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Les banques commerciales du Vietnam – agents de réception des ordres dans la

CHAPITRE 2 – LA NEGOCIATION DU CAFE SUR LA BOURSE DE

I. L’EXECUTION DES OPERATIONS SUR LES COMMMODITY EXCHANGE

1. Les banques commerciales du Vietnam – agents de réception des ordres dans la

Dans le contexte d’ouverture sur les marchés comme mode opératoire de gestion des risques, la banque d’Etat du Vietnam (SBV) a autorisé certaines banques commerciales du pays à exécuter des ordres de transaction sur les bourses internationales à partir de l’année 2004. C’est ainsi qu’au mois de Septembre de cette même année, en coopération avec la société Refco PTE, filiale du Groupe financier Refco, Techcombank (Vietnam Technological and Commercial Joint Stock Bank) a réalisé des opérations d’intermédiation pour les contrats à terme du café Robusta sur la bourse LIFFE (London International Financial Futures and Options Exchange devenue le ICE Europe après la scission du groupe NYSE-Euronext) et ceux du café Arabica sur le NYBOT. Au mois de Mai 2006, c’est la Banque de l’investissement et du développement du Vietnam (BIDV – Bank for Investment and Developement of Vietnam) qui est autorisée à coopérer avec Natexis (Natexis Commodity Markets) afin d’exécuter des opérations à terme. Désormais, la plupart des banques commerciales du Vietnam sont autorisées à être des intermédiaires financiers dans les opérations sur produits dérivés négciées sur les places internationales, dès lors que les opérateurs sont vietnamiens. Si Techcombank est reconnue pour être une banque leader dans l’introduction de ces nouvelles méthodes, plusieurs autres banques sont ainsi présentes sur ce marché, à l’instar de la BIDV évoquée précédemment, de la Banque du commerce extérieur du Vietnam (VCB – Bank for foreign trade of Vietnam), de la Banque de l’industrie et du commerce du Vietnam (Vietinbank – Vietnam Joint Stock Commercial Bank for Industry), ou de la banque du pétrole du Vietnam (PG Bank – Petrolimex Group Commercial Joint Stock Bank), etc.

Les produits agricoles alimentaires (blé, café, sucre essentiellement) ne sont bien sûr pas les seuls sous-jacents sur lesquels ces banques vietnamiennes peuvent intervenir. Des transactions sont ainsi possibles sur les dérivés énergétiques, essentiellement pétroliers l’essence, le mazout, le diesel, et le brut), les métaux (y compris, l’aluminium, le fer, le cuivre, le zinc, le plomb), ainsi que les produits agricoles industriels tels que le coton, le caoutchouc, ou le papier. Il est par ailleurs à noter que ces sous-jacents peuvent également être de nature financière, et ainsi répondre aux besoins de l’industrie de la gestion d’actifs vietnamienne. Des produits dérivés sur les principaux indices boursiers (S&P 500, Dow Jones Industrial Average, Nikkei 225) peuvent ainsi être traités. Les bourses sur lesquelles les banques vietnamiennes peuvent opérer des passages d’ordre sont en réalité nombreuses, qu’il s’agisse des places européenes (Eurex, Euronext), des différentes bourses de Chicago et de New-York ou des bourses asiatiques telles que celles de Singapour, connue pour être un « hub » du trading de matières premières, de Hong-Kong, du Japon (Tokyo Commodity Exchange) ou de Malaisie (MDEX-Malaysian Derivatives Exchange).

