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Chapitre 1: Cadre spatio-temporel et culturel de l’étude

I. Cadre géographique

Le Salvador a été surnommé de façon poétique le « petit Poucet de l’Amérique centrale»24, en effet, au sein des pays qui composent l’isthme centraméricain, dont les superficies ne sauraient être qualifiées d’étendues, le Salvador est le moins vaste. Sa superficie inférieure à 22000 km² correspond à l’extension de la Lorraine. Malgré cela, il n’abrite pas moins de 800 sites archéologiques recensés par le Département d’Archéologie. Ceux-ci sont disséminés sur un territoire varié dont le relief est marqué par le volcanisme.

L’économie du pays est basée sur l’agriculture avec, majoritairement, la production de café, de coton et de canne à sucre. Ces produits sont destinés à l’exportation. La production de maïs, de riz, de haricots et de fruits tropicaux soutient la consommation interne. La crevette est la base de la pèche commerciale. Le bétail a une importance relative malgré la grande quantité de pâturage. Le secteur de l’industrie est marqué, avant tout, par la production des maquilas. Ce sont des compagnies étrangères qui emploient la main d’œuvre salvadorienne et dont les produits sont destinés à l’exportation. Le secteur des services est en expansion constante au Salvador. Un des éléments importants de l’économie sont les remesas. Il s’agit des fonds que les immigrés salvadoriens envoient à leur familles depuis l’étranger (quasi exclusivement depuis les Etats-Unis) sans attendre aucune contrepartie. Les remesas représentent environ 12% de l’économie.

La faune du Salvador est caractéristique d’une région tropicale. Actuellement, on peut dire qu’elle est moins variée et riche que celle des autres pays d’Amérique Centrale, à cause de la forte densité de population. Cependant, on y trouve encore des singes, des coyotes, des jaguars, des pumas et des chats-tigres, même si ces espèces sont en voie d’extinction.

La flore du Salvador est marquée par une végétation subtropicale à feuilles caduques et des pâturages. Les montagnes possèdent une végétation de zone tempérée avec de nombreux pâturages et quelques forêts de chênes et de conifères tandis que le reste du pays se caractérise par des fruits tropicaux (manguiers, agrumes, bananiers…). Sur la frange côtière, il existe encore des restes de l’ancienne forêt tropicale, avec notamment beaucoup de mangroves. La végétation salvadorienne a souffert

24 Cette expression apparaît pour la première fois en 1946 dans un poème intitulé “El Salvador, Pulgarcito de América (1938/9-1946)” de l’auteur salvadorien Julio Enrique Àvila en 1946

70 drastiquement de l’action de l’homme ; la monoculture des grandes plantations de café, depuis la moitié du XIXe siècle jusqu’au début du XXe siècle, a provoqué le recul de la forêt qui ne représente aujourd’hui qu’un peu plus de 5 % de la superficie du pays. Cette déforestation massive a pour conséquence une érosion prononcée qui touche toutes les régions.

A. Géomorphologie

On peut distinguer au Salvador sept unités géologiques principales ou reliefs prédominants (fig. 5). Du sud vers le nord, on découvre tout d’abord les Plaines côtières. C’est un paysage dont les sols, parmi les plus fertiles du pays, sont composés par des dépôts d’alluvions et pyroclastiques. Les traces les plus anciennes de sédentarisation proviennent de ces plaines, notamment l’établissement El Carmen où la première céramique du pays a été mise en évidence, datant de 1500 av. J.-C25. Il s’agit d’une étroite frange limitée par les versants de la Chaîne volcanique centrale au nord et le Pacifique au sud qui mesure jusqu’à 30 km à l’embouchure du fleuve Lempa26, mais en général elle est plutôt comprise entre 15 et 20 km27. Elle a formé depuis des temps très anciens une voie de communication que ce soit par terre ou par cabotage. Elle commence à la frontière avec le Guatemala à l’ouest, puis elle est interrompue par une première chaîne de montagnes, qui s’étend d’est en ouest comme toutes les chaînes de montagnes du pays (fig. 5). L’extrémité ouest de la Sierra La Libertad-San Salvador-San Vicente se nomme El Balsamo quand elle sépare la plaine côtière. Cette coupure d’une longueur de près de 50 km s’illustre par un relief fortement accidenté marqué par de multiples vallées encaissées, orientées nord-sud. Après la Côte de Balsamo, la Plaine côtière s’étend à nouveau au Centre du pays puis à l’Est, et à proximité du Golfe de Fonseca, la chaîne de montagne Jucuaran-Intipuca la réduit considérablement sur une longueur de 35 km. À l’extrême est de le Plaine côtière, se situe le Golfe de Fonseca, annoncé par le volcan Conchagua (1225 m), dont les pentes plongent dans le golfe.

