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5.4 Analyse des résultats qualitatifs

5.4.6 Bilan des entretiens semi-directifs

Tout d’abord, nous rappelons que les résultats que nous venons de présenter doivent être interprétés à la lecture du fait que les répondants de l’ENSFEA sont des enseignants à utilisateurs et mêmes acteurs du Learning centre et de ses dispositifs. Ainsi, les interviewés représentent un public plus restreins que ceux du questionnaire et donc les entretiens ne reflètent pas forcément les résultats obtenus avec le questionnaire. Cependant, certaines tendances ressortent notamment concernant les difficultés rencontrées par les enseignants. En effet, les interviewés nous on fait part des difficultés liées au manque d’équipements présents dans la classe ce qui peut altérer le bon déroulement de celle-ci. Ensuite, les répondants ont des difficultés lorsque ceux-ci sont amenés à changer ou à évoluer dans leur poste ce qui les obligent

à modifier leurs routines, difficultés également accentuées par le fait que les enseignants se sentent peu accompagnés dans ces moment là.

Autres résultats que nous pouvons mettre en parallèle avec le questionnaire est le manque de formations et d’accompagnement dans le cadre du Learning centre et de ses dispositifs. Ces manques sont pointés du doigt par les enseignants car ceux-ci les obligent à faire appel à beaucoup d’autoformation notamment grâce aux « tutos » sur Internet et autres Forums. Les enseignants sont demandeurs de formations et d’accompagnement clairs et définis qui s’inscrivent dans le cadre de leurs parcours sur le temps professionnel. En effet, nous avions vu dans le questionnaire que même lorsque les formations existent, les enseignants n’y vont pas forcément par manque de temps ou à cause de contraintes professionnelles.

Ensuite, nous avons pu constater que les interviewés ont globalement un avis positif sur les outils du Learning centre. En effet, nos répondants ont bien identifiés les dispositifs notamment le FabLab et l’AccessLab qui correspondent à des lieux géographiques bien définis. De même, ils s’accordent pour dire que les matériels sont de qualité et représentent une réelle chance pour les publics de l’ENSFEA et les publics extérieurs. D’ailleurs, ils considèrent que le Learning centre est encore aujourd’hui sous exploité et doit pouvoir attirer un public encore plus large.

Enfin, concernant les retombés sur les pratiques, les enseignants ont pris conscience que le Learning centre est une réelle opportunité pour innover dans les pratiques pédagogiques. Même s’ils restent assez généraux, ils considèrent que la variété des dispositifs et outils associés est bénéfique pour diversifier les pratiques notamment dans la classe et s’adapter aux différents publics. Ils ciblent d’ailleurs la pédagogie active. Néanmoins, tout comme pour l’étude quantitative par questionnaire, nous avons pu constater que le Learning centre, qui a pris forme en 2016, n’est peut être pas encore assez mature ou ne bénéficie pas encore d’assez de recul pour pouvoir correctement mesurer l’impact sur les pratiques professionnelles des enseignants.

Du côté de l’INP, la mise en perspective des résultats avec ceux de l’ENSFEA est riche d’enseignement. En effet, à l’INP, les enseignants sont confrontés à un public d’étudiants en ingénierie. Ce public est majoritairement jeune avec la présence de cours en amphithéâtre et de travaux dirigés. L’évolution des pratiques des enseignants apparaît comme une nécessité pour s’adapter à ce public de plus en plus dense et hétérogène. Les enseignants en sont conscients et cherchent à diversifier leurs pratiques vers plus de pédagogie active. Le Learning centre par

l’intermédiaire notamment des classes de pédagogie active apparaît comme une réponse appropriée. Contrairement à l’ENSFEA, il nous semble dans le cas de l’INP et plus particulièrement à l’ENSIACET que ce sont les enseignants qui sont à l’origine de l’évolution des pratiques et le Learning centre est une réponse à leur volonté de changement.

Pour conclure, il apparaît clairement à travers les entretiens que le Learning centre est un dispositif avec un grand potentiel. Un potentiel dans les innovations techniques et technologiques qu’il amène mais également avec les innovations pédagogiques et les possibles retombés sur les pratiques. De plus, c’est un concept qui est construit et fait pour fédérer et rassembler les publics. Nous pouvons citer E4 : « Le learning centre, je trouve que c’est un

dispositif, comme je disais tout à l’heure, qui crée pas mal de dynamiques au sein de l’école avec ses différentes composantes. Ça permet de se retrouver aussi dans un collectif d’enseignants de l’école et à discuter justement d’investissements, de dynamiques, de projets. Donc, je trouve que la dynamique du Learning centre pour l’école est forte, parce qu’on n’a plus trop d’espaces comme ça où on va discuter un peu à bâtons rompus, partager, d’échanger, et on voit bien que cette dynamique-là a fait monter en compétences des petites équipes, pas petites au sein péjoratif, mais des groupes à l’intérieur. On a en trois-quatre qui se sont montées sur les vidéos, qui s’occupent du studio. Nous, on a monté sur le Fab Lab.

En fait, cette dynamique du Learning centre a créé quand même un collectif où il y a de l’apprentissage qui est né de là. Ça, je trouve que c’est énorme. Au sein de l’institution, c’est énorme ». Cette dynamique évoquée par E4 est partagée par E6 : « C’est très intéressant. C’est quelque chose qui fédère différentes énergies, les différents services et différentes fonctions. Ce n’est pas pour faire de l’angélisme ni de la flagornerie, mais le Learning centre devrait être au cœur des dispositifs de formation et en lien avec la recherche, la formation etc. » et E2 : « Point fort, j’ai dû le dire un peu déjà, c’est fédérateur. C’est dynamisant et ça donne envie d’avancer ». De même, les répondants estiment que le Learning centre doit continuer de

s’ouvrir aux différents publics. E6 rajoute : « Dans le cadre des aménagements, je ne le vois

pas simplement pour un public, des enseignants-chercheurs ou des personnes mais pour la globalité. Si le Learning centre est au centre, on arrive dans un lieu où on apprend ici et d’ailleurs, à l’intérieur mais également à l’extérieur, emboîtement d’espaces virtuels et réels pour que ENSFEA devienne un lieu virtuel ». De même, E5 partage cet avis : « Après, je pense que l’on a intérêt, y compris vis-à-vis de la formation continue et de la formation initiale, à ce que chaque temps du Learning centre soit accessible réellement et concrètement pour les gens. Pour le Fablab, on a l’outil, mais je ne suis pas certain qu’il soit encore accessible. On se pose

des questions pour la bibliothèque aussi : on cherche à la rendre plus accessible ou plus utilisée. ».

5.5 Focus Groupe : un retour d’expérience des usages auprès de techniciens en