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Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne

Analyse critique de la méthode Inertio-Dissipative en présence

10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne

L’intérêt de nos mesures est qu’elles sont réalisées sur un support mobile, ce qui permet d’étudier les processus de couplage vent-vagues au plus près de l’interface. Cela nécessite

10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne d’exprimer les équations bilan dans le repère curviligne xi = (x, ξ, t) où ξ =z−η. Dans ce système de coordonnées, l’équation de continuité s’écrit :

∂ui

En utilisant une décomposition en parties moyennes et fluctuantes, cette équation devient :

∂(ui+u0i)

On applique la moyenne temporelle pour obtenir l’équation de continuité du mouvement moyen :

En soustrayant l’équation 10.28 à l’équation 10.27, on obtient l’équation de continuité des mouvements fluctuants :

Ces nouvelles écritures de l’équation de continuité impliquent que les relations (équa-tions 10.2) obtenues dans le repère cartésien ne sont plus valables dans le repère curviligne.

Les équations de Navier-Stokes s’écrivent dans le repère curviligne :

∂ui

τij est le tenseur de cisaillement défini par : τij =ν∂ui

∂xj (10.31)

Cependant, dans ce repère, l’écriture des tensions visqueuses sous cette forme est justifiée si l’on suppose que des termes sont négligeables. En effet, le passage du repère cartésien xi au repère curviligne xi de ces tensions visqueuses s’écrit :

ν∂2ui

CHAPITRE 10. Analyse critique de la méthode Inertio-Dissipative en présence d’ondes de surface

En utilisant la décomposition précédente, les équations de Navier-Stokes s’écrivent :

∂(ui+u0i) On applique l’opérateur de la moyenne temporelle à l’équation 10.33 pour obtenir les équations de Reynolds écrites dans le repère curviligne :

∂ui

On obtient les équations du mouvement turbulent en soustrayant l’équation 10.34 à l’équa-tion 10.33 :

En développant cette équation et en utilisant l’équation moyenne de continuité, on obtient :

∂u0i

L’étape suivante consiste à multiplier l’équation 10.36 par u0i afin de former les termes 1

2u0iu0i. Les termes grisés formeront alors le produit d’un terme moyen et d’un terme fluc-tuant. Par la suite, nous utiliserons la moyenne temporelle, ce qui aura pour effet d’annuler

10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne ces termes grisés. Afin de simplifier l’écriture, nous regroupons ces termes sous l’appelation O :

L’équation 10.36 multipliée par u0i s’écrit alors :

12u0iu0i

On somme ces équations en incrémentant i, ce qui donne :

De0

où chaque indice indique dorénavant la sommation.

L’écriture des termes de viscosité sous la forme précédente nécessite de négliger des termes d’ordres élevés. Dans le repère cartésien xi, l’égalité suivante est vérifiée :

u0i2u0i

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L’écriture de l’équation 10.40 dans le repère mobile xi fait apparaitre des termes négli-geables par rapport à u0i2u0i

On peut donc considérer que l’équation 10.40 reste valable dans le repère mobile. De plus, via l’équation de continuité 10.29, on obtient l’égalité suivante :

u0i∂p0

On transpose ensuite cette égalité dans l’équation 10.39, puis on moyenne tous les termes via l’opérateur de la moyenne temporelle :

De0 Les corrélations entre les variables fluctuantes et les dérivées spatiales et temporelles de l’élévation étant, par définition, dépendantes des contributions induites par les mouve-ments de l’interface, il nous parait judicieux de décomposer à présent les termes fluctuants

10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne en parties induites et turbulentes. De plus, cette décomposition permet de faire apparaitre les contributions des structures induites et turbulentes dans le bilan de l’énergie cinétique fluctuante. Ainsi, l’équation 10.43 s’écrit :

D˜e

Les termes grisés nécessitent un développement annexe :

u0i∂u0iu0j

où les termes encadrés sont nuls, ainsi :

u0i∂u0iu0j

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10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne Ainsi, l’équation bilan de l’énergie cinétique de la turbulente dans un repère curviligne s’écrit : qui se simplifie sous la forme :

D˜e

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En nommant chaque terme comme suit, l’équation 10.49 s’écrit de la manière suivante : T EC0

Dans cette équation, on retrouve les termes classiques tels que le taux de variation, la pro-duction, la diffusion et la dissipation visqueuse de la turbulence qui interviennent dans le bilan de l’énergie cinétique fluctuante écrit en coordonnées cartésiennes. Mais, s’ajoutent des termes supplémentaires induits par les mouvements du repère. Ces termes supplé-mentaires sont analogues aux termes « classiques », mais ils sont directement liés aux mouvements de l’interface donc aux structures associées à ces mouvements. On utilisons la notation suivante pour définir l’ensemble de ces termes dans la suite de l’étude :

