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3.4 Le déclenchement calorimétrique de niveau 1 au Run IIb

3.4.4 Calibration préliminaire

Les données enregistrées au cours de la période A ont été utilisées pour calibrer l’électronique du

système L1Cal2b. La procédure de calibration est décrite de façon détaillée dans la référence [88]. Elle

consiste à déterminer pour chaque tour detriggerune constante de calibrationC, dont le but est de corriger

l’étalonnage de l’énergie L1 par rapport à l’énergieoffline(que l’on suppose parfaitement calibrée) :

ELT1,C ≡ C ×ELT1 =

*

ETof f line

ETL1

+

×ETL1 ≃ETof f line , h i: valeur moyenne (3.11)

Pour une tour donnée, le rapport ETof f line

EL1

T

suit une distribution gaussienne, dont la moyenne correspond à la

constante de calibrationC.

D’après ce qui a été discuté au paragraphe 3.4.3, l’impact de la calibration sur l’efficacité de

déclenche-ment destriggersCSWJT(1,x,3.2) se manifeste à deux niveaux : d’une part le point d’inflexion duturn-on

devrait se rapprocher du seuil de déclenchement x, et d’autre part la largeurσ devrait diminuer. Comme il

s’est écoulé plus d’une dizaine de jours entre le moment où la calibration a été déterminée et le moment où

elle a été implémentée au niveau des cartes ADF, l’effet de la calibration a pu être "anticipé" grâce à la

simu-lation. On dispose pour cela de l’échantillon de données enregistré pendant la période A, des constantes de

calibration déterminées avec ces mêmes données, ainsi que d’un logiciel permettant de simuler le

fonction-nement des cartes TAB. Ce logiciel, baptisé "l1cal2b_sliding_windows", reproduit à l’identique l’algorithme

de fenêtre glissante implémenté dans les cartes TAB.

Le logiciel "l1cal2b_sliding_windows" a été modifié de telle sorte que l’énergie transverse des tours

detrigger puisse être multipliée par les constantes de calibrationC appropriées. Il est important de noter

qu’en pratique, la calibration des cartes ADF est effectuée sur le signal analogique provenant des cartes

BLS, avant numérisation (voir figure 3.21). Ici, la calibration est simulée au niveau des cartes TAB recevant

un signal numérisé. Prenons l’exemple d’une tour detriggerdont l’énergie transverse vautETL1 = 2coups

ADC. Si la constante de calibration de cette tour est égale àC = 1.2 , alors l’énergie calibrée devient :

ETL1,C = E(2×1.2) = 2 . Il est nécessaire de ne conserver que la partie entière ("E") de l’énergie

ca-librée, car l’algorithme de fenêtre glissante fonctionne avec des énergies en coups ADC. L’amélioration

attendue de la résolution en énergie sera sans doute moins significative qu’avec la vraie calibration

analo-gique. Enfin, l’algorithme desliding windowsest appliqué sur les tours calibrées afin de reconstruire les jets

CSWJT(1,x,3.2).

Comparons à présent les efficacités de déclenchement obtenues par simulation et les efficacités

mesu-rées dans les données, avant la calibration (période A) et après la calibration (période B). Les tableaux 3.7 et

3.8 ainsi que la figure 3.25 présentent les paramètresµetσ des courbes deturn-on, pour les jets CC et EC.

On constate que pour les jets EC, la positionµEC du point d’inflexion a très peu évolué entre les périodes

A et B : elle était et reste proche du seuil de déclenchement du trigger CSWJT(1,x,3.2). Par ailleurs, la

calibration améliore très nettement la résolutionσECen énergie, et comme attendu, l’amélioration observée

est plus significative que celle prédite par simulation.

En ce qui concerne les jets CC, les valeurs calibrées deµCC sont vraiment éloignées des valeurs

atten-dues. Elles semblent indiquer que l’énergie mesurée par le système L1Cal2b calibré est systématiquement

-CHAPITRE3 :Le Tevatron et le détecteur DØ

surestimée : les jets L1 "passent trop facilement" le seuil de déclenchement en énergie transverse. Ces

ob-servations ont été corroborées par une augmentation anormalement élevée des taux de déclenchement des

triggers CSWJT(1,x,3.2) au cours de la période B (de l’ordre de 30%). Après de nombreuses tentatives

infructueuses, le comportement observé a pu être finalement reproduit par la simulation (voir section

sui-vante). L’origine du problème ayant été identifiée, la calibration défectueuse a été corrigée en conséquence.

