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La céréaliculture « garant de la sécurité alimentaire », mais les résultats sont loin des

Les céréales, socle historique de la diète méditerranéenne, assurent 54% des apports énergétiques et 62% des apports protéiques journalière de l’Algérien et offre 5,34g de lipide /j/habitant (Chehat, 2007 ; Bencharif et Rastoin, 2007). Ainsi l’Algérie se situe au premier rang mondiale pour la consommation de blé par tête d’habitant avec plus de 500g par jour et par habitant, nettement supérieur à la moyenne mondiale qui est de l’ordre de 183g/j/habitant , et bien devant l’Egypte (131 kg) et la France (98kg) (Bencharif et Rastoin, 2007).

3.1 La production nationale

Cette spéculation occupe encore aujourd’hui une place prépondérante à la fois dans la production agricole et agroalimentaire de l’Algérie et dans la consommation alimentaire des ménages. La céréaliculture est pratiquée par la majorité des exploitants. On compte 600 000 céréaliculteurs soit près de 60% de l’effectif global des exploitations (RGA, 2013). Sans tenir compte de la jachère, la superficie céréalière représente 45% de la SAU. Et elle se pratique dans des petites exploitations dont la taille moyenne ne dépasse pas les de 6,8 ha. La céréaliculture occupe, en moyenne, 3,4 millions d’hectares chaque année, dont 2 millions d’hectares de blé en moyenne (fig.1 3). Par ailleurs, la culture des céréales continue à être associée à la jachère (3,2 millions d’ ha en moyenne) dans la majorité des exploitations (Aït Amara, 2009).

Une tendance vers la hausse des surfaces emblavées est observée à partir des années 2000 profitant de l’application du programme d’intensification initié dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA). Ce programme visait, en effet, d’une part, à inciter les agriculteurs à modifier leurs systèmes de production pour mieux l’adapter aux conditions agro climatiques locales et d’autre part, à supprimer les soutiens à la production des céréales dans les zones considérées comme défavorables du point de vue des conditions agro climatiques (Abdelaziz, 2009).

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Figure 1.3 Évolution de la surface cultivée de blé en l’Algérie (source FAOSTAT 2015).

La majeure partie des emblavures (94%) de la sole du blé est conduite en mode pluviale. Le blé en irrigué ne représentent que 6% de la surface totale (120 000 ha). Les principales céréales cultivées sont le blé dur (46%), le blé tendre (25%) et l’orge (25%). Le rendement est tributaire des conditions climatique de l’année, une tendance à l’augmentation est observée depuis 2001, mais elle reste encore très faibles comparativement à ceux obtenus dans tous les pays du pourtour du bassin méditerranéen, y compris ceux du Sud (Omari et al., 2012).

Les améliorations enregistrées en la matière du rendement sont due au courant d’intensification de la céréaliculture apporté par le PNDA qui s’est traduit par une augmentation de l’utilisation des herbicides, introduction de traitement fongiques au stade végétatif et l’introduction de nouvelles variétés caractérisées par une bonne adaptation aux conditions algériennes tel que HD1220, GTA dur, ARZ, Sersou et Waha aux conditions climatiques plus favorable (Hamadache, 2013).

La progression de production du blé au cours des deux dernières décennies (1992 -2013) est le résultat de l’augmentation de la sole destinée à la production de blé et l’amélioration du rendement enregistré depuis l’année 1997. Les progrès en matière de rendement ont poussé le niveau de la production de blé à la hausse, avec une moyenne de 3,7 millions de tonnes. Il faudrait cependant, noter que ces taux de croissance enregistrés en Algérie (27% en moyenne

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dans la décennie 2000), sont nettement inférieurs à ceux obtenus dans les pays méditerranéens, notamment, le Maroc et la Tunisie.

Malgré les améliorations des rendements et des productions des céréales, le taux de couverture des besoins par la production locale ne dépasse pas en moyenne 40% durant la période 2000-2015 (fig.1.4). Pour combler le déficit et faire face à la faible couverture de ces besoins par la production locale, l’Algérie fait appel aux marchés internationaux dont les quantités importées dépondent de la production locale (5,92 Mt en moyenne durant la période 2000-2015).

Figure 1.4 Importation, exportation et taux de couverture des besoins en céréale (2000-2015) (source OAIC et ONS 2016).

Les quantités importées classent l’Algérie en troisième place des pays importateurs de blé après l’Egypte (12Mt) et l’Indonésie (8,9Mt) avec un peu plus de 8 millions de tonnes en moyenne ces quatre dernières années (Bessaoud, 2018). Cette situation inquiétante mit plus de pression sur les acteurs céréaliers pour inventer des solutions capable d’améliorer la sécurité alimentaire du pays. Une simple comparaison avec les pays du pourtour méditerranéen en la matière de la production des céréales, nous laisse penser qu’il existe une marge de manœuvre très importante pour le pays (Benyoucef, 2016).

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3.2 Les contraintes à l'expression du potentiel de rendement du blé

Le rendement des cultures céréalières méditerranéennes, en pluvial, est bas et variable (Chennafi et al., 2008 ; Tavakkolli et Oweis, 2004 ; Lopez-Bellido et al., 2000). La sécheresse affecte fortement la croissance et le développement de la culture, avec des effets négatives au cours des phases végétative et reproductive (Moayedi et al., 2010). De plus la culture du blé dur est très sensible au manque d’eau, à tous les stades végétatifs. Un déficit hydrique qui survient à un stade donné, réduit une des trois principales composantes et ce qui se répercute sur le rendement grain (Graciela, 1990 ; Blum, 1983). Le rendement grain est la résultante des composantes qui se matérialisent à différentes périodes du cycle de la plante.

Les stress thermiques au cours de la montaison qui est plus courant en zone semi-aride provoque la déformation et la stérilité des épis (Picard et Combe, 1994). Ainsi, les gelées tardives du printemps affectent la formation des organes de reproduction et donc la fertilité de l’épi (Abbassenne et al., 1998). Certaines phases végétatives ne se développent qu'au-dessus d'un seuil thermique, le blé exige 10°C comme température minimale de floraison. Les températures basses printanières réduisent fortement le rendement grain de la céréale (Van Oosterom et al., 1993). L'augmentation de température de 20 à 36°C après l'anthèse réduit le poids du grain (Tashiro et Wardlaw, 1989). 10 jours après l'anthèse, la diminution du poids du grain est de 4% par 1°C d'augmentation de température moyenne entre 20 et 27°C (Gibson et Paulsen, 1999). Pour des températures au-delà de 30°C, le poids du grain est systématiquement réduit (Zahedi et Jenner, 2003). L'efficacité des mécanismes de tolérance à la sécheresse, adoptée par certains génotypes, est étroitement liée à la durée de la contrainte et aux stades végétatifs concernés.

3.3 Conclusion

Les contraintes agro-climatiques, et les problèmes techniques structuraux ont grossièrement affecté l’agriculture algérienne. Le renforcement des capacités techniques et humaines, la résolution des problèmes fonciers, la mise en œuvre d’une politique agricole concertée et la structuration des filières sont des mesures à prendre pour améliorer la sécurité alimentaire du pays

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