1. Taux de variation de l’énergie cinétique fluctuante : T EC0 = T EC] + T EC00

De0

Dt = D˜e

Dt + De00 Dt

2. Production de turbulence par l’écoulement moyen via les tenseurs de Reynolds : Production fluctuante = Production induite + Production turbulente

P rod0 = P rod] + P rod00 3. Interactions entre les écoulements induits et turbulents :

Int=−u˜i∂he00i

4. Diffusion des mouvements induits par eux-mêmes : Diff] =1

5. Diffusion des mouvements turbulents par eux-mêmes : Diff00 =1

ρ

∂p00u00i

∂xi −u00i∂u00iu00j

∂xj

10.7 Bilan de l’énergie cinétique de la turbulence écrit dans un repère curviligne 6. Diffusion visqueuse de l’écoulement :

Diffusion visqueuse = Diffusion visqueuse induite + Diffusion visqueuse turbulente

Diffν = Diff]ν + Diffν00

7. Dissipation visqueuse de l’écoulement :

Dissipation visqueuse = Dissipation visqueuse induite + Dissipation visqueuse turbulente

Dissν = Diss]ν + Diss00ν

−2νSij02 = −2νS˜ij2 + −2νSij002 Les termes suivants proviennent de l’écriture du bilan d’énergie cinétique dans le repère curviligne ; ces termes sont donc liés à la cinématique de la zone de contrôle. On les notera avec l’exposant ξ. On définit alors les termes suivants :

a) Taux de variation de l’énergie cinétique de la turbulence lié à la cinématique du repère :

T EC = T EC]ξ + T EC00ξ

b) Production de turbulence par l’écoulement moyen via les tenseurs de Reynolds liée à la cinématique du repère :

P rod = P rod]ξ + P rod00ξ c) Interactions entre les écoulements induits et turbulents liées à la cinématique du repère :

Intξ =−u˜i∂he00i d) Diffusion des mouvements induits par eux-mêmes liée à la cinématique du repère :

Diff]ξ=1

e) Diffusion des mouvements turbulents par eux-mêmes liée à la cinématique du repère : Diff00ξ=1

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f) Diffusion des mouvements moyens liée à la cinématique du repère :

Diffξ=−∂ui

En supposant que l’écoulement est permanent, bi-dimensionnel, uni-directionnel en moyenne et homogène suivant ~x, les différents termes de l’équation 10.50 s’écrivent :

T EC0 = 0

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où les termes grisés sont des termes que nous ne sommes pas en mesure de calculer à partir de nos données expérimentales.

En ce qui concerne les termes visqueux, nous supposerons que la diffusion visqueuse est négligeable. La dissipation visqueuse sera calculée à partir de la première paramétri-sation étudiée dans le paragraphe 10.2. Cependant, nous sommes en mesure de calculer ce terme à l’échelle des mouvements induits, soit le termeDiss]ν qui se développe, suivant les hypothèses énoncées précédemment, de la manière suivante :

Diss]ν =−ν

Le calcul de tous ces termes à partir de nos mesures nécessite de prendre en compte les composantes induites et turbulentes via le moyennage de phase.

Par ailleurs, de nombreux termes font apparaître des gradients (horizontaux ou verti-caux) de variables moyennées en phase. Or la dispersion propre aux mesures expérimen-tales ne permet pas un calcul direct de ces gradients. Nous avons dû lisser puis calculer des régressions exponentielles verticales à chaque phase sur l’ensemble de nos données (hormis pour la vitesse horizontale hui où nous avons choisi d’utiliser une régression lo-garithmique). L’utilisation de regréssions exponentielles peut être discutable, cependant nous avons testé d’autres types de régressions (Polynomiales d’ordre 2 ou 3, puissance, etc...) et la structure moyenne de l’écoulement reste similaire pour l’ensemble des régres-sions testées. Nous avons donc conservé la régression exponentielle qui reste la méthode la plus employée pour décrire l’amortissement vertical des variables liées aux mouvements de l’interface.

Les figures A.14 à A.33, reportées dans les annexes, présentent les structures des dif-férentes variables de l’écoulement à partir des données brutes (à gauche) et à partir des données « lissées » (à droite).

Enfin, les gradients longitudinaux sont calculés à partir des variables moyennées en phase. Via la relation de dispersion, on peut convertir l’échelle temporelle (exprimée en

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degrés entre 0 et 360) en échelle spatiale (exprimée en mètres entre 0 et λ). Nous pou-vons alors calculer des gradients longitudinaux de manière locale pour chaque intervalle séparant deux pas de temps (et d’espace).

10.8 Estimation expérimentale du bilan de l’énergie