chez les Primates non humains mais pas aussi latérale que chez l'homme moderne (fig. 64). Cette caractéris­ tique, également visible dans les résultats de Zuckerman (1972)est

étonnante étant donné l’allure générale du bassin qui est humaine. D’autres mesures, sur d’autres Eoanthropiens soulignet d’ailleurs l’aspect humain de leur os iliaque (Robinson, 1972 ; Mac Henry, 1975 ; Mac Henry et

Corrucini, 1975). Si bien qu’on pourrait penser que la distorsion de Sts 14 est telle que la reconstitution de la direction de l’aile iliaque n’a pu être correctement faite. Cependant cette orientation particulière de l’il ion se manifeste dans d’autres os coxaux, fragmentaires cette fois, lorsqu’on mesure l’angle formé par les plans de la surface auriculaire et du reste de l’il ion :

Angle il-sac (Mac Henry, 1975)

n X s.d. TM 1605 : 64,2 Homo 41 31,2 6,2 SK 31 55 : 45,0 Pan 24 65,0 10,8 Sts 14 : 42,3 Gorilla 28 63, 1 10, 1 MLD 7 : 52,4 Pongo 28 71,4 C O D MLD 25 : 29,3 Hylobates 23 68,5 00 "7 Sts 65 :(61,8)

Jusqu’à présent, Sts 14 est le seul os coxal complet dont le moulage est disponible. Mais récemment le squelette d’un Hominidae vieux de 3 millions d’années a été découvert dans la région de l’Hadar (Taieb, 1975). La moitié du bassin en est conservée et on peut espérer beaucoup de l’étude de cet ossement qui est actuellement menée par D.C. Johanson et Y. Coppens (communication personnelle, 1977).

XI.3. Schémas de comparaison

Notre technique de mesure nous a permis d’illustrer par des schémas les considérations précédentes (fig. 65 a, 65 b et 65 c). Ces schémas ont été tracés en projetant simultanément les contours de l’os coxal du chimpanzé, de l’homme et de l’Eoanthropien Sts 14 sur les trois plans du système de référence (xy , yz et xz). Les points O sont super­ posés et les directions des axes confondues. Les coordonnées moyennes ont été utilisées pour dessiner ces projections (tableau 66).

Les schémas de ce genre qu’on retrouve habituellement dans la littérature représentent l’os iliaque vu sur un seul plan souvent mal défini ; ainsi

65.

Le Gros Clark (1955) oriente l*os coxal "dans le plan de la face dorsale de l’ilion, le grand axe du corps de l'is­ chion étant vertical" et il compare les contours de l'os de différents Pongidés avec ceux des Australopithèques de Swartkrans et de Sterkfbntein.

Au contraire, nos trois planches per­ mettent de visualiser par une informa­

tion complète les différences de taille, de torsion et de proportions existant entre Sts 14 et les deux échantillons de Pan et d'Homo.

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