• Aucun résultat trouvé

CARTE N°3 : VULNERABILITE ET CAPACITE DE CHARGES DES PLAGES

21 La conjugaison de la pression démographique et du développement touristique, responsables d’une urbanisation sans précédent à La Réunion a conduit à un constat alarmant : à la fin des années 1970, seul un tiers des côtes réunionnaises avait conservé un caractère naturel. Une protection accrue des espaces littoraux surfréquentés (zone corallienne) ou des espaces littoraux peu fréquentés mais à grande valeur écologique (qui pourrait d’ailleurs constituer une alternative aux plages, avec des sentiers par exemple) devient véritablement urgente, et le CEL se présente comme l’un des acteurs privilégiés dans cette démarche.

Les projets d’aménagements littoraux

Le SMVM, inclus dans le SAR, détermine des Zones d’Aménagement Liées à la Mer (ZALM), prioritaires pour les activités touristiques. Leur étude permet de localiser les priorités politiques fixées pour le développement touristique sur le littoral réunionnais. Par ailleurs des équipements ont été prévus par ce même schéma tels que la création de trois ports de plaisance (Baie de la Possession -non réalisé, la marine de Sainte Rose -terminée et la marine de Vincendo à Saint Joseph -en cours d’étude), des extensions à Saint Leu et au Port achevées et deux bases nautiques au Port. Des aménagements légers ont enfin été implantés de type rondavelles (arrières plage de l’Hermitage et de Saint Leu), un sentier littoral est en cours de structuration (Saint Denis à Sainte Rose) et les fronts de mer de Saint Leu, du Port (nord) et de Saint Benoît (Pointe du Bourbier) ont été revalorisés.

La prise en compte de ces projets, en cours ou non réalisés, dans le choix des espaces prioritaires à préserver est primordiale pour assurer une bonne coordination et une meilleure efficacité des actions.

22 Source : AGORAH, 2005

TABLEAU N°1 : ETAT DES LIEUX DES PROJETS DE ZALM INSCRITS AU SMVM

23 Les espaces naturels littoraux protégés

L’utilisation de divers outils réglementaires a permis la protection de quelques sites naturels littoraux à La Réunion :

- les sites classés, créés par la loi du 2 mai 1930, sont définis par « les monuments naturels et sites, dont la conservation et la préservation, présente du point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général. » : la Pointe au Sel et de la Grotte des Premiers Français, où toute construction est strictement interdite.

- la réserve naturelle volontaire, créée par arrêté préfectoral, à l’initiative d’un particulier ou d’une collectivité, protège, grâce à un plan de gestion, un milieu naturel fragile et menacé : l’Etang de Bois Rouge (30 ha), qui ne dispose d’ailleurs pas de plan de gestion à ce jour.

- l’Arrêté de Protection de Biotope, pris par le préfet, permet de fixer des interdictions ou des règles afin de préserver le milieu de vie d’une espèce en danger : le Rocher de Petite Ile où tout accostage ou débarquement est interdit pour assurer la tranquillité des colonies d’oiseaux marins qui y nichent ou s’y nourrissent.

Par ailleurs, la maîtrise foncière, autre moyen efficace pour la protection des espaces naturels fragiles ou menacés, assurée principalement par le Conservatoire du Littoral, est cependant partagée avec le Département, qui peut se porter acquéreur (droit de préemption) pour des terrains à forte valeur écologique et/ou paysagère et qui méritent d’être ouverts au public. Ces terrains sont acquis grâce à la perception d’une taxe sur les permis de construire appelée TDENS (Taxe Départementale pour les Espaces Naturels Sensibles). Ces espaces seront ensuite dotés d’un plan de gestion et intégrés dans un Schéma Départemental des ENS.

Enfin, l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) n’apporte aucune protection mais détient une valeur scientifique forte, permettant de fonder un argumentaire afin de protéger un espace grâce à l’un des outils présentés plus haut. Deux types de ZNIEFF ont été élaborés : le type I correspond à un site de petite taille (écosystème ou habitat particulier) et le type II correspond à des sites de grande taille (grands ensembles naturels), (Atlas des espaces naturels du littoral, 1999).

Les espaces actuellement protégés sur le littoral, on le voit aisément sont encore trop peu nombreux pour assurer la préservation des milieux naturels aussi variés et riches que menacés et disséminés sur le littoral réunionnais.

Afin de trouver un équilibre viable et durable entre valorisation, aménagement, développement, nécessaires à l’île, en plein boom démographique d’une part et protection, gestion, conservation, indispensables pour la sauvegarde du patrimoine d’autre part, l’application de la Gestion Intégrée des Zones Côtières peut apporter une réponse.

24 La Gestion Intégrée des Zones Côtières

Partant du constat que 60% de la population mondiale vit à moins de 100 Km des côtes, il devenait urgent de réfléchir à un moyen approprié de gérer durablement les littoraux, cette nécessité a pris la forme de la « Gestion Intégrée des Zones Côtières » ou GIZC.