La Chaîne côtière, aussi appelée Chaine volcanique centrale, ou encore Chaîne volcanique récente, est composée de quatre sierras et plus de 20 volcans parfois isolés, en groupe, ou sous forme de calderas, bien conservés et en partie encore actifs (fig. 5).

25 Arroyo, Demarest et Amaroli 1993, p. 242

26 Gúzman 1979, p. 5

27 Escamilla Manuel Luis, Aguilar, Rico, Lessman, Echeverría, Gúzman, Lagos, Molina, Rodríguez, Zamora, Acosta, Ramirios 1986, p. 111

71 La première à l’ouest est la Sierra Apaneca-Ilamatepec, qui culmine avec le volcan Santa-Ana (Ilamatepec) à 2381 m, mais aussi le volcan Izalco, surnommé le Phare du Pacifique en raison de son intense activité volcanique, dont le cône est apparu en 1770. La vallée de Zapotitan sépare cette chaîne de montagnes de la cordillère suivante. La Sierra La Libertad-San Salvador-San Vicente est la plus étendue, elle est aussi appelée la Sierra centrale, et délimite au sud une importante portion du Plateau central. Le volcan San Vicente (Chichontepec), avec ses 2182 m, constitue le sommet de cette chaîne de volcans. Puis, à l’est du cours inférieur du fleuve Lempa, qui divise le pays du nord au sud, apparait la Sierra Tecapa-Chinameca dont le sommet culmine à 2130 m avec le volcan San Miguel (Chaparrastique). En fin de compte, c’est le cours moyen du fleuve Rio Grande de San Miguel qui sépare la Sierra centrale de la Cordillère Jucuaran-Intipuca située au sud-est, dont les altitudes atteignent les 1000 m.

Au nord, entre la Chaîne côtière et les Cordillères septentrionales, s’étend le Plateau central qui traverse tout le pays et possède une altitude comprise entre 400 et 800 m (fig. 5). C’est la région la plus peuplée ; on y retrouve les principales villes dont la capitale San Salvador. Elle est constituée d’une bande dont la largeur oscille entre 10 et 30 km, aussi connu sous le nom de Fossé central car son origine pourrait être un graben (fossé tectonique entre des failles normales). La présence de sols fertiles est notable, spécialement sur les pentes et à proximité des volcans et explique les premières sédentarisations et le développement des premiers grands centres urbains, dont la zone archéologique de Chalchuapa, dans un secteur où le Plateau central est plus étroit. Vers l’est, la vallée de Zapotitan forme un élargissement notable du Plateau central qui sera densément occupé dès le Préclassique récent, pour culminer au Classique récent. À l’ouest, le Plateau central accueille le lac de Coatepeque et dans le centre du pays, le lac d’Ilopango dont la création remonte vraisemblablement à 535 apr. J.-C.28 date de l’explosion du volcan du même nom.

La Chaîne volcanique ancienne s’intègre dans le Plateau central ; elle est composée de volcans qui sont considérés comme inactifs ou éteints. Il s’agit des volcans aujourd’hui très érodés de Guazapa, Sihuatepeque et dans l’est du pays, la Cordillère Cacahuatique-Coroban29 (fig. 5).

Plus au nord, les Montagnes de la frontière ou encore les Cordillères septentrionales frontalières, séparent le Salvador du Honduras à l’ouest et à l’est (fig. 5).

28 Dull et al. 2010

72 Au niveau centraméricain, cette chaîne de montagnes et de volcans est connue sous le nom de Cordillère centrale, au Guatemala sous le nom de Sierra Madre, et au Mexique elle est nommée Sierra Madre de Chiapas. Au Salvador, elle est divisée en plusieurs unités ; du côté occidental, elle est nommée la Cordillère Alotepeque-Metapan et abrite le point culminant du pays (le Cerro El Pital avec 2730 m). Dans le prolongement de cette chaîne de montagne, vers l’est, dans le département de Chalatenango, se dresse le Massif de la Montañona, qui culmine à 1223 m (Cerro La Burrera). Et au nord de la région Est du pays, la Cordillère Nahuaterique est la portion la plus orientale de la Sierra Madre au Salvador, avec une altitude maximale de 2000 m (Cerro Mono)30.

