• Aucun résultat trouvé

Chapitre II. Le Centre Civique : un projet devenu réalité devenu réalité

II. Bucarest, ville reniée

Mussolini avait commandité tout un travail d’aménagement de la ville de Rome à l’occasion de l’Exposition Universelle. Ce fut un acte qui devait diffuser les valeurs du fascisme à travers l’architecture et l’urbanisme. À la différence de Bucarest, le projet italien se limitait principalement à une aire excentrée de la capitale. Les projets d’Hitler, dessinés par Speer, concernaient quant à eux le centre de la ville berlinoise, mais la majeure partie ne vit jamais le jour.

Ceausescu frappa au cœur, lui aussi, mais hélas ses projets se réalisèrent. Bucarest, à notre connaissance, est une des seules capitales européennes qui s’est vue amputée, au nom du pouvoir, d’une grande partie de son organisme afin lui faire subir une greffe qui n’était pas assurée de prendre. Parler de cette intervention urbaine comme d’une intervention chirurgicale est tout à fait évocateur de ce qui s’est passé à Bucarest. La ville, en tant qu’organisme, fut niée et détruite au nom du greffon. Dans la capitale roumaine, là où il y avait de superbes églises du XVIème siècle, des maisons

basses couleur pastel, le parfum des glycines et des lilas, là ou le peuple avait une partie de sa mémoire, Ceausescu allait construire son palais, pièce étrangère venue d’un autre monde, un monde fou, un monde où le raisonnable n’a plus d’espace pour respirer.

119

Cette négation sur le mode d’une tabula rasa devint le préalable à l’implantation du projet communiste120. La loi relative à la planification des

villes et villages, la loi de systématisation territoriale approuvée en 1974, constituait le versant législatif par lequel de telles démolitions à grande échelle devenaient possibles, puisqu’elle stipulait que la sauvegarde des monuments et des anciens bâtiments était possible, à condition toutefois que ceux-ci ne vinssent pas entraver le « bon fonctionnement » des nouvelles constructions.

Ladite loi fut le levier juridique de l’effacement effectif d’une partie importante de la ville de Bucarest pour la construction du Centre Civique. Un milieu urbain riche de milliers de bâtiments et d’un passé authentique, un territoire de plus de 500 hectares fut donc rasé sans que les organisations de défense du patrimoine national ne pussent s’exprimer. Lors du verdict de destruction des quartiers anciens, la Commission des monuments historiques avait un rôle consultatif, presque anecdotique. Son aval n’importait guère dans la prise de décision présidentielle. De plus, le 25 novembre 1977, la Commission pour le Patrimoine Culturel National fut supprimée par le décret no. 442.

120 Nombreuses sont les villes qui ont vécu des destructions totales conduisant à l’implantation d’une nouvelle architecture. Durant le XXème siècle, des quartiers entiers se sont construits sur des territoires précédemment habités. En Belgique, la ville de Bruxelles en est un vrai témoignage, et en France, les exemples ne manquent pas. À Lyon ce fut le cas lors de la construction du quartier de la Part-Dieu, à Paris avec le quartier appelé Front-de-Seine, à Bordeaux le Mériadeck etc. La différence entre l’attitude de Bucarest et celle des villes occidentales, entre l’urbanisme totalitaire et l’urbanisme fonctionnaliste, réside, au-delà de l’échelle de destruction dans la valeur du tissu préexistant et le programme qui lui fut appliqué. Lire sur l’évolution des villes qui se dotèrent d’un urbanisme fonctionnaliste tout en passant par la tabula rasa : TOMAS François, Temporalités des villes, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2003.

120

Avec le projet du Centre Civique, la préservation du patrimoine national devint une préoccupation extrêmement marginale au sein de la politique animée par le régime communiste. Ce qui s’avère intéressant, c’est qu’avant la formation de ce projet, l’appétence qu’avait développé le pouvoir de s’approprier les hauts lieux de la ville l’avait plutôt conduit à porter un certain intérêt à la préservation des monuments historiques. L’appropriation était regardée comme l’expression de la victoire, de la conquête effective de la ville et de sa mémoire par le nouveau pouvoir. La majorité des projets urbains prirent en considération, jusqu’aux années 1980, l’héritage des constructions passées. Souvent, la Commission des Monuments Historiques, avait son mot à dire pour chaque prise de décision importante.