En raison de la nouveauté du processus de « commercialisation moderne du café », mais également d’un déficit de connaissances et de personnes qualifiées dans ce domaine, les entreprises vietnamiennes de production et/ou d’exportation du café ne s’engagent guère directement sur ces bourses, ou pour le moins, auprès des banques internationales, membres de ces différentes bourses et jouant le rôle de courtiers. Elles ont besoin de tout le soutien

Graphique 20: Le processus d’exécution des opérations sur produits dérivés chez les banques commerciales du Vietnam

opérationnel du secteur bancaire vietnamien dans ce domaine. Disposant d’infrastructures modernes et d’experts sur les produits dérivés comme sur les marchés internationaux de matières premières, les banques commerciales du Vietnam semblent remplir avec aisance leur rôle d’intermédiaire en opérations de bourse. Elles ne sont cependant pas directement opérateurs sur ces marchés et assument le rôle d’agents de réception et de transmissions (RTO) des ordres auprès des membres courtiers de ces bourses internationales. Elles prennent en charge la mise en relation des entreprises vietnamiennes avec les bourses internationales de marchandises, mais au travers d’intermédiaires financiers tels que Refco, Marex, Natexis, etc. Elles s’engagent à exécuter les opérations sur produits dérivés dans le respect des intérêts de leurs clients et à assurer la bonne fin des transactions.

La réception de l’ordre Le transfert de l’ordre

La réception de l’information sur la confrontation de l’ordre

L’envoi de l’information préliminaire sur la confrontation de l’ordre

Client

La confirmation des transactions et la compensation

L’approuve des

La réévaluation selon le prix réel

Le contrôle des risques

La mise à jour l’état de transaction

La signature du cadre-contrat et l’ouverture du compte

Courtier Bourse

N

1.1. Le processus d’exécution des ordres sur produits dérivées des banques commerciales

1.1.1. La signature du cadre-contrat et l’ouverture du compte client

Si la recherche de nouveaux clients est le souci de toute entreprise ou banque, force est de reconnaître que, dans le domaine de la gestion des risques en général et du trading sur produits dérivés en particulier, la mise en œuvre d’une relation commerciale impose, compte- tenu de la technicité des outils considérés et du coût en capital que ces derniers impliquent, un nombre important de prérequis. Les opérateurs sont, en premier lieu, obligés d’être une personne morale, ce qui signifie en pratique que seules entreprises peuvent participer à la négociation sur les bourses internationales de marchandises. Elles se doivent par ailleurs d’être partie prenante de la filière de la matière première concernée, impliquant de facto que l’utilisation de produits dérivés sur commodities à des fins strictes de spéculation, telle que nous l’avons défini dans le premier chapitre de ce travail, est impossible. Dès la première rencontre, la banque évalue non seulement les besoins de l’entreprise en matière de hedging, mais également si elle a la capacité financière de le faire. La banque établit un rapport préliminaire sur les besoins de l’opération et rédige l’ensemble des dossiers qu’une telle relation commerciale impose, qu’ils soient juridiques ou financiers21. A l’instar des procédures en vigueur dans les autres pays du monde, notamment en Europe (nous pensons ici à la directive Marchés des instruments financiers – MIF), l’entreprise se doit alors de répondre à une liste de questions permettant à la banque d’identifier les connaissances et les besoins de son client en matière de gestion des risques, et de lui proposer les meilleures solutions de couverture possibles, dans le respect de sa capacité financière à les assumer. La banque et l’entreprise concluent sur cette base un contrat-cadre de l’opération22. Le compte- client peut alors être ouvert et le dépôt de garantie, préalable à toute opération sur marché organisé, effectué. Ce compte, à la différence d’un compte bancaire traditionnel est bloqué, empêchant dès lors tout retrait ou virement sauf avec l'accord du Département de la gestion des risques de la banque. Le montant du dépôt de garantie ne bénéficie d'aucun intérêt sauf dans le cas où les dirigeants de la banque accordent un intérêt exceptionnel pour le client. La banque commerciale transfère alors les dépôts de garantie à son courtier pour que ce dernier exécute les ordres qui lui sont transmis, sur le Liffe et le CME, dans le cas du café.