Enfin, à l’ouest du pays, dans le sud du département de Santa Ana, se trouve la Chaîne intérieure, contreforts de la Sierra Madre du Guatemala (fig. 5). En outre, au sud de la Sierra Alotepeque-Metapan, se développe le Fossé intérieur qui s’étend sur 70 km, et consiste en une plaine irriguée par les rivières Desagüe et Lempa. Cette zone verra également l’installation d’établissements dès le Préclassique moyen et l’occupation se prolongera jusqu’à la fin du Postclassique ancien (vallée du Paraiso)31.

Au Guatemala, le cadre d’étude s’étend à l’ouest à quelques kilomètres de la Lagune d’Ayarza, au sein de la Sierra Madre, dans la région connue comme les Hautes terres orientales. Au Honduras, tous les sites se placent dans la Cordillère centrale. Celle-ci est marquée par des bassins inter-montagneux situés entre 300 et 900 mètres d’altitude qui comprennent, entre autres, les vallées de Sensenti, Otoro, et de Comayagua32.

30 Gúzman 1979, p. 5

31 Fowler et Earnest 1985, p. 22

73 Figure 5 : Carte des unités géomorphologiques du Salvador

74 B. Hydrographie

Le principal fleuve du Salvador est le Lempa, son bassin couvre une extension de plus de 10000 km² drainant près de la moitié du pays (fig. 7). Ce fleuve prend sa source au Guatemala (dans le département de Chiquimula) où il transite pendant 30,4 km. Sa naissance est due à l’union de quatre rivières (Chacalapa, Tepoctun, La Planta et Olipita). Ensuite il entre au Honduras (dans le département d’Ocotepeque), qu’il traverse durant 31,4 km, avant de pénétrer en territoire salvadorien au nord-ouest (département de Chalatenango). À cet endroit, le fleuve sépare en deux la Sierra Madre et forme la Sierra d’Alotpeque-Metapan. Son parcours se poursuit alors sur 360 km en suivant un axe ouest-est jusqu’au moment où il marque la frontière avec le Honduras (département de Cabanas). Cette première portion définit son cours supérieur. Ensuite, il se dirige vers le sud, sépare les cordillères La Libertad-San Salvador-San Vicente et Tecapa-Chinameca pour rejoindre l’Océan Pacifique ; c’est le cours inférieur. Ce fleuve a été et est encore intensément exploité ; il est navigable sur de nombreux kilomètres et aujourd’hui plusieurs barrages sont installés sur son cours. Les principales centrales hydroélectriques sont Guajoyo qui exploite comme réserve le lac de Güija, Cerron Grande, 5 de Noviembre et 15 de Septiembre (la plus puissante) (fig. 7). Le programme national d’électrification est inauguré en 1954 avec la centrale hydroélectrique 5 de Noviembre. Par la suite en 1963 c’est le tour de la centrale Guajoyo. En 1976 est lancée la centrale Cerron Grande et en 1983 la centrale 15 de Septiembre. Essentiellement les trois derniers projets ont entraîné des recherches en archéologie préventive dont les plus approfondies furent celles du réservoir du barrage Cerron Grande (vallée du Paraiso).

Au moment où la rivière Lempa s’oriente vers le sud, un de ces principaux affluents du Honduras, le Rio Negro (ou Guarajambala), se joint à son cours (il sert de ligne de division entre les départements de Lempira et Intibuca) (fig. 7). Avec ses trois principaux affluents, le Rio San Juan au nord, le Rio Cerquin à l’ouest et le Rio Chinacla à l’est, se forme un bassin fluvial dont le relief est morcelé. Ce bassin réunit tout un ensemble de sites rupestres, depuis la proximité des cours d’eau jusque dans la Sierra Madre d’où jaillissent ces rivières.