Cette commission, qui existait depuis 1892, fut dissoute en 1948, mais, trois ans plus tard, une Commission Scientifique des Musées, des Monuments Historiques et des Monuments d’Art, vit le jour à la suite d'une décision de la Grande Assemblée Nationale. À cette époque, 4 345 monuments culturels furent étudiés, reconnus et inventoriés. En 1959 fut créé un Département des Monuments Historiques, alors que des revues comme La Revue des musées ou Le bulletin des monuments historiques présentaient périodiquement les travaux de préservation et de rénovation entrepris dans tout le pays121.

121Il faut noter également la participation de la Roumanie à l’ICOMOS et à ICSPRCP entre 1975 et 1977. Un grand nombre de monuments fut inventorié et conservé durant cette période, ce qui représentait une partie significative de l’héritage architectural et artistique du pays. Ces pratiques de reconnaissance et de mise en valeur de l’héritage du passé jouèrent néanmoins un grand rôle dans la stratégie de légitimation du nouveau régime politique. Le pouvoir s’intéressait et protégeait par conséquent la richesse de la nation, son trésor et aussi sa mémoire.

L’attention portée à l’héritage du

pratique et utilitaire. Pour assurer le bon fonctionnement des institutions politiques et culturelles du nouveau régime, on pouvait assister à un réinvestissement des hauts lieux de l’ancien régime. En 1948, le Palais Roy se vit très vite attribuer une nouvelle fonction, celle de Musée National d’Art de la Roumanie. Le Parti choisit son siège en face de ce même palais, s’emparant ainsi d’un espace déjà fortement investi, la Place du Palais. La résidence princière de Buca

des Pionniers (la jeunesse communiste), sera le Palais des Pionniers jusqu’en 1976. La résidence d’été de la famille royale, le Palais Peles de Sinaia, fut transformée en musée et ouverte au public en 195

Figure 13 – Document graphique permettant le projet communiste sur la ville préexistante. Par

d’implantation des immeubles du Centre Civique (en noir) sur la ville telle qu’elle était avant 1980, on peut discerner la violence de la démarche urbaine propre à l’esprit totalitaire. (Crédit personnel)

D’autres édifices appartenant aux familles aristocratiques ou à la bourgeoisie se muèrent en sièges d’institutions publiques et administratives, alors que les grands appartements étaient partagés entre plusieurs familles.

121

L’attention portée à l’héritage du passé revêtait aussi une dimension pratique et utilitaire. Pour assurer le bon fonctionnement des institutions politiques et culturelles du nouveau régime, on pouvait assister à un réinvestissement des hauts lieux de l’ancien régime. En 1948, le Palais Roy se vit très vite attribuer une nouvelle fonction, celle de Musée National d’Art de la Roumanie. Le Parti choisit son siège en face de ce même palais, s’emparant ainsi d’un espace déjà fortement investi, la Place du Palais. La résidence princière de Bucarest, le palais Cotroceni, cédé au Conseil National des Pionniers (la jeunesse communiste), sera le Palais des Pionniers jusqu’en 1976. La résidence d’été de la famille royale, le Palais Peles de Sinaia, fut transformée en musée et ouverte au public en 1953.