1.1.2. La mise à jour de la position du client

Chaque année, le Département de la gestion des risques (Market Risk Department) de la banque évalue la solidité financière des entreprises-clientes. Une notation financière externe est réalisée dans ce cadre pour déterminer les différents niveaux du dépôt de garantie, de la marge de maintenance et de la valeur maximale de transaction qui seront appliqués à chaque

21 Les deux premiers types de dossiers comprennent:

- L’enregistrement des affaires de l’entreprise,

- Les rapports financiers déjà audités de l’entreprise dans les deux années récentes (original),

- La décision de l’entreprise sur l’acceptation d’exécuter des opérations dérivées (original) qui est signée par le représentant légal,

- Le rapport récent sur la trésorerie du produit négocié (original), - Le plan des affaires ou de l’utilisation du produit négocié (original),

- Les contrats d’achat ou de vente du produit (inclus les contrats d’importation ou d’exportation du produit).

Ces documents permettent de vérifier l’existence légale de l’entreprise, sa « santé » financière, sa capacité réelle ainsi que son potentie deproduction et/ou commercial du café, ainsi que la qualité du café fourni par l’entreprise.

22 Le cadre-contrat doit contenir les éléments suivants: le nom, le téléphone, le fax de l’entreprise et son

représentant légal, le nom du produit négocié, les notions fondamentales sur le contrat et l’opération dérivée, l’objectif et l’engagement du client sur la gestion du risque, l’engagement et l’obligation du client, le règlement sur la résolution des conflits (le cas échéant).

entreprise. Il est à noter que, dans ce domaine, chaque banque dispose de sa propre méthode d’évaluation. Le résultat de cette évaluation doit être approuvé par le Directeur de la banque et est ensuite transféré au département « matières premières ». Ces conditions sont naturellement impératives pour que la relation commerciale soit maintenue.

Dans le cadre du fonctionnement « quotidien » de cette relation commerciale, le département de la gestion des risques accorde naturellement une attention toute particulière à la valorisation des positions longues ou shorts de son client, qu’elle va, dans le respect du principe du « mark-to-market » évoqué dans le chapitre précédent, liquider fictivement afin de reporter les gains ou les pertes sur la valeur du dépôt initial et ce, en fonction de la valeur du marché. Dans le cas où la valeur du dépôt de garantie serait inférieure à la marge de la maintenance, la banque détermine le quota restant du client et le montant de l’appel de marge. Le département matières premières de la banque a pour responsabilité de contacter le client pour qu’il reconstitue, dans ce cas, l’intégralité de son dépôt de garantie.

1.1.3. L’exécution des ordres pour le client

L’ordre de bourse transmis par le client et enregistré par le système comme preuve de l’établissement d’un accord entre la banque et le client, doit être clair et contenir, pour une transaction sur contrat à terme, au moins les éléments suivants:

 Le nom de la matière première et son code,

 Le code de l’entreprise chez la banque,

 Le prix,

 Le sens de l’opération à réaliser (l’achat ou la vente),

 La quantité du produit,

 Le mois du contrat,

 Le type de l’ordre23,

 La validité de l’ordre ou la durée de vie pour l’ordre (c’est-à-dire, l’ordre peut être valable dans la seule journée ou pendant une période déterminée).

Dans le cas où l’ordre ne serait pas explicite et afin de réduire le risque opérationnel inhérent à toute transaction boursière, la banque demande systématiquement à son client de confirmer son ordre avant que celui-ci ne soit transféré au broker international. Dès la confrontation de l’ordre, la banque est informée par son courtier. A son tour, elle en informe son client par téléphone, courrier électronique ou fax. A la fin de la session de transaction, la banque fait la synthèse de toutes les opérations sur produits dérivés réalisés avec, pour informations, la liste des clients impliqués, la quantité de chaque produit acheté ou vendu, le moment de la confrontation des ordres. Toutes ces informations sont alors envoyées aux responsables des départements matières premières et de la gestion des risques de la banque.

1.1.4. Le contrôle des risques et la réévaluation selon le prix réel

23Il existe différents types d’ordres de bourse répondant bien aux différentes attentes des investisseurs

 L’ordre à cours limité (limit order): Il consiste à passer un ordre d'achat (ou de vente) avec un prix d'achat maximum (ou un prix de vente minimum). Autrement dit, l’ordre comporte un prix maximum à l’achat, minimum à la vente.