En dehors du fleuve Lempa, on ne compte pas moins de 360 rivières au Salvador, dont on nommera les fleuves Paz, à l’ouest et à la frontière avec le Guatemala et Goascoran à l’est et à la frontière avec le Honduras (fig. 7). Mais aussi le fleuve Jiboa, dans le centre du pays, qui se dirige sur 60 km en direction du sud, pour rejoindre

75 l’Océan Pacifique. Dans le nord-est, la rivière Torola d’une longueur de 100,3 km, est un affluent du Lempa et son cours défini une portion de la frontière avec le Honduras. Un dernier fleuve important, pour son rôle essentiel dans le drainage de l’Est du Salvador, est le Rio Grande San Miguel dont le cours atteint les 100 km. Le Salvador est un des pays avec la plus grande densité de rivières et des mieux drainés au monde33.

En lien avec le Honduras, le fleuve Goascoran à l’est, orienté nord-sud, se situe dans la continuité de la dépression de Comayagua, où coule la rivière Humuya, à 40 km au nord de la frontière avec le Salvador (fig. 7). Cette dépression géologique constitue un couloir orienté nord-sud, depuis les Caraïbes du Honduras, en traversant les Hautes terres, jusqu’au Golfe de Fonseca. À cet endroit, il s’articule avec la plaine côtière, une des principales voie de communication, autant préhispanique qu’actuelle, le long de la côte Pacifique. À 45 km à l’est de la vallée de Comayagua, se définit la vallée du Rio Choluteca, où la ville de Tegucigalpa a été établie (fig. 7). Le Rio Choluteca (ou Rio Grande), dont le cours se dirige tout d’abord vers le nord depuis l’emplacement de la capitale du pays, décrit ensuite un large demi-cercle vers l’est pour s’orienter vers le sud, afin de constituer une portion de la frontière avec le Nicaragua et se déverser finalement dans le Golfe de Fonseca. Avant de servir de frontière avec le Nicaragua, son bassin accueille les derniers sites pris en compte dans le cadre d’étude. À 35 km à l’ouest de la vallée de Comayagua, c’est la vallée de Jesus de Otoro, avec en son sein la rivière Zazagua, dont le cours longe la ville de Jesus de Otoro et qui devient par la suite le Rio Grande de Otoro, un affluent du Rio Ulua (fig. 7).

Au nord-ouest de la région, au Guatemala, la Sierra Madre apparaît morcelée. Tout au nord, une petite portion du Rio Grande de Zacapa (aussi appelé Rio Camotan) appartient au cadre d’étude, c’est un affluent du fleuve Motagua (fig. 7). Trois rivières se déversent dans le Rio Grande de Zacapa ; à l’ouest premièrement le Rio San José, dont le cours passe aux abords de la ville de Chiquimula. Ensuite, à 13,5 km à l’est, ce sont les rivières Carcaj (qui traverse d’ouest en est la ville de San Juan Ermita) et Torja ; elles définissent des micro-bassins accueillant une population en grande partie composée de l’ethnie maya Chortie34. Immédiatement au sud de ces vallées, le Rio Shutaque est un affluent du Rio San José. Toujours plus au sud (dans le département de Jutiapa), le relief de la Sierra Madre est de nouveau interrompu par le bassin de la rivière Ostua (ou Rio

33 http://geografia.laguia2000.com/relieve/el-salvador-relieve-e-hidrografia

76 Grande de Mita), puis le fleuve Paz, dont le cours, orienté nord-est sud-ouest, marque la frontière entre le Guatemala et le Salvador. Son affluent, la rivière Pulula, sépare également d’ouest en est une partie de la Sierra Madre.