Document graphique permettant la mise en exergue de l’impact produit par projet communiste sur la ville préexistante. Par la superposition créée

d’implantation des immeubles du Centre Civique (en noir) sur la ville telle qu’elle était on peut discerner la violence de la démarche urbaine propre à l’esprit totalitaire. (Crédit personnel)

D’autres édifices appartenant aux familles aristocratiques ou à la bourgeoisie se muèrent en sièges d’institutions publiques et administratives, alors que les grands appartements étaient partagés entre plusieurs familles. passé revêtait aussi une dimension pratique et utilitaire. Pour assurer le bon fonctionnement des institutions politiques et culturelles du nouveau régime, on pouvait assister à un réinvestissement des hauts lieux de l’ancien régime. En 1948, le Palais Royal se vit très vite attribuer une nouvelle fonction, celle de Musée National d’Art de la Roumanie. Le Parti choisit son siège en face de ce même palais, s’emparant ainsi d’un espace déjà fortement investi, la Place du Palais. La rest, le palais Cotroceni, cédé au Conseil National des Pionniers (la jeunesse communiste), sera le Palais des Pionniers jusqu’en 1976. La résidence d’été de la famille royale, le Palais Peles de Sinaia, fut

la mise en exergue de l’impact produit par la superposition créée entre le plan d’implantation des immeubles du Centre Civique (en noir) sur la ville telle qu’elle était on peut discerner la violence de la démarche urbaine propre à l’esprit

D’autres édifices appartenant aux familles aristocratiques ou à la bourgeoisie se muèrent en sièges d’institutions publiques et administratives, alors que les grands appartements étaient partagés entre plusieurs familles.

122

Ainsi, tous ces édifices, symboles d’une classe sociale et politique « vaincue », furent « rétrocédés » de manière tout aussi symbolique au peuple. L’appropriation de l’héritage bâti servait l’idéologie communiste qui se cristallisait autour d’un principe majeur : l’homogénéisation de la société et de l’espace122.

Le chantier du Centre Civique représenta donc la matérialisation d’une rupture dans la politique patrimoniale nationale. Il instaura un mode de fonctionnement qui s’exprima par la monopolisation de l’intervention urbanistique par le pouvoir central. Ceausescu manifestait un certain intérêt pour la préservation du passé, certes, mais il fit en sorte d’être le seul à pouvoir s’exprimer sur la valeur du patrimoine. Pour bien saisir la récupération et la mainmise du pouvoir sur les questions d’architecture et de patrimoine nous allons illustrer ce propos par un exemple limpide.

En février 1975, le quotidien Scânteia123 publia un communiqué

officiel, fruit d’une rencontre entre les professionnels de l’architecture et de l’urbanisme et le Comité Central du Parti communiste roumain. Ce texte fixait comme prioritaire la nécessité de préserver la spécificité de la ville pour quelque chantier urbain que ce fût, de même que l’impératif de conserver les anciennes constructions et le tissu urbain existant, bref d’éviter le plus de démolitions possibles. Le même principe fut inscrit dans la loi de systématisation du territoire, en novembre 1975, cette loi même qui représentera pourtant la base de toutes les interventions futures qui

122BUCICA Cristina, Conférences sur l’architecture et le communisme roumain, Canada 2000/2001.

123

123

défigureront un grand nombre de villes et de villages roumains au nom du progrès et de la modernisation. D’autre part, cette loi stipulait : « …Aucun élargissement, aucune fermeture ou modification de rues dans les parties anciennes de la ville [ne pourra se faire] sans un accord présidentiel préalable124 ».

Figure 14 – Photographie d’un immeuble appelé à disparaître pour faire place à l’avenue La Victoire du Socialisme. Cette construction était située rue Artei n° 5 (1980). Collections S. Vasilescu.

Cette loi aurait pu être interprétée, à l’époque, comme un souci de préservation du patrimoine urbain au point d’engager la responsabilité présidentielle. Mais à la lumière du temps, nous comprenons bien que cette législation n’était en fait qu’une manière subtile de retirer ce domaine du champ d’autorité des professionnels. Ce jeu pervers relatif au patrimoine éclaire la manière dont le régime de Ceausescu s’arma d’une administration politique qui se convertissait, à partir des années 1980, en un totalitarisme

124

124

affirmé. La question du patrimoine nous fait les témoins d’une centralisation du pouvoir dont la pratique était celle d’un gouvernement par décrets présidentiels secrets125, ainsi que celle de la personnalisation du pouvoir

politique incarné par Nicolae Ceausescu.

