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Bleandonou nous apporte une approche psychanalytique des enfants doués [Bleandonu , 2006] en insistant sur le fait que la « douance » peut être le signe de capacités naturelles ais pa fois aussi d u

1ERE PARTIE : LES ENJEUX DU DEVENIR MÉDECIN

G. Bleandonou nous apporte une approche psychanalytique des enfants doués [Bleandonu , 2006] en insistant sur le fait que la « douance » peut être le signe de capacités naturelles ais pa fois aussi d u

« forçage », terme qui désigne en botanique la cultu e des pla tes ue l o fait pousse e deho s de leu milieu ou de leur saison naturelle.: « les enfants auxquels on ne laisse aucune autonomie dans leur domaine de p dile tio esse t de pou sui e l e elle e d s u ils peu e t se soust ai e à l e p ise parentale » ; de la même façon, même si elle la favorise, cette réussite initiale ne présage en rien de la réussite ultérieure dans les études [Miller K,2009],

[

Kim KJ, 2012]

Dans le domaine médical, Maranda et Al.38 montrent dans la troisième partie de leur ouvrage comment

l'identité des médecins se constitue pendant toute la vie des individus à partir d'une construction idéologique fondée sur le culte du succès." Depuis l'école c'est l'apprentissage de la culture de l'endurance ui est à l œu e" page 58), culture alimentée par le prestige d'une profession valorisée et utile. » C est un constat fait dans de nombreux pays où les jeunes apprentis médecins sont parfois repérés, triés, motivés, formés à la science médicale le plus tôt possible [Van Der Meer JW, 2005]

Ces enfants, souvent hyper adaptés aux exigences de l'école et aux attentes de leurs parents mettent alors en place progressivement un « idéal du moi médical » ;

Arrêtons-nous un instant sur ce concept, qui nous apparait particulièrement éclairant en clinique :

Le o ept d id al du oi, ou « Ich idéal » apparait pour la première fois en 1914 dans l'article de Freud intitulé « Pour introduire le narcissisme » da s le e ueil La ie se uelle. [F eud, ] F eud d it l id al comme une formation intrapsychique qui vient se placer à côté du moi auquel celui-ci se mesure, et qui permet de mettre en lumière l'écart existant entre ce que le sujet a, ce qu'il a réalisé, et e u il voudrait être, avoir et accomplir ; Pour Freud l'origine de l'idéal du moi est narcissique, il en donne une explication p 98 : « c'est à ce moi idéal que s'adresse maintenant l'amour de soi dont jouissait dans l'enfance le moi réel... (L ho e) ne veut pas se passer de la perfection narcissique de son enfance... »... s'il n'a pas pu la maintenir, car, pendant son développement, les réprimandes des autres l'ont troublé et son propre jugement s'est éveillé, il cherche à la regagner sous la nouvelle forme de l'idéal du moi. Ce qu'il projette devant lui comme son idéal est le substitut du narcissisme perdu de son enfance."

Entièrement dépendant de l'o jet p i ai e, l t e hu ai ta t incapable de subvenir à ses propres besoins d s la aissa e, est l'objet qui constitue le premier idéal du moi, prenant son origine dans la projection de la toute-puissance narcissique primitive. Le renoncement à la toute-puissance est rendu possible grâce au

38 MARANDA, M.F., M.A. Gilbert, L. St-Arnaud et M. Vézina (2006).La détresse des médecins: un appel au changement.

107 déplacement du narcissisme primaire vers l'idéal du moi, dans un processus fondamentalement spécifique à l t e hu ai puis u il l'empêche de répondre à autre chose qu'à la seule satisfaction pulsionnelle. C'est grâce à cet écart qui subsiste entre le moi et l'idéal du moi que sont possibles les acquisitions de l'évolution. Dans leur vocabulaire de la psychanalyse 39 J. Laplanche et J. B. Pontalis notent que l'idéal du moi serait pour

Freud "l'instance de la personnalité résultant de la convergence du narcissisme (idéalisation du moi) et des identifications aux parents, à leur substitut et aux idéaux collectifs. Pour Freud, l'idéal du moi représente un progrès supplémentaire dans le développement du moi- désignant les représentations culturelles, sociales, les impératifs tels qu'ils sont transmis par les parents. Dans le texte de 1914,Freud écrit : « si l'on considère l'attitude de parents tendres envers leurs enfants, on est obligé d'y reconnaître la reviviscence et la reproduction de leur propre narcissisme qu'ils ont depuis longtemps abandonné ». 40

Sans encore utiliser le terme de surmoi caractéristique de la deuxième topique, Freud parle d'une instance psychique particulière qui aurait pour fonction la tâche suivante 41: « veiller à ce que soit assurée la

satisfaction narcissique provenant de l'idéal du moi, et qui, dans cette intention, observe sans cesse le moi actuel et le mesure à l'idéal ». Il propose d'identifier cette instance à la conscience morale ; par contre dans l'essai intitulé « le moi et le ca », Freud ne fait pas encore de distinction entre surmoi et idéal du moi, pour lui le surmoi englobe la fonction de l'idéal en plus d'être une fonction interdictrice 42. Pendant une dizaine

d'années, « surmoi » et « idéal du moi » ne seront pas deux entités distinctes pour Freud. En effet, Freud mentionne pour la première fois le surmoi (Über-Ich) dans son article «Le Moi et le ça », de 1923, et il n'établit une claire distinction par rapport à l'idéal du moi que dans Les nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse, précisément dans la 21° Conférence : bien que cette instance soit toujours rattachée au surmoi ; il identifie ce dernier comme :"Le porteur de l'idéal du moi, auquel le moi se mesure, à quoi il aspire, dont il s'efforce de satisfaire la revendication d'un perfectionnement toujours plus avancé."43 [Freud,

1933]

Pour résumer la pensée freudienne, l'idéal du moi constitue en tant qu'instance différenciée un modèle auquel le sujet cherche à se conformer, correspondant à des exigences extérieures. Le surmoi aurait davantage pour le sujet valeur de juge, même si l id al du oi se ait su tout un substitut du narcissisme infantile perdu - lh itie du a issis e p i ai e - alo s ue le su oi se ait l'h itie du o ple e d'Œdipe. l i estisse e t s olai e ta t o l à l i te sit de la su li atio de la pulsio œdipie e, à l effa e e t du réveil pulsionnel de la puberté et au su i estisse e t d u e l a ti it i telle tuelle, les résultats de ot e e he he o ue t d e l e hez la plupa t de es e fa ts u id al du oi très développé, au regard d u su oi pa ti uli e e t s e ; nous y reviendrons dans la suite de cet exposé.

39 Paris, PUF, 1967 40 p.99 41 id.p.99 42 p91 43 ibid p91

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1.2 Différentes modalités de l’idéal médical

1.2.1 Un idéal vocationnel prééminent

La vocation à devenir médecin concerne plus de 69 % des étudiants de notre population (Tableau 14) Au ou s des e t etie s de e he he, la th ati ue de l id al est mise en évidence très fréquemment (cf tableau 44)

Voi i e u o ue t deux étudiants par rapport à la question de la vocation et de l id al [PA‘T ] :

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