Seuil de déclenchent (GeV) 8 10 15 20 30 45

µCC(GeV) période A 10.5±0.4 12.9±0.3 18.1±0.4 23.4±0.3 33.6±0.3 49.4±0.3

µCC (GeV) période A + simu.C 9.9±0.4 12.3±0.3 17.1±0.3 22.1±0.3 31.6±0.3 46.5±0.4

µCC (GeV) période B 4.4±0.4 7.4±0.3 13.1±0.3 18.0±0.3 28.0±0.3 42.6±0.4

σCC (GeV) période A 4.6±0.3 4.4±0.2 4.4±0.2 4.6±0.2 4.6±0.2 5.2±0.2

σCC(GeV) période A + simu.C 4.4±0.3 4.4±0.2 4.3±0.2 4.5±0.2 4.3±0.2 4.7±0.3

σCC(GeV) période B 5.5±0.2 4.8±0.2 4.1±0.2 4.1±0.2 4.8±0.2 4.8±0.3

TABLE3.7 – Efficacités de déclenchement destriggersCSWJT(1,x,3.2) pour les jets CC :µCC etσCC

dé-signent respectivement le point d’inflexion et la largeur de la courbe deturn-on utilisée pour paramétrer

l’efficacité en fonction deETof f line.

Seuil de déclenchent (GeV) 8 10 15 20 30 45

µEC(GeV) période A 7.7±0.5 10.2±0.5 15.3±0.3 20.1±0.4 29.5±0.3 44.2±0.4

µEC (GeV) période A + simu.C 7.6±0.5 10.2±0.5 15.4±0.4 20.2±0.4 30.0±0.4 45.0±0.4

µEC (GeV) période B 7.4±0.5 10.1±0.4 15.1±0.4 19.7±0.4 29.5±0.4 44.3±0.5

σEC (GeV) période A 4.0±0.3 3.7±0.3 3.8±0.2 4.0±0.2 4.1±0.2 5.2±0.3

σEC (GeV) période A + simu.C 4.0±0.3 3.6±0.3 3.7±0.2 3.8±0.2 4.0±0.3 4.7±0.3

σEC(GeV) période B 3.4±0.3 3.2±0.2 3.2±0.2 2.9±0.2 3.1±0.3 3.3±0.4

TABLE3.8 – Efficacités de déclenchement destriggersCSWJT(1,x,3.2) pour les jets EC.

Trigger threshold (GeV)

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

(GeV)

µ

0

10

20

30

40

50

No calib.

Emulation : C

Emulation : C & P

Prelim. calib.

(a) Point d’inflexionµCCdes courbes deturn-onen fonction du

seuil de déclenchement dutrigger, pour les jets CC.

Trigger threshold (GeV)

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

(GeV)

µ

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

No calib.

Emulation : C

Emulation : C & P

Prelim. calib.

(b) Point d’inflexionµECdes courbes deturn-onen fonction du

seuil de déclenchement dutrigger, pour les jets EC.

Trigger threshold (GeV)

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

(GeV)

σ

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5

5.5

No calib.

Emulation : C

Emulation : C & P

Prelim. calib.

(c) LargeurσCCdes courbes deturn-onen fonction du seuil de

déclenchement dutrigger, pour les jets CC.

Trigger threshold (GeV)

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

(GeV)

σ

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5

5.5

No calib.

Emulation : C

Emulation : C & P

Prelim. calib.

(d) LargeurσECdes courbes deturn-onen fonction du seuil de

déclenchement dutrigger, pour les jets EC.

Trigger threshold (GeV)

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1

1.1

1.2

1.3

1.4

1.5

No calib.

Emulation : C

Emulation : C & P

Prelim. calib.

(e) Rapport des points d’inflexionµCC/µEC en fonction

du seuil de déclenchement x dutriggerCSWJT(1,x,3.2).

FIGURE3.25 – Caractéristiquesµetσdes courbes deturn-onassociées à l’efficacité de déclenchement des

triggersCSWJT(1,x,3.2). "No calib." et "Prelim. calib." font référence aux périodes A et B respectivement.

"Emulation :C" désigne les efficacités mesurées en appliquant, par simulation, les constantes de calibration

aux données de la période A. Les efficacités "Emulation :C&P" ont été obtenues en simulant non seulement

les constantes de calibration mais aussi les piédestaux (voir section 3.4.5).

-CHAPITRE3 :Le Tevatron et le détecteur DØ