Aux yeux du Président de la République, la construction du Centre Civique était une manifestation urbaine et architecturale qui garantissait l’émergence d’une image de la grandeur de son régime. L’élévation de ce symbole, de cet emblème du pouvoir, était beaucoup plus importante que tout ce qui existait, que cela fût des pierres ou des hommes. Déterminé et convaincu du bien-fondé de sa vision, Ceausescu neutralisa toute forme de protestation, toute organisation et tout milieu protestataires pour commencer à générer autour de lui un vide qui était seul susceptible d’accueillir la concrétisation immortelle de ses idéaux.

Il n’eut de cesse de détruire une ville dépositaire d’un substrat urbain, riche d’un tissu original façonné au Moyen-âge, tissu encore perceptible aujourd’hui en dépit des atteintes qui le frappèrent, et qui était caractérisé par sa morphologie organique. Ce tissu ne fut pas orienté, dessiné ou bien paramétré, il était le résultat d’un enchevêtrement d’histoires humaines, avec des espaces que les habitants occupaient et faisaient évoluer au gré de mesures ponctuelles. Par la suite, et comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, Bucarest fit l’objet d’une intervention urbaine de type haussmannien qui, au XIXème siècle, vint appliquer à cette ville organique et

125Il s'agit de décrets présidentiels qui non seulement avaient nul besoin d’être soumis à aucune autre instance pour être approuvés, mais qui de plus étaient en grande partie secrets, n'étant publiés ni dans le Moniteur Officiel ni dans aucune autre recueil de lois et de décrets.

125

originale sa première composition dessinée. Ce changement de structure spatiale et viaire coïncida avec l’arrivée du régime monarchique roumain126.

À partir de la ville médiévale et de celle dessinée sous la monarchie, une autre allait faire son apparition : la ville conçue par l’esprit du Dictateur (Matières - Planche n°4). La conception urbaine proposée dans la capitale communiste fut celle de la maîtrise absolue de l’espace. Le contrôle le plus accompli s’exerce toujours sur la faiblesse, sur la vulnérabilité et le désarroi. La capitale sera vulnérabilisée par les démolitions massives, rendue faible par l’extirpation de ce qu’elle avait de plus cher : son authenticité et sa singularité historiques. Après un examen approfondi des documents graphiques, nous pouvons affirmer qu’à Bucarest, le pouvoir dictatorial pensait réaliser un environnement bâti qui se baserait sur la création d’un noyau dur, le Centre Civique, le cœur de la ville, et ensuite, il constituerait à sa périphérie un modèle urbain et architectural facilement constructible et surtout reproductible. Le noyau était vu comme un espace authentique, singulier, majestueux, et la périphérie comme une zone uniforme, illimitée et moderne127.

126Comme nous l’avons vu dans la présentation historique de la ville de Bucarest, pendant la monarchie, nous assistons à la création audacieuse de grandes percées, de la grande croisée ; on ouvrit les espaces sombres jugés néfastes pour leur apporter de la lumière, de l’hygiène, de l’ordre, en imitant en tout le projet haussmannien du Paris napoléonien. Cette première opération de composition urbaine impliquant le dessin et les tracés géométriques, fit en sorte que Bucarest sût partiellement répondre à l’extraordinaire invention du siècle de l’industrialisation, à sa mobilité mécanique, à la circulation de l’automobile. Mais au-delà de cette constatation, nous pouvons remarquer aussi que la ville commençait à se fractionner de plus en plus entre ses parties riches, les beaux quartiers, et les parties plus pauvres, souvent reléguées à la périphérie. Désormais la ville ne cessera de s’agrandir, de pousser de plus en plus loin les limites qu’elle avait connues lors de sa période médiévale.