 L’ordre au marché (market order): l’opérateur ne précise pas de prix auquel il souhaite réaliser l’achat ou la vente. Il cherche avant tout une exécution de son achat ou de sa vente qui soit la plus rapide possible, à n’importe quel niveau du prix actuel du marché (sans limite de prix).

 L’ordre à déclenchement: Il permet à un investisseur de se porter acheteur ou vendeur à partir d’un cours déterminé: à ce cours et au-dessus de ce cours s’il s’agit d’un achat, à ce cours et en-dessous s’il s’agit d’un ordre de vente. Il permet aussi de se protéger contre d’éventuels renversements de tendance et pour protéger une plus-value éventuelle.

Cette procédure est réalisée par le Département de la gestion des risques de la banque et a pour objectif de savoir les ordres ont été correctement réalisés, c’est à dire conformément aux exigences du client, mais également de la banque. Le contrôle du risque permet notamment de déterminer si la valeur des transactions opérées par le client est supérieure au quota défini dans le cadre du contrat commercial.

1.1.5. La confirmation des transactions et la compensation

Cette étape a pour objectif de valider officiellement la transaction réalisée. La banque envoie au client un document officiel sur lequel figurent toutes les informations de transactions comme le contenu des ordres, le moment de leur confrontation, le prix officiel d’achat ou de vente, etc. La transaction est alors officiellement terminée par la confirmation et la compensation des ordres.

1.2. Les moyens techniques opérationnels de passation des ordres

Le client peut transmettre ses ordres de transaction aux banques par téléphone ou le trading en ligne. En cas de d’utilisation du téléphone, le client doit se servir du code secret de transaction24 que la banque lui a envoyé auparavant. A l’instar des procédures en vigueur dans toutes les salles de marché des banques internationales, l’appel téléphonique est enregistré et sera considéré comme une preuve en cas de litige entre le client et la banque. Il sera transféré chaque mois au client et la banque devra quant à elle le conserver pendant trois années au moins. Pour le trading en ligne, le client a un code secret permettant de se connecter au logiciel que la banque installe chez lui et qui permet d’exécuter le transfert es ordres. Le degré de « technicité » ou de complétude de ce logiciel (comme la liste de marchandises, la limite sur la valeur de transaction, le frais de négociation, etc.) dépend de l’accord signé entre la banque et le client.

Quant à la banque, elle transfère l’ordre aux courtiers étrangers grâce au logiciel que ces derniers leur fournissent ou par tout autre moyen de transaction qui serait communément admis par les deux parties. Toutes les données de transaction, y compris celles des clients et celles de la banque doivent être conservées, conformément au règlement sur les documents électroniques et au Décret No 35/2007/ND-CP du Gouvernement du Vietnam (daté du 8 Mars 2007) sur la transaction électronique dans les activités bancaires.

1.3. Les autres services de bourse offerts les banques commerciales vietnamiennes

A côté de leur rôle de RTO, les banques commerciales du Vietnam offrent à leurs clients l’intégralité des services d’information et de conseils que leur « exposition » aux marchés impose. Dès que l’entreprise de production et/ou d’exportation du café devient partenaire de la banque, elle peut en effet bénéficier des différents rapports portant non seulement sur les fondamentaux du marché du café et leur évolution, mais également sur les conditions macroéconomiques nationales et internationales, ainsi que de notes techniques, mobilisant notamment les principes de l’analyse chartiste, portant sur les prévisions des cours boursiers, qu’il s’agisse des matières premières ou des taux de change (voir chapitre 5). Actant a priori de la méconnaissance de l’entreprise des techniques de couverture des risques (matières premières, taux, change), la banque sert de fonction support dans le cadre de sa relation commerciale pour conseiller au mieux son client dans la mise en œuvre de sa stratégie de hedging.

24 Il s’agit du chiffre que la banque a envoyé à son client. Chaque client dispose son code secret de transaction.

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