Dans tout le Salvador, on peut rencontrer des petits lacs ; 59 étendues d’eau ont été comptabilisées en 2005, nombreuses sont d’origine volcanique. Les plus importants sont Ilopango (72 km²), Olomega (24,2 km²), Coatepeque (24,2 km²) et Güija (45 km²) partagé avec le Guatemala (ibid.) (fig. 7). Au sein de ces trois derniers lacs, des sites archéologiques sont connus et deux accueillent des sites rupestres. Le lac Olomega est l’étendue d’eau la plus importante de l’Est du Salvador ; situé au sud-est du département de San Miguel, il a une profondeur maximum de 25 m et est d’origine tectonique volcanique. Le lac peut avoir des variations du niveau de l’eau de 2,23 m maximum et deux îles se situent en son sein (Olomeguita et Olomegon). Sur cette dernière île a été enregistré le gisement rupestre Piedra del Diablo. Quant au lac de Güija, à la frontière avec le Guatemala, il aurait pour origine l’activité volcanique d’un des volcans (San Diego ?) de la formation géologique appelée Volcans de Güija. Une coulée de lave du volcan aurait isolé la dépression de Güija en constituant un barrage provocant ainsi la formation du lac35 d’une profondeur maximale de 25 m36. Le lac se déverse dans la rivière Desagüe où a été construit le barrage hydroélectrique Guajoyo qui permet de réguler les variations du niveau de l’eau du lac. Le Rio Desagüe se jette par la suite dans la rivière Lempa. On y trouve les principales îles de Teotipa, Cerro de Tule et Igualtepeque, qui devient une péninsule durant la saison sèche. Cette dernière accueille sur son sommet le site d’habitat Igualtepeque, datant de la phase Guazapa, du Postclassique ancien37. Sur les bords de l’île se situe la Playa de los Petroglifos qui ne compte pas moins de 104 roches gravés de 224 pétroglyphes38 (fig. 6) (quand la photographie ne précise pas le nom du photographe, elle a été prise par l’auteur de ces lignes). 35 Stone s.l.n.d., p.11 36 http://wikiguate.com.gt/lago-de-guija/ 37 Amaroli 2006 38 Stone s.l.n.d., p. 5

77 Figure 6 : Playa de los Petroglifos pendant la saison des pluies en 2010

Le lac de Coatepeque cette fois, situé dans le département de Santa Ana, est une caldera dont la profondeur est de 115 m. Au cœur du lac se dresse l’île Teopan (ou Isla del Cerro) qui accueille pour le moins une sculpture de dieu obèse (barigones) dont la chronologie pourrait remonter à la fin du Préclassique moyen et surtout au Préclassique récent39.

Les étendues d’eau artificielles sont conséquentes au Salvador ; le plus grand lac du pays est en réalité d’origine humaine, il s’agit du lac Suchitlan, avec une superficie de 135 km², créé par le barrage Cerron Grande sur le cours supérieur du fleuve Lempa. Plus bas, sur le cours inférieur du Lempa, le barrage 15 de Septiembre (ou barrage de San Lorenzo) a généré également un lac artificiel d’environ 36 km² d’extension. Ces œuvres monumentales du XXe siècle ont eu pour conséquence l’inondation d’importantes surfaces de terres et par là même des sites archéologiques d’habitat et rupestres.

Le Salvador se situe dans la zone climatique tropicale qui présente des conditions thermiques similaires toute l’année. En réalité, les différences climatiques sont dues à la pluie ; autant la quantité comme la périodicité annuelle des pluies au Salvador détermine le climat40. En outre, comme il se trouve sur la frange côtière du Pacifique, il s’y produit

39 Chinchilla 2001, p. 17

78 des oscillations annuelles et variations quotidiennes, ne dépassant pas les 10°C, dues à la brise marine qui transporte humidité et chaleur. À cause de sa situation géographique, il est souvent touché par des ouragans. Le climat typique du Salvador est le climat tropical, avec deux saisons bien marquées ; une pluvieuse entre mai et octobre, et une sèche, entre novembre et avril. Le Salvador étant un pays profondément agricole, des irrégularités dans ce schéma provoquent de répercussions graves sur la population. Le caractère montagneux du pays génère des zones climatiques plus tempérées ; notamment, dans les vallées internes. Comme concluent Escamilla Manuel Luis et al. en décrivant la géographie du Salvador, le facteur décisif dans la vie de ce pays, c’est sans aucun doute, la pluie.

79 Figure 7 : Carte des principaux éléments hydrographiques du cadre d’étude

80 C. Lithologie

Les roches d’origine volcanique couvrent 90 % du territoire salvadorien. Avant tout, il s’agit de matériaux pyroclastiques (tuf et ignimbrite), de l’andésite, du basalte et des roches effusives rhyolitiques et dacitiques41. D’un point de vue géologique, le Salvador est un pays relativement jeune, la plus grande partie remontent probablement aux périodes Oligocénique et Miocénique (entre 34 et 6 millions d’années) et une partie mineure correspond à la période Pleistocène (entre 2,6 millions d’années et 12000). Les roches les plus anciennes sont d’origine sédimentaire marine, du Crétacée Supérieur, il y

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