127

L’uniformisation de l’espace urbain est une priorité soulignée dans tous les régimes totalitaires. La capitale chinoise, Pékin, connut cette politique dès l’arrivée du Parti communiste au pouvoir en 1949. Pendant toute la période maoïste, nous remarquons la mise en place dans la structure urbaine d’architectures imposantes de représentation pour les institutions publiques et la construction d’avenues, comme l’avenue Chang’an, qui sont

126

Cette ville rêvée devait se soumettre à un règlement précis et contraignant. Et comme tout règlement obtus, il ne permettait aucunement de penser la différence, la spécificité ; il se contentait d’organiser les répartitions répétitives, d’uniformiser et de donner l’impression aux hommes qu’une telle ville était équitable, donc parfaitement socialiste. Mais la cité réelle avec sa complexité réelle, se trouvait réduite à la composition d’un plan. Le commanditaire, le concepteur et le dessinateur poursuivaient aisément leurs rêves d’une ville idéale, ou idéalisée. Le territoire urbain était regardé non pas comme une réalité tangible et source d’inspiration, mais comme un terrain supposé vague de valeurs et prêt à un nouvel emploi. Cette vision urbanistique de la ville se nourrit largement du modèle dit « progressiste » qui s’imposait en Europe dès 1920. Seulement, dans le monde occidental et démocratique, la véritable utilisation et application de ce modèle urbain ne se fit massivement qu’avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la politique de la reconstruction.

L’aménagement urbain, à l’opposé de l’architecture, n’ambitionne pas l’accomplissement d’un univers fini. Le changement perpétuel, la superposition des projets alternatifs ou successifs dans le temps, est la spécificité de la ville. Ce ne sont pas seulement les architectes qui l’affirment mais aussi les poètes et les écrivains. Concernant la vitalité urbaine et sa

bordées à l’infini par de nombreux bâtiments civils. À lire : GRAMER Robert, Understanding contemporary China, (Comprendre la Chine contemporaine), Boulder, CO:L. Rienner, 1999, pages 207-237.

127

perpétuelle évolution, Baudelaire écrit le vers: « la forme d’une ville, on le sait, change plus vite que le cœur d’un mortel.128 ».

Au-delà de l’espace qu’elle requiert, la ville est une entité qui s’inscrit dans le temps et le changement. La capitale roumaine voulut mener une guerre contre le temps, contre la ville existante, un combat vis-à-vis des valeurs anciennes, bourgeoises et capitalistes. Bucarest fut ainsi frappée par une véritable fièvre de « reconstruction » selon des normes socialistes imaginées par Ceausescu et avec des méthodes urbanistiques similaires à celles des pays occidentaux, victimes du conflit mondial de 1939-1945.

Pour illustrer l’impact de ce projet sur le tissu préexistant, nous nous proposons d’analyser un périmètre urbain qui fut soumis aux changements profonds que le projet du Centre Civique imposait. Nous avons choisi d’étudier spécialement ce périmètre – qui se situe de nos jours au milieu de l’avenue de la Victoire du Socialisme –, parce qu’il traduit bien la spécificité et la manière dont les deux quartiers disparus furent reconstruits. Il décline assez fidèlement le rapport entre le plein et le vide, l’occupation du sol, la densité, la taille des constructions et le découpage foncier représentatif de la façon dont la ville se vit condamnée par le projet communiste.

Sur la Figure 15, planche présentée ci-dessous, il nous est donné d’observer la complexité et la richesse du lieu étudié. Les îlots sont dessinés par des rues assez étroites mais comportant des trottoirs de chaque côté de la

128

128

voie. Sur des photographies anciennes, nous pouvons remarquer des alignements d’arbres qui courent tout au long de ces ruelles, en leur conférant une ambiance particulière, une atmosphère urbaine digne des récits que l’écrivain roumain Mircea Eliade fait de cette ville.

Figure 15 – Planche composée de plusieurs plans qui nous permettent d’analyser un périmètre urbain avant qu’il ait subi des transformations importantes dues au chantier du Centre Civique. En haut, la situation du périmètre étudié par rapport au projet du Centre Civique. En bas : l’indice a met en exergue le plan cadastral du périmètre étudié, l’indice b – le réseau viaire, l’indice c – le bâti, l’indice d – le découpage foncier. Nous pouvons remarquer la présence d’un tissu dense, complexe par le découpage