Développé dans le chapitre XVII de l’Agenda 21 du Sommet de la Terre à Rio en 1992, le concept peut être abordé, selon la définition de l’UNESCO, comme « le processus continu et dynamique, rapprochant les intérêts du gouvernement et des communautés, de la science et de la gestion, des acteurs économiques et du public, par l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion intégrés pour la protection et le développement des ressources et des éco-socio-systèmes côtiers ». La GIZC se perçoit donc comme une approche plurisectorielle.

Elle se déroule en quatre étapes :

- le démarrage, avec une phase de diagnostic et de concertation des acteurs

- la planification, avec la définition des objectifs et des stratégies, des plans de gestion et des politiques

- la mise en œuvre, avec le choix des instruments et l’utilisation de ces outils - le suivi et l’évaluation, avec une réactualisation.

Il s’agit d’une démarche de développement durable, encouragée par l’Organisation des Nations Unies et par l’Union Européenne (recommandation GIZC du 30 mai 2002). Le gouvernement français vient de lancer un appel à projets (janvier 2005) par l’intermédiaire de la DATAR, sur les initiatives de GIZC.

A La Réunion, un séminaire sur ce sujet, organisé par l’IFREMER et la DIREN, du 14 au 18 juin 1999 a permis de mettre autour d’une table tous les acteurs concernés par cette problématique, dont le CEL, pour chercher ensemble une méthodologie adaptée à La Réunion.

L’une d’elles a d’ailleurs été saluée à maintes reprises : la création de la Réserve Naturelle des Lagons de La Réunion. Le dynamisme de l’association Vie Océane, associée avec les scientifiques et la population locale a fait réagir les autorités pour aller dans le sens d’une réglementation plus sévère (arrêté préfectoral de 1992, interdiction de la pêche dans le lagon).

Puis la création de l’association « Parc Marin », sous l’impulsion de la Région a renforcé la protection et la sensibilisation au milieu récifal. Enfin, le lancement d’une procédure de création d’une Réserve Naturelle des Lagons constitue l’aboutissement de la démarche, ce statut étant définitif et partenarial. La concertation entre les différents acteurs a été difficile mais constructive : la DIrection Régionale de l’ENvironnement (DIREN) avec le Préfet, la Région, le Département, les communes, participant tous au comité de pilotage.

25 Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Initiative Française pour les REcifs COralliens (IFRECOR), créée par suite de l’engagement de la France dans l’International Coral Reef Initiative (ICRI).

Source : www.unep.org

Le CEL aura tout intérêt à participer de façon active à cette démarche afin d’améliorer l’efficacité de son action.

1.3. Les grands projets liés au littoral

La Route des Tamarins

Il s’agit d’une route à deux fois deux voies reliant Saint Paul à l’Etang Salé les Bains, afin d’assurer la continuité avec la Route Nationale 1. Cette route représente la réalisation de l’un des objectifs de déplacement affiché au SAR. Elle sera gratuite et assurera la desserte du littoral et des mi pentes de l’Ouest, en express, équivalente à une autoroute, d’une longueur de 33,7 Km avec neuf échangeurs routiers (Saint Paul, Plateau Caillou, l’Eperon, l’Hermitage, le Barrage, les Colimaçons, Stella, Le Portail, l’Etang Salé). La maîtrise d’ouvrage est assurée par l’Etat (Direction Départementale de l’Equipement), la Région et l’Union Européenne. Les travaux ont débuté en mai 2003 pour une valeur estimée à 700 millions d’euros. La livraison devrait être assurée pour 2008. D’une part, elle permettra de faciliter les liaisons nord sud via l’ouest et de désengorger l’actuelle RN1, qui compte aujourd’hui plus de 50 000 véhicules par jour, complètement saturée aux heures de pointe et risquant de l’être constamment avec l’accroissement de la population et du parc automobile. D’autre part, elle assurera une meilleure liaison Hauts/ Bas par l’intermédiaire des échangeurs, le but étant à terme, de dynamiser les mi pentes, comme cela est préconisé au SAR. C’est ainsi que cette infrastructure aura un impact indirect sur la gestion de l’espace littoral dans la mesure où les échangeurs faciliteront l’accès des quartiers des mi pentes et des zones littorales aux bassins d’emplois et accentueront la pression foncière sur les espaces en amont et en aval de ces échangeurs, faisant augmenter de façon exponentielle le prix des terrains et provoquant une nette modification des paysages, voire la destruction des milieux. Cependant, il faut noter que la probable requalification de la Route Nationale 1 en route départementale sera bénéfique en terme de protection des espaces littoraux les plus proches du rivage car celle-ci sera allégée en terme de trafic, engendrant de ce fait moins de pollutions et moins de nuisances. Elle pourra constituer une route à caractère touristique, parfaitement appropriée pour la traversée de sites du Conservatoire du Littoral, accompagnée de pistes cyclables, de sentiers littoraux, de transports collectifs de type Tram-Train. Source : www.reunion.equipement.gouv.fr

26 Il convient donc de prendre toute la mesure de ce projet afin de prévoir les conséquences à long terme sur l’ensemble du littoral au droit de la future Route des Tamarins.

Source : DDE, 2004